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voulut point s’ armer; qu’ il mit la toge comme t nuance' & tantôt d’ une autre. Pouf appuyer
o n & fo it pour aller à V Place publique. Les leur_ayis. ces auteurs Ment qu.l n exrfte Pont
romains ne combattoient donc point avec la
toge.
Il efb encore v ra i, comme nous liions dans
T ite -U v e , qu’ on impofoit aux vaincus de fournir
à l’armée , pendant plufieurs mois, des vivres
( Tite-Uve, i l . J4 & 44- A . ) des df
faga, &c d’autres habillemens. Ailleurs^ il parle
de i ioo toges & de n o o tuniques exigées de
cette manière. Malgré ces paflages, il eft certain
, par un autre endroit du même auteur
i décati.i . lib. I I I .) , qu’on ne portoit jamais
la toge dans les camps. 11 dit que « Virginius
étant venu au camp accompagné de 400 citoyens,
la vue de cette quantité de toges que l’on apper-
cut dans tout le camp , fit croire aux foldats
leur nombre plus grand qu’ il ne l’étoit réellement
». Ce texte eft fi clair que l’on doit fup-
pofer que les 1100 toges citées plus 'haut; étoient
deftinees pour les facrifices ou les autres cérémonies
facrées & civiles que les romains pta-
tiquoient dans les camps.
La toga para étoit la toge ordinaire, celle que
l’on donnoit aux perfonnes qui jouiffoient fim-
plement du titre de citoyens romains, a ceux
qui n’étoient revêtus d'aucun emploi ; aux fim-
pies particuliers, aux jeunes gens nouvellement
revêtus de la robe virile , & que Pline appelle
tirones {Lib. F U I , cap. 48 ). ..
de figures romaines qui préfentent aucune marque
La toga prétexta', étoit blanche & bordée de
pourpre dans la partie circulaire feulement.
Nous avons dit à l’article Prétexte , ce que
penfent les auteurs de cette dénomination de
prétexta ; mais ils font peu d’accord fur ce qui
l’occafionna 8c la fixa. Ils difent bien que Tullus
Hoftilius fut le premier qui l’orna de pourpre,
& qui lui donna ce furnom; mais ils ne font
point connoitre comment la pourpre etoit placée
fur la toge 3 au temps de ce roi de Rome. Si
l’on en croit Florus (Lib. I cap. $ .) , ce fut
Tarquinius Prifcus , que nous appelions Tar-
qüin l ’ancien, qui apporta la toge des etrufques
chez les romains. Quoi qu’il en fo it, elle devait
avant Tullus Hoftilius , être toga para., c eft-a-
dire, toge blanche. Dans fon introduâion a la
connoiffance des antiquités romaines , Vorftley
( Fol. 199. ) paroît s’appuyer fur l’autorité de
Tite-Live , pour affirmer que la toge prétexte
étoit bordée de pourpre. En effet Tite-Live, en
parlant des tuniques des efpagnols, dit qu elles
étoient d’une blancheur éblouiffaiitè 8c prétexta,
c'eft-à-dire, ornées de pourpre ; cependant malgré
le concours des autorités, il fe trouve encore
des auteurs qui prétendent prouver que la pré-
texte ut différoit de la toge ordinaire , que parce
qu’elle avoir une teinte de pourpre tantôt d une
qui diftingue l’un de l’autre ces manteaux,
8c qu'il feroit étonnant qu’ il ne fe fût pas rencontré
un feuf romain alfez échauffé par fa vanité
, pour faire diftinguer, dans fon image , le
vêtement qu’il avoir le droit de porter. Us ajoutent
que cette diftinâion pouvoit fe faire par
un fimple trait de cifeau , 8c de-là ils tirent
cette induélion., ou que la pourpre étoit tiflue
svetrl’étoffe, ou , comme nous l’avons dit plus
haut," que la toge étoit entièrement teinte-en
pourpre. Si les auteurs qui ont adopté ce fyf-
tême, ne s’étoieBt point tenus a 1 examen rapide
de quelques monumens , peut-etre pris auhazard,
8c qu’ils euffent attentivement confidéré une
grande quantité de ftatues antiques qui font
parvenues jufqu’à nous , ils auroient appris qu il
exifte beaucoup de figures repréfentant des romains
du premier ' ordre, fur la toge desquelles
on remarque une incifion circulaire qui.indique
une bande plus ou moins large. La ftatue appeh
lée Brutus, dans la colledtioa de Marly, qui
n’ eft pas une’ trèsf belle figure, devient ici une
autorité concluante , parce qu on y diftingue
facilement la prétexte, par une bande large de
trois quarts de pouce. Cette figure porte
pieds 8c quelque chofe. Celle qui eft appel é s
Publicanus, dont le travail eft beaucoup plus
fini, porte aufli une bande femblable ; mais il
faut chercher celle-ci de très-près 8c avec beaucoup
de foin, car i’incifioR eft effacee fur la
partie des plis qui font en faillie, & elle n ett
apparente, encore très-foiblemenr, que vers les
creux de ces plis ; parce que c eft la que le temps
& le contact répété des mains ont le moins raie
fentir leur influence. On peut encore en trouver
des exemples fur quelques ftatues du Capitole,
de la villa Médicis & de plufieurs cabinets de
Rome. Ainfi il eft certain que les monumens
font d'accord avec les paffàges des. auteurs anciens
les plus dignes de fo i, pour prouver invinciblement
que la prétexte étoit blanche & bordee
d'une bande de pourpre. Cette robe d honneur
fut d'abord donnée aux augures , aux naagil-
trats .aux prêtres. Par la fuite, Tarquin 1 ancien
en ayant revêtu fon fils , les citoyens romains
l'imitèrent & la donnèrent a leurs enrans ;
mais ceux-ci la quittéient pour prendre la toge
' blanche , à l'âge de dix-fept ans, & non pas a
quatorze ans , comme l'ont dit, quelques écrivains.
Cette robe rendoit les enfans comme
facrés, à caufe de la bordure de pourpre dont
elle étoit ornée. Quintilien dit dans la CC-^AL. .
déclamation : Ego vobis allego etiam illud facrum
-pr&textarum , quo facerdotes velantur, quo magift
tratus 3 quo infirmitatem pueritia Jacram faamus
ac venerabilem. « Je vous allégué auffi cette oour-
pre fainte qui couvre nos prêtres 3 nos magutrats.
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& par laquelle nous rendons la foiblefle de
l’enfance facrée & inviolable. C'eft fans doute
à caufe de cette robe qu'on a.f dit Majeftas
pueritU. La prétexte, étoit le vêtëinent diftin&if
des confuls ( Tite-Live 3 décade I 3 liv. IL ). I
On lit dans Denis d'Halicarnafïe ( Tome I I - j
page 16 , ) que. le conful Servilius voulant ap- j
>aifer la fédition qui avoit été ôccafionnée par i
a févérité d'Appius , fe dépouilla de la robe
prétexte, & fe jetta enfuite aux pieds du peuple.
Ce foin du conful prouve qu'on avoit une
vénération extrême polir ce vêtement , & qu'il
auroit craint d'en compromettre la dignité, en
confentant à defeendre à une pofture humiliante
, s'il en avoit été couvert.
Lés. furnoms picla & palmata 3 ont fait, croire
que les toges triomphales qui étoient ainfi nommées,
étoient ou peintes ou brodées, ornées,
enfin décorées de palmes; mais Vi'genère, dans
fes commentaires furies tableaux de Philoftrate,
page n j , remarque qu'Arifiote & d'autres
grecs donnoient le nom de fleur-de-pourpre à „
la fimple teinture de pourpre. On nomme à pré-'
fent, dit Feftus, toga piàa 3 le vêtement qu'on
nommoit autrefois toga purpurca , quoiqu'on
n'y remarque aucune peinture. Il le prouve par
l'exemple de deux tableaux placés-dans le temple
de Vértumhe & de Confus. Le premier
repréfentoit le triomphe de Papyrius ; le fécond
celui de Marcus Fülvms Flaccus. Dans les deux,
le triomphateur paroiftbit. couvert.de la toge de ■
pourpre. Ainfi la différence des noms n'implique
point ici différence de forme, ni. de cou- 1
leur. Les conluls au premier jour de janvier &
les empereurs dans les cérémonies publiques
portoient la toge triomphale,
Tacite, dans fes annales, nous en fournit
une preuve certaine, quand il d it, que dans les
jours du cirque, Néron portoit la toge triomphale
3 & Britannicus la fimple toge des jeunes , .
our faire connoître par cette différence d'ha-
its , les emplois & les dignités qu'on leur pré-
paroit. Plutarque' raconte de Marins , que ce
romain, fi fameux par les événemens de fa vie,
oubliant fa naiffance obfcure, parut un jour en
public avec la toge triomphale ; mais s’apperee-
vant que le fénat défapprouvoit fa vanité, il for-
tit pour quitter cette toge 3 & il revint avec la
prétexte..
Dans la fuite, Pompée eut le privilège de pouvoir
porter la toge triomphale dans les fpeélacles .,
diftinétion qui n’avoit été accordée , avant lu i,
qu'au feul Paul Emile. Dion & Velleïus prétendent
même qu'il n'ufa qu'une feule fois de
cette prérogative.
La toge triomphale eft appellée dans aueltduiiquiîés
, Tome K
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q|ies auteurs, togula palmata, parce qu'on y
répréfentoit apparemment des palmes, fymbofe
de la viétoire. Cicéron nomme cette toge, togula
pilla , robe peinte, pilla veftis conjiderat aurum ;
on repréfenta fous les empereurs fur cette toge
des perfonnages brodés à l’aiguille, comme on
le voit dans différens endroits de Claudien ,
dans Corippus, (Lib. I 3, mim. 1 5 .) & dans ce
palTage de Juvénal (Sat. 6 . )
Illic barbaricas jlexa cervice phalanges
Occifos reges fubjectafque ordine gentes ,
Piftor acu tenui multâ formaverat arte.
On lit aufli dans Aufone 'î Palmatam, inquis,
tibi niiji, in quà D. Confiantius pater nofier inr
textus eft.
Enfin, les empereurs romains avilirent la dif-
tin&ion éclatante de cette toge3en accordant à leurs
favoris , foit qu'ils euffent triomphé , ou non , la
permiffion de la porter^
Servius Tullius, fixième roi de Rome, appel la
toga und.ulata'dz quelquefois ungulata la toge dont il
avoit coutume de fe vêtir. Elle devint celle des
citoyens opulens ou de ceux qui vouloient fe faire
remarquer par leur luxe & par l’éclat de leurs
ajuftemens. Cette toga undulata eft vraifemblable-
ment celle qui recevoit deux teintures de pourpre j
elle devoit donc être fort riche. Si le furnom undulata
ne provient pas de cette caufe, l’on ne . voit
point d'où il pourroit provenir.
Pline -( Lib. VIII. cap. 4I. ) allure que la toga
foriculata & la toga papaverata étoient de la plus
haute antiquité. Il eft probable que ces furnom*
s’appliquoient à la toge, en proportion du nombre
des teintes que l’étoffe-mère avoit reçues. Le dernier
femble délîgner la couleur du pavot, c’eft-è-
diré, la réunion de plufieurs couleurs.
En réfumant, il eft effentiel de ne point oublier
que le nom que porte la,, toge , ne change abfolu-
frient rien à fa forme.
Toga vkrea , toge faite d'une étoffe tranfpa-
rente. Varron cité par Nonnius ( G. 4. ) dit : lfto-
rum vitrça toga oftentant tuniea davos.
Toga candiHa étoit une toge blanche, différent«
feulement par l'éclat de la toge pure & blanchie
avec un apprêt de craie S Fit toga addita creta can-r
didio.r ( Iftdor. 19. 24.). Les candidats revêtoient
cette toge dans les brigues des charges ; & de-li
vint qu'on les nommait candidati. Polybe de
Mégalogolis, cité dans Athénée , appelle en grec
cette toge rn’civiav , d'un certain The bernus
arcadîen qui l'inventa. Le même auteur par-,
lant d'Antiochus, .dit : Il opa fes habits royaux
O o o Q