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fccaux de la fécondé race varient fari$ cefïe 5 en
voici les preuves :
L'infcription du fcea u de Louis le débonnaire
porte : X pe p r o t é g é H l v -do w i c u m IM P E R A -
t o r e m , & celle de l'empereur Lothaire : X pe
a d i v v a H l o t h a r iu m A u g . On lit furie f c e a u ,
dont Charles-le-Chauve n'étant que roi fe fer-
voit: K a r o l u s g r a t ia D e i . r e x , & fur celui
dont il fit ufage étant empereur: K a r o l u s M i -
SERICORDIA D e i ' im p e r a t o r A u g v s t u s . Les
rois Arnould & Zuendebolde n'ont que r e x
après leurs noms. Le fceau du roi Lothaire met
pareillement la formule g r a t t a D e i y mais au
titre de .rex il ajoute f r j n c o r u m .
Les légendes des fceaux de métal font fort différentes
de celles dès fceaux de cire. Par exemple,.
la bulle de plomb de Charlemagne , qu'on garde
au cabinet des médailles nationales , porte d'un
c o té :D .n . K ar. imp. p . f . p p . A ug. c'ëft-à-dire,
Dominus nofier Karolus imperator , plus ,felix, perpétuas
Augufius. Le revers offre le frontifpice d'une
porte furmontée d'une croix 5 on lit au-deffous :
R om a , & dans l'exergue : Renqya'tiq romani
JM PERIT..
La bulle d'or du diplôme de Charles-le-Chauve
pour l’églife de Compiègne avoit au revers : Reno-
TATIO IMPER TI R o m Æ E T FRANCORUM.^A PeXception
des noms, toutes ces légendes, & plu-
fieurs antres imitées des médailles grecques & latines
, furent communes aux rois & aux. empereurs
qui régnèrent en France , en Italie, en Allemagne
depuis Pépin jufqu'à Charles-le-Gros inclufî-
vement.
Les infcriptions dés fceaux de la troifième race
de nos rois font plus uniformes. A l'exception du
fceau de Hugues Capet dont la légende eft : H ugo
D E I M I SERT CO. RD I A ERAN CORÜM REX > CeUX d e s
autres Capétiens portent : nr. d e i g r a t ia f r a n -
c o r u m r e x . Louis Iç jeune & plufteurs autres
après lui étant devënus maîtres de nouveaux états
en ajoutèrent les ttires à celui de rois des françois
ou de France. Les princes qui n'étoient encore
que défignés rois au vivant de leurs pères, &
les régens du royaume, exprimoient leurs dignités
St leurs fonctions fur leurs fceaux. Ceux des
grands vafïaux^ & arrière-vaffaux de la .couronne
portoient des infcriptions fort impies-. Rien de
plus rnodefte que celui des anciens ducs de Nori
mandie, à en juger par celle-ci : 4. ric a r d u s n u t u
D ei c o m e s y Richard comte par la volonté de Dieu*
La légende dufceau de Alains Fergent, due ou
chef des bretons & vaffal des ducs de Normand
ie , eft conçue en trois mots : ^ A l a -n u s É r i I
t a n n q r u m d u x . Le fceau de Raimond I V 1
comte de Touloufe, annonce Amplement fon
nom & fa dignité: 4= >5. R a v m u n d t c o m i t i s .:Les
iucceffeurs de Raymond ajoutèrent la formulé
S C E
PAk l a grâce de Dieu , que nous ne trouvons
fur aucun fceau des ducs ni des grands feigneurs
de Bretagne. Les anciens comtes de Flandres af-
feélèrent le ri t re Marchtsu s fur leurs fceaux, Ss
les dues de Lorraine ajoutèrent M a r c h io au titre
de duc. Tel étoit en Francè le laconiïme des anciens
fceaux des ducs & des comtes- Dès le treizième
fiècle , les légendes devinrent prolixes.
Celles des empereurs & des rois d'Allemagne
& d'Italie ont cela de particulier qu'elles marnent
fouvent le nombre qui diflingue les princes*
e même nom. Nous en donnerons ici pour
exemple une bulle, de plomb de l'empereur Louis
III j qui régnoit au commmencement du dixième,
fiècle.
Ce fceau pendant eft tiré du recueil de. Fico-r
roni. D'un côté on lit: d . n Ü l u d o v ic u s i i i s*
a u g . , ou fans abbreviation , Dominus nofier Lu-_
dovicus tertius Augufius y & de l'autre d e c u s 1 m -
périt.. Les fceaux de cire des empereurs fuivans ont
des légendes très-fimples, comme : 4, O t t o d i g r a
REX. . .H e INRICUS D I GRA REX. .'. 4- L o tHARIUS
D ei GRATIA I I I . ROMAN OR. IMPER. A uG • ... •
CuNRADUS D I GRA ROMANORUM REX. . .^FREDERIC
US D ei g r a . r q m a n o r * im p e r a t o r A u g r.
Les papes ne commencèrent qu'au onzième fiècle
à mettre fur leurs bulles de plomb des chiffres,
pour marquer le rang qu'ils tenoient entre les ponr
tifes de leur nom. Avant François I,. nul dè nos=
rois n'a fuivicet ufage.
L'infcription R om a ou u r b s R o m a , qu’ow
rencontré fur les médailles des empereurs romains
j a paffé fur les fceaux des empereurs Car-
lovingiens & allemands. Mais c'eft Otton III, qui
a introduit R om a a u r e a c'eft-à-dire , prince f ie .
Cette formule à été marquéé non-feulement fur
les bulles de plomb des empereurs plus. réçens ;
mais encore fur celles- de plufieurs papes. Les urife
& les autres- ont voulu faire éntendre par-la
u'ils étaient maîtres de la ville de Rome capitale
u monde. Au moyen âge on a nommé aureum
tout ce qui tenoit le premier rang. C'eft ainfi que
l'abbaye de Corbie en France eft appellée par les
anciens Corbeïa aurea,. pour la dminguer de la
nouvelle Corbie ou? Corvey en Saxe. On lit dans
les annales de ce monaftère : Chryfofiomus nofier
abit ad Corbeiam âitream in Francia.
Les fceaux dés anciens ducs 8c comtes, de l'Empire
ne portent que leurs noms & leurs dignités.
Mais le fafte introduit depuis-ces princes & l'exemple
'des empereurs firent ajouter les titres des
royaumes, des provinces , & des territoires fournis
a leur domination. L'empereur Frédéric II,
eft le premier, qui ait y intà fon titre principal
ceux dés royaumes ou provinces , qu'il prétendoit.
lui appartenir hors de if:Allemagne. Son fceau.
S G E
'donne cette .légende : F r id e r ic u s D e i g r a c ia
ROMANORUM IMPERATOR S EM PER ' A uGUSTVS ,
REX JERLEM ( Jérufàlem) ET S i c i l t e . A u détail
des royaumes, des provinces, des feigneuries, les
princes ajoutèrent les noms de leurs parens. Entre
lufieurs fceaux nous citerons celui du roi de Bohème
de l'an 12651, dont voici la legende : 4-
O t AKARI. SIV E. F REMI S LAI. Q U IN T I . REGIS.
MoEM OR U M i M a r c i i io n i s M.ORAŸIE. F l LU W.ENc
e s l a i . r e g is q u a r t t. C'eft une autre fingularité
de trouver le jour de la naiffance des princes fur
leurs fceaux. Celui de l'empereur Frédéric IV ,
nous fervira d'exemple. On lit : S ig i l l u m m a -
JESTATIS F RI DERI CI , D eI GRA, ROMANORU IM-
PERATORIS SEMPER AuGUSTI , DUCIS AuSTRIE,
S t IRIE-, K aRINTMIE ET GARNIO'LE , COMITIS QUE
TIROLIS , &c. Et plus bas: Qui n a t u s e st in
DIE M a th e i APOST. CiD.' c c c c x v .
G'étoit l'ufage des grecs de mettre des vers
fur un feul ou furies deux côtés de leurs bulles
d'or ou de plomb. On a vu les fceaux de métal
de Charlemagne & de Charles-Chauve pareillement
ornés d'inferiptions en vers. On peut donc
faire remonter du moins au neuvième fiècle l'ufage
des légendes poétiques chez les latins. Deux
vers léonins forment l'infcription du fceau de
cire de Guillaume le conquérant. Pendant le douzième
fiècle & les trois fuivans, ces vers fe multiplièrent
fur les fceaux de tous pays. Les plus anciens
de la ville'de Sienne repréfentent une ville
ou un château avec cette légende :
Vos V e TERIJ SINÆ SIGNUM NOSCATIS AMCENÆ.
Au renouvellement des lettres en Italie, les
Florentins firent graver un Hercule fur leurs
fceaux , avec cette infeription.
Herculea Cla r a d o m a t F l d r e n t i j p r a v a .
Ils vouloient faire entendre par - là , qu'au
moyen de leurs florins ,• ils vaincsoient toutes
les adverfités , & étendroiem leur domination
dans tout l'univers. La bulle d'or pendante au
diplôme , par lequel Frédéric Barberouffe confirme
à l'églife de Verdun la donation du comté de
cette ville, a d'un côté } Frédéric 9. dei g r a ro-
pfANORuM impreator AUG.S , & de l'autre ce
Vers léonin.
Ho MA CAPUT MU Et DI REGIT ORBIS FRÆNA
ROTUNDI.
Le même vers figure fur le fceau de Frédéric II,
dontT'hiftorien Mathieu - Paris fait la deferip-
tion y mais il ajoute femper à Augufius 3 & fubftitue
tenet à régit. On croit qu'Henri IV , d'autres difent
Henri VI ^eft le premier des empereurs d'Allemagne
, qui fe foit fervi de la formule sempee
A ugustus , . fi commune fur les anciennes médailles
»
s c E 333
: Lès rimes énigmatiques fuccédèrefit aux ver^
léonins fur les .fceaux d'Allemagne. Celui de l'empereur
Sigifmond en offre un fingulier. On lit
au premier côté 5 Sigifnundus Dei gratiâ romanorum
imperatorum femper Augufius ac Hungarie Boemie
Dalmacie Croacie Rame Servie Gallicie Lodomerie ,
Commie Bulgarieque rex & Lucemburgenfis heres.
Au contre-fcel paroït une aigle avec ces rimes
myftèrieüfes.
A QUI LA EZRCHIELIS
S P ON SE MIS s A ES T D ^ CE LIS
V o l â t ip s a s i ne m e t a
QU O NEC ALXS NEC PROPHBTA
E v o l a v it ALCIUS.
Les mêmes rimes environnent l'aigle à deux
têtes , figurée au revers du fceau de l'empereur
Frédéric IV : mais on y ajouta les fîgles fymbo*
liques A ,E , I,: O , V.-L'auteur des rimes fait
une aîlufion manifefte aux deux aigles, dont le
prophète Ezéchiel fait la defeription, & que les
interprètes expliquent des rois d'Egypte & de
Babylone. .Mais quel eft le but de ces rimes énigmatiques
gravées fur les fceaux des deux empe^-
reurs Allemands ? Les auteurs du pays , qui feintaient
avoir mieux expliqué l'énigme , y voient la
grandeur de l'empire d'Oocident , & l'indé-
fedibilité de l’églife Romaine. C'eft l'époufe à qui
l'aigle eft envoyée du ciel pour fa confervatiqn
& fa défenfe. Perfonne n'ignore que cet oifeaa
eft le fymbole de l'empire, & que les empereurs
d'Occident portoient le titre d'avocats de l'églife.
romaine. L'aigle vole fans interruption , & les
prophètes mêmes ne volent pas plus haut. Cela
veut dire que l'empire durera jufqu'à la fin des
1 fièclés* où fe termineront toutes les prophéties.
Quant aux voyelles fymboliques A , E , I , O , V ,
on en a publié trente-huit explications auffi mal
fondées les unes que les autres. Celle que Frédéric
IV a donnée lui-même , eft la feule recevable.
La voici telle qu’on l’a trouvée dans un
journal, écrit de la main de cet empereur.
A u S T RI Æ EST IM PER ARE ORBI UNI VERSO.
En Mofcovie au lieu d'images, les Czars faî-
foient autrefois graver fur leurs fceaux trois cercles
renfermés dans un triangle avec des infcriptions.
Celle du premier cercle étoit Deus nofier
Trinitas , que fuit ante fecula , Pater & Filius &
Spiritus fancius j non tamen très dii, fed anus Deus
■ in fuiftantia. Le dernier cercle contenoit les titres
de roi & de feigneur de toute la Ruflîe.
Le nom & .la qualité du prince, à qui le Czar
-écrivoit, occupaient le cercle du milieu. Les
anciens fceaux des empereurs turcs & des rcis
dePe rfe , n'offfoient que certaines lignes accont