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diadème limple , double ou triplé , foit la tiare ]
dont la forme varia dans les derniers temps, ;
à commencer, félon Vaillant, fous Vononès I I
qui vivoit en Tannée 105 de J. C. Jufqu alors
les tiares des rois précédons étoient fort élevées,
auflilarges par le haut que par lé bas, arrondies
dans leur fommité , & enrichies de plufîeurs •
rangs de pierres précieufes dans tout leur con- >
tour. Sur les médailles de Vologesès I I , qui
régna depuis 112 'jufqu'en ijo , fa coëffure,;
ainfi que celle des rois fes fuccejfeurs, reifemble
à un cafque qui n'eft orné que de limples fleurons.
Vaillant 8c le P. Froelich ont donné le
nom de mitre à cette forte de coëffure , fur le
fondement, autant que je puis en juger, qu'elles
ont ordinairement des fanons 5 mais il y en a .
plufîeurs qui n'en ont point , & qui font feulement
entourées du. diadème. Je ne penfe pas
que les fanons foient ’ une raifon fufnfante pour
les appeller du nom de mitre, puifque les cidaris
8c les mitres qu'on voit fur les médailles n'en
ont pas toujours. Tous les antiquaires qui ont
parle des rois parthes , ont rapporté des médaillés .
de ces rois, avec les diverfes coëffures en qdéf-
tion. Outre celles de Pkrakate I V , que Vous :
voyez' dans la planche jointe à cette lettre , j'en
ai aufli rapporté plufîeurs autres, (R . pi. X V .
& fupp. 111. planche I. )
» Les rois d'Ofrhoëne qui portaient tous le
nom 61 Ab gare, ont pour coëffure fur leurs médailles
des tiares rondes Se hautes qui reffemblent
à celles des rois parthes, excepté qu’elles ne font
f>as fî riches à beaucoup près , & qu'il y a fur
a plupart un fymbole particulier qui confifte en
un croiflant ou une demi-lune avec une étoile au
milieu. On ne connoit guères d'autres médailles
de ces rois , que celles où font reprefentés de
l’autre côté les empereurs romains qui ont régné
depuis Hadrien j ufques & compris le jeune Gordien.
J'en ai rapporté une finguliere, (R. pL X V I .
n. 1.) d'un Abgare qui'régnoit du tems de Septime-
Sévèrë , au revers de laquelle eft repréfènté fon
fils Mannus , portant une tiare femblable à celle
de fon père. Cette médaille, parfaitement con-
fervée , a fait connoître qu'on avoit mal lu d'autres
médailles qui ont été publiées pour être de
prétendus rois, du nom à'Alanus & de* Ryonnus ,
qui n'ont jamais exifté.
y* De tous les rois qui ont régné en Arménie,
il y en a peu dont on ait des médailles. On|n'en
eonnoifloit même ci-devant que de Tigrane, qui
ont été frappées en Syrie , dans Tefpace d'environ
14 à ij ans , qu'il a poffédé ce royaume joint
à celui d'Arménie , & Ton ne croyoit pas qu'il
pût en avoir été fabriqué dans ce dernier royaume,
avec des légendes grecques, ni pour Tigrane , ni
pour aucun autre roi. J'en ai trouvé une d 'Ar-
tavafde , fon fils , qui lui avoit fuccédé , 8c qui
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fut détrôné par Marc-Antoine, comme je l'ai
marqué en rapportant cette médaille. (J?, pl. X V .
n. 1.) Il en a été publié de Tigrane , par tous les
antiquaires qui ont fait mention des rois de Syrie.
La tiare que Ton voit fur, la tête de ces deux
rois, eft quarrée par le haut, 8e non pas ronde
: comme le font celles des rois parthes de des rois
! d'Ofrhoëne > elle en diffère aufîi tant par les
fymbolés qui y font repréfentés , lavoir, une
étoile 8e deux oife^ux, que les uns prennent pour
des aigles, 8e les autres,pour des vautours, que
par des efpèces de pointes qui "régnent tout autour
du faite, de même que les créneaux fur
les tours. On a des médailles de Marc-Antoine
qui ont pour type, au revers, une tiare à peu-
près femblable , 8e ce type y défigne la réduction
de l'Arménie fous la puiffance des romains. Je
ne cite point les médailles d'Augufte, où la même
tiare eft aufli repréfentée avec la légende DE
PARTHIS , parce qu'il faut que ces médailles
ne foient point antiques, ou que les monétaires
romains qui les ont fabriquées , Ignoraient la
différence qu'il y avoit entre les tiares parthiques
& les tians arméniennes. Je n'ajouterai rien à ce
que j'ai déjà dit au fujet des médailles d'Arfamus
& de Xerccs, qui prirentfâe titre de roi dans
la dynaftie à'ArJamofate, qui s'étoit formée en
Arménie, vrailemblablement fous le règne de
Seieucus I I , roi de'Syrie s mais, je ne dois pas
omettre celles d'Antiochus I V , roi de Comma-
gène, fur lefqueiles il fe fit repréfenter avec la
tiare arménienne, après que l'empereur Néron
lui eut donné en fouveraineté une partie de
T Arménie. J'ai rapporté une de ces médailles à
la fin de la planche XVI du recueil des médailles
des rois j ce tut dans le même tems., fans doüte,
qu'il fit aufli repréfenter Epiphane 8c Callinicus
encore enfans. Sur les -deux premières médailles
de ces princes, qui font rapportées dans la même
planche, le type de la tiare qu'elles ont au revers
n y défigne pas, comme fur celles de Marc-
Antoine , la réduction, mais la poflèflion de
l'Arménie,, finon en tou t, du moins en partie.
Le feerpion qui y-eft repyéfenté au milieu de la
tiare , étoit le fymbole de la Commagène , 8c
ce fymbole avec la tiare marque que les deux
royaumes étoient alors joints enfemble ». Voyez
Cidaris 8c Mitres,
Cette coëffure qui paroît avoir été propre aux
rois parthes 8c arméniens, étoit une efpèce de
bonnet à deux oreilles, ou pendants, qui cou-
vroient une partie des joues, 8c tomboient fur
les épaules. A fa forme on juge que c"étoit
moins une parure , qu'une coëffure d niver pour
fêïgàrantir au froid. Vaillant *a cru fans en dire
la raifon , qu'Orodes le, premier s'étoit fait
repréfenter fur les médailles avec la tiare. Qn
j la . trouve cependant fur des médailles des rois fes
I prédéceffeurs.
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La tiare étoit une parure de cérémonie ; aufli
la voit-on toujours garnie de pierreries & d'autres
ornemens. C'eft pourquoi Sanatroèce né s'eft
point fait repréfenter fur les médailles, avec,
fa tiare , comme l'avoit pratiqué Phrahate, fon
frère. Il n'aura pas eu occafîon de faire ufage
de la - tiare , qui ne fervoit que dans les cérémonies
d'éclat , n'ayant pu réparer lej| pertes’
faites par fes prédéceffeurs , dont le royaume
fut prefque détruit par des guerres civiles 8c
étrangères.
Dans la villa du cardinal Albanî, on voyoit
fur un marbre une Cérès coëffée avec une tiare.
Il paroit que cette coëffure ronde 8c élevée en
forme, de turban , eft le vvXim. Ce nom déri-
voit de îruA#, qui fîgnifioit une, porte & une
tour. Pollux la compte parmi les ornemens des
femmes. On voyoit à Sparte une Junon avec le
%vXio>y , & cette tiare a fouvent été prife pour le
modius fur la tête de Cérès.
T IA T I , en Italie, tiati.
Les médailles autonomes de cette ville font:
~ C . en bronze.
O. en or.
- Q. en argent., :j
£eurs types ordinaires font':
Une chouette....
Un lion'courant.
TIBERE, fils adoptif d’Augufte.
TlBERIt/à Cæ s a r D i v i A u g v r t j f i l i ü s 3
ÎMPER.ATQ&.*
_ C . en or-
Elles valent un prix double avec la tête àlAu-
gufte au revers.
RRR. reftîtùéës par Titus.
RR. en quinaires d'or.
C . en argent-
R. .avec la tête d’Augufte.
R., en médailles grecques /d'argent.
RR. au revers d'Augufte.
RRR. avec le nom de P y thod or is re in e de
Pont, au revers de Tibere.,
R. en médaillons grecs d'argent. .
RRR. ea G. B. de coin romain.
C . en M. B. 8c RR., reftauées par Titus 8c
Doinitien.
C. en. Pv jfc.
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RR. en G. B. de colonies.
C. ou un peu rares en M. 8c P. B.
RRR. en G. B. grec. Pëllerin en a publié
une de Mie appellée Stypaléc.
C . en M. 8c P. B. Il y a des médaillons de
bronze frappés dans les colonies. Pellerin en a
donné deux.
RR. en bronze, que Ton nomme fpintriennes,
fpintr'u } qui repré Tentent les débauches de cet
empereur dans l ’île de Caprée. On en connoît
plus de foixante avec des attitudes différëntès.1
Le module en eft incertain, entre le moyen &•
le petit bronze,
-■ « Les têtes de Tibere, dit Winckelmann
" ( hifi. de l'art. 6 . ) font rares, 8c infiniment plus
que les portraits d'Augufte. Cependant il s'en
trouve deux dans le cabinet du Capitole, La villa
Albani offre pareillement une ftatue furmontée
d'une tête de Tibere , qui le repréfente dans fa
: jeuneffe, tandis que les têtes du Capitole le
repréfentent dans un âge plus avancé. La tête de
' Germahicus , neveu de Tibere , eft une des plus
belles têtes impériales qui foit au cabinet du
! Capitole. Il y avoit autrefois^ en Efpagne , la
baie d'une ftatue élevée à Germanicus par Tédile
Lucius-Turpilius. ( Grut. Infer. p . C CXXXVI.
n. 1 à 764. p. J40. y
» Le feul monument public de f a r t , du tems
de cet empereur, qui. fe foit confervë , eft un
piédeftal quarré , blanc , élevé; fur la place de
Pozzuoli. Les mémoires hiftoriques 8c l'infcrip-
tion du monument nous apprennent qu'il fut érigé
en l'honneur de Tibère , par quatorze villes de
l'Afie qui, ayant beaucoup fouffert dans un tremblement
de terre, furent rétablies par cet empereur.
Du ne doute pas que ce monument ne foie
le piédeftal d'une ftatue qui fut érigée à ce prince
par ces quatorze villes. Les quatre faces de ce
piédeftal font chargées de bas-reliefs repréfen-
tant les figures fymboliques de ces villes, dont
chacune eft défîgnée par fon nom marqué au
bas de la figpre.
i- » Je ne fais fi ceux qui font entrés dans quelques
détails fur ce monument, ont fait part au
public d'une conjecture que j'ofe hazarder ici.
D'ou vient que ces villes ont fait élever ce
monument plutôt à Ppzzuoli qu'à Rome ? La
raifon me paroît avoir été c e lle -c i relies vou-
loient placer ce monument de leur reconnoif-
fance dans un endroit ou il pouvoir être vu
par l'empereur, qui sf étoit, retiré dans T île de
Caprée ; s'il avoir été érigé à Rome, ce prince
ne.Tauroit pas; v u , puifqu'il ffvoit déclare qu'il
ne retourneroit plus dans cette ville. Tibere,
quittant quelquefois fon île , parcouroit les e^m