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vigne devant la porte latine, & employé .avec
d'autres fragmens pareils au lieu de briques. ,
« La grandeur ordinaire de ces bas-reliefs, eft
ferablable à celle de ces grands carreaux de terre
cuite qu'on ne fauroit nommer briqué , & pafle
un peu celle de trois palmes dans toutes' fes
faces. Çes fortes de carreaux, employés ordinairement
à la conftruétion des arcades , de même
que les bas-reliefs en que-fiion, ont fi long-temps
ePr°uvé I'aêlion du feu , qu'ils rendent un fon
clair , & qu'ils réfiftent à l'humidité , au froid 8c
au chaud.» ....
. tc Le comte de Caylus nous apprend que dans
l'ile de Chypre , il fé trouve une. grande quantité
de^ petites figures égyptiennes en terre cuite $ cé
qui ne doit pas nous furprendre, dit Vinckelmann,
( Hift. de l'Art. I. 2.' c. 2. ) cette île , ayant été
ious la domination des Ptolémée", aura auffi-tôt
été habitée par des égyptiens. A Pompëïa, dans
le temple d'ifîs, on a trouvé plufieurs d$ ces .figures
, travaillées dans le vrai goût antique de
l'Egypte , & cara&êrifécs par des hiéroglyphes ;
moi-même j'en poffëde cinq, repréfentant dès
prêtres d'ifis ; & Hamiiton en . conferve" encore
un plus grand nombre dans fon cabinet à Naples.
Ces petites figures , toutes femblables , font enduites
d'une couche verte d'émail ou dé vernis.
Les mains croifees fur. la poitrine , elles tiennent
dans la. gauche une baguette, & dans la droite,
outre le fouet ordinaire , une bande à laquelle
eft attachée une tablette derrière l'épaule gauche;
Au cabinet d’Hercuknum , on voit deux figures 1
de cette ëfpece un peu plus grandès , où cette' tablette
porte des hiéroglyphes.»
cc A Sacrofanojon a découvert en 1761, un fou- ‘
terrein diflribué en plufieurs chambres avec des ;
corridors. La voûte de la plus grande .de ces
chambres, étoit peinte à frefque, & repréfen-
toit des figures & des animaux , dont le goût
éteit foible > toute la frife au-deffous delà voûte,
étoit ornée de bas-reliefs moulés en. terre cuite ,
& arrêtés avec des doux' de plomb 5 ces bas-
xeliefs font très-bien defiines, & fupéiieurs en
tout aux ouvragés de peintures.. On a prefque ■
toujours fait cette remarque à l’égard des and- '
quités romaines .( Caylus , y. 1 p. 200. ) ». Voyez !
VASES. .
TERREUR, divinités des grecs & des romains. !
Héfiode , dans fa théogonie, dit que la terreur
& ia crainte , étoient nées de Mars & de Vénus.
Lorfqu'Homère décrit les armes de Minerve,
qui marchoir au fecours de Diomède & des grecs,
il met fur fon égide la peur, ia difeorde, la
terreur & la mort. Dans le liv. I I , où il décrit ,
le bouclier d’Agamemnon, qui fe prépare au com- ]
T "E S
kat, il dit qu’au milieu du bpuclîèr, étoit gravée
en relief l'épouvantable Gorgone, accom-
pagnée de la terreur 8c de la fuite. Dans le quinzième,
lorfpue Mars apprend, par le récit dé
Jf.unon, que l'on a tué fon fils Afcalaphe , ce dieu
érnu de colère, ordonne à la terreur, 8c la fuité
: d'atteler fqn char. { D. )
TERREUR panique. Voye% Panique .
T E R T O , mefure linéaire & itinéraire de l'Afîe
& de l'Egypte. Voye% Z e r e t h . "
TERUNCIUM. \ a _ ,
TERUNCIUS. ƒ & Tnruxcivs , le quarc
d'un tou t, ou très unies., trois onces. Voyç%
Q u a d r a n s pour les mefures de capacité , d'arpentage
& de poids.
Quant à la monnoie , le teruncîus fut monnoie
de compte., exprimée par ce ligne HS T , 8c monnoie
réelle.
Monnoie réelle ., le teruncîus fut d'abord ' le
quart, de l'as , ou de la livre romaine* : ainfi:
comme Tas ccntenbii douze fonces , le teruncîus
en cbntënoit trois : d’où lui vint le nom de terur1-
cius3 o u pièces de trois onces. ' -
L e , teruncîus fe prenoit .au/fi pour le quart du
denarius , denier} ainfi quand lejicmc r val oit dix
asy.le teràncius en'valo.it deux 8c demi : 8e.qu nd
le denier en valoir feize , le teruncîus en valoir
quatre. V oye1 D é n i er.
Il valut , félon Pauéfcon ( Métrologie. ) depuis
l’an de Rome 48r , ju/qu’a l’an 437 , y fo ls ,
monnoie a&uelle de. France. La petitefle de cette
monnoie d’argent, que l’on croit avoir exifté ,
la rendoit incommode , & la fit bientôt abandonner,
mais le teruncîus demeura monnoie . de
compte.
TES Q U A ou TES CA3 étoit un mot latin , qui
défignoit proprement des lieux embaraffés dé ronces
, & où il .étoit difficile de pénétrer. On l’a
employé enfuite pour défîgner toutes^ fortes de
lieux élevés, couverts de bois 8e d’un accès
difficile. Les grecs difoient dW/«. Aétius, dans
le Philoététe :
Quis tu es mortalis qui in defirta Lemnia
Et Tefca te adp ortas loca. .
«< Qui es-tu , toi qui viens dans ces déferts de
» Lemnos, dans ces lieux inacceffibles & inha-
» bités?, » Enfin comme les tefqua étoient des
fieux fauvâges 8c élevés , on appelloit du même
nom les lieux de cette efpèce , defiines à prendre
les augures, en confîdérant lé vbl des oifeaux.
Tefqua j dans Yarroja, défigne auffi certains lieux
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inhabités a la campagne , 8e confacrés à quelques
divinités.
Horace ,- dans fon, épitre à l’ intendant de fa
terre, lui dit :
Nam qu& deferta & inhofpiià Tefqua
Credis , amsna voçat mecum qui fentit.
«« 'Ces lieux que tu appelles une fo Etude, ajfreu-
» fe 3 un homme qui les regarde de même oeil
» que m oi, les trouve d‘es lieux enchantés. » .
La terre d’Horace paroifioit à fon intendant un
defert, un lieu inhabité , parce qu’il n’y trouvoit
ni cabaret, ni cqurtifane. ( D. J. )
TESSARACONTA C ’eft ainfi
qu’ on nomma chez les athéniens' quarante ma-
giftrats 'inférieurs , qui dans le difinct des. différents
bourgs fournis à leurs jurifdiâions , dé-
cidoient des ^ixes entre particuliers , 8c des
procès dont la valeur en argènt n’excédoit pas
dix drachmes. ( D. J. J; r
TESSARACOSTON , t , folem-
nité / religieufe , qu'obfervoient les femmes
le quatorzième jour après leurs couches , en fe
rendant au, temple, 8c en marquant, aux dieux par
quelques préfins la. reconnoilfaiice dont elles
étoient pénétrées pour leur heureufe délivrance.
• TESSELLÆ, pièces taillées pour former des .
mofaiqiics...
TiiSSELAR.II 3 ouvriers en mofaïque.
TE SSE LL A T A , mofaïque , faite avec 'de .
petits cubqs 5 à la différence des feciilia, qui
étoient dès0 marbres de rapport.- '
TESSERÂRIUS. Chez les- romains , on ap~
pelloit tcjfêraire le foldat qui prenoit à l ’armée
du tribun la mot du guet écrit fur une tablette, -
8c qui le portoit au centurion ( Veget. 27. ).
TESSERÆ luforù. Voyez. D é.
TESSERÆ lapides, dés de Bade. Voyeç DÉ.
TESSERE. Le mot tejfera avoit chez'les romains
plufieurs acceptions différentes. Il fignifioit non-
feulement un dé à jouer, mais encore ce que'nous appelons
le mot duguct, à la faveur duquel les foldats fe
reconnoiffoient entr’eux, 8c fe diftinguoient des
ennemis. Celui de Céfar, étoit venus genitrix j
rompée avoit préféré Hercules inviclus. D’autres
? 01ifinj ^Ue ce mot encore une mefure •
ae bled, qu’ on donnoit aux foldats. Du temps
des empereur, on diftribuoit au peuple des
tejsères, pour aller recevoir les préfens qu’on lui
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; faifoît en bled, en huile,*en or, en argent, 8c
: en autre chofe d'un prix plus ou moins confidé-
; râble. Le nom de tefserc fe donnoit auffi aux marques
ou contremarques qu’ on difiribuoit au peuple
pour l'entrée des théâtres.-
; Cette légère, énumération fait fentir combien
; d fer oit difficile.de fe décider fur l’objet particulier
de ces différens fignes , qui même , pour la
forme 8c la matière, ont toujours été dépen.dans
: de la volonté'des particuliers. Cependant nous
■ fommès dans l’ufagé de les attribuer fans diftinc-
tion aux théâtres , .& cette habitude eft excu-
■ fable en quelque façon : leur nombre fort étendu
8c prodigieufement varié,, a dû rendre celles de
ce genre fort communes.
T esSÉRES de T héâtres. Les trois tejferes
d'ivoire que M. l'abbé Barthéiemi m'a rapportées
de Rome, dit Caylus. ( Rec. d'antiq. . 3. p.
2.83. ) augmentent les idées que nous avons de
la dépenfe des romains pour les fpeétacies. En
effet, on voit avec étonnement l’ivoire, fort
: ftirné , 8c d'un grand prix dans la Grèce & dans
l’Italie ,: employé à un ufage des plus communs.
On ceffera de regarder cette dépenfe comme- une
bagatelle, fi l'on penfe que le marteau ni le meule
ne peuvent rien fur l'ivoire, que le tour, en
cette occafion, ne fervoit qu'à une très - petite
partie dé l'ouyrage, 8c qu’enfin les te fs er es exi-
geoient néçe(fairement la main d'un .feuipteur
pour-i,fermer, le relief dont elles, étoient décorées,
8c ctlles d'un graveur ; pour marquer.les
lettres ou les différens fignes qiie ces fortes de;
billets exigeoient. Ces détails , quoique médiocres
pour chaque objet , deviennent confiüé-
rables'-par leur multiplicité 5 ils confirment le récit
des hiftoriens, & prouvent la profufion 8c
la magnificencè qu'on fai foi t éclater jufques
dans les plus petits objets, pour la fatisfaciion du
peuple romain.
On voit dans le cabinet de Portici, une petite.,
tablette d ’ivoire, avec le mot grec a i s k t a o t , qui
nous apprend quelle e’fpèce de divertiffement
l’ on- prenoit autrefois dans cette partie .de l’Italie
: on ignore le lieu dans lequel elle'a été'
trouvée. Cette tablette eft une tefsera, qui porte
le nom du célébré tragique •* F.fchyle 8; elle'
prouve qu’ on repréfentoit fes tragédies dans l’en-1
droit ou Ton en a fait la découverte. On fait que
ces tejfers étoient diftribuêes par celui qui don-
110k le fpeêbacl-e â fes frais, comme on donne
aujourd’hui des billets gratis pour l’opéra ou
la co me die. C ’eft la feule tejfera , chargée du
nom d'un poète dramatique grec, que l'on con-
noiflè. On en voit d'ivoire dans le cabinet du
college, romain ; mais elles ne font chargées que
de chiffrés.
Il faut obferver au fujetde la tejfera ,.qui porte.