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offrir de là farine, ,. du- ■ fel , & Quelques, herbes
odoriférantes :
.................. .. Te nihil attinét
Tentare multâ Ude kidentium.
Mollibis averfos penates
Farre pi a & faliente mica.
Les païens avoient trois fortes de facrifices , publics
, domeftiques & étrangers.
Les facrifices publics, dont nous décrirons les
, cérémonies avec un peu d’ étendue , fe faifoient
aux dépens du public pour le bïen de.l’éta t, pour
. remercier les dieux de quelque faveur fignalée,.&-
pour les prier de détourner les calamités qui me-
naçoient ou qui affligeoient un peuple, un pays 2
une ville.
Les facrifices domeftiques étoient offerts par
les membres d’une même famille, &. à leurs dépens
; ils en chargement fouyent leurs héritiers.'
Ainfi Plaute fait dire, dans fes Captifs, à un valet
, nommé Ergofile , qui ayoit trouvé une marmite
pleine d’or , que Jupiter lui a voit envoyé^
tant de biens , fans être chargé de faire, aucun-
fàcrifice.
Sine facris hsreditàtem fum adeptus effertiffimam.
« J’ai obtenu une bonne fucceffion, fans être
«obligé aux frais des facrifices de famille ».
Les facrifices étrangers étoient, ceux qu’on faifoit
lorfqu’on tranfportoit à Rome les dieux tutélaires,
des villes ou des provinces fubjliguées , avec
leurs myftères & les .cérémonies de leur cultes
religieux:
De plus , les facrifices étoienf encore offerts , ou>
pour l’avantage des vivans, ou pour le bien des
défunts; car là fête "des morts efb très-ancienne.
Elle fe célébroit chez les romains' au mois de.
. février, ainfi que Cicéron nous l’apprend : Fe-
bruario menfe,, qui tune extremus anni menfis eràt , j
. moftuis parentarj. voluerant
.. La matiète des facrifices était>'-comme nous
l’avons dit, des fruits de la terre , ou des victimes
d’animaux, dont on préfent'oit quelquefois
la chair & les entrailles aux dieux, 8c quelquefois,
on fe conttntoit de leur offrir feulement l’ame
des victimes , comme Virgile fait faire à Entellus ,
qui immole un taureau à Eryx, pour la mort, de?
Darès, donnant ame pour ame :
Flanc tibi Eryx-, meliprem animant pro morte i
Duretis,
Perfolvo.
Le« facrifices étoiôCt differens félon le« divinités '
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que les peuple s adoroient ; car il y en avoir pou1,
les dkux Celeftes , pour les dieux des enfers *
pour les dieüx marins , pour les dieux de l’ air
8e pour, les dieux de la. terre. On facrifioit aux premiers
dés vi&imes blanches , en nombre impair;-
aux féconds des viélimes àoires , avec une libation
de vin j?ur 8e de lait chaud qu’ on répandoit dans
des ,fofles avec l;e fang dès victimes; aux troi-
fîèmes on immoloit de$ hofties noires 8e blanches
fur le bord de la mer, jettant les entrailles dans
les eaux, le plus loin que l’ on pouvoit, 8e y
ajoutant une effufîon de vin.
. . . . . . . . . . Cadentem in littore taurum
~Conftituam ante aras• voti reus , extaque falfds •
Pçrriçiam- influftus , & vina Hquentia fùndam.
Oh immoloit aux dieux de la terre des vi&imes
blanches, 8e on leur élevôit des autels comme
aux dieux céleftes; pour les dieux de l’air, on
leur offroit feulement du vin, du miel, 8e de
l’encens.
On faifoit le choix de la viétime, qui devpit
" être faine 8e entière, fans aucune tache ni défauts ;
par exemple, elle ne devoit point avoir la queue
pointue , ni la langue noire, ni,:Jesj oreilles fen-
f dues, comme le remarque Sërvius , fur ce vers
du fixième • livre de l’Etïéide.
V ................. Totidem lectas de more bidentes.
Id cfi np habeant caudqm aculeatapi , nec linguam
nigram, nec aurem fijfamr 8e il falloit que 'les
[ taureaux n’euffent point été mis fous le joug.
. Le choix de la vi&ime étant fait, on doroit fon
front & les cornes , principalement ceux des
taureaux , des, géniffes , 8c des vaches.
Et ftatuam ante aras auratâ froute juvencam.
- Macrobe rapporté ( au premier_ liv. des fatur-
- nples. ) un fénatus-confulte, par lequel- il-eft
ordonné, aux décemvirs, dans la folemnité dès
jeux apollinaifes, d’immoler à Apollon un boeuf
doré, deux chèvres blanches dorées, 8c à La tone
une vache dorée.,
On leur chargeait encore la tête d’un ornement
de laine appelé; infule, -d’où pendoient deux rangs
. de globules, avec . des rubans tortillés. L’ôh
piacoit fur le milieu de leur corps une bande
d’étoffe, riche afifez large qui tomboit des deux
côtés* Les moindres viétimes étoient feulement
ornées de couronnes, de fleurs & de feftons ,
avec des bandelettes ou guirlandes blanches.
Le.s, viflimes^ ainfi parées, étoient amenées
'‘ devant l’autel.Les petites hofties ne fe.menoient
point par le lien, on les conduifoit feulement,
îes
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les chaffant doucement devant foi'; mais on me-
noit les grandes hofties avec un licou, au lieu du
facrificéf i f rie falloit pas que la victime fe débattit,
ou qu’elle ne voulût pas marcher , car la
reiiftance qu’elle faifoit, étoit tenue i mauvais
augure ; le fàcrifice devant être libre.
La viétime amenée devant l’autel, étoit encore
examinée 8c cPnfîdérée fort ‘attentivement, pour
voir Ü elle h’avoit pas quelque défaut 3 8c cèttè
aélion fe nommoit probatio kofiiarum , & exploratio.
Aps-ès cet examen le prêtre revêtu de fes habits
f^cerdotaux , accompagné des viftimaires, &
d autres miniftres des facrifices., s’étant lavé &
purifie fuivant les ceremonies preferites, Com-
mençoit les facrifices par une confefiion de fon i indignité qu’il faifoif tout haut, fe reçonnoiflant
coupable de plufieurs péchés dont il demandoit
gardon aux dieux, efpérant que fans y avoir
egard, ils voudroient bien lui accorder fes demandes.
Cette eonfeflïon faite, le prêtre crioit au pub
lie , hoc âge , foyez recueilli 8e attéhtif au facrifices
auffi-tot uh'ferviteur des prêtres tenant en
main une baguette qu on nommoit comme ma culuth,
parcouroit le temple , 8e en faifoit fortir tous
ceux qui n’étoient pas encore inftruits dans les
myftères de la religion, 8e ceux qui étoient excommuniés.
La coutume des grecs, de qui les
romains i empruntèrent, étoit que le prêtre venant
’à l’autel demandoit tout haut , r i,h ,
qui efi ici ? le peuple répôndoit: Froxhot
B-ot, plufieurs perfonnes- & gens de bien. Alors un
ferviteur crioit dans tous les'coins du temple,
E*«?, £x«jî iBi xXtTpas | loin d’ici profane. Les latins
difoient ordinairemant, nocentes , profani, a.'fce-
dite ; chez les grecs tous ceux qu’ on chaffoit des
temp le sé to ien t compris fous ces mots géné’b
raU X , BsbsjA«/j etfiVToi , ux-dèetf t o i 3 & c .
Ovide a nommé dans fes faites ( L. IL )'la plu-
part desvpécheurs qui ne pouvoient .affilier aux
myfleres des dieux.
Ianocui ventant s procul liinc', procul impius èfto
F rater s &'in par tus mater acerbafuos.
Lui pater efi vivax : qui mat ris digeritannos ;
Qu& premit invifam focrus iniqùa narum
Tantalida fratres abfint & Jafonis ùxor ;
Et qu& ruricolis’ femitui ta fia dédit ! '
Etforor, & P rogne , Tereusque duabus iniquus /-
Et quicumque fuas perfcelus auget opes.
'Nous apprenons de. ces beaux vers, qu’ à parler
en général, il y avoît deux fortes de perfonnes
à qui l’on défendoit d’ affilier au * facrifices ; favoir ’
Antiquités^ Tome K.
les profanes, c’efl-à-dire ceux qui ri*étoient pas
encore inftruits dans le culte des dieux, 8: ceux
qui avoient commis quelque crime énorme, tel
que d avoir frappé leur père ou leur mère. Il ÿ
•avoit certains facxifices en Grèce, dont les filles
& les efclaves-étoient bannis. A vCheronée ,
,Ie prêtre, tenant en main un fouet ,'fe piacoit à-U
porté du temple de Matuta, & défendoit a haute
voix -aux efclaves étoliens d’y entrer. Chez les
nïages de Perfë, ceux qui avoient des taches de
rouffçur au vifage ne pouv.oient point approcher
des autels, félon le térnoignage de Pline ( Liv.
X X X . ch. ij. ) . Il en étoit de même, chez les germains,
de ceux qui avoient perdit leur bouclier
dans le combat ; & parmi les feythes’, de celui qui
n-'avoit point tué d’ennemi dans la bataille. Les
dames romàines ne dévoient affifter aux facrifices
que voilées.
guam pour .demander le fîlence & l’attention
pendant le Jacrificc. Les égyptiens .avoient coutume,
dans le même defleiq, de faire paroitre
la flatue d’Hârpocràte, dieu du fîlence. Pour les"
romains, ils mettoïent fur faute! de Volupia,
la fia tue de la déeflè Angéronia „ qui avoir la
bouche fermée , pour appréndre que dans les
myftères de la religion, il faut être attentif de
corps & d’efprit.
Cependant, le prêtre béniffoit l'eau pour ea
tatre 1 afperlion avec les cérémonies ordinaires
foit en y jettant les Cendres du bois qui avoit fervi
a bruleples viétinjes J feit en y éteignant la torche
du JamJice ; il afpergpoit de cette eau luftrale.
9fvilC-s. & tout le peuple, pendant que le
choeur , des muficiens chantoit des hymnes ea
1 honngur des dieux.
prêtre ayant le vifage tourné vers l'orient &
tenant les' coins de l'autel 3 lifoit les prières
dans le livre des Ceremonies , & les commen-
çoit par Janus & Vefta . en leur offrant avant
toute autre divinité du vin 8.' de l'encens. Elaga-
bale. ordonna cependant qu'dn adreffar la pré
“ 5* des prières a fon dieu, Elagabale. Donutien
voulue au® qu'on les commençât en s’adreffânt à
M B dontd-fe difoit fils, félon le témoignage,
de Philoltrate. doucefois les romains rehituèrent
cet honneur a Janus & à Vefta.
Apres cette courte préface, le prêtre faifant
une longue oraiftn au dieu à qui il adreffoit les
facrifices , & enfuité à tous les autres dieux qù'oiï
conjuroit d'etra propices à ceux pourielquels ou
ofrrôlt le facnfi.ee, d’alfifter l’empire, les empe-
reurs, les principaux miniltres, les particuliets
& 1 état en. general, C eft ce que Virgile a reii-*
Mm