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pierres gravées ordinaires, repréfentant des figures
ou des tetes de Sérapis ou d’Anubis, font du temps j
s romains. Dans ces ouvrages , Sérapis n’a rien ! d égyptien ; e’eft le Pluton des grecs. Audi pré- i l
tend-on que le culte de cette divinité vient de |
la 1 nrace, & qu’ il ne fut introduit en Eeypte 1
que fous les premiers des Ptolémées. ( MacroB.
ïalur. l . l , ç . 7 ,p . 179. Conf. Muet. Dcm. Evang.
rrop. 4 , c. 7 , p. ioo. ) Le cabinet de Stoch reu-
terme quinze pierres gravées avec l’image d’Anu-
oiSj & elles font toutes des temps poftérieurs.
Les pierres nommées Àbraxas font généralement
reconnues aujourd’hui pour des caraftères myf-
tiques des gnofiiques, des bafilidiens, hérétiques
des premiers fïècles du chriftianifme, & le tra-
vau en eft tel qu'il ne mérite aucune confidé-
ration. >»
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»11 me paraît, dit Caylus {Recueil d'Antiquités
Tagt J S .) , que les égyptiens ont employé
conltamment pour leurs amulettes la forme des
Jcaraoees ; nous en trouvons'de toutes les matières ,
a ia referve des métaux. Cependant l'art de la
fonte leur etoit connu. Peut-être quelque fuper-
ttition particulière que nous ignorons, leur défen-
aoit d employer Les métaux à cet ufage. Les fia-
rabces de terre cuite , couverte d'émaux de couleur
verte 8c bleue, étoient préférés par ces
peuples, du moins je n'en ai point vu d'autre
couleur > ils en fàifoient de toutes les pierres fines
ce de tous les marbres. Dans quelque art que ce ;
punie e tre, les manoeuvres différentes & nécef-
laires font une preuve de fes progrès ; de' forte
que les moyens d’opérer, examinés avec foin,
nous font connoître Ls dates des monumens, &
Ja route qui a conduit les talens à divers degrés
d,e peffrétion ; ca r , outre les premiers procédés
oc la gravure , la couverte, le degré du feu &
le moule exigeoi nt d'autres manoeuvres néeef-
faires pour la production de ces ouvrages. D'abord
on dut fe. fervir de corps cylindriques ,
ouarres &r pyramidaux-. On vint enfui te aux feara-
becs, & l'on s'y arrêta. A quoi l'on fut porté fans
doute ^non-Leul-ment par le refpeft que la reli-
gion infpiroit pour un animal qui étoit l'emblème
<JU foleil, mais encore par des raifons d'ufage &
de commodité. Le corps du fearabée fervoit de
tenue a la main, & fa bafe permettoit de placer
j r a.\l. ° u e ca;c^et avec autant de sûreté que
de facilite. Les étrufques ont-admis cet ufage
& I ont pratiqué. Mais les grecs ont dans la fuite
fuppnme le corps du fiarabée, & confervé la
forme ovale , que fa bafe préfentoit pour le corps
de Ja gravure ; enfin , ils ont monté ces pierres
dans des anneaux qui leur fervoient d’ oraemens
F offroient aux yeux lés belles gravures que leurs
artiftes «voient exécutées, fans exclure l'utilité attachée
3 çes fortes d’ouvragés »,
ItZ plupart des grayées étrqfques pot«.
tent ^Surre de ces infeétes gravée fur leur côté
S f f i B f c;ir.fbée ftoit chez les égyptiens le
} k°le du foleil, principe de la génération j de
P s , ils le regardoient comme un emblème du
ouuge ; car ils croyoient qu'il n'y a voit que des
maies parmi ces infeftes , pour lefquels, en cou-
jequence , ils avoient beaucoup de vénération.
.à Pa rtes qui a voient la forme de fiarabce , fer-
voient d amulettes > elles étoient employées com-
me des prefervatifs contre toutes fortes de mal-
eurs. 11 paroit que les étrufques, en adoptant la
ronne bizarre des fiarabées d'Egypte , admirent
. l e s l d e e s mperftitieufes que les égyptiens y
avoient attachées. En effet, ces fearabées font
perces dans leur longueur > ce qui fuppofe qu'on
;'aiPenû-olt au co u , ou qu'on les attachoit fur
airiertntes parties du corps.
Lesjiarabéts étrufques, qui font en grand nom-
■ A n exc5, nt guères ia grandeur naturelle des
mtectes cju ils repréfentent. Ceux des égyptiens ,
au contraire, font affez fouvéntd'une gtoifeur extraordinaire
; il y en a dans le cabinet de Ste-Gene-
viev e, qui ont jufqu'à quatre pouces de longueur.
i~e. peuple y employoit lës matières les plus dures
, telles que la pierre de touche & le baiaite '
non-volcanique; La partie convexe eft ordinairement
travaillée fans beaucoup d’a tt, & fur la bafe ..
ou la partie plane on voit des caraftères qu’on
n clt point encore parvenu à entendre. La corna-
| 1,ne_etoit ordinairement la matière'què les. étruf-
ques choiiiffoient pour leurs fiarabées. Parmi ces
I Jcarabees, il s’en trouve d’ un très-ancien: ftÿle, &
i qui lont neanmoins d’un travail extrêmement pré-
I f H H B i y rem«que à la vérité des incorreftions
i de deffin dans les figures, & de la dureté dans la
coupe des mufcles ; mais ces défauts conftituent
,1a manière des étrufques.
« Le monument que préfente ce- numéro , dit
; Caylus ( Rtc, d'Antiq. y. HH A ) me paro!t
. un des plus finguhers de ceux que l’Egypte ma
j tournis. On y voit une tète de femme*', qu’on ne
) P2“ 11,,s de regarder comme Uis, quoi,
j folt placée fur le corps d’un fcaràbée , qui
| d ailleurs n a rien d’extraordinaire,.; il eft formé de
1 ceȂe pierre noire & fendre, dont j'ai fi finirent
parle ( de la ferpennne ) ». Voyet C a ta ib a t è s ,
Egyptiens (Monumens).
SCARPUS , furpom de la famille Prit a r ia .
S PARUS , feare, poiffon d’un goût exquis ,
qui lut long-temps inconnu aux romains, jufqu’à
ce qu Oftave , commandant d’une flo.te, en ap-
portât fur fes valffeaux une très-grande quantité
qu il fit jeter dans la mer, le long des côtes de la
Campanie. Ce poiffon devint enfuite les délices
qÿS frjands de Rome , qui faifoitnt fur-rapt ça^ 4e
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fes entrailles , comme l’indique Martial ( 1 3 .
84. ) :
Hic fiarus , aquoreis qui venit obefius ab undis ,
Vifieribus bonus efit entera vile fapit.
S CASOR. On lit ce mot dans une infeription
-recueillie par Mutatori ( 2046. 6 .). Il ne fe trouve
employé qu'une autre fois dans le code théodo-
fien ( Lib. de exeufat. ) , où il fe trouve joint aux
noms de différens artiftes ou artifans , barbaricos ,
piclores. On peut en conclure qu'il défignoit aufli
quelqu'artifan.
SC A U RU S , furnom des familles Æm il ia &
A urélia.
SCEAU ou SCEL.
N. B. Cèt article , un des plus importans pour
la connoiffance des chartes, eft tiré de la nouvelle
diplomatique in-4^. des fayans bénédictins.
. Si le nom de fceau eft équivoque en françois,
il l'eft encore davantagè en grec & en latin. Du
mot de bulla3 qui lignifie un fceau, les lettres
pontificales & les conftitutions inpériales ont été
appelées bulles ; de même , de figillum, les
épitres & toute efpèce de chartes ont été nommées
chez les latins du moyen âge, & même du
Bas-empire, figilla , & chez les grées (nyixxtu. i
rçgcyîhs. Mabiilon doute, s'il faut e-ntendre des
fceaux ou des chartes , certaines expreflions du
onzième fiècle, qu'on lit dans quelques ftatuts,
& décrets du royaume de Hongrie. Elles portent
que le juge pourra jeter fon fceau fur les laïques,
pour les citer en jultice, figillum mittere vel prôji-
cerey mais les éditeurs & les continuateurs de du
Cange fe déclarent fans héfiter en faveur des diplômes
> & nous nous rangeons volontiers de
leur côté. George Eckhart prouve que figillum
étoit pris autrefois pour une lettre ou une ordonnance
du roi.
Une autre équivoque, qu'il n'eft pas fi facile
d’écarter, e'eft que les fie aux fe prennent tantôt
pour les inftrumens, avec quoi l’on fcelle, tantôt
pour les empreintes & les feings qu'ils forment
fur la cire, fur le papier ou fur toute autre
matière. Quoique ces deux notions foient infépa-
jrablës, nous nous bornerons prefque uniquement
à confidérer les fceaux fous le fécond rapport.
En effet on voit rarement des anneaux, fceaux ,
où cachets, attachés aux diplômes, afin de leur
concilier plus d'autorité. Leur empreinte eft en
ce genre tout ce qu'on peut exiger de plus fo r t,
& e'eft auffi à-peu-près tout ce qu'on découvre
fur les chartes munies de fceaux.
JLes anneaux ont précédé les fceaux, & ceux-
S C E j,?
ci les cachets. A force d’augmenter le volume des
anneaux , on en a fait des fceaux j & à force de
diminuer celui des fceaux on en a fait des cachets.
Les anciens, & particulièrement les romains , fe
fervirent d’anneaux pour fceller. Nos rois de la
première & fécondé race & quelques-uns même
de la troifième fe conformèrent à-cet ufage. Les
fceaux différens des anneaux n’ ont paru que vers
le neuvième fiècle , & les contre-fiels, fceaux
fecrets, qu'au douzième, quoiqu'il y ait quelques
exemples de ces derniers plus anciens.
Pour défîgner les fceaux, point de nom plus
ancien chez les latins , que celui d‘annulas, ni
chez les grecs que ceux de é'uKrùxtas & de <r<Ppayis.
On diftinguoit fouvent ces anneaux des fimples
bagues, en les nommant annuh fignatorii t 8c quelquefois
, figillaricii & cerographi, noms déjà en
ufage chez les empereurs romains. Saint-A v it,
evëque de Vienne, ne leur donne que celui de
fignatorium. Nos rois de la fécondé race dans les
annonces de leurs, anneaux ne difent point annu-
lus , mais aitulus.
Dès le premier fiècle, 8c même auparavant',
fignum fe prenoit pour un fceau3 fignare pour
fceller, fignatores pour ceux qui appofeient leurs
anneaux fur lès teftamens. En ce fens fignum
étoit également confacré parles loix & par T ufage
public. Il étoit encoretrès-ordinaire aux cinquième
& fixième fiècle 5 mais il devint plus rare dans la
fuite, depuis qu'il fut applique aux Lignes de
croix,mis au pied des a&es parles témoins ou les
intérelïës. Quelques-uns même veulent, qu'on
1 yft pris pour des parafes. Signaculum fut fufeep-
tibîe d'une auffi grande variété de fens. Outre
les Lignés de croix & les monogrammes 5 il figni-
fioit encore, vers le quatrième fiècle, le cachet
de l'anneau, annuïi fignaculum , dit S. Jérôme.
Les bulles, bulU, ont été fujettes à de fem-
blables équivoques. Pour nous renfermer dans la
Lignification des fceaux, ce nom continue toujours,
du moins en latin, d'être propre à ceux
des bulles des papes & de certaines conftitutions
des empereurs. Depuis le neuvième fiècle , il
fut de temps en temps employé, pour marquer-
les fceaux de nos rois, de quelques grands fei-
gneurs, 8c fur-tout des prélats & des. chapitres.
Par rapport à-ces dernières * cet ufage n'étort
point encore paffé au treizième fiècle. Du relie,
par ce terme, on ne prétend oit pas faire entendre
pour l'ordinaire toutes fortes d e fceaux, mais uniquement
ceux qui étoient de métal , quel qu'il
1 pût être : nous difons pour l'ordinaire 5 car le met
■ bull* marque auffi bien un fceau de cire qu'un
fceau de plomb. Heineccius qui prétend le con-
; traire , eft folidement réfuté par LeyLer. Ce doâe