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TIMÀRÀTE étoit une des trois vieilles qui j
préfiioient à l’ oracle de Dodone.Les deux autres !
étoient Nicandre 8c Proménie. Voye^_-Dodone 8 c
D odonides.
TIMÉSIUS ou T 1MÉSIÀS , citoyen de Clazo-
mène. Il avoit rendu à fa patrie de fi utiles fervices, .
-qu'il y acquit un très-grand crédit & une autorité
Prefque fans bornes. Il croyoit fon crédit fondé fur
amour de fes concitoyens 3 & n’auroit jamais deviné
qu'il leur fût odieux , fi le hazard ne le lui
avoit appris. En p'affant par un endroit où de petits
enfans fe divertilfoient à jouer aux oflfelets , il
entendit ce qu’ils difoient. Il s’agiffoit de faire
fauter un olfekt hors du trou 5 la choie parodiait j
fi mal-aifée que la plupart de ces enfans dirent ,
quelle ne fe feroit pas 5 mais celui qui devoir .
jouer en jugea autrement.. Plut à Dieu , dit-il , que |
je fifïe fauter la cervelle de Timéfius 3 comme je ,
ferai-fauter cet oiïelet. Timéfius ne douta plus ■
qu’il ne fût extrêmement haï dans la ville j & , dès
qu'il fut de retour chez lui , . il raconta, à fa
femme ce qu’il venoit d’entendre 3 8c fortit de
Clazomène. Avant de prendre aucun parti 3 il alla
eonfulter l’oracle pour favoir où il devoit conduire
une colonie. Cherche£, lui répondit-on , des ejfaims
a abeilles 3 vous aure\ abondance de guêpes. Il
éprouva qu’on lui avoir répondu jufte 5 car ayant
conduit une colonie de clazbraéniens dans la
Thrace, pour rebâtir Abdère il n’ eut pas la
fatisfaction de voir fon étab-lifiement achevé , &
les thraces l’en chafsèreat. Cent ans après , les
teïens obligés d'abandonner leur v ille§ fe tranf-
pîantèrent à Abdère , & fuient s’y maintenir. Ils
confervèrentpour Timéfius tant de refpeéG qu’ils
l ’honorèrent toujours comme un demi-dieu , &
lui confacrèrent des monumens héroïques ( He-
fodot. LT. j.
- TIMOLAÜS,
T u x o z a v s A v g u s r u s .
Quoique Goltzius rapporte des médailles de
Timolaüs, elles font aufîï incertaines que celles de
. fon frère Hérennien.
T IM O N . Vo-jei C h a r , B i g e .
cc L’extrémité du timon des chars étoit décorée
d’une têt: de lion fculptée , & il me femble , ait
Winckelmann que le comte de Cayîus le trompe
lorfou il avance que les chars dans les courir s des
anciens n’ avoLnt point de timon ( Qbfiervations fur
le cofiume , j e tâ t e s aux tableaux tirés de VIliade, p c .
p . So. ). Pour le convaincre du contraire, je me
contenterai de le renvoyer à un pafiage de Pindare
( Nem. 7. v. 137. & fil-)- Î/Ekétre de Sophocle &
riîyppolire d’Euripide lui fourniroient encore
plufieurs preuves de ce que j’avance».
TIMON 1UM, Strabon (.Lib, XVII. p. 794. )
nomme ainfi la maifon qu’Antoine bâtit auprès
d’Alexandrie d’Egypte pour fa retraite. Plutarque
en parle auflî. Antoine quittant la ville d’Alexandrie
, & renonçant au commerce du monde , fe
fonda une retraite fecrettë auprès du Phare , fur
une jetée qu’il fit dans la mer y 8c fe tint là , fuyant
la compagnie des hommes j.il déclara qu’ il aimoit
& vouloit imiter la vie de Timon 3 parce qu’il
avoir éprouvé la même infidélité & la même perfidie
j qu’enfin, n’ayant reçu de fes amis qu’in-
jufcice & qu’ingratitude ; il fe défioit de tous les
humains , & les haïffoit tous également. C ’eft l’origine
du nom de Timonium 8t de la maifon de
Timon qu’ il avoit donné à fa retraite maritime.
(D . L J
TIMOR étoit le dieu de la crainte. On le dif-
tinguoit de pavor. Effectivement ces deux mots ne
lignifient pas la même choie. Timor lignifie la
crainte 3 la timidité 3 pavor lignifie l’épouvante 3 la
terreur fubite.
TIMOTHÉE & DIONYSIUS, rois d’Héraclès
dans le Pont. timo©e&:t. AioKYSior.
Les ' médailles communes, à ces deux princes
font :
RRR-R. en- argent.
O. en or & en bronze..
Leur type eft Hercule conftruifant un trophée.
I TINTEMENT ( Le ) des oreilles palfoit chez
! les anciens pour un mauvais augure , quoique ce
; tintement ne foit que le battement extraordinaire
i de l’artère voifine dé'l’oreille. -
TINTINNABULUM votum. Dans la collection
des pierres gravées de Stofch , on voit fur une cor-
: nàîine un facrifice au dieu Pan ou à Priape. -Un
; jeune homme tient un bouc ou une chèvre p_pur
j l’immoler fur un autel ; une petite figure drajipée
qui eft vis-à-vis du premier , joue des deux flûtes 3.
& derrière celle-ci une femme offre des fruits fur
un plat. Ce facrifice fe fait auprès d’une colonne ,
avec Un sdicula au-deffus , à coté d’un arbre où eft
fufperdu un tintinnabuLum, comme on le trouve
fur plufieurs ( Bcllorï Admir. Rom. tab. XL IV .
Ejufd. Sepulcr. fig. X l ! l . Beger. The fi Brpnd.t. J.
p. 224. Murat. Infor., p. 96.) monumens: Peut-être
auiïi que ce qui paroît être un tel inftrument „ ce
font des voeux, c’eft-à-.:ire 3 des tablettes que l’on
| attachoit aux arbres avetTdes rubans & des guir-
• landes. C’eft ce que défigneroknt les points qu’on
i y voit aux côtés 3 ainfi qu’Ovide en fait la def-
I cription 5
St abat in his ingens annofio robore.quercu'$ ,
Una nemus i yitu medïam memorefique tabelU ,
T I R T ï R
Sertaque cingebc.ru , voti argumenta potentis.
' ( Metam. 1. VIII. v.7 4 3 ; ,
Pline parle'des tintinnabula du tombeau de Por-
fenna. Les aneiens,en attachoient au col des bêtes
de charge : Claroque collo jaclans tintinnabuLum3 dit
Phèdre ...peut-être pour, fe défénnuyer fut la route.
Ils avoisnt auffi coutume d’en mettre aux portes
des appartèmens pour appellera les domeftiques.-
Ceux qui faifoient la ronde à l’armée 3 étoient
obligés de les fonner de temps en tenïps, & il
falloït que ces fentinelles 5 pour prouver qu’elles
n’étoient pas endormies 3 en filfent autant de leur
côté. On en metcoit encore au cou des criminels
qui alloient au fuppliçe 3 pour avertir lés paffans
d’éviter la vue funefte 8c de mauvais augure d’un
homme' condamné à mort j & celle non moins funefte
du bourreau qui devoit l’exécuter. Il y en
avoit àulfi dansTéndroit' le 'plus élevé des bains
publics 3 8c elles fonnoîent quand il falloit. s’y
tendre.
- TIOS 3 en Paphlagonie. t iaNîîn.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RRRR. en bronze...........Pellerin.
O. en or.
O. en; argent.
On y,voit quelquefois le nom teioc , Se la-figure
du pontife . Tius qui lui avoit donné fon
nom.
. 'Cette ville a fait frapper des. médailles impériales
grecques en l’honneur de Sévère de Dom-
na 3 de Maxime.
.T 1PHOÉ. Voyez T yphée.
TIPHYS. F o^ T y ph is .
. TIRADE. Les anciens nommoient en grec
uyco-yti, 8c en latin duBus , ce que nous appelions
aujourd’hui tirade ; 8c ils'en diftinguqient de tre is
fortes. i° . Si le s fons fe Envoient en montant, iis
appelloient cela ey'êda 3 dufius reüus ; 2®. s’ ils fe
fui voient en defeendant / c ’etoit .
ducius re.vertens ; 3 0, fi 5 après.avoir monté par. bémol
, ils redeRend oient par béquarre j cela s’appelait
Trèfitpy.; duçbus circumcurrens.
TIRELIRE. cc La tirelire de terre cuite 8c de la
plus belle confervation, dit Ca us (Rec. d*An-
tiquii. IV . ) } que je préfente fous le n°. I I I 3 pi.
53 , a été trouvée depuis très-peu de temps à
Rome fur le mont G'lins , avec une autre dont 1« s
proportions font ablblument pareilles > & qui repréfente
une Cérès aflïfe au mili; u\dt deux fig un s
debout. L'ouvrage de cette derniere eft fi oégligé^
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que je n’ ai pas voulu la faire deffiner ; car elles
m’ont été envoyées l’une & l’autre. I.a forme de
ces- deux;petits monumens eft très-différente àk
bien plus élégante qu’une autre de même matière ,
8c dc-ftinée au même ufage 3 que l’on verra plus
bas dans h clâffe des monumens romains. La tête
d’Hèrcuie dont çelle de ce numéro eft ornée , eft
d’une fi belle difpofition 3 8c le travail ainfi que le
goût grec y paroifiènt fi marqués , que je le place
dans la eiâilé de cette nation, en convenant cependant
que le creux 3 ou plutôt le moule dt dette
-tête, a pu fe tranfporter très-aifément pour être
appliqué fur les ouvrages de tou-s les pays ».
TIRÉSIAS, l’un des plus célèbres devins de
l’antiquité ^ étcit fils d’Evère & de la nymphe
Charicio & rapportoit fon origine à Udée l’ un
de ceux qui étoient nés des dents du ferpenr, Cernées
en terre par Cadmus ( V . Spartes.), il s’adonna
à.la fcience des- augures 8c s’y acquit une
grande réputation. Les thébains avoiejit tant de
confiance en fa fagefle3 que fur fes confeils3 après
la perte de leur ville , ils fe réf ugièrent fur la
montagne de Thilphofe , jnfqu’au rétabliffement
de leurs murailles. Ti/éfias. trouva la mort au pied
de cette montagne. 11 y avoit’ une fontaine dont
l’ eau fut mortelle pour lui 3 il fut enterré auprès
de la fontaine. Voyê£ T ele.hu s s >1. Sa vie a voit
été très-longue. Kygin 8c d’autres mythologues
difeat que Jupiter lui accorda une vie fept fois
plus longue que Celle des autres3fieptem States,
fept âges. Lucien lui en donne fix 3 il y en a qui
l’ont fait vivre onze âges d’hommes 3 d ’autres fept
I Cèdes.
Tiréfias étoit aveugle 5 8c l’ on en racontoit plu-
; fieurs: caufes. Les uns difoient que.les dieux ne
; trouvant pas bon qu’il révélât aux mortels ce
qu'ils founaitoient qu’ils ne fuffent pas j l’aveient
aveuglé. Phérécide n’attribuoit fon aveuglement
qu’ a la colère, de Minerve. Cette décile ayant été
vue par Tiréfias , pendant qu’elle fe baignait dans
• la fontaine d’Hypocrène, avec Charicio fa favorite,
8c mère de Tiréfias 3 ne lui eut pas plutôt
r annoncé qu’il ne verroit plus rien 3 qu’il perdit les
yeux. Charicio s’affligea beaucoup de cette infortune
de fon fils. Minerve 3 pour la confoler, l’af-
fura .que c’étoit une loi irrévocable des deftinées-,
que tous, ceux qui voÿoient un dieu fans fa per-
miftion, en.fuifent févèrenu nt châtiés 3 mais que,
pour l’amour de Charicio, elle rendroit Tiréfias le
plus excellait devin du monde 3 qu’elle lui feroit
connaître les prifages du vol des oifeaux 5 qu’elle
.le rendroit capable d’entendre tout le langage de
ces animaux 3 qu’elie lui donneroit un bâton avec
lequel il pourroit conduire fes pas auflî sûrement
que s’il avoit eu des yeux 3 qu’ elle le feroit vivre
long-temps , 8c enfin qu’il feroit le feu) qui 3 après
fa mort, conft rveroit fa fcience dans les enfer?,
où Plutôt! l’honoreroit finguliéremçntr
l |
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