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défigne une coupe a boire , qui etoit faite en forme
d'une petite gondole. Dans Vitruve , il fighifiedin
bafm de métal -, foit de cuivre où de plomb ;
dans Martial, un baßin de chailè percée ; & dans
d'autres auteurs 3 il défigné une efpèce de cadran,
tracé. fur line furface concave. y lequel , outre
les heures y montroit les folltices & les équinoxes.
(D.J.y
SCAPTESYLE , c’eft-à-dire , la Forêt -coupée ,
petite ville de Thrace, du côté de Thafus , félon
Etienne le géographe , & félon Plutarque ( In Ci-
morte. } qui dit que ce fut l'endroit où Thucydide
écrivit fhiftoire de la guerre des athéniens contre
les habitans du Péloponèfe.
Ortelius foupçonne que Scaptefyle pourroit être
le même que Scaptenfulay où , félon Feftus , il y.
a voit une mine d' argent 5 il met pourtant S capter1-
fula dans la Macedoine } mais ce royaume étoit
voifîn de la Thface. Ce mot Scaptenfula 3 ajoute
Feftus 3 vient du grec <rx.xrfu* 3 qui veut dire
ereufer 3 fouiller dans la terre. Lucrèce ( Lib. V I .) \
parlant des dangereufes exhalaifons auxquelles font
expofés ceu_x qui travaillent aux mines d'or &
d'argent > cite pour exemple la mine de S cap- '
tenfula .*
Quales expiret Scaptenfula fuhter odores.
(D . J.)
SÇAPULA. Voyei É p a u l e t t e & S a r d e s *
( Figures. )
SCAPUS 3 êtoît chez les anciens ce que nous
, appelions une main de papier. Lorfque les feuilles,
plaguU 3 étoîent préparées , on les mettoit en un
corps par vingt, & fa vingtaine faifoit fcapum ,- la
main } ainfi que nous apprend Pline ( .13. 12. :
Atque inter fe plaguU junguntur a proximarum fem-
per bonitatis diminutions ad deterrimas : nunquam ,
plitres fcapo quant vicenx. Ce mot fcapus eftgrec
d'origine , & fignifie bâton , rameau. Les latins
, e if l'adoptant, ont étendu fa fignifïcation à
plufieurs chofe* : S cap us columna, le fut d'une
colonne 5 fcapus fcalarum 3 le noyau d'un efcalier j
'fcapi cardinales3 les montants d'une porte, &c.
SCARABÉE, cet infe&e avoit obtenu les honneurs
divins chez les Egyptiens. ( Amob. udv.
ge.tt. u p. i j . ) « Quelque ignorant dans les chofe s ■
» divines, dit Porphire, dans Eüfebe, aura de
n l'horreur pour le fcarabée : mais les égyptiens
» Phonorent comme une vive image du foleil;
» car tous, ces infeétes font mâles, & jettent dans
» les marais la femence qui fert à leur repröduc-
» tion. Cette femence eft de forme fphérique, le
*> fcarabée la couvre des pieds de derrière, imitant
» en cela le mouvement du foleil. « On ne voit
pas comment le fcarabée imite le mouvement du
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foleil j mais rien n'eft plus vrai que le culte què
les égyptiens rendoient au fcarabée. On en trouve
encore aujourd'hui en Egypte un “grand nombre
de figures qui defïgnent clairement ce culte. Queî-
I qlies-unes reprefentent un fcarabée avec la tête
du^ foleil rayonnant. Dans la table Ifiaque , on
voit un fcarabée avec une têtfe d'Ifis j fur un autre
monument, deux femmes, ou peut-être deux
prêtreffes font placées devant un fcarabée les
mains élevées comme pour l'adorer. Les bafili-
diens qui gravôient fur leurs abraxas , ou pierre«
magiques , toutes les divinités des égyptiens,
n’oublièrent pas le fcarabée.
Pierius Valerien a recueilli de nombreufês ob-
fervations fur ie fcarabée dans fon traité des hiéroglyphes.
En voici l'extrait : il dit qu'Apion fur-
nommé Cymbalum mündi, avoit fait un grand
ouvrage pour juftifier les égyptiens fes compatriotes
de ce qu ils adoroient fe fcarabée comme
la véritable image de la divinité.
i°- Les égyptiens difoient que Pefcarbot ou fca-
râbéë_repréfente le monde , parce qu'il roule fes
i excrémens , il les arrondit eh globe , il y'dépofè
j fes petits, &c. 1° . Il eft Pemblême de la gêné-
ration, parce qu’il enterre les boules dans lef-
quelles il a inféré fes oeufs : elles, reftent fous
terre pendant vingt-huit jours, pendant lefquels
la lune parcourt les douze lignes- du zodiaque :
le vingt-neuvième jour, le père des efcarbots dé-
! teri-'e la p ilule, va laver & nettoyer fes petits ,
! enfuite il les porte fur fon dos , &c. Tous ces
1 détails font les fymboles de l’origine & de la
naiftar.ee du roi de la terre , je veux dire de
l'homme. 3*. Le fcarabée chez les égyptiens, étoit
l’emblème du fils unique , parce qu'ils croyoient
que chaque efearbot etoit mâle & femelle. 40. Il
etoit l'emblème de la divinité qui a pris un corps
humain.. Pierius rapporte à ce fujet une idée-de
S. Aûguftin qui s-'aceordoit a {fez avec les hiéroglyphes
des égyptiens* Ce favant dans fes foîi-
loques dit : Bonus ille fearabeus meus non ea tantum
de caufa quod Unigenitus , quod ipfemet fui autor
monalium fpeciem induerit, fed quod in hac. fs.ee
nofira fefe voïutavk , & ex hac ipfa nafci homo va- -
luerit. Le prophète David difoit : Ego fum vermis
fearabeus, nonhomo. j° . L'efcarbot étoit l'emblème
du père, parce, que les égyptiens croyoient que
tous ces infeétes ^toient mâles-. 6°. Il n'eft pas
étonnant que les égyptiens, qui vouloient dé-
figner la valeur, le courage, l'âge viril & la
force de l'homme, peignirent un efearbot’ , pour
rappeller perpétuellement à leurs foldats J'idé«
dés vertus guerrières1}, ils forcèrent tous Jes.mi'-
litaires à porter un anneau, fur lequel on gravoit
Un efearbot, c’eft-à-dîre , un animàl perpétuellement
cuiraffé , qui travaille^ & qui fait fa ronde
pendant la nuit. Les romains firent graver des
efcarbots fur les enfeignes que portoient certaines.
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légions, y0. Ces infeéfes étoient suffi regardés
comme l’image du foleil, fur-tout lorfque l’ef-
pèce que l’on appelloic (Eluron,parce qu’elle a trente -
pattes , & la tête reffemble- à celle du chat :
cette efpèce eft fort vigoureufe & fort adtîve ,
fur-tout pendant la nuit. 8°. L’efpèçe des fcâra-
bées que nous appelions cerfs-volans, écoient chez
les égyptiens l’emblème de la lune , parce qu’elle
porte deux cornes qui reffemblent au croiftant de
la lune. Pline dit que les plongeurs gravôient fur
leurs amulettes la figure de cette efpèce de fcarabée
3 pourfe préfer ver de la crampe. 90. L'efcarbot
nommé Monoceros3 c'eft-a-dire, qui n'a qu'une
c °rne, étoit l'emblème de Mercure. Pierius Valerien
ajoute dans cet article, qu’autrefois dans
la Cappadoçe, pour faire périr les chenilles,ii
les hannetons, les cantharides, qui dévovoient i
les moiffons, les habitans engageoient les femmes
qui etoient dans leurs jours critiques', à courir
dans les champs les pieds nuds, les cheveux
épars, fans ceinture^ fe tournant du côté de P occident
, répétant à haute voix un vers g re c , dont ■
l e fens en 3 fuye^ cantharides , un loup fauvage vous
pourfuiti. 10®. Les égyptiens , pour défigner un
homme mort de la,fièvre, repréfentoient un fea- .
rabée qui avoit les yeux tranfpercés par une aiguille. ;
i i °. Enfin, les égyptiens qui vouloient dépeindre
un homme amolli par la volupté, le défignoient
par un fcarabée environné de rofes ; ils croyoient
que l’odeur des rofes énervoit, endormoit &
faifoit mourir le fcarabée.
, «« Il eft certain, dit M. P aw, ( tom. 1. ) que
quelques animaux faciès n’avoient chez les égyptiens
que des propriétés énigmatiques & augu-
rales , fans qu’on puiftè leur en découvrir d’autres
de quelque côté qu’on les confîdère, comme le
fcarabée, qu’on avoit dédié au foleil. Mais il n^
faut cependant pas croire qu’il foit réellement
quex don d’un auffi vilain i nie été que celui dont
parle Piine. Après avoir réfléchi à la defeription,
qu en. donne Orus Apollon, qui le rep.réfente
comme rayonnant de cet éclat qu’ont les yeux
des.chats dans les ténèbres, je me fuis apperçu
que les égyptiens avoient pris pour le fymbole du
foleil le grand Scarabée doré, que quelques-uns
appellent cantharide } & qu’on voit communément
dans les jardins, où il dévore les fourmis,
& chaffe les vers. Cet infecte eft comme couvert
-d’une lame d’or ; & quand le foleil tombe directement
fur les étuis de fes ailes, il paroît un peu
rayonner} ce que le traduéteur latin d’Orus a
rendu par les mots de radlis infignita, à-peu-près
comme le porte le texte. » . ’
« Les autres fearabées facrés. de l’Egypte ont
été le Monocérosqui n’a qu’une corné au haut
de fon corcelet,. & le cerf ou le taureau volant
qui en a deux, qu’il ferre comme des tenailles.
Toutes les fuperftitions relatives à ces trois dif-
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férentes efpèces d’infect?s doivent être regardées
comme fort anciennes} & il fe peut qu’elles éteient
répandues parmi les éthiopiens & les autres habir
tans de l’Afrique avant même que l’Egypte ait été
peuplee. (On voit déjà des fearabées fculptés en
pierres dans les fépultures royales de Biban-el-
; Moluk. Et j’ai dit que ces fépultures font plus
; anciennes que les pyramides ). On en trouve des
traces non-leulement dans le Grillon facré de l ’ifle
de Madagafcar} mais jufques parmi les Hottentots,
qui comme onl’obfervedans l'Hiftoire générale des
V oyages, regardent avec vénération les perfonnes
fur lefquelles le fcarabée marqué .de taches d’or
ou le taureau volant du Cap vient fe repofer;
parce que c’ eft à leurs yeux un pronoflic très-
heureux. Mais ce qui peut nous étonner davantage,
c’eft que, des préjugés femblables fe foient
introduits en Europe au fujet du fcarabée, que
le vulgaire nomme ridiculement du Seigneur.
11 n’éft pas croyable, ni'même poiiibb que°cette
fuperftition ait été, puifée dans les écrits de S.
Ambroife, puifque ^ peuple ne lit guère leS écrits
de S-. Ambroife; & il ignore profondément que
cet auteur a comparé plufieurs fois le Chrift ou
le Meffie à un fcarabée , fans qu’ on ait pu juf-
qu’à préfent deviner fur quoi une fi étrange com-
paraifoü eft fondée; »
« Si fous nos climats tempérés f imagination de
l’homme a pu s’égarer jufqu’ à ce point, y a-t-il
quelqu’ un parmi nous , qui foit furpris de ce que
les Afriquams dont l’efprit eft exalté par le feu de
l’atmofphère ayent découvert de la reflfemblance
entre les cornes de la lune & les cornes du boeuf
nain, qu’on nomme Bubalos j entre le fcarabée
qti’on nomme taureau volant , & le taureau
zodiacal ?
« Dans les monumens rapportés par Monfaucon
& ^ Caylus , on voit des femmes égyptiennes
qui paroiffent donner à manger à des fearabées fur
des tables ou des autels : o r , ;e m’imagine que
cela nous repréfénte la véritable manière de tirer
des augures de cette forte d’infe&es , qu’on ob-r
fervoit à-peu-près comme les romains obfervoient
les poulets , lorfqu ils faifoient ce que Cicéron
appelle dans le fécond livre de la divination, le
tripudium & le terripavium. »
«P'amules pierres gravées égyptiennes, tous
les fearabées , dit Winckelmann t Hifi. de l'Art,
liv. 2 , c. 1 . ) , c’eft-à-dke, toutes les pierres dont
la partie convexe repréfente un efearbot gravé en
relief & dont lé côte uni offre une divinité égyptienne
travaillée en creux , font des temps °pcf-
térieurs* aux Ptolémées. Les Ecrivains qui croient
ces pierres très - antiques ( Natter Fier, graw
fi g- 3- ') > n’ont point d’autres fignes qui eonftituent
leur haute antiquité^, que la médiocrité du travail :
ils ne connoiffent point de caraftères qui indiquent
i la manoeuvre des égyptiens. De plus, toutes ù s