
argieas , tua ce monftrè > mais la colère du dieu
n’ayant fait qu’augmenter , & une pefte cruelle
iéfolant la -ville d’Argos, Coroebus fe tranfporta
à Delphes pour expier le crime qu’ il avoir commis
en tuant le monftre. La Pythie lui défendit de ■
retourner à Argos-, & lui dit de prendre dans
le temple un trépied, & qu’ à l’endroit où ce ?
trépied lui échapperoit des mains , il eût à bâtir
un temple à Apollon , & à y fixer lui-même fa
demeure. Coroebus s’étant nus en chemin, quand
il fut au mont Géranien , fentit tomber fon trép
ied , & la , il bâtit un temple à Apollon, avec
un village qui, de cette particularité, fut nommé
le tripodifque. \
TRIPODIPHORÏQUE, hymne chanté par des
vierges, pendant qu’on portoit un trepied dans
une fête en l’honneur d’ Apollon. Cet hymne
était au nombre des Parthènies. Voye[ Pa r - :
THENIES.
TRIPO L IS , aujourd’hui TRIPOLI. Le nom -
de Tripoli s , en grec , fignifie trois villes. Celle .
de Syrie ou de Phénicie etoit en effet compofée
d e trois villes éloignées l’une de l’autre de la
longueur d’ un ftade. L’ une de ces villes etoit
aux arcadiens , l’autre aux fidoniens , & la troi-
jfième aux tyriens, Il y a apparence qu’avec le -i
temps ces trois villes n’en formèrent plus qu’une, :
par le'moyen des maifons que l’on bâtit entre'
Tes efpaces qui les fép'àroient.
T ripolis en Phénicie ou en Syrie, tpiiîo- j
AITûN.
Les médailles autonomes de cette ville font :
RR. en argent. *
O . en or.
C . en bronze.
Leurs types ordinaires, leur fabrique & des
époques les font diftiriguer des médailles frappées ;
dans les deux autres Tripolis.
Ces types font :
Les Diofcures ou leurs bonnets.
Un palmier.
Une victoire debout fur la proue d’ un vaif- j
-feau.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques, avec fon époque, en l’honneur
d’Antoine, d’Augufte , de Tibère,, de Néron,,
de Trajan, d’Hadrien , d’Antonin , de M. Au-
ïèle , de Septime-Sevère , de Caracalla, de Plau-
tille , d’Elagabale , de Soëmias , d’Alexandre-
Sévere, de Verus, de Paula, de Fauftine jeune ,
de Moefa , de Galba , de Domna, de Getà.
T ripolis , en Carie , fur le Méandre. TnnoÀEITÛH,
Les médailles autonomes de cette ville font :
R. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
Leur type ordinaire eft une Viétoire.
Leur fabrique & l’abfence des époques les font
diftinguer dés autres Tripolis.
Cette ville a fait frapper des médaillés impériales
grecques en l’honneur de Caracalla , de
Marnée , de Tranquiiline ; d’Otacile , de Philippe
jeune, d’Herennius , de Valérien , de Gallien, de
Salonine , de Julie , de Pauline , de Gorditn-Ëie,
de Caïus , fils d’Agrippa.
T ripolis , dans le Pont P démoniaque. TPino-
ÂITÛN.
On a des médailles impériales grecques de cette
ville frappées en l'honneur de Trajan..
Leur fabrique les fait diftinguer des médailles
frappées dans les deux autres Tripolis.
TRIPOLUS, dans l’ ile de. C rè te , patrie de
Plutus , félon Héiïode & Diodore de Sicile .( 5.
-78.).
TRIPONDIUM. Voyez Trzssis.
TRIPOS. Le tripos , fuivant Mufonius,. étoit un
infiniment de mufique dont parle Artémon. Il
- étoit appelle tripos parce qu’il refiembleit au trépied
de Delphes. Mufonius ajoute qu’il tenoit lieu
de trois cythares,- pu d’un triple cythare. J’ai
trouvé quelque part que c’étoit un trépied , dans
les intervalles duquel on avoit tendu'des cordes,
comme dans une Lyre .pu cythare , en forte qu’il y
avoîteffeétivement trois inftrumens dont on pou-
voit fe fervir fucceftivement avec d’autant plus
de facilité que le trépied tournoit fur un axe.
( F. IX C.)
TRIPTOLÊME , fils de Céléus & de^ Néera ,
fut miniftre de Cérès qui lui enfeigna l’agriculture.
Selon la fable., Cérès indignée de l’enlèvement
de la fille , auquel les dieux avoient çon-
fenti, réfolut de vivre errante parmi les hommes
fous la forme d’une mortelle. Elle arriva à la porte
d’Eleufis, où elle s’alfit fur une pierre. Céléus ,
roi des éleufiniens , l’engagea à venir loger chez
lui. Son fils Triptolême, encore enfant, étoit
malade d’une infonrmiequi Y avoit, réduit à l’extrémité.
Cérès le baife en arrivant ,•& par ce feül
baifer lui rend la fanté. ^sJpn contente'de cela, efle
fe charge de fon éducation, Se fe propoîè de le
rendre immôrtel. Pour cet effet, elle lé nôurrit le
jour de fon lait divin, & le met la nuit fous la
braife pour le dépouiller de ce qu il avoit de ter-
reftre. L’enfant croiffôit a vue d oeil d une manière
fi extraordinaire,, que fon père & fa rhèie
eurent la curiofité d’obferver ce qui fe pafloit.
Néera voyant Cérès prete a mettre fon fi>s dans le
feu , fit un grand cri ; ce qui interrompit les def-
feins de Cérès fur Triptolême.
Cérès apprit l’agriculture à Triptolême , lui
donna enfuite un char tiré pardeux dragons ,
l’envoya par le monde pour y établir je labourage,
8c le pourvut de bled à>cet effet. Les éleufiniens
qui en reçurent les premiers l’ufage , voulurent
en confacrer la mémoire par une fete.
Cérès en régla les cérémonies , & commit Triptolême
, avec trois perfonnes des plus illuftres de-la
ville 3 pour y préfîder. Triptolême dans fon voyage
échappa h-ureufement des mains du tyran Lyncus
qui , jaloux de fa réputation , vouloit le faire
mourir. Foye^ Lyn cu s.
« Triptolême , dit Juftin r('Lib. II, c. 6. ) > ■
» trouva l’art d’enfemencer les terres 5 ce fut à
-m Eleufïs qu’il en produifit l’invention^, ce fut
« auffi à l’honneur, de cçtte invention qu on con-
» facra des nuits pour les initiations ». Les athéniens
honoroient Triptolême comme un dieu 5
ils lui, avoient érigé.un temple un autel,
& lui avoient confacré une aire à battre le
bled.
*« Triptolême eft un perfonnage fi célèbre dans
l’hiftoire de Cérès & dans celle de l’inftitution de
fes myftères à Eleufts , qu’il mérite bien qu’ on
entre à fon fujet dans quelques détails. La généalogie
de ce héros étoit fort difficile à débrouiller
.au temps de Paufa-nms. 5 feroit-il poffible aitjour-
1 d'hui de l ’éclaircir ? Triptolême avoit été , félon
Diodore de Sicile j le compagnon d’Ofiris ( L. I.
§. 18. ) , qui lui apprit l’art d’enfemencer les
terres, & l’envoya dans l’A trique pour faire part
aux habitans de cette découverte ( Ibid. §. 11. -),
On fait que l’époux d’ Ifis paftbit auffi pour l’in-
venteiïr dë l’agriculture ( Ibid. §. 20. ) ».
» La chronique de Paros fixe l’âge de Triptolême
au règne d.’Erechthée {Marm. Qxon. epock. 12 .) ,
& d’autres monumens le placent à celui de Pan-
dion I ( Meurf. de Regfi. Atken. I: I. c. IJ.)>
opinion peu vraifemblable qui ne mérité pas d etre
refutée. Quelques écrivains reconnoilfent ce héros
pour un légiflateur de . l’A trique ( Porphyr. de
A bfiin. lib. IF'. §. 22. ). On afluroit qu’il y avoit
enfeigné la manière-,d’atteler les boeufs, a la charrue
( ‘Plin. I. VII. e.,6 . Jufliii. J. II. c. 6 . &c. ).
Cette découverte eft cependant revendiquée en
faveur de Bouzygès ( Hejycfi. in h. v. P lin. I. C.) ,
perfonnage imaginaire qui doit fon exiftence à l’étymologie
dé ion nom »,
„ Triptolême ayant perdu l’immortalité par un
cri que la tetrdrefle avoit attache a fa mère 3 Ceres
l’en dédommagea par l’honneur de labourer le
premier & d’enfemencer les terres ( Ovid. F r fiJIV
. v. f J9-60.). Le champ de Rharia , pres d E-
leufis , devint le lieu deftine au premier allai qui
fe fit avec de l’ orge ( Cornut. c. 28.). Pour en
conferver la mémoire, les éleufiniens fe fervoient
dans leurs facrifices de gâteaux faits avec de la farine
de ce grain, moiffonné à Rharia ou Rhanon
; ( Paufan. Attic, c. 38. Harm. Oxon. epoch. l 3. ) ,
d’ où Cérès prit le furnom de Rharias ( Surd. in. v,
Steph. Byf. in v. Triptolême en parcourant
la terre par les ordres de cette déefle ,
parvint jufqu’ en Scythie où il n’evita les embûches
de Lyncus, roi de cette contrée ( Ovid. Metam.
L V r v 650-60 b c .) 3 o u , fuivant d autres,
Carnabonte, prince des gètes ( lîygtn. Poet. AJ-
' tron. c. 14. ) , que par le fecours de Ceres ».
. 00 Les athéniens confacrèrent à Triptolême des
ftatues & des temples ( Paufan. Attic, c. 14 &
38. ) 5 ils lui élevèrent un autel fur l’aire facrée ,
où l’on prétendait qu’il avoit le premier foulé les
gfains. On voit fur les monumens ce héros ayant
le pied fur un dragon, & menant une charrue at-
- telée de deux boeufs ( Cabinet de Stofck, §. $• n «
243. ). On le représente auffi tenant des épis de
bled ou des pavots (Ibid.nP. i 39. Thefaur, Brand,
t. II. p . 289. Spank, ad Callim. p. 7^7* ) », ^ débout
fur un char traîné par des ferpens ailés ( Cabinet
de Stofck 3 n°. 240,24 1 ,2 4 2 . ). Enfin on le
reconnoît à côté de Cérès qui lui tient la main
( The on. ad Arat. p. 3 7,). ( Article extrait des
Recherchés fur les myftères du Paganifme de
Sainte-Croix. )
Dans la colledion des pierres gravées de Stofch ,
on voit fur une cornaline Triptolême debout ,-
tenant de la main droite trois épis de bled ôr
une charrue de la gauche.
Sur une cornaline, " Triptolême debout fur
un char tiré par deux ferpens.
Sur un ia-fpe rouge & jaune , Triptolême, qui
feme du bled, porté fur un char tiré par deux
ferpens ailés* .
Sur une pâte antique , Triptolême fur un char
tiré par deux ferpens vis-à-vis de Cérès , qui
eft aflife , tenant trois épis de bled dans la main
droite & dans la gauche une pique ; à l’exergue
eft la foudre. -
Sur un jafpe jaune, Triptolême le pied fur un dragon
, tenantia hafte à la main (marque du culte
qu’ on lui rendait ) , 8c menant une charrue attelée
de deux boeufs. .
| ‘ Sur une pâte antique, Triptolême menant une