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appelloit froment rameux ou i ceot grains : Fera-
iïjfima tritici généra y ramofinus 3 dut quod centtgra-
nuvrt vocant. C ’eft le bled de Smyrne 3 ou bled de
miracle 3 qui produit plufieurs épis affemblés en
bouquet au haut de la tige. 11 a 3 dit-on , quelques
avantages 8e encore plus d’inconvéniens. ( Métrologie
de Pauli on. )
TRITOGÉNIE , furnom de Pallas. On rapporte
quatre raifons différentes pour lefquelles Minerve
a pu s’appeller Tritogénie , fans qu’on fâche quelle
eft la véritable. La première eft qu’elle avoit apparu
dans un marais d’Afrique nommé Triton j la
deuxième , que Tpt'ju en grec fïgnifie tête , & que
Palias étoit fortie de la tête de Jupiter > la troifième
, que Pallas & la Lune étoient la même
ch a fe , & que la Lune commence à paroître le
troifième jour après fa conjonction 5 la quatrième
enfin 3 qu’elle étoit venue au monde après Diane 3e Apollon , 8e par conféquent la troifième. Ainfi
ce mot eft compofé de rpfla 3 tête 3 ou de rpfjas 3
troifième 3 & de y tîvepcti 3 je nais , je fuis produit.
TRITON , fils de Neptune & d’Àmphitritej '
félon Hefiode 3 - ( Theogon. 931. ) étoit un demi-
dieu marin3 dont la figure offroit jufqu’auX reins ,
un homme nageant 3 8e pour le refte du corps ,
un poiffon à longue queue. C ’étoit le trompette
du dieu de la mer3 qu’ il précédoit toujours 3 annonçant
fon arrivée au fon de fa conque. Quelquefois
il eft porté fur la furface des eaux , d’autrefois
il paroît dans un char traîné par des chevaux
bleus. Au haut du temple de Saturne on
plaçoit commiînément la figure de Triton. Les
poètes attribuent à Triton un autre office„que celui
d’être trompette de Neptune 5 c’eft de calmer les
flots 8: de taire' ceffer les tempêtes. Ainfi, dans
Ovide 3 ( Metam. lib. 1. v. 333. ) Neptune vou*
lant rappeler les eaux du déluge 3 commanda à
Triton d’énfler fa conque 3 aüfon de laquelle les
eaux fe retirèrent.Et dans Virgile,lorfque (JEneïR.
1. 1. v. 209. ) Neptune veut appaifer la tempête
que Junon avoit excitée contre Enée 3 Triton 3
affifté d’une ISféréïde 3 fait fes efforts pour fauver
les vaiffeaux échoués.
Les poètes admettent plufieurs Tritons qui
avoient tous les mêmes fondions 8e la même figure.
On voyoit à Tanagre , en Béotie 3 dans le temple
de Bacchus 3 une belle ftatue d’un Triton 3 dont
les tanagréens racontoient ainfi l’origine , au rapport
de Paufanias : Les femmes les plus considérables
de Tanagre étoient initiées aux myftères
de Bacchus ; un jour 3 étant defeendues* fur le
rivage de la mer pour fe purifier ; comme elles
étoient dans l’eau, un Triton fe ietta fur elles>
dans ce preffànt danger , elles adrefïèrent leurs
voeux à Bacchu^, qui auffi-tôt vint à leur fecours,
combattit le Triton & le tua. Paufanias explique
cette fab le, en difant qu’ un Triton cache fous
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l’eau 3 fe jet toit fur les beftiaux qui venoient boire
ou paître en ce lieu , il attaquoit même les pêcheurs
dans leurs barques. Les tanagréens placèrent
une cruche de vin fur le bord de la mer *.
le Triton attiré par l’odeur , vint boire ce vin
dont les fumées lui portant à latête,l’èndormirent,
& en dormant il le laiffa tomber du haut d’une
falaife : un tanagtéen qui fe trouva là par hafard >
l’ayant vu, lui coupa la tête avec fa hache-j Se
parce que l’ivrefie avoit été caufe de fa mort, on
imagina que c’étoit Bacchus qui l’avoit tué.
Les anciens ont cru que la fable des Tritons
avoit été imaginée d’après les hommes marins,dont
ils ne révoquoient point en doute l’exiftence ,
trompés par le témoignage d’un grand nombre
de voyageurs anciens & modernes. « Parmi les cu-
« riofités de Rome , j’ai vu moi-même, dit Paufa-
» nias ( Dans fes Béotiques , ch: 11. ) , un Triton,
« dont voici la figure : Il a une efpèce de che-
39 velure d’un vert) d’ûche de marais , 8e tous
» fes cheveux fe tiennent de manière qu’on ne
>3 peut les féparer. Le refte du corps eft couvert
33 d’une écaille auffi fine Se suffi forte que le
33 chagrin j il a des nageoires au - deffous des
>» ouies, des narines d’homme, des yeux ver-
« dâtres, l ’ouverture de la bouché fort large ,
33 avec des dents extrêmement fortes & ferrées.
33 II a auffi des mains , des doigts , 8e des ongles
33 qui reffemblent à l’écaille fupérieure d’une huitre.
33 Enfin , vous lui voyez fous l’eftomac St fous
33 le ventre, des pattes comme au dauphin. 3>
On écrivit à Tibère , au rapport de Pline, qu’on
avoit vu Triton près de Lisbonne, fonnant de fa
conque 5 qu’il etoit moitié homme 3e moitié
poffon.
D’après la peinture qu’a faite des Tritons y
Paufanias, on n’a pas pu , fans la plus grande
mal-adrefïe, les confondre fur les monumens antiques
, avec les Titans, qui ont des jambes de
des euiffes de ferpents.
Deux têtes coloffides de Tritons Coût confer-
vées dans la villa Albani. Winckelmann en a fait
graver une dans fes monumens de l’antiquité.. Ces
têtes font earaftérifées par des efpèces de nageoires
qui forment les feurcils , & qui reffemblent aux
fourcils de Glaucus, dont Philoftrate nous fait
k defeription ( “'OtypvS lauriai a-marrnsrcti irpos *h-
■ Mlus. rhilofir. L. 11. Icon. 1J . p. 833* )•_ De Pa~
reilles nageoires paffent par-deffus les joues Se
le nez, 8e entourent auffi le menton. C’eft ainfi
que fe trôuvent figurés les Tritons fur diverfes
urnes funéraires , dont l’une eft confervee dans
, 1e cabinet du Capitole.
On voit à la villa Médicis , une tête coloffâle
de Triton ( Monum. antic hi. n. 35* ) > re"
masquable par la vafte chevelure & par des rangs d’écaiUesj,
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d’écailles" de poiffons-qui forment,fes foui cils ,
& qui traverlent toute la face fous le nez.
Une tête de Triton qui fert de bouche a un
ë<roût, fous le portique de Sainte-Marie en CoC-
medm, à Rooee , porte deux ferres d’écreydie
placées à fes deux tempes. On e n v e r ra i raifon
à l’article O céan.
Un Triton enlevant ùne nymphe, dans le mu-
leum Pio-Clénaentiri, a des oreilles & des jambes
de cheval, de petites cornes, 8e Une queue de
poiffon qui remplace le train de derrière d e s c e n - '
taures. Cette configuration eft conforme au nom
que donne aux Tritdns, Tzetzès j il lés appelle
poiffons-centaures, i t f v o K i v Dans lès peintures
d’Herculanum , & fur ùn fareophage du
Capitole , ils n’ont pas les jambes de cheval. Lés
cornes leur ont été données quelquefois à caufe
dé leur paflîoa pour lé vin , qui les faifoit comparer
aux faunes & aux autres-compagnons de
Bacchus.
Un autre Triton , du même mufeum , porte
en guifè de chlamyde, une pe^u de poiffon.
Macrobe dit qu’on voyoit, à Rome, au-deffus <
du fronton d’un temple confacré à Saturne, des
Tritons fonnant de la trompe avec des coquilles
appellées buccins, & plus particulièrement, conques
de Triton. 11 dit qu’ils défignoient les obligations
quê î’hiftoire avoit à-Saturne j car avant
lu i, elle étoit obfcure 8e très -embrouillée ; &
depuis lui, elle étoit devenue claire & fume
Mais cette allufion prétendue eft détruite; par h
vue de femblables Tritons placés fur des édifices ,
dans deux bas-reliefs de la villa Albani j fur un
bas-relief du palais des confervateurs, à Rome , 1
qui repréfente les quatre faifons 5 fur un marbre -
du palais Mattéi} & fur un yafe du palais Bar- ■
berin. Macrobe prétendroit vainement que tous ;
•ces édifices , ornés de Tritons, foient relatifs au 1
culte de Saturne ; ces'divinités marines fervoient
ordinairement d’ornemens aux frontons des bâti-
mens. On y plaçoit auffi des ftatues, des chars ,~
3c d’autres objets qui 11 avoient aucun rapport avec
l ’édifice. C’eft ainfi qu’on voit des chevres fur
1« fronton d’un temple repréfenté fur les médailles
de la famille Peiilia.
Les Tritons portoient, comme les autres divinités
des mers du fécond ordre, des couronnes
de joncs.
Dans la collection des pierres gravées de Stofch,
On voit fur une pâte de verre. Triton ou Palémon
monté fur un monftre marin qui a; la tète & le
corps d’une chèvre,. Sur une autçe ( GojUi. Daft.
p . 1 ï . .n. 176. ) pierre gravée, il eft monté fur
une chèvre entière.
* Sur une agathe-onyx , un Triton jouant d’une
Antiquités^. Tome
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forte de flûte ou chalumeau, & -tenant une rame
de la main gauche.
Suf une fardoine, un Triton dont les parties
inférieures , c’eft-à-dire, des efpèces de euiffes,
fe terminent en deux queues de poiffons ; il tient
dé la main droite un trident, & de la gauche
un gouvernail ; 8e au-deffous de lui font deux
dauphins. La gravure eft de la meilleure manière.
Sur une calcédoine , un Triton le cafqtfe en
tête, armé d’un grand bouclier rond , & tenant;
un gouvernail.
.Sur une pâte antique, un Triton conduifant un
cheval marin.
Sur une pâte de verre ( Muf. Florent, tome II.
pl. ^ 6. ) , dont ‘ f original eft dans la galerie de
l’empereur, à Florence, un Triton mâle avec un
Tricon femelle ; le mâle tient une rame, la femelle
a un jeune Triton dans les bras, & eft tire un
! autre à elle hors de l’eau j ils font précédés
! d’un amour & d’un dauphin. Deux amours, qui
: accompagnent une Néréide, font douter Graveîle
de l’antiquité de la pierre ( Pierr- gr. t. I I .p l . 3 6.)
! qu’il a publiée ; mais pourquoi n’a-t-il pas communiqué
fes raifons ? On voit fur plufieurs bas-
reliefs. ( Bartoli. admir. tab. 3 2 ) publies , 8c non
- publies Amphitrite, ou use Néréide accompagnée
de deux amours.
TRITONIÀ, c’eft la même que Tritogéma.
On donne auffi le furnom de Trito nia à Vénus,
parce quelle^ eft fouvent portée par des Tritons.
TR.ITONIS, nymphe du lac Trito», mère de
Minerve. Voye£ Min er v e .
TRI TOP AT ORIES , folemnîté en laquelle on
prioit lès dieux pour la confervation des enfans.
Ce nom vient de ce que les dieux, qui préfi-
doieqt à la génération, font appelles Tritopatores.
TRITOPATREUS 5 un des diofcures-anaces.
Koyei Di o s cures.
T R I T TY ARQUE S", magiftrats
d’ Athènes -, qui avoient l’intendance Ôe la direction
de la troifième partie d’une tribu.
TRIFESPER UM. Les poètes donnent quelquefois
ce. nom à Hercule , pour marquer que
la nuit où il avoit été conçu en avoit duré trois.
Foye* A lcmene. On le noramoit auffi, par cette
raifon ,' Triïoefper-lco.
T R I F 1A , furnom dé Diane ou d’Kécate ,
parce qu’on la mettoit, dit Varron,' aux lieux
qui fkifoient je concours de trois chemins , ou
pif ce. qu'elle eft la mêaie que la Lune, qui fuit
fi
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