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par rempereur, qui y envoyoit qui bon lui fëm- |
bloit. Quelquefois même les empereurs laiflbient
ce foin aux gouverneurs des-provinces ; quelquefois
ils laifToient le collège pontifical , même à .
Rome, choifir des juges, & nommer aux places |
facerdotales parmi leurs collègues, pour remplir I
celles qui venoient à y vaquer.
Du temps de la république, lorfqu’un citoyen
vouloir en adopter un autre , il falloit auparavant
qu’il confultât le collège des pontifes, Sz ils déci-
doient s’il n’y avoit aucun empêchement religieux
ou civil qui y mît obftacle.
Tout cela fut changé fous les empereurs ; différentes
loix du digefte & du code nous apprennent
qu’ alôrs il ne fut plus quèftion de T autorité du
collège des pontifes par rapport aux adoptions >
l ’intervention dç l’empereur ou d’ un magiftrat y
fut fubftituée.
Plutarque prétendoit que le fouverain pontife ,
du temps de la république , ne pouvoit fortir de
Rome 5 mais il y a lieu de croire q u il fe trompe j
il lui étoit feulement défendu de fortir de l’Italie.
Pareille défenfe étoit aufli faite à tout le corps
fecerdotal.
_. • Pendant tout le temps de la république , on ne
vit jamais deux jouverains pontifes à-la-fois , & ce
titre a continué d’être unique fous les premiers
empereurs. Dans la fuite, on l’a rendu commun à
tous les Auguftes qui régnoient enfemble. Les médailles
frappées à leur coin, les infcriptions gravées
en leur honneur, nous Pont appris depuis
long-temps 5 mais il y a une grande diverfité d’opinions
fur les empereurs qui les premiers ont
partagé le fouverain pontificat. Le lentiment général
a été cependant depuis près d’un fiècle, que
cette nouveauté s’introdüiut à l’avénement de
Balbin & de^Pupien- à l’empire , c’eft-à-dire que
Balbin & Pupien prirent tous deux en même-
temps le titre de fouverains pontifes. Leurs fuccef-
feurs , lorfqu’ils ont gouverné enfemble, ont aufli
pris la même qualité, fans excepter Conftantin,
quoiqu’ il eut abandonné la religion de les pères
pburembraflerle chriftianifme. On peut en dire de
même de ceux qui lui fuccédèrent, & entr’autres
dë Valentinien & de Valens.
La qualité; de fouverain pontife ne ce fia d’ être
prife par les empereurs que lorfque Gratien fuc-
céda à Valentinien, fon pere, l’an de Jéfus-Chrift
37J. Les pontifes étant allés, fuivant l’ufage,lui
préfenter la toge pontificale, ilia refufa, ne trouvant
pas qu’ il fût permis à un chrétien de fe revêtir
de cet habillement. Il trouva le titre de
fouverain prêtre des cérémonies payennes incompatible
avec la religion qu’ il profeflbit ; & au lieu
de réunir en là perfonne le facerdoce & l’empire,
il refufa-ce titre très-important, qu’ à fon exemple
fes fuccefleurs Jaifsèrent aufli tomber.
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P ontipe , pontifex. Les pontifes étoient ceux I
qui avoient la principale dirédlion des affaires dé I
la religion chez les romains, qui connojflbient de I
tous les différends qu’elle occaftonnoit, qui en I
régloient le culte & les cérémonies. Ils formoient I
à Rome un collège, qui, dans la première infti- I
tution faite par Numa,, ne fut compofé que de I
quatre pontifes pris du corps des patriciens 5 en-1
fuite on en adopta quatre autres çnoifis entre les I
plébéiens. Sylia le dictateur en augmenta le I
nombre j'ufqu’à quinze, dont les huit premiers I
prenoient le titre de grands pontifes , pontifices ma- 1
jores 3 & les fept autres celui de petits pontifes, I
pontifices minores, quoique tous enfemble ne fi fient I
qu’un même corps , dont le chef éteit appelle le 1
fouverain pontife 3 pontifex maximus. Mais -le nombre
des pontifes ne refta point fixe s il y en eutI
tantôt plus, tantôt moins. Cette dignité étoit fi I
confidérable, qu’on ne la donna d’abord, comme '
on vient de le voir, qu’aux patriciens. Quoique les 1
plébéiens euffent eu l’honneur du triomphe, ilsI
en étôient cependant exclus. Dédus Mus fut le I
premier de cet ordre qui parvint au facerdoce , ! j
après avoir vivement reprefenté au peuple l’injuf-h
tice qu’on lui faifoit en le privant de cet honneur.
Depuis ce temps , il n’y eut plus de diftinétionl
entre les patriciens & les plébéiens , par. rapport I
à cette dignité.
Plutarquë tire l’étymologie du mot pontifex du I
foin qu’ils avoient de réparèr le pont de bois qui I
conduifoit au-delà du Tibre , 8c il combat le fen -1
riment de Denis d’Halfcarnalfe, qui prétendoit I
qu’ils bâtirent ce pont, parce q ue , dit-il, duI
temps de Numa, qui. inftitua les pontifes, il n'yI
avoit point de pont à Rome.
Les pontifes étoient regardés comme des per-
fonnes facrees ; ils avoient le pas au-deflus de tousj
les magiftrats j ils préiîdcient à tous les jeux du |
cirque, de l’amphithéatre & du théâtre, donnés I
en l’honneur des divinités. Ils pouvoient fe fub-l
roger un de leurs' collègues , lorfque de fortes rai-
fons les empêchoient de remplir leurs fondions. |
Leur habillement çonfifteit en toges blanches, ï
bordées de pourpre , qu’on appelloit prétextes , & I
que portoient les magiftrats curules. ( D. J. )
PONTIFICAL ( Collège ). Le collège pontifical I
étoit compofé chez les romains de ceux qui avoient |
la principale direction des affaires de la religion 31
qui connoiffoient tous les différends qu’elle occa- 9
iionnoit, qui en régloient le culte, les cérémo- 9
nies, & en expliquoknt les myftères.
Ce collège, dans fa première infti tution faite I
par Numa, ne fut compofé" que de quatre pon-1
tifes pris du corps des patriciens. Enfuite. on I
en adopta quatre autres choifis entre les plébéiens. I
Sylia le dictateur en augmenta le nombre jufqu’à |
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Luinze , dont U s huit premiers prenoient -le
! titre de grands pontifes , & les fept autres de petits
pontifes , quoique tous enfemble.ne fiffent qu un
même corps , dont le chef étoit appelle le fouve-
! Ces pontifes étoient regardés comme des personnes
facrées ; ils avoient le pas au-deflus des
magiftrats 5 ils préfidoient à tous les jeux du cirque
, de l’ampnithéâtre & du theatre, donnes en
[l’honneur des divinités. Quand il vaquoit une
place dans ce collège, elle étoit remplie par celui
[dont le grand pontife faifoit T élection a la pluralité
des voix. Cependant fon privilége ne dura que
jufqu’au temps de la loi Domitia , qui attribua au
peuple aflemblé le droit d’élire a la place vacante.
i'Mais ce droit a fouffert bien des viciflitudes félon
Mes divers temps, & fuivant la forme du gouvernement
de.l’état ; tantôt il a paiTé aux empereurs ,
,1te tantôt il a été rendu au collège des pontifes.
I Anciennement le fouverain pontife n avoit dans
fon corps qu’une autorité à-peu-près pareille a
celle qu’ont de nos jours les çh-fs des tribunaux
& des cours fouveraines. Il avoi't à la vérité droit
Id’infpeélion & de correction fur tous Tes pretres &
jprêtreffes. On s’adreffoit à lui quand il s’agiffoitde
feonfulter le collège pontifical; mais c’étoit au nom
Jde ce collège qu’il en prononçoit les décifions ,
‘ifee que Cicéron appelle pro côllégio refpondere. S’il
décidoit quelque cnofe de fon chef, on pouvoit
..fppeller de fa décifion au collège pontificaL aiïem-
bïé , & même lorfqu il avoit prononcé à la tête du
collège, la caufe pouvoit encore être portée devant
le peuple par appel.
■i yit du nom & de l’autorité de Ce collège pour
faire reftituer le terrain d’une vigne_ publique,
ufurpée par quelques particuliers } mais , dans l ec
’ mêmes circonftances, on voit plus fouvent les empereurs:,
agir uniquement de leur chef, & par con?
féquent on peut conclure que le college pontifical
ne décidoit que des chofos dont l’empereur vouloir
bien lui tailler le foin. ( D. J. )
PONTIFICAT ( Souverain ) , marqué fur les
médailles impériales. Les empereurs le marquèrent
conftamment depuis.Augufte jufqu’à Gratien. Har-
dpuin fourient, en l’honneur des empereurs chrétiens
, que depuis Ta converfion, de Conftantin,
On ne trouve plus fur aucune médaille le titre de
pontifex maximus, non pas même fur celles de Julien
l’apoftat. Si on donne pour date à la converfion de
Conftantin le temps ou il vit une croix miraculéufe
dans le c ie l , & même celui où il commença à
faire des édits en faveur des chrétiens, il eft faux
que l’on ait cefle dès-lors de graver le titre de
fouverain pontife fur fes médailles, puifque nous
en avons où ce titre fe trouve joint a fon fixième
confulat, poftérieur de dix ans à fa converfion.
Quant à ce qu’on ajoute que les médailles de fes
fuccefleurs ne leur donnent plus le titre de pontifex
maximus 3 il faut remarquer qu’il ne le rencontre
pas non plus fur celles de Carus , de Carin,
dé Numérien, de Maximin-Daza, de Maxence ,
■ de Licinius", prédéceiTeurs dé Conftantin. Au
; refte,, pour tout ce qui- concerne le fouverain
pontificat des empereurs, je renvoie le leéteur aux
mémoires de l’académie des Belles-Lettres, ou
il trouyera.une diflertation affez étendue fur ce
fujet.’ '
B. LeS chofes -changèrent bien de face , après que
Je fouverain pontificat eût été uni à Témpire. Il
êft vrai que les empereurs avoient foin , lorfqu’ ils
Touloient affeéfcer quelqu’apparence de modération
& d’équité, de faire aflembler folemnellement les {)onrifes , pour difeuter avec eux les affaires dont
a connoiflance appartenoit à cet ordre, & pour
prononcer , comme leurs chefs , les décifions
faites en commun j mais le collège , s’en remettoit
le plus fouvent à la volonté de. l’empereur , & plus
Encore le çollége pontifical s’adrefloit à l’empereur
pour lui demander fa décifion fur les cas qui pa-
xoiffoient douteux ou nouveaux.
| Il eft vrai que. les empereurs laifsèrent au collège
pontifical une autorité qui n avoit pas toujours
ifbefoin de leur co'ncours , pour permettre ou dé-
fffendre certaines chofes. C ’eft par cette, raifon
qu’un affranchi de Trajan étant mort à Sélinunte ,
:ville de la Cilicie, fes os furent rapportés à Rome
|fur une permiflion accordée par les pontifes, ainfî
]que nous l’apprend une. i.nfcription recueillie par
jGruter. L’empereur Vefpafien fit aufli donner cer-
jtains réglemens par lë cdllégèpontifical3 & fe fer-
PONTIFICALES LU DI. Voyez -Jeux poiiri-
ficaux.
PONTIL. Caylus ( Recuetil d'Antiq. tom. I. pag.
278.) dit : « Lès vafes employés fans doute par
les romains pour les ufagés communs & ordinaires.,
l’ont été très-fouvent par le menu peuple à
renfermer les cendres de ceux dont la famille n’é-
toit pas en état de faire de grandes dépenfes. Cependant
cet ufage n’étoit pas fi fréquent en Italie ,
où la terre cuite me femble avoir été plus fouvent
employée par le petit peuple.. Il paroît au contraire
avoir été fuivi allez conftàmment dans nos
provinces méridionales 5 mais avant que de faire
la deferipriort des morceaux repréfentes dans cette
planche, & qui m’ ont donné occafion d’en examiner
la fabrique, je vais écrire quelques réflexions
fur la manière dont je m’imagine que les
anciens les travailloient, d’où il fera aifé de juger
des avantages qu’ils pouvoient en retirer ».
» Nous nè pouvons parler que des vafes que les:
romains nous, ont laiffés. Il feroit difficile d’en
avoir de cette èfpèce des autres nations qui les