
204
R.
I i E s latins appeîlèrent eette lettre canina, parce
<jue les chiens femblent la prononcer avec facilité^
Cette lettre eft de rinvention d'Appius Claudius ,
ainfi que le rapporte Pemponius : Appins Claudius
Cenumanus R titreront invertit, ut pro Valefii Va-
Icrii ejfent , & pro Fujiis Furii. Deux RR fignifioient
comptes rendus, ration.es relate, y R. C. Rom a
condita. Dans la numération, R vouloit dire
quatre-vingt > & quand il y avoit un accent deffus,
elle marquoit quatre-vingt mille.
.R^ a quelquefois été remplacé par D $ car on
difoit prêts , prodis , pour pros , proris.
R & N étoient prifes quelquefois indifféremment
l'une pour l'autre ; ainfi 1 on a dit condolium 8C cor do Hum.
R S: S ont été prifes quelquefois indifféremment
l’ une pour l'autre j ainfi l'on a dit Papijîi &
Papirii , Fufii & Furii.
Les favans auteurs de la Nouvelle diplomatique
ont divifé ( Tom. II. pag. 328. ) en 8 fériés & plu-
fieurs Fous-féries les R des marbres , des médailles
& des mahuferits.
La première férié de l’R anguleufe ou fans
queue répond aux premiers fiècles. Elle fe fous-
drvife i°. en R à lignes obliques & courbes , 2°.
obliques & horizontales , 30. en P.
La deuxième, auffi ancienne, devient encore
plus abondante depuis le fixième fiècle jufqu’ au
treizième : i° . pointe vive , &c. i°. prefque vert
ic a le ,^ '’. de plus excédents, 40. queue détachée,
&c. j ° . oblique, 6°. courbée en-deffus,
& c .
La troifième férié à panfe arrondie, commence
avant l’ere vulgaire , & dure jufqu’au onzième
fiècle : i°. inclinée, n’étant que la continuation
de la hafte, i° . en eft diftinguée, 3®. confondue
avec la hafte fans incljinaifon, 40. excédée en- :
deffus par le fupport , y°. alongée & ferrée ,
6 °. paflant par- deffus la hafte , 70. en forme |
d’S.
La quatrième férié à panfe ouverte ,'& c . doit ,
quant a la plupart de fes figures , être référée aux
premiers temps : i° . haut & bas , 2°. en delfous ,
3°. à hafte raccourcie, 40. queue en S contour-
n é e , 50. 'halle & queue courbées en-dehors
fo* £ P.anf® anguleufe , 70. R contournée, &rc.
q . horizontale en tê te , 90. queue très-écartée
au pied de la hafte, 10. R irrégulière-, à panfe &
queue enfemble détachée de la hafte, u ° . régulière
de même , 12°. hafte , panfe , queue disjointes
les unes des autres , 13°. queue feule dé-,
tachée, 14°. disjointe , panfe fermée, 15®. ouverte
en-deifus, i6°. queue partant de la hafte au-
deffus de~la panfe.
La cinquième férié un peu irrégulière, quoi-
qu'à queue unie , à la tête fermee , comprend
beaucoup de lettres antérieures à Père vulgaire,
& quelques-unes de poftérieures au feptième fiècle
: i ° . queue plus courte que la hafte „ 2°. hafte
moins longue, 3°. queue courbée en-dedans,
4°. hafte excédée par le haut ou le bout de la
panfe , y°. prolongée en-deflus , 6°< panfe anguleufe
, y0, hafte obliquement tranchée*, 8°. queue
courbée Vers la gauche.
La fixième férié fuit la forme ordinaire de l'R :
19. affez régulièrement tranchée, 2°. moins exactement
, 30. queue mafiive & droite , 40. courbée
fur-tout vers la hafte ,.& c . y ’ , chargée d’un monticule
, G9. R en B.
La feptième férié très-hétéroclite ne s’élève pas
au-deffus du moyèn âge : i°. dégénérant en » , &
dont le fécond côté pafte fur le premier , 2*. en
forme d » , 30. aplattie en-deffus , 40. arrondie ,
5°- en G à queue, couché , 6Q. en ^ ; &o. 7 °. en
y grecque ,. Bçc.^ 8°, R en A fans traverfe , &c.
9 . R contournée, &c.
La huitième férié renferme les r minufeules, depuis
le troifième fiècle : i° . côté droit recourbé
vers le haut, 2A vers le bas, 30. naiffant au-deP
fous de l’extrémité du gauche , & relevé en
courbe, 40. r en A-, y°. en r , 6°. queue anguleufe
, 70. en R , 8°. recourbée , o°. anguleufe
io°. en Z , i i °. purement gothique. Les trois
premières, avec les cinquième & fixième fous-
féries^, & même la neuvième remontent au premier
âge 5 la quatrième & la huitième au moyen 5
le refte adjuge au gothique.
Le Pr grec marqué d’ un accent en-deffus vaut
100 5 marqué de l'accent en-deffous, il vaut icoo
fois cent, ou 100,000.
Le p ainfi figuré r , eft fréquent fur les anciennes
médailles grecques, Mais dans les inf-
R A B
criptions de la plus haute antiquité, à-peine le
jambage droit paroît-il naiffant*
RABATÀMA i dans l’Arabie, pabbatamh-
KÎ2N. .
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l'honneur de Gordien-Pie.
RABBATHMOMA ,- dans l’Arabie - Pétrée.
JABBA0MÎ2MA & PABBA©M£îMHNi2N.
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques avec fon ère , en l'honneur de
Septime-Sévère . de Caracalla, de Géta.
RABDOMANTIE , divination qui fe faifoit
par le moyen de verges ou de baguettes ( P
verge. ). Hérodote dit au livre I V , que les femmes
des ' fcythés cherchoient & ramaffoient des ba-
guettés bien droites , pour s’ en fervir à cette fu-
perftition. Voye^ Bélomancie.
Strabon ( Lib, X IV .) rapporte la rabdomantie
des. pertes. Leurs mages employaient à cet effet
des branches de laurier, de myrtne & des brins de
bruyère.
Les fcythes fe fervoient de baguettes de fau-
le ; & les tartares , qui en font d-efcendus, ont
aufli une efpece de rabdomancie , fi lJon en
croit Paul Vénitien { Liy. I. c. 43. ). Les algériens
, dans la Barbarie, en ont encore une autre
efpèce.
Elle a été également connue en Occident.
Voici comment Tacite s’exprime fur celle des
germains , dans ce qu’il a écrit des moeurs de ces
peuples, «c Us font , dît-il, fort adonnés aux augures
& aux forts j mais ils n’y obfervent pas
grande cérémonie'.; Ils coupent une branche de
quelqu’arbre fruitier en plafieurs morceaux, &
les marquent de certains caractères§; puis les jettent
à l’aventure fur un drap blanc. Alors le prêtre
ou le père de famille lève chaque brin trois fois,
après avoir prié les dieux & lë s interprètes, félon
les marques qu’il y a faites Ig
Ammien Marcellin ( Liv. XX X I. ) repréfente
aufli la rabdomancie des aiaînst« Ils devinent, dit-
il , l’avenir d’ une manière merveîlleufe } les femmes
coupent des baguettes bien droites ; ce
qu’elles font avec, des enchantemens fecrets ,
& à certains jours marqués exa&ement. Ils con-
noiffent par ces, baguettes ce qui doit ar river
».
On peut rapporter à cette efpèce de divination
la fameufe flèche d'Àbarîs, fur laquelle les anciens
ont débité tant de fables qu'on peut lire dans
Bayle.
FABAOYXQJ , porte - verges , huifllers , qui
R A G i o j
maintenoient le bon ordre dans les.théâtres. On
donnoit encore ce nom aux maîtres des gladiateurs
, à caufe de la baguette qu'ils portoient.
RABIRIA y famille romaine dont nous avons
des médailles :
RRR. en argent.
RRR. en bronze.
O. en or.
RABULA , méchant avocat qui cri oit beaucoup
en plaidant, déclatnateut qui n'étoit bon
qu’a retarder la decilîon d’une caufe 3 8c qu’on ap-
pelloit aulli morator, quia caufam morabamr. C icéron
; dans fon Orateur , parle de ces fortes d’avocats
: Non dsclamatorcm aliquem de ludo , aut Ta~
bulam de foro , fed dociijfimum Si pcrfecliffimum qup-
rimus.
R ADAM ANTE , fils de Jupiter & d’ Europe ,
étoit frère de Minos. Il s’acquit la réputation d'un
prince d’une grande vertu > le plus modefte & le
plus fobre de fon temps. Il alla s'établir dans
quelqu’une1 des îles de l’Archipel, fur les côtes
ce l’Afie 3 où il fit - plusieurs conquêtes , moins
pat la force de fes armes , que par la fagaffe de
fon gouvernement. C ’eft cette équité 1te cet
amour pour la jufiiee , qui le firent mettre au
nombre des juges d’Enfer. où on lui donna pour
fon partage les asiatiques & les africains. C'eft
lui i dit Virgile 3 qui préfide au Tartare , où il
exerce un pouvoir formidable. C ’eft lui qui informe
des crimes & qui les punit ; il force les
coupables de révéler eux-mêmes' les horreurs de
leur vie 3 d’avouer les crimes dont ils. ont -longtemps
joui . & dont ils ont différé l’expiation ,
jufqu'à l’heure du trépas. On a dit qu'il avoit
époufé Alcmène.:
RADEAU , ratis , plufieurs pièces de bois attachées
enfemble, qui flottent fur l’eau. Ce fut
pour les anciens la première manière de naviget :
(IJid. IC). I.) Raus primum.Si antiquiffimum gen-us
navigii, Si rudibus lignés ajferibufque confertum. Les
peuples qui les premiers usèrent de cette manière
d’ aller fur mer , furent lès phéniciens , les
éthiopiens & les gorrhéens. Strabon dit que ces
derniers alloient fréquemment commercer a Baby-
Ione fur des radeaux.
RADEGAST, dieu des Obotrites.
RADIALE
RADIÉE ( t r-ouronne ) . couronne formée
de pointes ou de rayons. Koyej C ouronne.
RAGOUTS. Quoique le luxe des romains fut
porté fort loin du temps de la république, il aû