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V A RA j étoit chez les anciens peuples du Mord
la neuvième de douze deeffe*. Elle préfidoit aux
fermeras des hommes , Se fur-tout aux pronv. ffes
des amans ; elle était attentive à tous les myftères
Amoureux , & puniffoit ceux qui ne gardoient pas
ia foi donnée'.
VARECH 3 une des efpèces de fucus , plante
maritime. Les anciens en tiroient une couleur
rouge commune que l’on affimiloit à la pourpre.
Les crétois ( Plia. liv. X X V I. ) l’employoient à
cet ufage , 8c Horace] ( Od. y. lib. 111. ) dit :
. . . . . . . Neque amijfos colores
Pana refert medicata fuco.
C ’étoit une couleur fauffe & trompeufe ; de-là
le proverbe 'fucumfacere.
VARG UN TE IA , famille romaihe dont on a
des médailles
RRR. en argent.
RR. en bronze.
O. en or.
VARICE. La cure dès varices par mcifîon, à •'
peine mentionnée de nos jours, paroît avoir été |
pratiquée familièrement par les anciens:, comme
©n le voit dans les ouvrages de Çelfe & de Paul
Eginéte. ' j? '
V A R R O , furnom’des familles T erentià Sc
V i^el lia.
VAR US, furnom des familles LicinîA, Quinc-
T lL lA j V i n iA .
V A SAR IUM , bagage que l’on donnoit aux
raagiôrats romains lorfqu’ ils partoieat pour lés
provinces. ( Ciccr. in Pif. c. )
VAS CUL ARIUS , faifeur de vafes ; c’étoit le
nom d’un« forte d’ouvriers on d’artifans parmi les
romains, dont le métier confiftoit à faire des vafes
d’or ou d’argent, unis & fans figures en relief.
C e ft pour cela , félon Saunaaife, que Cicéron,
dans la fixième verrine, diftiague l’ouvrier nommé
vafcularius 3 de celui qu’on appelloit cceUtar , ci-
feleurou graveur.
Dans l’art que les grecs »ommoient ,
& qui confiftoit à ajouter des ornement de pierres
précieufes ou de riches métaux à des vafes
d’une matière différente , les faifeurs de vafes
étoient proprement des orfèvres, 5c ceux qui tra-
vailloient aux ornemens des graveurs ou fculp-
teurs en métaux. Mais dans l’art nomme Ttfturiw»,
qu l’art de foire des bas-rèlifs 8t des figures en
V A S
boffe qui ne font point fu rajouté ©s, mais qtiîriaif-
fent du fond même du métal, le métier de faifeur
de vafes ou orfèvre , 5c celui de cifeleur ou graveur,
n’étoient qu’une feulé 5c même profeüion.
VASES antiques. Les vafes antiques peuvent fe
divifer en vafes funéraires & vafes d’ornemtns d’ar-
xhitedure , 6c en vafes de buffets & coupes , ou
vafes à boire.. Nous avons parlé de prefque tous
ces vafes.en particulier.
On commença par les faire de corne, de bois ,
de terre cuite i de pierre , de marbre, d’ivoire‘j
enfin on les fit de pierres précieufes, de cryftal,,
de pôrcelàine1; on les incrufta d’or 8e d’argent ; ora
y repréfeôta toutes fortes de figures, & la beauté
de l’exécution furpafia le prix de la matière ; on
■ en changés les formés à l’infini, 5c leurs formes
fe perfectionnèrent au point que ces monuoeeffs
nous donnent aujourd’hui la plus grafcde idée du
travail des, suicieas.
Athénée parle d’un vafe fur lequel la prife de
Troie étoit gravée, c’ ett-à-dire , formoit un ornement
dè relief. O» y lifoit le nom de l’artifte ,
il fe nommoit Mus. Le nom de Perrkafius, auteur
de l’nifcription qui s’y lifoit auffi , prouve que ce
Parrhafius comptait vivre dans les temps à venir,
éh s’ affoeiant à un ouvrage efiimé. Cicéron, dans
la fixième- harangue contre Vertes , dit qu’un fils
d’ Antîéchus ', dixième 1 roi de Syrie, aborda eh
Sicile , & que Verrès , qui en étoit préteur ,
trouva moyen de lui dérober plufeurs vafes d’or
enrichis de pierres précieufes, dont les rois, &
principalement ceux de Syrie étaient dans l’habitude
de fë fervir j mais ', félon le même auteur ,
on en diftingiioit un qui étoit d’une feule pierre B
5c quravoit une anfe^bf.
Ura fragment d’Athénée nous apprend que Par-
ménion mandoità Alexandre, qu’il s’étoit trouvé
parmi les dépouilles de Darius pour foixante-treixe
talens babyloniens Sc douze mines à t vafes ènti-
ohis de' pierreries. Quelqu’étonnante que foit une
pareille fomme , qui doit monter à un peu plus
de fept cents mille francs de notre monnoie ,* ou
ne feroit point étonné que cette fomme fût plus
forte, avec les idées que Fon aNleï richeffes 8c
du luxe des rpis de Perfe; mais il en réfulte toujours
une preuve de l’eftime pour xe genre d’ouvrage
; car il n’eft pas douteux que les princes
n’ont jamais raffemblé que les chofes qui ont pu
flatter leur vanité, & faire impreffion tout-à-la-
fois fur leurs peuples ôc fur leurs voilins.
Quand Pline ne nous apprendroit pas en quel
temps le goût des vafes s’accrédita dans Rome, ôra
ne cnercheroit pas des curiofités de ce genre dans
les temps de la république. Entre le sombre des
richeffes dont Pompée embellit fon troifième
triomphe , on, voyoit des vafes d’or en affez grand
Bombre pour en garnir neuf buffets. Nous ne parkro
»s peint ici des vafes murrhins qui omoient le
triompne du même Pompée , 8c qu i! confacra a
Jupiter-Capitolin ; nous avons donné à ces vafes
un article particulier.
La Chauffe, Pietro Santo-Bartoli, le autres an-
^quaireS;, nous ont donné le deffm d’ un grand
»ombre de vafes qui ont échappé aux outrages
des temps.
Perfonne n’ignore que la nation françoife pof-
fede une des plusfuperbes collerions quipuiffe fe
voir. Cette collection en contient plus de huit
cents qui font faits de pierres précieufes, ou de
«ryftal de roche, tous richement montés en o r ,
le plus fouvent émaillés avec une grande intelligence.
Le plus grand nombre de ces vafes a été
qu’ ils l’ont enfuite altérée , mais fa ns la rendre
méconnoiffable : c’cft la marche ordinaire de la
nature , les idées des hommes ne s’aggrandiffent
jamais que fuçceflîivement, fur-tout dans les arts.
Le temps de ce changement ne peut être fixé
ni calculé, d’autant que ces différentes pratiques
fe font perpétuées plus ou moins , félon le degré
de culture des arts chez les diffère ns peuples. Les
deux vafes de marbre qui font placés fur le perron
de la vigne Borghèfe à Rome, font des imitations
des coupes dont les anciens fe fervoient pour
boire : ce font des cornes terminées par des tètes
de boeuf j leur grandeur 5c la beauté du travail
. femblent perfuadet qu’ils ont été eonfacrés dans
quelque ancien temple de Bacchus.
raffemblé par le grand-père^ du roi Louis XV ;
quelques-uns font décrits ou indiqués dans la def-
cription de Paris de Piganiol de la Force.
Il eft vrai cependant que-tout n’efl: pas antique ;
car , lors du renouvellement des arts, les princes
dé l’Europe mirent une partie de leur luxe à faire
décorer les vafes échappés à la fureur des temps &
des barbares , ou à en travailler d’autres nouveaux.
Aufïi les graveurs en pierres fines, tant français
qu’italiens , en ont-ils exécuté & reftauré en très-
grand nombre pendant le cours des deux derniers
Siècles,. Les habiles orfèvres de ce temps-là les 1
ont montés avec tant d’élégance, que la plus ;
grande partie fait admirer leur goû t, îetir adreffe j
5c leur fa voir.
V ases à boire. Les hommes commencèrent à
faire ufage des cornes dè certains animaux , pour
leur tenk lieu de vafes à boire , ou de coupe | dont
le nom étoit auffi général que celui de verre peut
l ’être parmi nous. Du temps de Jules-Céfar, les
. germains & les gaulois buvoient dans des cornes^
de boeuf. Nous voyons que cette efpèce de vafe'
étoit encorp eîï ufage fous Trajan, puifque la
corne qu’il trouva dans les.dépôuilles de Décébale,
roi d’ un peuple b a r b a r e fu t confacréé’par ce
grand prince à Jupi'tèr-Céâus, lorfqu’il allcit combattre
des parthes , & qu’il traverfa la Syrie.;
Athénée , qui avoit examiné cette matière à
fond, oit que les vafes a. boire3 qu’on appelloit
oXu.<n,. a voient une coudée de haut, & qu’ils etoient
faits en forme d® corne. JLe même Athénée rapporte
encore, & dans le mêmé endroit, que1 le
pî.ov'étpit une.for.te de ■ v^-femblable à une corne, ,
mais percé par le bas ; apparemment que la main ou
le doTgt, retenant la liqueur, ebligsbitîe convive
à n’en rien laiffer. Cette invention a été attribuée'
à Ptoléméé Philadelphe , & ce priraee paroit ên
avoir été infiniment flatté : ainiï nous voyons clairement
quf" les anciens confervèrent cettè forme ,|
lors même qu’ils Commencèrent à employer d’au-5
tres matieres au meme ufage. Nous alloss Yoiï'
Quoiqu’on ne puiffe dire pendant combien de
temps les hommes fé font fervis de cornes d’animaux
en guife de coupes , il eft confiant que ces
| premiers vafes donnés par la nature, auffi bien
que ceux qui furent formés à leur imitation, furent
dans la fuite remplacés par d’autres dont les formes
nous font rapportées avec une grande variété.
11 fuffic de lire le livre onzième.d’Athénée pour
en être convaincu.
Les anciens ne négligèrent rien pour l’élégance
du trait, la beauté du travail , & la recherche des
matières dés vafes deftinés à leur table 6c à l’ornement
de leurs buffets. Ce luxe a été un de ceûx
auxquels ils ont été le plus constamment attachés-;
'& c’ eft peut-être à ce même luxe qu’ ils ont été
redevables d’un grand, nombre de découvertes
dans les arts, 8c dè la recherche des belles matières
que la nature pouvoir leur fournir; il eft
prouvé que leur curioïité a été auffi grande en ce
genre , que leur attention à les faire valoir par le
travail le plus beau, le plus coûteux & le plus
difficile à exécuter.
On voit que l’ ancienne forme des vafes a boire
changea de très-bonne figure dans la Grèce, parce
que Homère parie-dans ion Iliade de deux coupes
très*éloignées de cette forme; l’une de ces coupes
eft celle que Vulcain préfente aux dieux pour les
réconcilier, & l ’autre eft celle que ce poète ( l. II.)
dohnè.àNcftor. Cette dernière coupe étoit piquée
de clous dJ or , avec quatre anfes, accompagnée«
chacune de deux colombes ; cette même coupe
étoit à deux fonds & fort pefante iorfqu’elle étoit
remplie ; tout autre que Neftor, un jeune homme
même, l’eût difficilement levée de deffus la table ;
mais le bon vieillard la levoit encore 8c la vuidoit
fans peine. Qu’Homère n’ ait point décrit d’après
nature la coupe quil donne à Neftor, ou qu’il
l’ait rapportée d’imagination , 'cette imagination
-a toujours^èu pour fondement des objets réels 8c
reçus de fon temps pour ufage en ce genre ; mais
i Athénée prouve que ces coupes exifteient réelle-
; ment du temps d’Homère 8c dans le fien. L’ cn