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vivoit vers l’an y 44 avant Père vulgaire. Les anciens
eurent aufli plufieurs fortes d'horloges à eau.
Athénée avoit inventé une machine, qui fervoit
à mefurer le cours du foleil , ce qui fe faifoit
par un fiflement d’air , qui marquoit les heures ,
& qui étoit excité par l’impreffion de l'eau ,,
quipouffoit l’air par une ouverture très-étroite.
Ctéfibius en avoit inventé une autre pour le même
ufage :• celle-ci , par les différens mouvemens
que l’eau lui donnoit, partageoit le jour en plu-
lieurs parties. On doit obferver auffi que chez
les grecs 3 il y avoit des efclaves, dont le foin
étoit d'aller voir l'heure qu’il étoit 3 8c de venir
le dire à leur maître. Le premier cadran folaire
qui parut à Rome , fut celui que Papirius Cur-
for, fit placer à la muraille du temple de
Quirinus.
SOLARIUM 3 étoit auffi une plate-forme au
haut des maifons . des anciens , où ils fe met-
toient pour s’échauffer, pour fe promener, 8c
dont ils faifoient a iïl des faîles a manger. Ils
pratiquoient fur-tout cet ufage dans les maifons
de campagne /o ù il y avoit une tour plus haute
que le corps du logis qui, ordinairement n’exc.é-
doit pas un étage , & au haut de cette tour ,
étoit une falle bien percée de tcr^ côtés , uniquement
deftinée à manger. Ainfi on pouvoir joindre
’au plaifir delà table , celui de découvrirJa beauté
des campagnes voifines.
Solarium 3 ( Ad} étoit un endroit de Rome
très-fréquente, où l’on voyoit toujours une grande
affiuence de gens défoeuvrés : on le nommoit
ainfi, fans doute , à caufe. de quelque cadran j
folaire , qui y étoit placé.
Solarium , étoit encore un impôt, mis fur
le terrein public , fur lequel quelqu’un vouloir
bâtir. C’étoit: aux curateurs des lieux publics à
fixer ce tribut.
SOLDE j paye des foldats 3 fîipendium. Au commencement,
les romains ne donnèrent point de
folde à leurs troupes, 8c chacun faifoit la guerre
à-fes dépens : Prhato flimptu fe alebant milites
romani 3 dit Feftus , antequant flipendia mercrentur.
Ce ne fut que vers l’an 347 de Rome, que la
république commença à donner une folde à finis
nterie , à caufe de la longueur du fiège de Veïes j
elle fut d’abord de trois as par jour pour chaque
fsntaffin, 8c de fix pour le centenier. Cinq ou fix
ans après, on commença pareillement d’en affe&er
à la cavalerie, 8e pour chaque cavalier, on donna
le triple de la paye du fantaffm 5 enfuite on augmenta
la paye, 8c elle fut de deux oboles , ou
du tiers de denier pour l’infanterie, 8c du denier
entier pour la/cavalerie ; mais fous les empereurs,
elle fut d’un denier pour chaque foldat d’infanterie,
8c du doublepourie cavalier. Il y c ut des temps
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où la république leur fournit du froment gratis1^
environ quatre boiffeaux par mois pour chaque
fantaffin, 8c douze pour chaquè cavalier , à caufe
de fes valets, avec près dé quarante-deux boif-
feaux d’orge pour fes chevaux. En d’autres temps ,
elle déduiioit tout cela fur leur paye > mais fous
la plupart dès empereurs, on leur donna auffi la.
folde franche. On leur fouiniffoit auffi rhabillé-/
ment, de même que les armes 8c les tentes, mais
tout cela étoit déduit fur là folde. Ce fut Jules-
Céfar qui doubla la paie des foldats , 8c Augufte
confirma cet ufage qui fut fuivi jüfqu’à JDomitkn.
bous ce prince ,.les foldats avoient chacun quatre
aureus par mois, félon le témoignage de Jufte-
Lipfe, contredit en cela avec jufte raîfon, par
Gronovius, qui réduit la paye à douze aureus
par an. Les foldats recevoient leur paye par les
mains du quefteur, qui receyoit lui-même l’argent
du tribun du tréfor. ( Afcon. Verr. 4. p.
7 9 .) De *rario a tnbunis &rarii annumerari qu&f*
tori folet. Cet''argent fe levoit d’abord fur le
peuple , qui fut affranchi de cet impôt après le
triomphe de Paul Emile le Macédonique. Ce général
dépofa dans le tréfor tant d’argent provenu
du butin qu’il avoit fait fur l’ennemi, qu’il fuffit
pendant long-temps pour payer la folde aux foldats,
comme nous l’apprend Cicéron ( De offic. 2,
22. ) : Tantum in ararium pecunis. invexit , ut unius
imperatoris pr&ia finem attulerit tributorum. Cependant.
ce fonds s’épuifa pendant les guerres civiles,
8c il fallut revenir à l’impôt, jufqu’au temps
d’Àugufte , qui le premier établit une caiffe militaire,
pour laquelle il affigna des revenus certains
Ærarium militare, cum veçtigalibus nçvis injiituit
( Suet. c. 49. n°. 6. ).
Dans les premiers temps, il n’y eut pas plus dç
paye pour les foldats chez les grecs que chez les
romains. Ils faifoient la guerre à leur propre dé*-
pens , 8c fervoient gratuitement l’état j ce ne fût
ue tard qu’ils furent ftipendiés. Le jeune Cyrus
onna aux matelots qui fervoient fur les galères
de Lacédémone, quatre oboles par jour, ce qui
fait un peu plus de fix fous, 8c Periclès fut le
premier, chez les athéniens, qui établit l’ufage
dé ftipendier les foldats. Chez ceux-ci, comme
chez les fpartiates, la paye ne commença que
lorfque la république fut obligée de les envoyer
hors de fon territoire, 8c de faire la guerre au
loin 5 car vivant à l’armée d’une manière fobrè,
fe contentant du pur néceffaire, ils ne s’écartoient
pas beaucoup de leur pays, où ils revenoient tous
les hivers: s’ils alloient plus loin, ils étoient fui vis-
de quantité de vaiffeaux chargés de bl.ed , 8c d’autres
munitions de bouche., qui cotoyoient la terre,
8c leur fourniffoient abondamment tout ce qui
étoit néceffaire pour leur fubfiftance. La paye des
foldats , à en juger par ce que nous en dit Demoft
thènes , fur l’expédition qui faifoit le fujet de la
première Philippique, étoit d’ordinaire fur ce
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. pied-ci : on donnoit à chaque fantaffin dix dragmes,
e’eft-à-dire , dix livres environ par mois , ce qui
faifoit quelque chofe de plus que fix fous par jour,
8c à chaque cavalier, on donnoit trente dragmes ,
c’eft-à-dire ^ trente livres environ par mois, qui
font dix-huit fous par jours. A l’égard des armées
navales , on donnoit vingt mines, c’eft-à-dire,
mille lixresypar mois par chaque galère. La paye
des matelots, chez les athéniens , étoit de trois
oboles, c’eft-à-dire, fept fous environ par jour.
SOLDURIER ou SOUDOYER. C’étoit au
temps de Céfar, chez les peuples de l’Aquitaine,
des efpèces de clients, qui s’attachoient à quelque
homme puiffant, 8c qui, tant qu’il vivoit, jouif-
foient de toutes les commodités de celui aufervicê
8c à l’amitié duquel il s’étoient rangés > mais fi
quelque défaftre îui arrivoit, ou ils couroient pareille
fortune.., ou ils fe donnoient la mort, 8c
Céfar affure qu’on n’avoit point mémoire qu’il
s’en fut encore trouvé ub feul qui eut refufé cette
alternative, fi celui, au fervice 8c à l’amitié duquel
ils s’étoient livrés , étoit tué ( Soldurius,
Céfar 3 lib. I I I . de bello Gallico. c. x x ijC lie n s .
Céfar, L. VII. c. viîj. ).- Vigehèré croit que ces
foudoyeurs étoient plus que de. fimples foldats,
mais comme des-gentilshommes appointés. Athénée
-, après Nicolas de Damas , les nomme lovu-
yoivjtrxovTts, qui meurent avec le maître auquel
ils le font donnés.
Ce mot vient du celtique foldner3 ftipendiaire ,
dérivé de fold 8c de fould3 qui lignifient la paie
qu’on donne à un officier , 8c qui étoient pris
de folt 3 fèl ;. de même que falarium, falaire vient
de f a l 3 fel/. De-là nous font reliés foldat &
fondoyer, verbe.
SOLEÀ3 forte de chauffure qui ne couvroit que
la plante du pied , 8c que l’on attachoit avec, des
courroies. Les femmes grecques n’avoient point
d’autre chauffure que cette fimple fenulie, laquelle
s’attachoit fur le pied avec des bandelettes
8c des agrafies. Elle étoit couverte d’or pour les
femmes riches. Les romaines avoient aufîi adopté
cette chauffure qui ne convenoit qu’à elles, exclu-
fivement aux hommes paroiffant en public. : c’eft
ce qui fait que Cicéron ( Ver. J. 3 2.) reproche à
Verrès d’avoir paru en public avec1 des Solea :
ftetit foleatus prit or populi romani. Mais les romains
dans leurs amufemens particuliers , au théâtre
même, ne faifoient pas difficulté de paroître avec
des folea, 8c c’eft ce qu’ils appelloient être difcal-
eeati. Dans la maifon, ils n'avôient pas d autre
chauffure } quand ils fe mettoient à table, ils
quittoient leurs foies, pour ne pas falir les tapis des
lits, fur lefquels ils mangeoient 8c les donnoient
ordinairement à garder à des efclaves nommés
fandàligeri. ils les reprenoient en fortant de table,
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î comme nous le voyons dans Horace, qui dit en
parlait de Nafidienus : & foleas pofciu
Solea , f#r des mulets. Voye^ Fer r e r .
SOLEARII ( P la ut. Aul. 3. y. 40. ) , cordonniers.
SOLEIL. C’étoit le Bel ou Baal des chaldéens ,
le Moloch des chananéens, le Béélphégor des
Moabites , l’Adonis des phéniciens & des arabes,
le Saturne des carthaginois, l’Ofiris des égyptiens,
le Mithras des per fes , le Dionifius des indiens, 8c
l’Apollon ou Phoebus des grecs 8c des romains.
Il y a des fa vans qui ont prétendu même que tons
les dieux du paganifme fe réduifoient au foleil,
8c toutes les déeffes à la lune. Macrobe ( Sa-
' ' turn. 1. 17. ). dit expreffément que tous les dieux
fe rapportaient au foleil..... Devs omnes ad folern
’ referri.
Mais le foleil a encore été adoré fous fon propre
nom. Les anciens poètes ont diftingué ordinairement
Apollon du foleil, 8c les ont-reconnus
comme deux divinités différentes. Homère, dans
l’adultère de Mars & de Vénus, dit qu’Apollon
affiftaau fpeétacle comme ignorant le fait, 8c que
le foleil 3 instruit de toute l’intrigue, en avoic
dônné avis au mari. Le foleil avoit auffi fes
temples 8c fes facrifices. On lui donnoit encore
une origine différente. Il étoit fils d’Hypéiion ,
félon les grecs, 8c Apollon de Jupiter. Lucien
dit que le foleil étoit un des titans. Les marbres,
les médailles 8c tous les anciens monumens les
diflinguent ordinairement : ce qui n’empéche pas
que les philofophes 8c. les pfiyficiens, qui recherchent
la nature des chofes,n’aient pris Apollon
pour le foleil, comme Jupiter pour l’air,
Neptune pour la mer, Diane pour la lune, 3c
Cérès pour les fruits de la terre. Le plus grand
nombre des poètes confondent auffi Apollon,
Phoebus 8c, le Soleil.
On repréfentoit ordinairement le foleil en jeune
homme, qui a la tête rayonnante : quelquefois il
tient en fa main une corne d’abondance , fymboîe
de l’abondance, dont le foleil eft l’auteur : affez
fouvent il eft fur fon char tiré par quatre chevaux
, lefquels vont tantôt de front, 8c tantôt
comme féparés en deux couples. Le nom de fes
chevaux, félon Fulgenee ( Liv. Lde fa mythologie.) ,
eft Erythreus3 ou le rouge, ASéon, le lumineux,
Lampas , le refplendiffant, 5r Pki logeas, qui aime
la terre. Le premier nom d’Erytkréus fe prend du
lever du foleil3 temps où les rayons font rougeâtres
j 8c de-là vient qu’Homère appelle l’aurore
pofoùirfozoç} qui a les doigts de couleur de rofe:
les doigts font pris pour les rayons. Le, fécond ,
Atléon 3 prend fon nom de la clarté du foleil,
lorfqu’il g fait une partie de fa courfe vers les
neuf ou dix heures, Sc que n’ayant plus une ax