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dans l 'intervalle le relégué demeuroit ;ula garde !
des foldacs. La relégutivn étoit ordinairement la
peine-des patriciens.
RELIEFS ( Bas- ). Les égyptiens 8c les grées
donnoient très-peu de faillie aux figures de leurs
bas-reliefs j & pour en former le champ , ils fe
contentoient d'en creufer les contours. Les obélif-
ques 8c plufieurs médailles très-anciennes nous
,©firent cette manière. Dans les beaux fiècles de
la fculptureles Grecs creufèrent un champ proportionné
aux figures, 8c le polirent même avec foin ,
mais ils tinrent toujours les figures baffes 8c détachées
les unes des autres. Ce n’eft pas qu'ils igno-
raffent la perfpeétive linéaire , comme l'ont avancé
quelques écrivains mal inftruits , c'eft qu'ils ne
voulurent pas en faire ufage dans la fculpture..
Les modernes ne les ont pas imités , 8c ils ont
eu grand tort. Car un bas-relief doit être vu
d'un feul point , 8c par conféquent aucune partie
n'en doit-être cachee par une autre.
Le bas-relief d'Endimio.n, les Bacchantes de
Callimaque du Capitole , les Heures , Zetus 8c
Amphion de la villa Borghefe , 8c le beau fragment
de Baccfius j au palais Fa mêle , offrent
des »modèles précieux de cette ancienne manière
des fculpteurs Grecs.
D'Hancarville dit du relief applati : « Le
relief applati s'obferve dans les figures de la frîfe
du Partnenon d'Athènes , conftruit au temps de
Périclès par l'architeéVo Jctinus , fous Ia direélion
de Phidias. Il en exifte des morceaux en Angleterre,
où je les ai vus chez M. le chevalier Banks.. La
ftatue de Néméfis qu'on admiroit à Ramnus dans
l'Attique, paffoit^pour un des plus beaux ou-,
vrages de Phidias, il la .fit du meme marbre que
les perles avoient apporté de Paros.à Marathon 3
pour en ériger.les trophées de la viétoire qu'ils
comptaient y remporter, -mais qu'ils perdirent
( Paujan. Ü’j. I.-p. 8 ï. ). Des dépouilles j gagnées
fur les perfes dans la même occafîon , Phidias exécuta
la ftatue ccloffale de Minerve , dont Mys ,.
graveur très-célèbre 3 fit le' bouclier ( P au fin . lib.
I. p. 6y. ). Ces deux grands artiftes travaillèrent
donc enfemble peu après, la bataille de Marathon,
dans la foixante-douzième olympiade , 490 ans
a vaut notre ère. Gélon régnoit alors à Syracufe.
Les médailles en or de ce prince 3 8c celles en
bronze d'Hiéron, fon frère & fon fucceffeur, font
du plus beau relief poïfibîe ; & l’on voit que du
temps de Phidias, on connut lax plus belle forme
dont fs bas-relief des figures étoit fufceptible. Si
donc, dans un ouvrage auffi important que ï'é-
toient les fri lès du principal temple, d'Athènçs,
exécutées fous la direction de Phidias même 3 on
employa le bas-relief applati , au lieu du bas-relief
plus relevé, qui fe voit dans fes autres figurés
c'eft que des railons d'utilité engagèrent à né- ’
R E L
gliger cette efpèce d'agrément qui fe tire de la-
beauté du relief Si l'on eût donné beaucoup de
faillie au relief des friies. du parthénon 3 étant
fort élevées , les partie s des plus voifines de l'oeil
lui en euii'ent caché les particslés plus éloignées jeu
voulant mieux faire on n'eût pas fait fi bien j
on jugea qu'en cette occafion, la moitié valoit
' mieux que le tout 3 fuivant la maxime d'Héfiode 5.
& l'on facrifia quelque beauté de détail 3 pour
maintenir la beauté de' l'enfemble, comme on
abandonne le détail 8c la jufteffe des proportions
mêmes, pour c.onferver l'effet 3 8c rendre les proportions
plus j.tiftes 3 aux objets deftinés à être
vus dans une très-grande élévation.> car 3 dans la
perlpeélive comme dans le moral 3 l'élévation an-
noblit des objets , qui paroîtroient ridicules fi on
les voyoit de plus près ».
Le relief dans une médaille 3 comme l’a remarqué
Jobert j eft une beauté j mais cetté beauté n'tft
pas une marque indubitable de l'antique. Elle eft
elfe ntielle aux médailles du Haut-Empire > mais
dans le Bas-Empire il fe trouve des médailles
qui n'ent guères plus de relicfque nos monnoies*
La néceffité de- frapper d'un feul coup les mon-
noies Sc les jetons 3 nous a forcé de négliger cette
beauté dans nos monnoies & dans nos jettons >
par-là nous avons perdu l’avantage de les pouvoir
conferver auffi long-temps que les monnoies romaines.
Leurs médailles que l ’on tire de terre,
après 1800 ans , font encore auffi fraîches 8c auffi
diftinctes que fi elles fortoient des mains de l'ouvrier.
Nos monnoies , au contraire,.après 40 ou
jo ans de cours , font tellement ufées, qu'à-
peine peut-on reconnoître la figure ou la légende..
Ainfi les anciens nous fùrpaffent par c.et endroit j
mais , dans nos médailles , ncn-feulement nous
égalons les grecs & les romains, Couvent même
nous les furpaffons.
Depuis qu'on a inventé la manière de battre
fous le balancier, nous avons porté le reliefauffi
haut qu'il puiffe aller en fait de médailles. Varin
a employé pour les monnoies un bas-relief applati,
très-agréable , & il n'a pas été imité.
RELIURE des anciens* Voye% Livres, des
'anciens.
RELIGION des anciens. «O n demande., dit
M. P a w , pourquoi on trouvoit chez plufieurs,
peuples de l'antiquité des religions fi folles 8c des
loix fi Cages. La raifon en eft que la plus grande
partie du culte religieux avoit été imaginée dans
des temps où les hommes étoient encore fauva-
ges j les lois , au contraire, furent faites lorfque
la vie fauvage eut cëffé. O r , la maxime de ne
rien innover, fit fubfifter chez des nations d'ailleurs
bien policées , beaucoup de pratiques re-
ligieufes qui vendent des barbares».
R E N 219 R E M
» C'eft en vain que quelques auteurs trop prévenus.
en faveur dé l'ancienne Egypte ont taché
de juftifier tout ce que le culte de ce pays qu'on
a appelle la mère des arts & l'école de la fuperfti-
tion, renfermoit de vicieux , de ridicule 8c d ?.b-.
furde. On dit que chez les peuples civilifés la religion
change tellement de forme à la longue,
qu'après un certain nombre de- fiècles, on n'y re-
connoît plus l'ombre de l'inflitution primitive, &
on s'imagine que cela arrive par des caufes dont
l'effet eft inévitable. Mais nous voyons , au contraire,
que la grande maxime des-prêtres de l'Egypte
.étoit qu’ en fait de religion il ne faut abfolu-
ment rien innover , & leur difciple Platon a fi fort
infifté fur cette maxime, qu'enfin il prétend qu il
faudeoit avoir perdu l'efprit ou le fens-commun,
pour entreprendre de changer quelque partie, du
culte que ce foit ( De legibus, dial. V. ) »>' ( V>ye[
My tho log ie.) .
RELIGIOSUS, perfonnage attaché au culte
de quelque divinité. On lit dans les inferiptions
recueillies par Gruter ( 1088. 2.) R eligiosus de
Capitolio ! & (308. 5. ) Religiosus * Matre-
MIagna capillatus.
RELIQUIÆ ckfunftorum 3 reftes des cadavres
que le-feu avoit épargnés, & que l'on renfermoit
dans le monument, après les avoir lavés
avec du vin. On lifoit à Rome l'infeription fui-
vante :
d . M
R E L I Q U I Æ . C O R P O R I S
M. T A R Q U I N I . ,G R I S P I
E R O N T O N I S,. C. L . M. V I R I . C A P ;
( R erra i Muf. lapid. IV . Memor. JO. )
Quelquefois on tranfportoit ces reftes, & il
falloit pout cela une permiffion des pontifes ou de
l'empereur, auquel on préfentoit requête comme
revêtu de la charge de grand pontife.
RE MAN C IPATI O , diffolutiqn du mariage
fait par achat, coemptione. Par cette façon de fe
marier, la femme étoit mile entre les mains de
fon mari, qui lui donnoit quelques pièces de
monnoié., feulement pour la forme. Par-là, elle
étoit cenfée. achetée , 8c par la rémancipation 3 le
mari ne faifoit que la rendre , & elle fe-trouvoit
dégagée de fes liens : Remancipatam Gatlus JElius
ejfe ait y que mancipata fit ab eo cui in manum convenait
( Feftus. ).
REMI, dans les Gaules:, rem o .
- Les médailles autonomes de cette Ville font
R. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
REMORE , piexe , sucet , a r r ê te -nef ,
REMORA 3 poiffon de mer auquel les anciens ont
donné le nom de rémora, parce qu'ils prétendoient
qu'il arrêtoit les vaiffeaux en pleine mer, lorfqu il
s'y attachoit. Ce poiffon a un çied & demi de longueur
, & quatorze pouces d'epaiffeur j il eft plus
mince vers la queue, & il a la bouche triangulaire.
La mâchoire fupérieure eft plus courte que 1 inférieure
> la tête a deux pouces dé longueur, depuis
la pointe jufqu'au commencement du dos ; la
face fupérieure eft applatie., 8c figurée comme le
palais d’un animal, traverfé de plufieurs filions.
C'eft par cette partie qué le remore s attache
aux vaiffeaux & au ventre' du tiburon j on prétend
même qu'il ne quitte pas le tiburon, quoiqu'on
tire celui-ci hors de l'eau.
REMORES A V E S 3 oifeaux de mauvais pré-
fa ge , qui retardent les entreprifes : Que, aclurunt
aliquid lem'o'rari compellunt , dit Feftus.
REMOULEUR. Voye{ Ar r o t in o .
REMURIA , endroit à Rome fur le mont
Aventin , où Rémus prit l’augure du vol des oifeaux
, & où il fut enterré : Dicitur locus infummo
Aventino ubi Remus de urbe. condendâ fuerat auf-
picatus.
R e m u r ia , fêtes que l’ on célébroit a Rome
dans le mois de mai, pour appaifer les mânes de
Rémus. On les appelleit auffi Lsmures. Voye1 ce
dernier mot.
REMURIUS, partie du. mont Aventin, ainfi
nommeé de. Rémus qui l'habitoit.
REMUS} frère de Romulus. Voye^ ce dernier
mot..
RÉMY (Monument de Saint-). Voye^ Sa int-
Rém y .
REN ARD de Thèbes, changé en pierre. Dans
la fable de Céphale 8c Procris, il eft parlé d'un
renard qui faifoit de grands ravages aux environs de
Thebes 8c auquel les thébains , par une horrible
fuperftition , expofoient tous les mois un de leurs
enfans, croyant par-là mettre les autres à éou-
vert de la fureur de cet animal. Ce renard avoit
été envoyé par Bacchus, dont les thébains avoient
méprife la divinité. Céphale prêta à Amphitryon
fon fameux chien, nommé Lélape, pour donner la
chaffe à ce renard; 8c dans le temps que Lélape
alloit ie prendre, ils furent tous deux changés
en pieire. Voye% àm ph it r y o n , C éphale.
E e ij