
■ pagnées de légendes relatives au'culse de Dieu.
Ofinan fit graver fur Ton fceau.
Cr ed o i n D e u m c r e a t o r e m e t a d m in i s t r a -
TOREM.
Ali fit mettre fur le fien : S o z r D eo s o r t i
Z) OMI NI UM.
Les légendes des bulles de plomb des papes ,
font des plus laconiques & des plus Amples. La
première & peut-être la plus ancienne que Fi-
coroni ait-publiée , porte d'un côté L éo ni s , 8c
de l'autre p a p æ : La même forme d’infcription
psrfévéra 3 à quelques exceptions près , jüfqu'à
Urbain I I 3 qui fit mettré d'un*'côté Urban us
F P 3 8c de l'autre les noms de S. Pierre &de^S.
Paul en croix. Les papes fuivant l'exemple de
Léon IX 3 marquent toujours le nombre qui les
tliftingue de leurs prédeceffeurs de même nom.
Les bulles de plomb publiées par Muratori, à
commencer par celle d'Honorius II , portent fur
les têtes de S. Pierre & de S. Paul cette infcrip-
tion en figles s . p a . s . p e . Quelques papes au
onzième fiècle , fe diftinguent par des légendes
lîngulières. Le fceau de Victor II a d'un côté ce
revers : T u pr o m e n a v e m l i q u i s t i s u s c ip e
c l a v e m . Au revers , on lit dans le champ : Au-
■ REa R o m a 38 c dans l'exergue 4. V iç t q r i s P a p e I I .
Le premier côté du fceau de Nicolas IL porte ; 4
T IB I PETRE DABO CLAVES REGNI CCELORUMj : &C
le fécond dans le: champ 3 a .u r e a r o m a : 8c
autour : 4. S ig n u m N i col ai P apæ. Il y a encore
quelques autres légendes fingulieres fur les
bulles pontificales.
La formule D ei g r a t t a 3 paroît fur les anciens
fceaux des évêques , mais elle n'y eft pas
toujours.: on la trouve fur ceux des abbés, dès le
douzième fiècle. Sur le déclin du treizième 3
quelques évêques ajoutent3 Pa r la grâce du
s j e g e a postolique , pour faire entendre qu'ils
ne tenoient pas feulement l'épifcopat de Dieu 3
mais encore du pape. Àrnould^evêque de Bamberg,
donna dans cette nouveauté. En 1287 -, il fcella
une bulle d'indulgences, accordées dans le concile
de Wirtzbourg, avec un fceau3 portant cetteinfcription
J 4. A rNOLDUS DEI TET APLICR SED. GRA.
B abenbergen. e p s . Cette formule , qui ne remonte
pas au-delà des temps fcholaftiques , &
qui eft rare fur les fceaux , doit principalement
fou progrès à l'abolition des éledions. Anciennement
les fimples évêques prenoient quelquefois
je titre de . pape fur leurs fceaux. On trouva à
jPérigueux en 1072, un anneau au doigt d'un
.évêque, fur lequel on lifoit ces mots p a p a Lé o .
On s'imagina que ç'étoit le cachet du pape Léon
JII, quj étoit venu en France , parce qu'on avoit
-dès-lors oublié, que lç titre de pape fe don-
f.oit autrefois gux évêques , 8c même au*
ftéffÇh
Les fceaux des évêques portoient leurs noms f
celui de leur ville 8c quelquefois dés monogra-
mes. Les noms y font mis dire&ement comme
•f DAIMSERT US DEI GRATIA ARCHIEPISCOPUS , OU
au cas oblique3 comme S i g i l l u m w a l b e r t i
NOVIOMENSIS ET TORNACENSTS EPISCOPI. La
plupart des mots y étoient abrégés. Quelquefois
les légendes rie- refpiroient que l'humilité chrétienne.
Telle eft celle qu'on lit au contre - fcël
de Rodolphe 3 évêque de Halberftad en 1146
& dont voici les paroles: 4 r o d u l e s 3 s o l o
n o M i n e e p i c s . H a l s e r s t a d . En 1237 , le cardinal
Othon 3 légat en Angleterre , ht un ftatut
qui ordonna aux archevêques , évêques , abbés ,
prieurs., doyens, archidiacres & officiaux 3 d'avoir
chacun leur fceau,■ fur lequel leur nom propre *
& ceux de leur dignité, office & communauté
foient gravés en notes 8c en caractères lifîbles
à tout le monde j enforte que leurs fceaux puiflènt
paffer pour authentiques. On y voit fouvent les
noms des faints patrons des églifes.
Nous aurions beaucoup d'autres choies à dire1
fur les légendes des fceaux. Nous ferons obligés
dans la fuite d'y revenir fans céffe. Obfervons
cependant ici 10. que les noms & les titres pris au
commencement des chartes, ne font pas.,toujours
les mêmes que ceux qui font gravés fur its fceaux t
2°. que les lettres des inferiptions „y paroiffent,
uelquefois renverfées ; 30. qu'il n'eft pas rare
e rencontrer des fceaux fans légendes } 40. que
le caractère des. lettres fert à en fixer l'âge-, 8ç
que le minufcule n'y paroît ordinairement qu'au
quatorzième fiècle 5 y . que Es inferiptions varient
fur les fceaux au même prince. En 1146 ,
Henri duc de Brimwic.k avoit furie ftcni/fsjjjtrcy«
DE I GRACIA DUX BAWAR1E. Le fceau, dolît il
fe fervoit en 1154, portoit 4 H e n r t c u s d i g r .<
B a w a r i e e t S a x o n i e . En 1 19 1, ayant été dépouillé
de fes états , il fit mettre Amplement,,
fur fon fceau H e n r i c i d u c i s s i g i l l u m .
J.es premiers chrétiens firent graver fur leurs
cachets des figures fymboliqiies, telles que celles
d’une colombe , d'un poiffon , d'uné ancre,
d'une lyre. La bague d’o r , que les époux fe
donnoient dans les fiançailles des premiers chrétiens
, comme un gage de la f o i , avoit coutume
de repréfenter des pigeons ou des poifi-
fons , &, plus fouvent deux mains jointes
enfemble, pour défigner l’union qui doit régner
entre les perfonnes qui entrent dans l’état
du mariage. S. Clément d’Alexandrie, qui per-
met dans fon pédagogue l’empreinte de ces fym-
boles, condamne non-feulement les' repréfenta-
tions d’idoles, mais encore cèlles des inftrumens
de guerre , des yafes de table , & de tout
ce qui ne s’accorde pas avec la fiévérité de
l’évangile.
Le fombole de la croix a perféyéré fur le*
fea tix , jüfqu’au' quatorzième fiècle. On le voit
dans le champ , à la tête des inferiptions, après
les noms , fur les globes mis à la main des empereurs
& fur leurs couronnes. La croix étoit une
des marques de la dignité royale 8c impériale en
Allemagne dès le règne de l’empereur Henri IV.
Son fils Henri V-, l’ayant fait arrêter, l'obligea
de lui remettre toutes les marques de l'autorité
fuprême, à la tête defquelles on met la croix.
Regalia vel imper alla infignia 3 crucem filicct &
lanceam, feeptrum , globum 3 atque cororiam filii pote(
lad tradidit. Nous verrons dans la fuite quelques
empereurs repréfentés fur leurs fceaux portèr
la croix de la main droite, comme le ligne de
la victoire. On peut mettre parmi les fymboles
de la piété chrétienne, les cnalfes, les reliques
8c les images des faints , que les églifes , le^ villes
, les évêques, les abbés , les communautés
féculières 8c' régulières faifoient repréfenter fur
leurs fceaux , pour honorer leurs patrons.
Les couronnés qu'on voir fur les têtes des
empereurs, des rois & des princes dans leurs
fceaux, marquent l'autorité fouveraine. Il y a des
couronnes radiales, à fleurons, de perles, de
pierreries, de laurier, de fïeurs-de-lis, de trefles,
des couronnes ouvertes, fermées & en forme de
bonnets. Celles que Montfaucon 8c Heineccius
ont fait repréfenter , offrent une variété furpre-
nante dans la forme. Nos rois de. la première
race ont des couronnes fur leurs monnoiës : mais
ils n'en portent point fur leurs fceaux ou anneaux,
excepté Chilperic I. 8c Childeric dernier roi Mérovingien.
Depuis lui jufqu'à Louis d'outre-mer,
qui en porta une étoilée, elles font ordinairement
de laurier. Pépin 8c fon fils Carloman portent
leurs cheveux courts & liés avec un ruban en
forme de diadème. Cet ornement ne paroît que
fur un feul fceau dé Charlemagne n'étant que roi :
mais étant devenu empereur, il porte -ordinaire- ,
ment une couronne dè laurier, a l'exemple des
empereurs romains. On a dè lui un fceau de métal
,où il eft repréfenté avec une couronne de pierres ,
précieufes.
Au lieu de dire, que les mbnumens offrent
quelquefois des couronnes ornées de pierreries
aux rois Carlovingiens , Coringius a foutenu que
toutes font de pierres précieufes, & qu'il n'en
eft aucune de laurier. Pour fe convaincre du
contraire , il fuffit de jetter les yeux fur les fceaux
de la fécondé race, publiés par Mabillon, Heinec-
ciits, Eckart & Heuman, Les princes Carlovingiens
ont ordinairement la .tête couronnée de lauriers.
Le roi Eudes porte une efpèce de diadème
en cercle & fans noeuds, comme celui de Chil-
' deric III. Zuentebolde a un cafque fur la tête, 8c
Louis d'outremer une couronne radiale. Lothaire,
pénultième roi Carlôvingien, porte auffi fur fon
peau une couronné' rayonnée & orné£par le haut
de pierres précieufes. Hugues Capet y ajouta les
fleurs-de-lis, que Henri I. porta plus diftin&ement
que fes prédéceftêurs.Ducange ne voit qu'une même
forte de couronnes fur les monnoiës 8c les fceau»
de nos rois de la troifième race, favoir un cercle
d'or enrichi de pierreries & rehaulfé de fieurs-de-
lis. Les écrivains byfantins donnent à cette couronne
le nom de kfivavt* , comme à celle qui eft
compofée de fleurons. Conrad I donna l'exemple
aux empereurs d'Allemagne de porter des couronnes
radiées dans leurs fceaux.
Après que- Charlemagne eut été déclaré empereur
à Rome , il prit la couronne impériale, telle
qu'on la voit dans les peintures en mofaïque de
S. Jean de Latrah. Elle eft fermée en haut comme
un bonnet & femblable à celles que portoient les
empereurs d'Orient. On ne peut pas. douter que.
cette forte de couronne n'ait été d'ufàge èn
France avant Charlemagne, mais on ne la trouve
pas fur les fceaux Mérovingiens. Les empereurs
d'Allemagne la portèrent fur les leurs dès le dixième
fiècle. Au fuivant, on 4a voit fur le grand
fceau de Guillaume le conquérant, duc de Normandie,
8c roi d'Angleterre : ce* qui fait voir que
l'ufage ou font tous les potentats de l'Europe ,
de porter des couronnes fermées , ne vient pas
de Charles VIII roi de France 5 avant lui Edouard
IV- roi d’Angleterre en portoit une femblable.
' Quoiqu'on convienne affez univerfellement que
Charles VIII eft le premier des rois de France
de la troifième race , qui ait porté la couronne
Ermée ou impériale ; elle eft ouverte fur le fceau
dont il fe fervit pour l'itaîie, aïnfî que fur celui de
Louis XII fon fuccelfeur. Néanmoins celui-ci eft
couronné comme empereur dans plufieurs de fes
monnoiës. On a des fceaux , des monnoiës , 8c des
cachets, où la couronne de François I. eft ouverte 5
■ mais depuis l'an 1536, elle eft prefque toujours
fermée. Elle parut telle dès le commencement
de fon règne dans le fceau appofé au bas du fameux
concordat paflfé avec Leon X , pour abolir
le droit des éleélions.
Sur ce fceau du concordat conclu le 16. août
1516 , on lit ces mots : In hoc figno vinces. Léon
X vouloit apparemment donner à entendre qu'en
vertu de la bonne a&ion que faifoit François I ,
par le concordât, il rempprteroit la victoire dans
les guerres d'Italiè-qifiL vouloit foutenir. La triple
couronne ou thiare du pape occupe le premier
rang. Elle eft faite comme un grand bonnet ceint
de trois couronnes d'or 5 fur le fommet eft une
boule furhàuffée d'une croix ordinaire ; on voit à
côté l’éçuffon de France furmonté d'une couronne
fermée. On prétend que François I la prit
pour chagriner l’empereur Charles-Quint, & pour
montrer que la fo.uverainté des rois de France
] ne relevoit que de Dieu feul.