
Tahlina codicibus implebantur , 0 monumentis rei'um
in magiftratu gejhirum,
C'étoit encore chez les magiftrats des pr(
miers tems une chambre près de ïatrium ou i
renfermoient les regiftres des dépenfes de -leur
magiftrature. Feftus nous l'apprend : Tablinum
proxime atrium locus , quo antiqui magiftratus in fuo
imperio tabulas rationum habebant.
On donne au mot tablinum différentes autres
lignifications. Quelques philofophes difent que
c'eft un lieu orné de -.tableaux j d'autres aflii-
rent que c'eft Amplement un lieu lambjiflé de mé-
nuiferie, 8c de planches.
TABULA lufioria 3 aleatoria , pu latruncularia.
Table à jouer , damier , triétrac , ou jeu d'échec.
Cette table étoit de bois, de forme quarrée ,
plus longue que large , avec des rebords , afin
que les dés ne tombafiènt p oint, 8c femblable en
tout à nos tri&racs 3 à cela près quelle étoit
toute d'une pièce, 8c ne fe plioit pas en deux.
Les deux côtés étoient marqués par des lignes ,
& on y jouoit avec des dés 3 appellés tait , ou
avec de certaines figures qu'on arrangeoit comme
nos echecs.
Martial ( X IV . 17. ) , diftingue expreffément
les deux faces de la tabula lufioria. 3 telle où l’on
jouoit aux dés 3 & l'autre où l'on jouoit avec des
pièces, de deux couleurs.
Hic ( in.prima fade-J mihi bis feno numeratur
tejficra puncio j
Calculas hic ( in altéra, facie ) , gemino dificolçr
hofte périt.
T AB ULÆ , fe prend pour toutes fortes de
pièces , de titres , de papiers, 8cc.
Tabula, accepti & expenfi 3 le livre des comptes,
regiftre que chaque père de famille étoit obligé
d'avoir , où l'on écrivoit les recettes & les dé-*
penfes. Cicéron l'appelle aufli codex accepti expenfi.
L’accufateur dans les crimes de péculat
& de concuflion, demandoit que les livres de
Comptes fuflent préfentés.
Tas ulæ c&ritum. Voyez C æ r i t e s ,
T a s u l æ ÇenforU 3 réglement ou tarif du cen-
feur, fur la manière de lever les impôts dans les
provinces.
T a s u l æ nova. 3 nouveaux regiftres qui fe don-
noient par l'autorité publique, pour faire perdre
aux créanciers leurs dettes. C ’en un remède auquel
la république romaine fe vit forcée d'avoir
iouvent reccurs_Jférfque le peuple écrafé par les
Vexations des riches Sc des ufuriers, étoit fur
b point de fe foulever i il falloit pour l'appaifer
anéantir les dettes , 8c c'eft ce qu'on faifoit en
I publiant de nouvelles tables ou regiftres, nova
• tabula 3 qui n'étoient autre chofe qu'une banque-
• route que faifoit l'état. Le premier qui donna
I l'exemple de cet ufage, futvValerius, frère de
Publicola, qui ayant été fait dictateur , peu
après l’expulfion des fois , ouvrit, pour calmer
une [édition 3 l'avis de remettre les dettes contractées
par le peuple : oportere 3 ad conciiiandos vulgi
animos, dit Denis-d'Halicarnafle, pauperibus débita
remittiy cependant cet avis ne fut point fuivi
dans cette occafion, & les riches eurent le crédit
de le -faire échouer > mais on fut contraint
d'y revenir lors de la retraite du peuple fur le
mont facré , 8c les députés qu'on y envoya , lui
promirent l'abolition-des dettes, qui fio/1 endo
non fiant 3 eis omnibus 3 as aliehum remitti aqüum
cenfiemus.
T a b u læ pi lia , tableau, ouvrage d'un peintre ;
. parce que les anciens peignoient fur des tablettes
de bois : figna & tabulas pillas , dit Sallufte, va fia
c&lata mirari. '
T a b u læ tefiamentaria, fur lefquelles on ecri-
voit les teftamens , prirent leur, nom des tablettes
de cire, dont on fe fervoit dans les premiers temps.
Depuis, elles furent faites de différentes matières ,
mais toujours d'une figure quarrée , qui leur fit
conferver le premier nom qu'elles portoient. On
en employoit plufieurs pour écrire un teftament,
8c le teftateur les enveloppoit d'un cordon de lin ,
fur lequel il appliquoit fon cachet 5 après cela,
il les dépofoit entre les mains d'un ami, d'pn
notaire , ou dans un, temple, ou entre les mains
des veftales, ainfi que fit Augufte, au rapport
de Suétone : depofitumque apaid fie virgines veftales
protulerunt. Après la mort du teftateur, on ou-,
. vroit le teftament par devant le préteur, avec certaines
formalités.
4 T a b u læ triumphales , étoient les tablettes que
les triomphateurs dépofoient au Capitole, 8c qui
contenoient le détail de leurs exploits, en vers
faturnins, appellés ainfi de l'ancienne ville de
Saturne en Italie. C'étoient des vers fans mefure
& fans cadence, qui n'éteient point différens
de la profe. Ainfi, dans le tableau expofé par
Acilius Glabrion , on lifoit : fiundit3 fugat, profternit
maximas legiones. - .
T a b v l æ in veftibus. Sous. le Bas-Empire , on
défignoit par ce mot des morceaux de pourpre ou
de brocard coufus fur les habillemens, pour les
orner & les enrichir. Les grecs les appelaient
Ils avoient toutes fortes de formes,
félon le caprice des ouvriers. On eh voit de
ronds fur les tuniques des dapifères peints au
fiècle
fiècle de Conftantin , que l’on a trouvé près de S.
Jean de Latran. Voyez Dapifères.
Anaftafe ( in Leone III. ) > fait mention de ces
itabula . . . . . . . pra.ctd.rus pontifiex fieçit in circuitu
ahuris beàti Pétri apoftoli tetravcla rubéa holofierica
alethina habentia tabulas, , fieu orbiculos de chr.yfi3- ■
clavo depiltos diverfis hiftoriis. Ces tabula, étoient
des compartimens de broderie hiftoriés , 5c rapportés
fur les tapifferies.
TABULARIO c a s t r . { a ). On lit dans une
înfcriptioa , recueillie par Grutër ( 584. 1. ) ces .'
mots , qui défigrîent un greffier, tabulantes^
celui qui tient lés regiftres d'un camp. Voyeç
T a b l i n u m .
T AB ULARIUM. Voyez T a b l in um .
TABULARIUS 3 greffier, infpeéleur prépofé à
-quelque partie d'adminiftration , foit des biens
publics j foit dès’ biens des particuliers.
TACHYGRAPHÏE ou TACHÉOGRAPHIE,
l ’art d'écrire avec rapidité, ôc par notes. Voye%
N ot e s . Ce mot eft compofé de tc/,%us , vite, '
■ & de ypoeÇy, écriture. On appelle quelquefois
cet art Brachygraphie , de fip«x,os 3 court , & de ;
ypacp»! | écriture.
T A C IT A , déeffe du filence ( du latin tacere , '
fe taire. ) Elle-fut créée par Num-a Pompilius, qui .
jugea cette divinité aufli néceflaire à l'établifie-;
-nient de fon nouvel éta t, que la divinité qui fait
parler. Voye^ Silence.
Numa en fit une dixième Mufe , avec laquelle
il aflliroit avoir de, fréquens .entretiens politiques
, de même qù'àveç la nymphe Egérie.
T A C IT E , M a r cu s Cl a u d iu s T a c i t v s A u-
fi us r i r s ’j
\ Ses médailles font :
RR. en or.
RR. en argent bas ou billon.
RRR. en médaillons dé bronze.
RRR. en M. B.
C. en P. B. ‘ .
RR. en M. B. d'Egypte.
R. en P. B,
TACT IQUE ( la) & la phalange , avoient été
inventées par lè dieu Paix, feion Polienus ( ftratag.
Ub. i . o. i .p . 14. anonym. de incred. c. I I . )
La tactique des grecs. Voyei ÀRMÉE. "
Antiquités , Tome V.
T A D I A 3 famille romaine, dont on a des médailles
,
RRR. en bronzé.
O . en or. :
O. en argent.
TÀDMOR. Voye% Pa lm y r e .
TADORNE « Les animaux, ditM. Paw ( tomi
I . p. i j r ) , qui vivent de poiffon, avoient été
fans exception défendus aux prêtres, 8c quelques-
uns l'étoient aufli au peuple. Comme cette loutre
du N i l q u ’on voit repréfentéé deux fois fur la
mofaïque de Paleftrine, 8c qu'on fait avoir été
facrée dans toutes les provinces , où l'on s’abf-
tenoit aufli de la tadorne , qui eft une efpèce
de canard , que beaucoup d’auteurs ont confondu
mal-à-propos avec l'oie , 8c ce qui eft bien
pis , avec l’autruche , comme l'antiquaire Spon.
L’amour extrême de la tadorne pour fes petits, dont
les égyptiens ont parlé , paroît une pure allégorie
, 8c leurs prêtres en avoient imaginé de fem-
blables en bien ou mal au fujet de tous leurs animaux
, afin de pouvoir exprimer avec quelque
facilité dans le caraêlère hiéroglyphique les vices
& les vertus des hommes. Quoique les canards
en général dévorent le, frai du poiffon , la tadorne
fait néanmoins infiniment plus de dégâts dans les
.étangs 8c les rivières où elle pêche prefque toujours
, au point qii'011 l'a nommeè caftor ou
loutre volante , ce qui a fuffi pour la faire rejet-
ter du régime facérdotal, 8c on en a eu des motifs
particuliers pour transférer cette obfervance
dans fe régime du peuple, quoiqu'on n'y eût pas
transféré celle qui concernoit les pélicans, qui
.ne font dans ce pays - là que des oifeaux de
paffage, ?> •
TÆDA 3 tada en botanique ,, eft le pin des
montagnes converti en une, fubftânce grafïe.
Rai , Daléchamp j Clufîus 8c Parkînfon, on t, je
crois, raifon de penfer que le mot tada eft homonyme
, & ifignifie’ quelquefois le bois gras 8c
| réfineux, rqv fràla , ou pin que l’on brûle en
forme de torche. » 8c quelquefois, une efpèce. particulière
d'arbre ,: que Theophrâfte n’a point .connue.
Qn tire > dè ;ia, partie inférieure du pin dès
montagnes , qui \eft près de la racine , des morceaux
de-bois réfineux, dont ;on fe fert pour allumer
du feu, 8c pour éclairer dans plufieurs endroits,
de l'Allemagne î la fève, fe jettant fur la
racine , caufe une fuffocation , par le moyen de
laquelle l'arbre fe. convertit en tada. Le lapin 8c
le méfèfe ,.fe cônveraffent quelquefois en tada ;
mais cela eft affez rare » car c'eft une maladie particulière
aii pin des montagnes.
L'ùfàge que l'on faifoit des morcèaiix de tada.
poiir eelâirer , fut caufé''queTon donna le même
Y y y