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Fraix d’une fournée de briques ou de tuiles , dans un
four chauffe avec de la paille 3 des fagotins ou des
arbriffeaux , a la Tour-d'Aigues 3 pris d’Aix en
Provence.
i° . y 20 tuiles 8c 230 briques de 4
p. au quarré, un demi-pouce d'é-
paifleur, placés au commencement
du feu , pour empêcher que les
tuiles ne fe gâtent.
20. Il faut pour cuire cette fournée
250 fagotins pefant environ 12 livres
> 8c qui fe vendent dans le pays
1 f. la pièce , font 7 1. 10 f. ci....... 7 1. 10 f.
3°. Le feu dure douze heures;, à 30 f.
par jou r; iy fols, c i ; . i y f.
4°. Il faut deux jours depuis l'enfournement
jufqu’ au détournement,
à 30 fols , 3 livres, ci............... 3 1.
11 m H
PORPHYRE. C'eft une pierre ou roche com-.l
pofée, qui eft ordinairement d'un rouge pourpre I
rempli de petites taches blanches i cependant I
quelquefois ces taches font d’autres couleurs. I
Cette pierre eft d'une très-grande dureté , elle fe I
trouve par mafle d'une grandeur immenfe, & I
jamais par couches.
Wallerius compte quatre efpèces de porphyres \
i° . Le premier eft rouge ou brun , avec de petites!
taches blanches. 2°, Le fécond eft d'un rougel
pourpre y avec des taches de différentes couleurs ; l
c'eft celui qu’onnommé porpkyriftes. 3°. Le troi-l
-fième eft rouge, avec des taches jaunâtres } c'eft I
le marmo'r tkebaïeum des anciens. 4% Le porphyreI
rouge:, avec des taches noires, appelle par les
anciens fycnites, ftynites , pyropoecilon 3 & par les',
italiens granito rojjo.
Le porphyre fe trouve par ma (Tes immenfes dans!
l'Egypte, l'Arabie, ainfi que dans quelques parties
.dé l'Europe. On en rencontre, dit-on, en!
Angleterre 8c dans la Dalie orientale, en Suède J
8cc. ..
P O R
àa terre produ&rice de cette pierre, d'autant plus
qu'aucun voÿageur, à ce que je fâche , lia fait
«nention de carrières de porphyre dans ce pays-
là . Ce doute m'ayant fait entrer dans quelques recherches
fur cette pierre, je .me flatte qu'a 1 aide
ides connoiflànces que j'ai du granit , de jeter
quelque lumière fiir cet objet. M. Defmarets,
phyficien célèbre 8c infpeéteur des manufactures
en France , a découvert du porphyre Youge fur
quelques montagnes de ce royaume , fur-tout fur
|une montagne des environs d'Aix en Provence >
• fanais il convient qu'il n'en a trouvé que de petits-
/morceaux qui étoient enfermés dans le granit
-pomme dans fa matrice. C'eft ainfi qu'on. découvre
dans plufieurs portions de la lave du Ve-
fuve de grandes taches du plus beau porphyre 3
• .Couleur de vert foncé. On nous afîure même qu'il
-fe trouve du porphyre rouge en Suede dans les
àiontagnes de Dalecarlie ( Waller, miqeralog, 1 .1.
p. 19b. ) ».
W- » En convenant que le granit s'eft formé par
. dépôts de même que la lave, il réfulte de la décou-
.yerte du porphyre dans le granit 8c dans la lave,
que cette pierre s'eft formée de la même manière,
& que par conféquent les endroits qui produifent
•du beau granit doivent produire auffi du beau
morphyre. Comme le porphyre rouge offre une infinité
de taches verdâtres , il y a toute apparence
que l'une & l'autre efpèce. ont la même origine,
oc fe tirent de la même carrière ».
JR » Mais on pourroit conjecturer que -le porphyre
.n'eft pas une pierre d'Egypte , ne fût-ce qu’à
eaufe de la rareté des figures égyptiennes faites en
porphyre. Pendant un féjour de plus de douze ans 1 Rome, je n'ai trouvé qu'un feul morceau de
.petite figure de porphyre rouge , caraCtérîfée par
des hiéroglyphes 5 ce morceau fe trouve encore
Chez un tailleur de pierre. Ce qui fortifie mon
doute, c'eft une lettre du chevalier Wortley-
Montagu , qui m'écrit que rien de plus rare que
|e rencontrer un morceau de porphyre dans la balle
Egypte ( Les brigandages des arabes ne permirent
pas alors à notre favant voyageur d'étendre fis
lourfes dans la haute Egypte. ) , & que dans les
. débris d'une infinité de villes, il n'en avoit trouvé
que quelques fragmens. Il me marque en outre
que dans fon voyage du Grand-Caire au mont
Jpinaï, il n'avoit découvert aucun veftige de por-
ffy™ i mais que le mont Sainte-Catherine , plus
Jplevé d'une lieue de chemin que le Sinaï, etoit
tout formé de cette pierre , qui devenoit toujours
plus belle à mefure qu’on gagnoit le fommet. Il
ajoute que pour d’anciennes carrières , il n'en a
prouvé aucune trace. Enfin , nous avons le té-
^moignage d'Arifiide , qui dit exprelfement que le
WJ.orphyre venoit d'Arabie ( Ariftid. Orat. Acg. Opp.
% III. p. 587. C-.) : d’où il faudroit conclure que
R e s égyptiens, ainfi que les romains, qui en lai-
R Antiquités 3 Tome V.
P O R 7J
foient encore plus d'ufage, le tiroient des montagnes
d'Arabie ».
» Les ftatues de porphyre rouge que le temps
nous a confervées , doivent être conlidérées , ou
comme des ouvrages exécutés par des artiftes
grecs fous les Ptolémées , ainfi que je le démontrerai
en fon lieu, ou faits fous les empereurs > la
plupart de ces ftatues font des rois captifs , dont
les romains décoroient leurs chars de triomphe &
leurs édifices publics ».
» L'extrême dureté du porphyre eft caufe qu'on
ne peut pas le travailler comme le marbre avec le
cifeau , ou avec le tranchant d'un inftrument
large. L’outil qu'on emploie pour le façonner , eft:
la pointe, qui eft bien acérée , 8c dont on fe fert
pour ébaucher l'ouvrage. Le fculpteur , à chaque
coup de mafle, fait jaillir des étincelles 5 & malgré
fon afliduité au travail, il lui faut plus d’un
an pour dénouer les parties d'une ftatue , & pour
fouiller fes draperies. Cette opération faite, il
cherche à donner la dernière main à fon morceau j
ce qu'il fait avec la potée 8c l'émeril, & il emploie
encore un an à lui donner le p o li, attendu
qu’il n'y a qu'un ouvrier qui puifle travailler commodément
a une même ftatue. Comme un ouvrage
de porphyre exige un temps 8c une perfévérance
infinie, nous avons lieu de nous étonner qu'il fe
foit trouvé des artiftes grecs aflez patiens pour
s’aflujettlr à un travail pénible , ou l’efprit eft
enchaîné, & où la main fe lafîe, fans que l’oeil
ait le plaifir de voir des progrès fenfibles ».
» Le travail du porphyre n'a jamais été un fecret
pour nos artiftes, dit Winckelmann ( Hifioire d&
l ’Art, liv. IV . ch. 7. ) , & l'on a exécuté de nos
jours des ouvrages diftingués, tels que le beau
couvercle de l'urne antique dépofée dans la magnifique
chapelle des Corfini a Saint-Jean-de-La-
tran. On fait que ce vafe avoit été auparavant fous
le portique du Panthéon j on croit de-là qu’il
avoit fervi dans les thermes d'Agrippa , réunis à
ce temple. Comme les vafes de cette forme fer-
voient de cuves dans les bains , & qu’ils étoient
paPconféquent fans couvercle, on y en fit faire
un de la même pierre , pour l'adapter à ce vafe
deftlné à fervir d'urne funéraire au tombeau du
pape Clément XII. D'ailleurs,dans le fiècle pafle ,
où cette pierre fe trouvoit en plus grande quantité
à Rome, on exécuta en porphyre différens ouvrages
,- entr’ autres les tê tes des douze premiers
empereurs romains , qu'on voit au palais Bor-
ghèfe »; :
, » Mais les ouvrages de porphyre les plus pénibles
dans l'exécution , 8c l'on peut dire les plus
difficiles dans l'imitation, font les vaifleaùx creux,
tellement évafés , qu'ils ne forment avec leurs
moulures & les cannelures des bords . ainfi qu'au
pied 8c au couvercle, que l'épàifleur * 'une plume
PORCIA 3 famille romaine dont on a des médailles
:
O. eh or.
C . en argent.
C . en bronze.
Les furnoms de cette famille font Cato3Læca3
Lic invs.
Goltzius en a publié quelques médailles inconnues
depuis lui.
PORCUS TROJANUS, fanglier à la trdyénne,!
mets ufité parmi les romains,- que l'on •nommeit
ainfi par allufion au cheval rempli de fbldats 3 qui
fervit à la prife de .la ville de Trpye. .C'étoit un
fanglier tout entier , dans 'leqûér on avoit misf
d'autres pièces aufli entières , rangées de maniéré
que les dernières étoient les plus petites, ju.fqu'-à la
grofleur d'un roffignol ; Cmciùs.in fuafone legis.
Fannie., dit Macrobe ( 3. 13 .) , obj.ecit f&culo fuo ]
quod porcum trojanum menfis inférant quem llli ideo
Jîc vocabant , quaf aliis inclufis anirnqlibus gra-
vidum , ut ille trojanus equus gravidus armatis
fuit.
POREVITH, divinité des anciens germains , à
qui ils donnoient cinq têtes , 8c une lixième fur
l'a poitrine , comme celle que portoit Minerve
dans fon égide. Autour du piédeftal qui foutenoit
la ftatue , étoit un grand amas d'épées , de’ lances
, 8c de toutes fortes d'armes 5 ce qui défignoit
leur dieu de la guerre. '
PO R IA T ICUM , impôt fur les marchandifes ,
exigé à leur fortie de certains lieux.
«J La feule indication de cette matière annoncel
.ordinairement, dit Caylus ( Rcc. d’Antiq. t. V. plM
79' ) , un travail antique. Ce préjugé pourroit ce-l
pendant n'être pas exempt d'erreurs. Non-feule-l
.ment le porphyre n'eft pas fi difficile à mettre enl
oeuvre qu'on le croit ; mais le feiage 8c les autres! '
opérations ne demandent guères qu'une fois. plusl
de temps que. les marbres, ordinaires 5 la dépenfel
ne peut donc être augmentée qu’environ du dou-l
ble. D'ailleurs , depuis le règne des Médicis , bol
travaille à Florence les pierres les plus dures-, avec!
:une fi grande facilité i que les matières ne peu-l
vent donner la moindre indication fur l’anti-j
qui té d'un morcc.au
« Il y à , dit Winckelmann ( Hiß. de l'A r t, Ihm
II. châp. 2. ) deux efpèces de porphyre ; le rougé,l
appelle par Pline pyropoecilon ( F lin. I. X X X V 11M
.f,.r.io,-) , 8c le verdâtre, .qui.eft.le plus rare, &l
qui fé trouve quelquefois pârfemé de points d'or,I
qualité que le naturalifte romain donne à la pieriel
de Thèbes- ( P/ire. /. X X X V I . c. 11. ). Il ne noiiil
refte point de figure de cetté efpèce de pierre,!
mais feulement des ' colonnes , qui font les pltisR
rares de toutes. On en voit deux grandes dans l'é-1
glife des trois fontaines (aile tre fontane), en-deça del
S.-Paül,' 8c deux autres dans l ’églife de S.-Laurent,!
hors de Rome , mais tellement engagées dans le!
mur, qu’il n'en paroît qu'une très-petite portion.!
Il y en avoit encore deux plus petites que M. de!
Fuentes, miniftre de Lisbonne à Rome , a fait |
pafîèr en Portugal au commencement de ce fiècle.R
Au palais Vérofpi on voyoit autrefois deux grands!
vafes de porphyre de fabrique moderne des pbsl
médiocres, 8c faits de fragmens de colonnes ». I
» On pourroit douter que l'Egypte propre fi11!
" Ja|