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S’iiopa , '•& on en rapporta la fia me de S érapts. *j
Lorique ^ le dieu lut arrivé en Egypte , les 1
prêtres égyptiens voyant là ftatiie, & y remar- 1
quant le Cerbere 8c un dragon, jugèrent-que
c etoit L n s ou Pluton, & perfuadèrent à Ptolëmée
que Platon étoit le même que Sérapis.
Les.égyptiens avoient plufieurs temples dédiés
a^ ce dieu. Le plus renommé de tous étoit à
Canope, & le plus ancien à Memphis. Dans
ce.ui-ci., il n'étoit pas permis aux étrangers d'y
entrer, & les prêtres n'.avoient ce droit qu’après
avoir enterré le boeuf Apis. Dans le temple de
" a Canope , au rapport d'un ancien'
hdronen ecclefîamque, il y avoit à l'Orient une.
petite «fenêtre, par où entroit à certains jours
un rayon du foleil, qui alloit donner fur la bou-
cne de Sérapis. Dans le même temps, on ap-
portoit un fimulacre du foleil, qui étoit de fer,
&: qui étant attiré par de l'aimant caché dans
la voûte, s'elevoit vers Sérapis. Alors on difoit
que le foleil faluoit ce dieu ? mais quand le
nniulacre de fer retomboit & que le rayon
fe retircit, de dèffus la bouche de Sérapis ' le
foleil l'avoit vifîté affez long-temps & il con-
tinuoit fa courfè.
Selon Strabon, il n'y avoit rien de plus-gai
que les pèlerinages qui fe faifoient au temple
de Sérapis. Vers le temps dè cçrtaifi£SL_ fêtes ,
dit-il, on ne fauroit croire la multitude de
gens qui defcendent- fur un canal d'Alexandrie
à Canope , où éft le temple ? jour & nuit ce
ne font que bateaux pleins d'hommes & de
femmes, qui chantent, & qui danfent avec
toute la liberté imaginable. A Canope , il y a
fur le canal une infinité d'hoteireries qui fervent
à retirer ces voyageurs ,- & à favorifer leurs
aivertiffemens. Ce temple de Sérapis fut détruit
par ordre de l'empereur Théodofe ? & alors' on
découvrit toutes les fourberies des prêtres ,.de
cette divinité, qui avoient pratiqué „ un grand
nombre de chemins couverts & difpofés pour
recevoir un grand nombre de machines pour tromper
les peuples, par la vue de faux prodiges
qui paroiffoient de temps en temps.
Sérapis avoit un oracle fameux à Babyfone :
il rendoit fes réponfes en fonges. Pendant la
dernière maladie d'Alexandre*les principaux chefs
de fon armée allèrent paffer une nuit dans le temple
de Sérapis, pour confulter la divinité, s'il feroit
plus avantageux de tranfporter Alexandre dans
le temple ? il leur fut répondu en fonge, qu'il
valoir mieux ne le point tranfporter, & peu
de temps après, ce-conquérant mourut.
» Les grecs & les romains honorèrent suffi Sé-
rapis , 8c lui confacrèrent des temples. Il y en avoit
a Athènes 8c en plufieurs villes de la Grèce.
Xes romains lui en élevèrent un dans le çirque ;
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de Flaminius. Les abus qu'occafionna le Culte de
-ce dieu, obligèrent le fénat à. l’abolir entièrement
dans Rome. On dit qu’à la porte des temples
de^ce dieu il y avoit une figure d'homme-qui
mettait le doigt fur la bouche , comme pour recommander
le filenee : Saint Auguft.in explique
cette coutume par une loi qui étoit reçue en
Egypte; & qui défendoit, foiis peine de la vie,
de dire que Sérapis avoit étét un mortel. Voye%
A p i s , O s i r i s , S e r v e n t :,
Jablonski dans fon Panthéon agyptiorum a dif-
tingué deux divinités égyptiennes du no(nvde
Sérapis. L'une étoit Sérapis celefte ou le foleil,
& fon nom Sérapis étoit compofé d'Ofiris 8c
d Apis > l'autre étoit le Sérapis du Nil adoré
a-;Memphis avant »les Ptolémées. Le premier
Sérapis etoit le fymbole du foleil lorfqu'il parcourt
les lignes inférieurs du zodiaque , les lignes
d'hyver. (Macroh. lib. I. Saturnal. c. 19.). C^étoit
. ntou des grecs? c'eft pourquoi les anciens
écrivains grecs, tel qu'»Herodote, n'ont fait aucune
mention au dieu Sérapis. en. parlant des divinités
, égyptiennes. Voye% à l'article Platon tout ce
qui-regarde le Sérapis ' celefte.
Le fécond Sérapis ado ré par les égyptiens avant
la domination des grecs, étoit. le Sérapis du Nil.
Dans fon temple de Memphis étoient gardés le
nilomètre & la coudée portative qui fervoit d'é*» "
talon. Le boiffieau placé fur la tête de ce dieu
étoit le fymbole de la fertilité que procure à
fégypte fe débordement périodique du Nil. L©
- temple de Sérapis qui renfermoit le nilomètre ,
étoit fitué dans une ifle vis-à-vis Memphis, 8c
l*pn <y avoit pratiqué un puits pour la fépulture
d'Apis. On compofa le nom de Sérapis de deux
mots grecs, qui fîgnifîoient tombeau d'Apis. '
Le dieu adoré à Canope , ville fîtuée fur I©
Nil près d'Alexandrie étoit le Sérapis du Nil,
ou le dieu-de l'eau, c'eft pourquoi on lui avoit
donné la forme d’une crucne.
Lorfque Ptolémée eut fait venir du Pont la
ftatue de Sérapis , & 'qu'il l'eut placée dans, le
temple d Alexandrie ,. déjà confiicre au Sérapis
du N il, toutes ces diftin&ions furent confondues.
Les greq^ne parlèrent plus que du Sérapis qu'ils
confondirent avec leur Pluton, & les traces du
Sérapis du Nil fe perdirent entièrement. Voyez
Pluton , Oracle /de Sérapis 8c Saturne.
Les têtes de Sérapis ou de Pluton, dit
Winkelmann (Hift. de Vart. 4. 2 .) , nous offrent
des cheveux arrangés tout différemment qu'ils
,1e fontà celle de Jupiter. Pour rendre la phy- -
fîonomie & le regard de ce dieu plus fombr©
& plus févère, il eft figuré la chevelure rabattus-
fui; le front, gin# quë nous le repréfefltens qç®
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belle tête de Sérap. s de bafalte vert de là villa
Albani,, une tête eoloffale de la villa Pamphili
& une tête de bafalte noir du palais Giuftiniani.
Indépendamment dé ce caraétère,. on voit à upe
tête, de Sérapis i gravée de-grand. rtli-.-f, Fur fine
'agathe? du cabinet Farnèfe-royal, à Naples , 8c à
une tête de marbre de ce dieu, au cabinet dé
capitole, la barbe du menton partagée en dâ*ix
ce qui mérite d'être remarqué comme une
fingularité. ||
Dans la colleélion des pierres gravées de Stofch,
on voit fur un jalpe rougé, une têpé dé Jupiter-
Sérapis avec Tinfcription F.lc cEYc cEPAille ,
c'eft-à-dire , Jupiter-Sérapis eft unique.
Sur une far dpi ne, la tête de Sérapis , d'un
côté avec le foleil, & de l'autre avec un
croiffant.
Sur une fardoine de deux couleurs , tête de
Sérapis, rayonnée avec les cornes de Jupiter-
Àmmon.-
Sur une cornaline, la tête de Jupiter -Sérapis,
& au-défions un aigle qui plane.
Sur un jafpe rouge,. la tête de Sérapis, fur
un piedeftal rond, porté par deux amours.
Sur une pâte de verre, la tête de Sérapis
au-deffus d'un pied. Cette pâte eft probablement
prifé d'une cornaline du cabinet national de
France, 8c Mariette ( Pierr. grav. pl. VIII.)
y croit voir un voeu à Ixipiier-Sérapis. Il eft
à remarquer que toutes les figures de Jupiter-
Sérapis font des fiècles poftérieurs, & qu'on n'en
trouve point d'ancienne .fculpture ou gravure
égyptienne. Cela s'accorde avec la remarque de
Macrobe ( Satur. I. I. c. 7. p. 17p.) , qui dit
que Sérapis ne fut introduit en Égypte , que
par les Ptolémées-, mais que jamais les nationaux
ne reçurent fon image dans leurs temples. -
Sur une cornaline , les têtes dè Sérapis 8c4
d’Ifis au-deffus d'un aigle qui embrafle ces deux
têtes avec l'extrémité de fes ailes.
Sur un jafpe rouge, les têtes de Sérapis 8c
d'Ifis au-deffus da Nil couché.
Sur une pâte antique.; la tête de Sérapis 'avec,
les attributs de Jupiter-Ammon, d'Apollon, de-
Neptune , & d'Efculape. ; f Gemme , ' t. > II. t'able
XXX. p. 70. ) Mafièi en » donné l'explication.
Sur un lapis-lazuïi, ]np\tex-Sérapis affis fur fon
trône dans une barque àe.papyrus , .fur la proue
& la- pouppe de laquelle, y a. un Bufte' a'ifîs ,
à l'un des cotés du trône ; on voitjiUn épervier
Riitré, 8ç 4e Tautfe, ujj JJarpocrate? au-deffus
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on lit . a a a a b a im . Sur le- revers de la pierre
eft rne infçnpdcn.
Sur une pâte dé verre, Jupiter-Serapk affis dans
une barque Éc derricre lui la fortune qui a auffi
un boiffeau fur la tête, comme Sérapis. ;
Devant Jupiter i! y'a une tête, 8c îfis..debout
qui gouverné le vaiffeau ; .car ç'étoit-lào ( Lucian.
Di2l. De0r. in. pag. 208 ) la fonêtion de cette
déeffe.L'original (Mufeum vloreiu.t.l^tab.LVIL c.)
de cette gravure eft dans la galerie‘de Florence,
Sur une Cornaline, Jupiter-Sépapis . 8c îfis, debout
aux côtés d'un autel où fe feu. eft allumé ,
& fous lequel il y a un croiffant ? à côté de .chaque
divinité on voit une étpile. ;
Sur une calcédoine, Sérapis 3c Ifis qui verfèntleurs
patères fur une efpèce de, trépied.?, entrieux on
voit la tête de Diane & celle d'Apollon environnée
de rayons.
Sur une pâte de verreJupiter - Sérapis- pfCiS ,
tenant la foudre en repos" fur - ;fon fem"rià; fa
droite eft Cybèîe debout,8c à fa gauche Vefta auffi
debout, avec la tête voilée par derrière ? celle-ci
tient un flambeau . allumé , ou peut'-- être -un.
-candélabre, auquel on remarque plufieurs trayer-
fes , de même qu'aux broches de Diane d'Ephèfe.
Autour d'un des pieds du fiègé de Jupiter on voit
un ferpent entortill é.
. S e r d i c a , dans la- Thtace. c E P A û n . & c e p a i •
KHC OYAÎIlAc, • .. ■:
Cette'ville a fait frapper des médailles; impériales
grecques -en L'honneur de M. _Aurèle, de
Verus, de Sept. Sevère, de Donanà , de Çara-
calla , de Geta , de Gallien.
SERENUS. On invoquoit Jupiter ferenus ou le
ferein , pour avoir dubeatttems, comme on invoquoit
Jupiter; le pluvieux, ‘pelur avoir: delà pluie,
Voye^pLùvius. ■-
SËRGIA, famille romàme dont on a des médailles.
RRîf. En argent. \
O. En or,.. - , ^ ^ .. ,,c.: • •,
O. En bronze. ;
Le ffirnom de cette famille eft Sizus.
Goitzius en a' publié quelques médailles inconnues
depuis lui. -
SERIA, vafe de terre culte de forme longue,
SERICÀRIA. On lit dans une infeription, re-
cueillie par Müratoii £ 2046. y. ) ce mot qui dé^