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cours à l’oracle de Delphes. Apollon qui vouîoit
reconnoître le fervice que lui avoit rendu Trophonius
, en bâtiffant fon temple , répondit par fa
Pythie que c’ étoit à Trophonius qu’il falloit avoir
recours , 8c qu’on devoit aller le chercher à Lé-
•badée.. Les députés s’y réndirent en 'effet, & en
obtinrent une réponfe qui indiqua les moyens de.
faire ceffer la ftérilité. Depuis ce temps , on confiera
à Trophonius le bois dans lequel il étoit enterré
$ & au milieu de ce bois, on lui éleva un
temple , avec une ftatue de là main de Praxitèle ,
où il recevoit des facrifiçes & rendoit des oracles.
Paufanias, qui avoit été lui-même confulter l’oracle
de Trophonius 3 nous en a laifle une def-
-cription fort ample , dont on verra l’abrégé à
l’article Oracle.
T rophonius étoit auffi un furnom de Jupiter.
TROPIDE.
Dans la 'collection des pierres gravées deStofclr,
on voit fur une cornaline un vaiffeau couvert , ©u,
cataphracie , a rames , 8c avec un mât de mifaine
fans voile, dont la proue prend l’eau profondément,
& fend en avant les flots fort bas par fa
< Voye% la tropïde dans Montfauc. Ant. expi. tom.
IV. p. 2 .1. III. c . tropide. La ferme du bâti- .
ment, par la courbe de la pouppe fort allongée J
paroît indiquer un cercure. On y .voit un grand
gouvernail, 8c les rames y font placées fort au-
deffous du pont.
TROP (ELU CHUS , ou TROPHOEUS -, ou
; TR OP (EL US 3 furnom de Jupiter qui prélidoit aux
-triomphes.
TROS , fils d’Erichtonius / donna fon nom à la
ville de Troye , qu’ofi àppelloit auparavant Dar-
-danie. Il eut de la Nymphe Callirhoe trois enfans ,
•llus , Alïaracus 8c Ganimède. Il fit plufieurs conquêtes
fiïr fes voifins > la jaloufie qu’il favott que ;
fes fu.ccès leur infpiroient , lui fit croire que c’é-,
•.toit Tantale , roi de Lydie , qui lui avoit enlevé
.fon fils Ganimède ; ce qui fut la caufe d’une longue
guerre entre ces deux princes & leurs def-
cendans. Homère dit que Jupiter, pour confoler,
Tros de l’enlèvement de fon fils , lui fit préfent de
fort beaux chevaux. Voyez~Ganimède , T an-,
TALE.
TRO SSUL l, chevaliers romains, ainfi appelles
depuis que, fans le fecours de l’infanterie, ils, eurent
pris la ville de Trofiulum : Quod oppidum tuf
corum TroJJulum fine operâpeditum creperintfFefius).
Ce nom ne fut confervé aux chevaliers que jufques
vers le temps des Gracques } car ayant eu alors la
Lignification de mou 8c d’efféminé., des premiers
rougirent de le porter, comme le dit Phne (32.
2. ) : Multos pudet eo nominc appellari.
! T R U
TROUS des lettres enleyées ( Infcriptions lues
à l’aide des ). Voyez Inscriptions & fur-tout
„Nismes. '
TRUCHEMENT , en latin interpres. Quoiqué
prefque tous les romains entendiffent 8c parlafïent
le grec cependant les gouverneurs de province
avoient toujours ayec eux un truchement, même
dans les provinces où l’on parloir, grec comme
dans-la Sicile , dans l’Àfie-Mineure , dans la Macédoine
, parce qu’il leur étoit défendu de parler
une autre langue que la latine, Iorfqu’ ils étoienc
en fonctions. On petit citër pour preuve Cicéron ,
à qui l’on.reprocha d’avoir parîé grec dans le fénat
de Syracùfe ,- pendant* qu’il étoit quefteur en Sicile.
La républiqueèntrétenoit auffi des truchemens
dans les villes de commerce , & fur-tout dans les
ports de mer, pour la^commodité des étrangers de
différentes nations qui y abordoient.
T R. U F F E S , oêyov 3 tuber. Les anciens en
étoiciit très-friands j 8c ils les eftimoieat pref-
qu’aut^nt que les champignons ( Martial. 13.
1 H B H H
Rumpimus altricem tenero de cortice terrant
Tubera , balais poma fecünda fumus.
Ils croyoient que les tonnerres du printemps
contribu.6ie»t beaucoup à leur production ( Juven*
fat. 5. n é . ) : -
...........Pojl hune tradentur tubera fi ver
Tune erit, & facient.optata tonitrua csenas
Majores. . . . . . . . . . -
Ce que Juvénal dit du printemps^ Pline C i$r-
3. ) le dit de l’automne.
Diofcorîde dit que la truffe, v«W > étoit liffè en
dehors, rougeâtre en dedans, qu’on la tiroit de
terre où elle 'étoit enfouie à une légère profondeur,
8c qu’elle n’avoit ni t ig e , ni fleurs, nL
• feuilles. Cette même truffeSe trouve encore de nos
jours en Italie. Les grecs connoiffoient une autre
efpèce de truffe d’Afrique , & qu’ils -nommaient
cyrénaïque. Cette dernière truffe étoit blanche en
dehors, d’un excellent goût, & d’ une odeur char-
marité. ( D. J . )
TRUIE. Cet animal étoit la viétîme la plus ordinaire
de Cérès 8c dé la déefle Tetlus. OnYacri-
fioit à Cybèle une truie pleine. Lorfqu’on juroit
quelqu’alliance , ou qu’on faifoit la paix, elle étoit
confirmée par le fâng d’une truie. C ’eft ainfi que
Virgile ( Æncid. lib. VIII. v. 641. ) repréfente Rb-
mulus & Tatius fe jurant une alliance éternelle
devant l’autel de Jupiter, en immolant une truie 9
c&fâ poreâ. Voye\ C o c h o n .
T ruie qui fert de préfage à Enée. Ce prince j
au rapport de Denis d’H a ly car nalfe , avoit appris
de l’oracle de Dodone , que loriqu il feroit arrive ^
en Italie , il devoir prendre pour guide un animal ^
à quatre pieds', 8c que, dans 1 endroit ou cet animal
feroit tombé de fatigue, il devoit y bâtir une
ville. Au fortir des vaiffeaux, cbmme il fe pré-
paroit à faire un facrifice, une truie pleine 8c prête |
à faire des petits , qui deVoit etre immolée, rom-
pit fes liens iorfque (es prêtres s’en faifirent pour
cbmùaèncef le faerifibrV 8c s’étant échappée, de :
leurs majns , travérfa la éampagne. Enée comprit ^
que çfetoit-là le guide annoficé par 1 oracle ; il la |
fuiyit de loin ayec un petit nombre de: fes,compagnons
, de peut de Teffaroticher & de la dé- -
’tourner de la voie marquée par |es deftins. La truie
s’éloigna de la mer environ de vingt-qiiatre ftades ,
80 gagna le fommet d’une colline / ou elle tomba
de laffitude. Enéé /faifant réflexion fur la fituatron
de ce lieu* peu,commode; j doutoit s jl devoit obéir ;
à l’o'raclé , lorfqu’il entendit uné voix qui partoit
du bois prochain, fans qu’on apperçût perfonne
qui parlât. Cette voix liii bfdonnoir de bâfir au ?
plutôt une ville en cet endroit, 8c l’aflu-rdit que lés :
deftins réfervoient aux tropens un établiilement
plus confidérable, après qu’ils auroierit demeure 1
dans celui-pi autant d’années que la.' truie auroit,
fait de petits. Enée obéit à la voix célefte & bâtit :
là fa ville de Lavinium. Le jour d’après , la rp/e j
mit bas trente petits ,, ce qui apprît à Enée que •
les troyens , trente ans après, bâtiroienr une ville |
q?.lus confidérable. Enéelmrbbla à; ffs die.ux pénates, ]
fur le lieu même , là mère avec fes trente petits.
Voyez L a v in iu m .
TRULLA, vafe à boire 5c à d’autres ufages.
. T rulla ., livre d’huile , mefure de capacité
pour les f liqueurs . des anciens romains. Voyez
-Hémine;
- T rulla , mefure de capacité pour les -grains. ^
Y oyez Hémine.
? TRYBLION , mefure de capacité de* l’Afiè 8c
de.l’Egypte. Voyez Hemine.
. T rybliôn, mefure. grecque de capacité. Voyez’
C otyle. .
TRYPHON 3 jflutocrator 3 roi de Syrie. BASI-, ;
AEfiS TPKDONOE. ■ ">■ -
Ses médailles font i
G. en bronze.
O. en or.
t - Ol ’en argent;
TU. Après la coiruption de la belle latinité 8c
la perte de la liberté- fous les empereurs, il fe
forma un nouveau langage. En parlant aux em-
perturs ou à leurs miniftres, la fervitude s avila
de leur dire vos en s’adreffaUt à eux , pour leur
faire coinprendre que celui à qui qn parloit, nus
en balance avec les autres , meritoit l’honneur de
plufieurs perfonnes. Depuis on a converti en civilité
ce qui a eu la tyrannie 8c l’efclaVage pour
fondement. Le premier auteur où l’on trouve ce
formulaire de compliment, eft Pline le jeune , quî
s’èrtreft lèrvi dans une lettre à l’empereur Trajan.
Les gaulois qui ont formé leur langue du latin *
en o:rtt pris cétte manière j 8c réfervant le vos \
' ceux qui avoient quelque prééminence, ils ufoient
de tu avec leurs égaux, ou leurs inférieurs. ( Paf-
quier. )
On peut dire en général qu’on fe fert de tu ou
de wtti feion les. occafions-,. fuivant qu’ on veut
exprimer les moeurs, le caractère ou . les pallions
des’pèffonnes. Nos' bons tradufteurs mettent or-
dinairement, tu quand il eft queftion de faire fentir
"de.l’audace ; de: la colère, du mépris , ou un ca-
raoèï-e 'étranger. Par-tout ailleurs ils emploient
wi«. Un fcpthe parlant à Alexandre diroit tu.
Il feroit ridicule de taire parler un cynique par
vous.. f
TUBERA. Voyez;T rufèes.
TUBERO , furnom de la famille Æl ia .
TUBILUSTRE , fête deftinée à purifier les
trompettes faérées. Elle arrivoit lé dernier jour
de la fête appellée quinquatrus , quiitquatria , qui
fe célébroit deux fois l’année, lè 19 mars & le 18
mai, o u , félon le plus grand nombre d’ auteurs,
le 18 juin. Le Jacrifice qu’on y offi-oit étoit d’un
agneau femelle. ( Feftus. )-1 ’■
TUBOCANTIUS. Ce mot qui fe trouve dans
une infeription recueillie par Muratori ( Thefi
936. 5. ) , défigne un trompette. ,
TUBULUS , furnom de la famille H o s id ia .
TU C E TUM , jus , coulis. Cornutus commentant
.Perfe: ( 2i.'42. ) , dit que-la chair de boeuf
aflfaifonnée 8c capable de fe conferver pendant un
an ^.formoit \e- tucetum fi. fameux dès gaulois-cis-
qui habitoiént les lieux où eft aujourd’hui
Bologne. On voit par-là que le mot tuceutm avait
deux acceptions.
TUCHE. Voyez T y c h e .
T Ü C IÀ , veftale , ayant été accufée d’incefte,
Teri, purgea en‘ cette' maniéré, au rapport de Pline
& îiè Valèré-Maxime. Elle prit un crible 8c fit
c e t t e prière à Vefta : fi j’ai toujours conferré b