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Je me ferts ici du mot de fépulture pour les
temps mêmes d’Homère, où l’ on bruloit les corps,
d’autant qu’ il reftoit toujours des os ou des cendres
du cadavre qu’ on mettoit en terre enfermés
dans des urnes.
L’ufage de brûler les corps eut de la peine à
s’établir chez les romains , parce que Numa Pom-
pilius , défendit qu’ on brûlât le nen 5 cette coutume
devint cependant générale fur la fin de la
république ; mais [elle. fe perdit au commencement
du règne des empereurs chrétiens, & s’abolit
entièrement fous Gratien.
Les empereurs Dioclétien & Maximien, marquèrent
par un dè leurs refcripts, qu’ils n’em-
pêcheroient pas qu’on donnât la fépulture à ceux
qui auroient été fuppliciés.
Au commencement de la république , tous les
romains avoient leurs fépultures dans la ville, mais
la loi des douze tables , le défendit, pour éviter
I’infeélion que les corps enterrés pouvoient caufer
dans un climat aufli chaud que l’Italie. La république
n’accorda le droit de fépulture dans Rome
qu’aux veftales , & à un petit nombre de particuliers
, qui avoient rendu des fervices confiée- j
râbles à l’état. Les Claudiens eurent le privilège
de conferver leur fépulture fous le çapitole.
Le peuple romain accorda de même par uae ordonnance
expreffe à Valérius Publicola & à fes
defcendans , l’honneur de la fépulture dans la ville.
Plutarque écrit néanmoins , que de fon temps ,
ceux de cette race fe contenaient , lorfque quelqu’un
d’eux mouroit , de- mettre une torche
ardente fur le tombeau de famille , qu’ils rèti-
roitnt aufli-tôt, pour montrer qu’ils avoient
le privilège , mais qu’ils s’en deportoient en
faifant enterrer leurs parens dans la contrée de
Vélie.
Hadrien décerna une amende d’une pièce d’or
contre les contrevenants , & étendit cette peine
aux magiftrats qui l’auroient permis. Il voulut
encore , pour me fervir des ternies du juris-
confulte Ulpien, que le lieu de la fépulture fût
confifqué & profané , & qu’on exhumât le corps
ou les cendres de celui qu’ on y auroit enfeveli.
Cette ordonnance fut jrenouvellée par Dioclétien
& Maximien, l’an 290 y de l’ère chrétienne. ■
Des loix fi formelles, obligèrent les romains
d’établir leurs tombeaux hors de l’enceinte de
Rome , & de les élever fur les grands chemins
les plus fréquentés, comme fur la voie appienne,
la voie flaminienne, la voie latine , où l’ on
voyoit les fépulcres des Collatins , des Scipions,
des Serviliens , des Marcellus Sec. objets propres
à porter les paffans à l’imitation des grands
nommes qui étoient couchés dans ces tombeaux,
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8c dont- les noms étoient gravés fur le marbre.
(. D. J.)
SE Q U A N I , dans les Gaules. SEQUANO.
Les médailles automones de ce peuple, font
RRRR. en a rg e n t .............. Pellerin.
O. en or.
O. en bronze.
SÉQUESTRES , entremetteurs , émiffaires ,
chargés de gagner les fuffrages du peuple , &
entre les mains defquels on dépofoit les fommes
d’argent promifes à ceux qui vendoientleurs voix.
SERA. Voyei SERRURE.
SERANÜS & SARANUS , furnom de la
famille A t il ia .
Pline dit ( X V I I I . 3. ) que ce furnom fut donné
à un des Atilius qui étoit occupé à femer , feren-
tem3 lorfqu’on vint lui apporter les marques d’une
dignité à laquelle il avoit été éleve récemment.
J P E t/M , } Tem'ï,le de SérlPis- Le PIus
fameux étoit celui d’Alexandrie. Rufin, qui
étoit 2 Alexandrie lorfqu’il fubfiftoit encore ,
nous èn a fait la defeription. C’ eft un lieu élevé ,
dit-il, non par la nature, mais de mains d’hommes,
il eft, pour ainfi dire , fufpendü en l’ air. Ce
vafte bâtiment eft quarté, & foutenu fur des
voûtes depuis le rez-de chauffée jufqu’ à c e .
qu’on foit arrivé au plàin-pied du temple, auquel
on monte par plus de cent degrés. Ces
: voûtes font partagées en plufieurs appartenons
féparés les uns des autres, qui fervent à diffé-
. rens miniftères fecrets. Sur ces voûtes en dehors
font de grandes falles pour conférer, des réfectoires,
& la maifon où demeurent ceux qui
«nt la garde du temple. En dedans regnoient
des portiques qui compofoient une efpèce de
cloître autour de ce bâtiment quarré. C ’étoit
au milieu de ce cloître que s’élevoit le temple
de Sérapis orné de colonnes, Sc dont les murs
étoient ék marbre.
Ptolémée fils ^de La gus , l’avoit fait bâtir,
félon Tacite, dans un lieu où il y avoit eu
long-temps auparavant une chapelle confacrée
à Sérapis & à ifis, fur une petite éminence dans
le quartier nommé Rhacotis , dont, il faifoit le
plus bel ornement.
Théophile’, patriarche d’Alexandrie /? ayant
pris la réfoîution de ruiner abfolument le pa-
ganifme dans la capitale de l’Egypte],» fit tout
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ce qu'il pût pour obtenir des ordres afin de mettre
â exécution fon deffein. Il obtint en^ effet de
l’empereur Théodofe, en 39° > un ®°it T 11 dU1
permettoit de démolir tous les temples.
L’expédition de Théophile fe fit avec tout le
zele aeftruéteur dont il étoit capable, & il
n’étoit pas petit. Les chofes ne fe paffèrent pas
fans tumulte > les payens, au rapport des auteurs
eccléfiaftiques, otitrés de ce qu’on vouloit
abolir leur ancienne religion, fe retirèrent dans
le Sérapéon, comme dans une citadelle ; de-la
ils fe défendirent, & foutinrent les attaques des
chrétiens. Quelques philofophes s’étoient mêles
dans cette émeute en faveur de leur compatriotes
j mais Théophile , appuyé du prefet
d’Alexandrie &c du commandant des troupes,
ayant eu l’avantage, un grand nombre de favans
du paganifme , cruellement perfécutes, _ furent
obligés de prendre la fûite , & de fe difperfer
dans plufieurs villes de l’Empire. On nomme
entr’ autres le philofophe* Olympus & les grammairiens
Ammonius oc Helladius. Ce magnifique
temple de Sérapis fut détruit de fond en
comble & quelque temps après on bâtit à fi
place une eglife à \ laquelle on donna le nom
de l’empereur Arcadius.
Ce temple avoit une bibliothèque qui- devint
très-célèbre, Sc qui n’étoit cependant qu’un
fupplémenc de la bibliothèque d’Alexandrie,
aulli l’appeloit-on fa fille } mais avec le temps
cette fille devint belle Sc grande ; elle échappa
aux flammes qui confumèrent celle d’Alexandrie.
On croit que ce fut dans le Sérapéon que Cléopâtre
mit les deux cents mille Volumes de celle
de Pergame, dont Marc-Antoine lui fit prefent.
Cette addition, Sc d’autres que les conjonctures
amenèrent, rendirent la bibliothèque du Sérapéon
plus nombreufe que celle dont elle tiroit fa
naiffance. Pillée plus d’une fois pendant les révolutions
de l’empire Romain elle fe rétablit toujours
de fes pertes. En un mot, elle a fubfilté ouvrant
fes tréfors aux curieux, jufqu’au VII fièiie,
qu’elle eut enfin le même fort que fa mère, &
qu’elle fut brûlée par les farrafins quand ils prirent
Alexandrie l’ an 642.
$ERAPIOt furnom de la famill^CoRzrazr^.
SÉRAPIS étoit le grand dieu des égyptiens :
on le prenoit fouvent pour Jupiter Sc pour le
Soleil : Zeus Sérapis fe trouve fouvent dans les
anciens monumens. On le voit aufli quelquefois
avec les trois noms , Jupiter, Soleil Sc Sérapis. On
le prenoit encore pour Pluton ; c eft pour cela
qu’on le v o i t quelquefois accompagné de Cerbère.
Le culte de ce Dieu a été porté en Egypte par
les grecs ; car les anciens monumens purement
égyptiens, comme la table Ifiaque, qui comprend
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1 toute la théologie des égyptiens, 8c plulûuis
autres, ne donnent aucune figure de Sérapis,
on n’ y en voit pas la moindre trace. Saint Au-
guftin rapporte ainfi dJaprès Varrcn , 1 origine
de ce dieu (De la.Cité de Dieu, liv. X V I I I ,
chapitre y ) : » En ce temps là , dit-il, (C e tt-
» à-dire , au tems des patriarches Jacob &
„ Jofeph ) , Apis, roi des argiens, aborda en
„ Égypte avec une flote ; il y mourut, & fut .
„ érabji le plus grand dieu-des égyptiens, fous
„ le nom de Sérapis. Pourquoi l'appela-t-on ainfi
„ après fa mort, & non pas.Apis qui étoit fon,
„ véritable nom ? Varron en rapporte une raifon
„ très-fimple ; le tombeau que nous appelons
» Sarcophage , s'appelle, en grec , «vp« ; &
» comme on l'honora dans le tombeatl, avant
„ qu'on lui eut bâti un temple, de Soros 8c
„ d’Apis , on fit d'abord Sorapis ; & par le
» changement d'une lettre, on l'appela Sérapis. >•
Le fymbole ordinaire de Sérapis eft une efpèce
de panier ou de boiffeau , appelé , en latin,
Calathus, qu'il porte fur la tête , pour défîgner
l'abondance que ce .d ieu , pris pour le Soleil,
apporte à tous les hommes. On repréfente Sérapis.
barbu , 8c au boiffeau prèsy il a par-tout pref-
que la même forme que Jupiter, auffi eft-il pris
fouvent pour Jupiter dans, les inferiptions. .
Lorfqu’il eft Sérapis-Pluton, il tient à la main
une pique ou un feeptre, 8e il a à fes côtés
le cerbere, chien à trois têtes.
Sérapis étoit encore regardé- comme un des
dieux de la- fanté. Les auteurs nous rapportent
plufieurs guérifoHS prétendues miraculeufes qu'il a
faites. Ciïius, dévot à Sérapis, d itÆ lienf Hrfioire
des animaux, liv. I l , chap. 34 & 4J ) empoilenne
par fa femme avec des oeufs de ferpent,
qu'elle lui avoit fait manger, eut récours à
Sérapis , qui lui ordonna d'acheter une murène,
animal vénimeux , & d’enfoncer la main dans
le.vais où elle feroit renfermée, il le fit; la
murène' le mordit à la main j & il le trouva
fubitement guéri. Du temps de Néron, dit le
même Ælien, un nommé Chryterme, qui avoit
bu du -fang de taureau, 8c qui étoit près de
mourir, fut guéri par Sérapis. Batylis de Crète ,
phthifique 8c en grand danger de mort, reçut
ordre de Sérapis, de manger de la chair d'un
âne ; il en mangea 8c fut d'abord guéri. On trouve
quantité d’autres relations de guérifons faites
par Sérapis; ce qui femble prouver C[u'il étoit
ordinairement invoqué pour la faute.
Tacite raconte que Sirapis apparut en fonpe à Ptolémée
, fils de Lagus, roi d'Egypte, fous la figure
d’un jeune homme d'une extreme beauté, 8c lui
ordonna d’ envoyer fes plus fidèles amis à'Sinope ,
ville du Pont, où il étoit honoré, 8c d'en rapporter
fa ftatue. Ptolémée, ayant communiqué
cette vifion, députa une célèbre ambaffade à
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