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539.) il y avoit des tours rondes avec des toits en voûtes ou des coupoles, ainfî que des tours
quarrées d'une forte maçonnerie (Ibid,p. s37).
L'ancien archite&e San-Gallo parle , .dans Ion livre
de deffins fur vélin, qui eft a la bibliothèque du
palais Barberin, d'un temple rond de Delphes con-
faeré à Apollon. On ne peut pas affurer que le
temple [que Péridès fit conftruira à Eleufis ( Plu-
tarck. Perici. p. 290, 291 , ed. Opp. H. Stepk. ) .
ait eu une forme circulaire ; mais quand il auroit
été d'une forme quarrée, il n’eft pas moins certain
qu'il étoitcouronné par une coupole, 8c une,
efpèce de lanterne. On voit cette lanterne &
une coupole fur le tambour d'un temple quarré,
repréfenté fur le-plus grand farcophage qu'on ait
confervé de l'antiquité , qui fe trouve dans la villa
Mojrani , près la porte de S.-Sébaftien. Le tambour,
ou dôme , n'eft donc point d'une invention
moderne. Les temples ronds étoient plus communs
chez les romains que chez les grecs: quelques-uns
devoiçnt cette forme à un motif allégorique, tel
que le temple de Vefta ( Feftus , V. Rotunda &des)
bâti.par Romulus ; comme celui de Mantinée fem-
ble avoir dû le lien au foyer du feu. Un temple circulaire
de la Thrace-, dédié au foleil, avoir pour
objet le fymbole du difque de cet aftre (Macrob.
Saturn. lib. / , c. 18 , p. 237. , ed. Pontan. ). »
Les temples quarrés des anciens ne tir oient en
général le jour que par la porte d'entrée,
Winckelmann décrit ainfi un temple de Pompeii.
** C'eft le petit temple, ou chapelle quarrée, que
l'on découvrit en 1761. Ce temple étoit dépendant
d'une grande maifon de campagne ou villa. Le fronton
chargé de différentes fortes de feuillages, en
étoit porté fur quatre colonnes maçonnées & enduites
de feue, dont le diamètre étoit d'environ un
palme.& demi, & la hauteur de fept palmes fept
pouces,& dont le fut étoit orné de cannelures. On
en voit une dans le cabinet de Portici. Le temple étoit
élevé de deux marches $ & dans l'entre-colonne
ment du milieu , qui étoit beaucoup plus large
que les autres 5 il y avoit intérieurement trois autres
marches circulaires qui conduifoient au pavé
du temple, & qui faifoient que cet ensre-çolon-
nement s’élevoit de la hauteur des trois marchés
au-deffus du plan des colonnes : ces marches
étoient revêtues de carreaux d'un marbré commun,
appelle Cipoliao. On trouva dans l'intérieur de ce
petit temrU 3 une Diane de travail éfcrufque, placée
fur un piedeftal également de marbré. Devant
le temple , vers l'angle fur la droite, il y avoit
un autre temple rond 5 de l’autre côté un puits j
6 vis-à-vis du temple, une citerne, dans les encoignures
de laquelle on avoit ménagé quatre
puits, ou plutôt des ouvertures pour puiferl'eau
plus commodément. »,
» Si l ’on çonndère , dit Caylus ( Rec. d'anriq.
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II. p. 108. ) , que Paufannias n*a pas été dans toutes
les villes de la Grèce, 8c fi Ton joint à tous
les grands morceaux de fculpture dont il a parlé,
fept cents treize temples, egalement cités par le'
même auteur} fans compter les autels, les chamelles
, les tréfors des provinces, les portiques ,
es trophées, les tombeaux , les rotondes 8c tous
les monumens dont les villes 8c les campagnes
étoient ornées avec profufion, on aura peine à
croire que le temps auquel il a fait fes voyages,
ait été précédé de trois cens ans, employés par
les romains à dépouiller ce beau pays de fes prin-
paux ornemens. »-
Dans la conftru&ion des temples on avoit égard
à la nature des divinités 8c aux fondions qui leur
étoient attribuées. Ainfi, fuivant V itruve, k s temples
àe Jupiter-Foudroyarit/du C ie l, du Soleils
delà Lune, 8c du Dieu Fidius, dévoient être
découverts. On obfervoit cette même convenance
d-aus les ordres d'architeélure. Les temples de
Minerve , de Mars Sc d'Hercule dévoient être
d'ordre dorique, dont la maje'fté eonvenoit à la
vertu robsfte de ces divinités. On employoit,
pour ceux de Vénus, de Flore, de Proferpine 8c
des Nymphes des eaux, l'ordre corinthien ; l'agrément
des feuillages, des fleurs 8c des volutes dont
il eft accompagné, fympathifant avec la beauté
tendre 8c délicate de ces déeffes. L'ordre ionique ,
qui tenoit le milieu entre la févérité du dorique
&■ la délicateâe du corinthien , étoit employé
dans ceux de Junon , de Diane 8c de Bacéhüs, en
ui l'on imaginoit un jufte mélange d'agrément 8r
e majefté. L'ouvrage ruftique étoit confàcré aux
grottes des dieux champêrres. Enfin tous les
ornemens d'architeCture que l'on voyoit dans les
temples , faifoient eonnoitre la divinité qui y
préfidoit.
I/art de l’architeéhire des temples étoit aufïi
perfectionné, que diverfifié chez les grecs & les
romains ; il s*agit feulement d'expliquer ici les .
principaux termes qui prouvent cette diverfité.
Temple amphiproftyle , ou doublé proftyle,
Temple qui avoit des colonnes devant 8c derrière,
8c qui étoit auffi tétraftylë. Voye£ ci-après temple
tétraftylë. .
Temple-a ente*. C’étoit, félon Vitruve, le
plus fimple de tous les temples j i l »'avoit que des
pilaftres angulaires appellées antes ou paraftates, à
les encoignures, 8c deux colonnes d'ordre tofean
aux côtés dë fa porte.
Temple diptère. Temple qui avoit deux rangs de
colonnes ifolées en fon circuit, 8c qui étoit o£to-
ftyle, c'eft-à-dire, avec huit colonnes de front;
tel étoit le temple de Diane à Ephèfe. Le mot
j diptère vient du grec ê'iwTtfts , qui a deux aflet.
Temple hypêtre. Temple dont la ■ partie inferieure
étoit à découvert, ainfi que l'indiqqe le
mot kypêtere,'dérivé du grec ewuirpas . qui fignifie
lieu découvert. Il étoit décaftyle, ou avec dix colonnes
en fon pourtour extérieur, 8c un rang dans
l'intérieur. Tel étoit le temple de Jupiter-Olympien
à Athènes.
Temple monopùre. Temple rond 8c fans murailles,
qui avoit un dôme‘porté fur des colonnes»
C'eft ainfi qu'étoit le temple S Apollon-Pythien a
Dèlphes. ~
Temple periptére. Temple' qui 'étoit décoré de
quatre rangs de colonnes ifolées en fon pourtour ,
8c qui étoit hexaftyle* c'eft-à-dire, avec fix colonnes
de front, comme le temple de l'honneur 8c de
la vertu à Rome. Le mot périptère- eft formé .des
"deux mots grecs irtft, alentour, 8c -zs-ripov, aile.
Temple periptére rond. Temple dont un rang
de colonnes forme un porche circulaire, qui environne
une rotonde, comme les temples de Vefta
à Rome, 8c de ia Sybille à Tivoli, 8c une petite
chapelle près S. Pierre in montorio, à Rome, bâtie
pas Bramante, fameux architecte.
Temple proftyle. Temple qui n’avoit des colonnes
u'à la face antérieure, comme le temple d'ordre
orique de Cérès à Eleufis, e» Grèce. Le mot
proftyle eft formé de. deux mots 7rpa, devant, 8c
.çrAoff, colonne.
Temple pfeudodipter.e ou ’ diptère imparfait.
Temple qui avoit huit colonnes de front, avec un
feul rang de colonnes qui régnoit au pourtour,
comme le temple de Diane , dans la 'ville de
Magnéfie en Grèce.
Temple tétraftylè. Le mot grec rtrfus’jvXoç ,
qui lignifie quatre colonnes de front, caraCtérife ce
temple. Te l étoit celui de la fortune virile à Piome.
(£). X ) .
T emples fur les médailles. « Ce n'eft pas, dit
Pellerin ( Mélanges II. 277. ) , fans objet 8c fans
motif, que les villes grecques ont fait repréfenter
fur des médailles un nombre de temples , qui dans
les unes étoit pareil à celui,des néocorats, 8c qui
en étoit giflèrent dans les autre s. On ne trouvera
plus de contrariété dans cet ufage, lorfqu'on fera
attention aux différentes efpèces de fêtes, à l'oc-
cafion defquelles ces médailles étoient frappées,
& quand on ne verra qu'uu'temple fur plufieurs de
celles qui contiennent les titres de Aie. 8c de
Ti'iç. neükopüN , on jugera qu'en ces occofions
il ne fut fait apparemment des faerifices que dans
un temple ; & qu'il en fut- offert dans deux 8c
trois temples en même temps qu'on célébra différentes
têtes, à l'occafion defquelles furent frappées
les médailles qui repréfentent ce nombre de
temples. On difr igue, dans ceux qui font repré-
fentés lur de grands médaillons , la figure delà plupart
des divinités' auxquelles ils étoient confacrés’i
& l'on pïéfume que dans le nombre il y en avoit
vraifemblablement un, où la ville avoit exercé le
néocorat marqué fur ces fortes de médailles, en
y offrant des faerifices folemnels pour l’empereur
8c que les autres temples étaient ceux où il avoit
été offert des faerifices particuliers relatifs aux
fêtes qui pou-voient avoir rapport aux divinités
de ces temples. Voye£, pour de plus grand détails,
l’article Né o co r a t . '
TEMPLUM, ÆDES S J.CÊA^ÆDJCUL TJ M , SACEX»
lum , fanvm , delvbrvm. Ces mots défigncnt
en général des édifices facrés qui furpaflbient les
autres en dignité 8i en faintecé de cérémonies j ils
étoient ordinairement voués par les rois, les con-
fuls, les empereurs, pour obtenir quelque victoire
à la veille d’une bataille. Après la vi&oire, ils
étoient bâtis par les vainqueurs fur les lieux défî-
gnës par les augures, enfuite dédiés 8c confacrés
par certaines cérémonies, appellées inaugurationes ,
8c qu'on imaginoit les rendre encore plus faints
8c plus vénérables. Sans ces inaugurations, un
édifice facré ne fe pouvoit appeller un temple „
tempLum , mais on le nommoit Amplement, ades
facra.
Ædiculum 8c fateüum3 défignoient une efpèce
de petit temple, avec „cette différence que les
Ackada étoient couverts, 8c les petits lieux facrés,
dits facella , étoielit fans couverture.
Fanum défignoit une autre efpèce de temple,
ainfi nommé a fanaotï caufe des paroles que le pontife
proféroit en les confacrant aux empereurs ,
après leur apothéofe.
Delubrum' fîgnifie quelqufois un édifice facré,
un temple , ou une partie d'un temple. On voit ce
mot employé pour le temple entier dans ce paffage
d'Âmmien Marcellin, au fujet du temple capitolin :
Jovis Tarpeii delubra quantum terrenis divina preecel-
lunt. Mais il ne marque qu'une portion de temple
dans cet autre paffage ,• Proferpiriæ tabula fuit in
Capitoûo , in Minervoe delubro. Ce mot fe prend
dans Pline , pour une des trois parties du même
temple capitolin 5 8c alors les latins employoient
volontiers pour fon fynonyme, les mots celloe &
confortia , comme dans ce vers d'Aufone :
i l T ty c h f i i u y t confortia templo.
Templum en ftyle dJaugure, fignifieun certain
efpaçede terre, que les augures dëterminoient, en
difanr certains mots , 8c d'où ils pouvoirnt voir
tous les côtés du ciel. Ils défignoient cette partie
avec le bâton augurai, 'appellé Lituus, 8c cette