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tienne que fut Rhea dans la Phrygie, elle l’étoit
encore davantage en Egypte , où Diodore de
Sicile fait defcendre d'elle & de Saturne Jupiter
&: Junon. La théologie phénicienne de Sancho-
niathon , qui étoit plus, ancien, établit que
Saturne avant époufé fes deux foeurs | Aftarté &
Rhea , il eut fept filles'de la première , & fept
fils de la dernière. Voilà la fource d’ où. les grecs
ont tiré toute la fable de Rhea 3 ou de-Cybèle.
Tite-Live raccnte fort au long la tradition du
tranfport de la détffe Rhea de Pefiîfiunte à Rome.
Depuis lors , les romains lui rendirent les mêmes
honneurs que les -Phrygiens & ils célébrèrent tous
les ans une fête en fon -honneur.
Rhêa avoit pour attribut un cratère , grand
vafe dans lequel on mêloit le vin & le miel,
pour faire dès libations > pour éxpnmer les bienfaits
dont elle combloit les humains..De-là vient
qu’elle eft furnommée Kp&tvpepopos par le feho-
liafte de Nicandre ( Alexipharm. vers. n j . )
Ce cratère myftique étoit appélléKspyo?, &
on la fumomma Kepyopopos 0£« , ( Ibidem , & Pùu-
fan.lib. 7.' )
Cette déelfe offre à Saturne fur un autel carré
du Capitole, une pierre à dévorer à la place de
Jupiter. Elle eft revêtue d’un manteau qui lui
couvre la tête, & elle eft chauffée. On la voit tenant
fon fils & entourée de Curétes , fur une
médaille de Laodicée.
On voit l’accouchement de Rhêa fur une
médaille d’Antonin publiée par Seguin.
RHEA S Y L V IA , fille de Numitor, fut obligée
de fe faire veftale, par ordte .de fon oncle
Amulius , qui avoit ufurpé le royaume d’Albe.
Mais, s’étant biffée furprendre par quèlque prêtre
de Mars, elle devint enceinte & mit au monde
Pæmus- & Romulus. Numitor fon père, publia
que le dieu Mars 'éto it le père de ces deux
enfans. R o y e ^ r o m u l u s .
Elle s’appela aufli Ilia. Roye[ ce. mot.
Dans la colle&ion des pierres de Stofch, on.
voit fur une cornaline, Mars trouvant Rhea
Sylvia endormie fur le bordduTybre. L’entrevue
de Mars & de Rhéa Sylvia étoit un fujet favori
des Romains , ils en ornoient jusqu’aux frontons
de leurs temples, comme je l’ai obfervé fur un
■ petit temple en relief parmi les deflins du cardinal
Alexandre Albani. Le même fujet étoit représenté'
( mém. de Trévoux l’an 17283 nov. p. 2024. ) fur
une urne de terre cuite qui fut trouvée dans'le:
Lyonnois avec les noms de Mars & d’ilia fous les
figures.
Pâte de verre dont l’original étoit dans la
colleélion de l’ antiquaire Palazzi ( colleS. ant.
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rom. tab. X IV I I I ) Sc dont M. l’abbé Vcntai
a donné l’explication. Rhéa Sylvia couchée fur le
bord du Tibre , & au deifus dans l’air Mars 8c
>Cupidon. Le même fujet fe voyoit à Rome fur un
(Bartoli. adtnir, ant. tab.. R. n. ) autel antique
qui ne s’y trouve plus.
R hea , mère d’Aventin. Roye% Avcx-rn*.
RHEDA, chariot à quartès roues ( Iftdor. 20.
12. ) rheda. genus vekiculi , quatuor -rotarum. Les
Gaulois l’avoient inventé , au dire de Quintihen
(~i. y. ) : plarimajgallica value runt , ut rheda , ac
petorritum. Dans les courfes aux frais, du file , il
étoit défendu de les charger déplus de ioco livres
romaines.
RIIEGIUM] en Italie. rEcwoN. & phfin&N.
& RF.CI. & PH.
Les médailles autonomes de cette ville font :
R. en argent.
O. en or.
C. en bronze.
Leurs tipes ordinaires font :
Une tête de lion vue de face.........Pàlhs.
Une tête de. Janus...........................Mercure.
Un trépied,........... ................... Les Diofcures*
Une lyre........................................... Cheval.
Appollon affis.
RHEIN Royei rhin.
RHÉNÉ, île de la mer Egée , voifine de celle
de Délos'; eile_ fe trouve aufli nommée Rkenia ,
Rkenea , Rkcr.is , Rhenius ,, Rhenaca. C ’étoit le
cimetière, des habitans de Tîlé de Délos j car il
n’étoit pas permis d’enterrer les morts dans une
île Eacree. Elle étoit déferte, & fi Voifine de
Délos , que félon Thucydide ( L. III. c. 241. ) ,
Polycrate, tyran de Samos, s'étant emparé de cette
île la joignit à celle de Délos, par le moyen
d’ une chaîne, &’ la confaçra à Appollon Délien.
Plutarque (inNiciâ) en racontant la magnificence
&: la piété de Nicias , dit : » avant lui , les choeurs
de mufique que les villes envoyoient à Délos pour
chanter des hymmes & des Cantiques à Apollon,
arrivoient d’ordinaire avec beaucoup de défordre ;
parce que lès habitans de l’île accourant fur le
rivage au-devant du vaîffeau, n’attendoient pas
qu’ils fuffent defeendus à terre ; mais pouffés par
leur impatience-, ils les preffoient de, chanter en
débarquant. Ainfi ces pauvres muficiens étoient
forcés de chanter dans le temps même qu’ils fe
couronnoient de fleurs & qu’ ils prenoient leurs
habits de cérémonie jj ce qui ne pouvoit fe
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faire qu’avec beaucoup d’indécence & de confu-
fion ».
Quand Nicias eut l’honneur de conduire cette
pompe façrée appeilée théone, il fe garda bien
d’ aller aborder a Délos j mais pour éviter cet
inconvénient, il alla defcendre dans l’ile de RJiéné.
Il conduifit avec fon choeur de muficiens , les
victimes pour le facrifice, & tous les autres :
préparatifs pour la fête > il avoit même apporté
un pont qu’il avoir eu la précaution de faire
conllruire a Athènes , qui étoit de la largèur du
canal, qui fépare l’ île de Rhéné de celle de Délos.
Ce pont étoit de la plus grande magnificence,
orne de dorures , de beaux tableaux & de riches
tapifïeries. Nicias le jetta la nuit fur le canal, &
le lendemain au point du jou r, il fit palier toute
fa prôceflion & tes muficiens fuperbement parés,
qui en marchant en bel ordre & avec décence ,
remplifïoient l’air de leurs cantiques. Dans cette
belle ordonnance , il arriva au temple d’Apollon.
( D .J . )
RHÉNEXOR. Royei a lc inous.
RHENONES ( Ifidor. 19. 23. ) efpèce de manteau
des germains qui leur couvroit les épaules &
la poitrine jufqu’au milieu du corps. Ce manteau
ou cette fourrure étoit faite de peau d’animaux ,
dont on mettoit le long poil en dehors , pour fe
garantir davantage contre la pluie. (D . J .)
RHESAINA, & RHEASENA , dans la Méfo-
potamie. FHcAINHcIÜN, RheJ'aineforum.
Cette colonie Romaine a fait frapper des
médailles grecques. , en l’honneur d’ Alexandre-Sé-
vëre , de Déce , d’Etrufcille, d’Herennius , de
Caraçalla.
RUES CYN THIUS, montagne de la Thrace ,
qui fit donner à Junon le furnom de Rhefcyn-
thienne. * •
RHESGYPORIS I , roi du Bofphore. p e sk y -
IIOPIAON.
Ses médailles font :
RRRPu en bronze.
O. en or»
O. en argent.
Rh escyporis I I I , roi du Bofphore.
Ses médailles font :
RRPv. en or.
, O. en argent.
O. en bronze.
R H I
Rhescyporis V , roi du Bofphore.
Ses médailles font :
RRR. en bronze.
O. en or.
O. en argènt.
RHÉSUS , roi de Thrace , étoit fils de Stry-
mon de la Mufe Terpjichore. Il vint au
fecoui's de Troye., la dixième année du fiège. 11
fçavoit qu’ un oracle avoit déclaré aux grecs
comme une des fatalités de cette v ille, qu’elle'
ne pouvoit être prife , à moins qu’ on n’empêchât
les chevaux de Rhéfus de boire de l’eau du
Xanthe ( fleuve de Phrygie ) -, & de manger de
l’herbe des champs de Troye. .C’eft pourquoi
il réfolut de n’arriver que de nuit, & campa près
de Troye , pour y entrer le lendemain matin;
Les grecs, en ayant été avertis par Dolon l’efpion
des troyens, envoyèrent cette même nuit Ulÿlfe
& Diomède, qui, fous la protection de Minerve ,
arrivèrent, fans être apperçus, au. quartier des
thraces: ils les trouvèrent dormant tranquillement
, ayant chacun près de.lui fes armes & fes
chevaux. Rhéfus , au milieu d’eux y dormoit profondément
, ayant aufii près de lui fes chevaux,
attachés derrière fon char. Diomède lui plongea
fon épée dans le fein, & fut pour ce malheureux
prince , un Congé funefte que Minerve lui envoya
, dit Homère •, pendant qu’Ulyffe détachoic
les chevaux de Rhéfus, pour les emmener dans
fon camp.
RHËTIE. La vigne rkêtique, tranfplantée dans
le territoire de Vérone , donnoit un vin très-
eftimé, que l’empereur Augufte mettoit au-delî’us
de tous les autres. Virgile 11e lui préféré que les
vins de Falerne.
RJÎE TRA , le mot rketra fignifiq dits , & c’eft
ainfi qu’on nommoit par excellence les pracles
d’Apollon. Les latins les appelloient aufli dicta.
Lycurgue donna la même dénomination à fes
propres ordonnances, pour rendre fes loix plus
vénérables, & parce que d’ ailleurs elles n étoient
point écrites. ( D. J. )
RHIN. Les anciens gaulois honoroient ce
fleuve comme une divinité ils croyoient que
c’étoit lui qui les animoit au combat, qui leur
infpiroit le courage & la force pour defendre fes
rives. Aufli l’invoquoient-ils fouvent au milieu
des dangers. Lorlqu’ils foupçonnoient la fidélité
de leurs femmes, ils les obligeoient d’expofer fur
le rkin les enfans dont il ne fe croyoient pas les
pères , & fi l’enfant alloit au fond de l’eau, la
mère étoit cenfée adultère , fi au contraire il
furnageoit & revencit à fa mère , le mari per-
fuadé de la c halle té de fon époufe , lui rendoit fa