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cette remarque l’origine du mot bouffon , parce
que bouffer & enfer lignifient la même chofe.
SALARIA j via falaria 3 la voie falarienne §
nom -d'une voie ou d'un chemin de l'ancienne
Roms j qui conunençoit à la • porte colline , &
conduifoit vers la mer Adriatique. Ce nom vint
de ce que les fabifts,qui portoient du fel à Rome, -
y arwvoient par ce chemin , & entroient par la
porte Colline qui en reçut aufli la dénomination
de porte de Tel 3 porta Salaria.
. SALGAMUM, Lès romains appelloient falga- ]
mum toutes fortes de fruits, noix , figues, poires ,
, pommes , &c. , que l’on confervoit dans des vafes
cylindriques à large bouche ( Columelle 3 12. 4. ) ,
en ils fe confifoientdans leur jus. On en mangeoit
pour exciter l’appétit 3 comme l’on fait aujourd’
hui des cornichons confits au vinaigre.
SALGANEUS. Voyez L artmna.
SALIENNES ( Vierges ) , filles que l'on paÿoit
pour fervir le pontife à l’autel, avec lés faliens.
Elles portoient comme ces derniers Y apex & le
paludatnentum 3 ou manteau de pourpre. Feftus
nous apprend ces détails 3 les feuls qui nous foient
parvenus fur les faliennts : S alias virgines , dit-il 3
Ci:;.cizus ait ejfe conduùlitias 3 que. ad falios adhibe-
bantur cum api Abus paludats. , quds JE H us Stilo
fcrîpft facrifcium facere in regia cum pontifice pa-
ludatas qujn apicibus in modum faliorum.
SALIENS 3 prêtres de Mars', ainfi appellés
parce qu ils fautoient & danfoient dans leurs c e - .
ré’moaics ( Salii ' de filtre 3 fauter. ). Ils furent
. inftitués par Numa (Liv. lik I. 10.) au nombre;
de douze. « Ils fautent , dit Denys d'Haîicarnaffe
» ( L ik IL y / 8É chantent en l'honneur des dieux
» belliqueux. Leur folemnité eft au mois de Mars,
» 6c fe célèbre pendant plufieurs jours aux dépens
» de h république. Ils vont en danfant par la
*» v ille , au marché , au eapitole , & en d’autres
« lieux publics 8c particuliers. Ils font vêtus de ’
» tuniques de diverfes couleurs, avec de larges-
» ceintures ornées de bronze j ils portent la toge
» brodée de pourpre , appellée trabea 3 & Y apex 3
» ou bonnet qui s’élève en cône. Ils ont tous
» l’épée 5 ils tiennent de la main droite une lance
» ou un bâton, & de la gauche les boucliers
-.» nommés ancilia ».
Les feuls fils des patriciens pouvoient être admis
dans le collège des faliens ; on les recevait
fort jeunes , mais ils dévoient avoir leurs père &
mère. Marc-Aurèle y fut reçu à l’âge de huit ans.
Les faliens 3 en parcourant toute la v ille ,
chantoient des vers appelles ajfamenta 3 qui
coïtent fi furannés, que au temps d'Horace , on ;
S A L
pouvoir à peine Tes entendre, 3c qui contenoient
l ’éloge de Mamurius. Voyez-en la raifon à l’article
Mam ur iu s. Ils y joignoient d’autres vers
qui renfermoient les louanges de plufieurs divinités
, Vénus exceptée , & des grands hommes
de la république. Après leur courfe , ils rappor-
toient les boucliers au temple de Mars, où ils
faifoient un feftin magnifique.
Les faliens avoientexifté en collège dans d’autres
villes d’Italie , avant d’être établis à Rome.
Hercule avoit eu fes faliens plus anciennement
qi$e Mars. Il eft fait mention , dans les anciens
auteurs , de plufieurs autres faliens, des faliens-
palatins ou quirinaux , qui faifoient leurs cérémonies
fur le mont, Palatin & fur le Quirinal 5 des
faliens-püloriens ou pavoriens , confacrés aux
dieux de la Peur & de la Pâleur. On en trouve
enfin qui font appelles antonini t 'auguftales , ka-
drianales. C ’étoient des prêtres confacrés au culte
de ces empereurs , après leur apothéofe.
Les^ filles- des faliens ne pouvoient être prifes
pour être veftales.
Seul de tous les anciens écrivains , Denys d’Ha-
îicatnaile nomme la trabea parmi les vêtemens des
faliens. Plutarque ( In K >■ :a vitâ. ) & Tite.-Live
C ï.* ) ne parlent que de la tunique ornée de
pourpre , & non de l’efpèce de toge appellée
trabea, vêtement incommode pour la danfe., à
moins qu'on ne la retrouifàt autour des reins,
comme les fabiens. Les anciens faliens pouvoient
l'avoir portée ainfi, & leurs: fuccejlètirs,l'avoir
quittée, a caufe de fon incommodité$jCeci ex-
pîiqueroit la contradiction apparente déxecrivains
romains.
Si l'on pouvoit compter fur I'exaCHtude des
deferiptions d'un poète, on trouverait dans Virgile
(Æneid. VIL 187.) des vers qui confirment le récit
dé Denys d'Halicarnaflé. Le poète peint le roi
Picus fous l'habit des faliens 3 3c fi lui donne la
trabea retrouSee :
...............................Parvâque fedebat
Succinct us trabea 3 Uviqiu ancile gereb au.
On voit des faliens portant les ancilia fur une
pierre gravée d'Agoftini j fur une autre de la galerie
de Florence , ils font vêtus d'une draperie
allez courte , ferree par une cqinture. Elle pôur-
roit être la trabea , d autant plus que fur la pierre
de Florence, les faliens ont la tête couverte ,
comme tous les facrificateurs 5 ce qui n’auroît
pu-être, s'ils - ne portoient quime tunique.
SALIENTES aqu&. Voye%: Jaillissantes
( Eaux ).
S ALIÈRE ,plUlum , falinum, concha faits. Les
anciens mettoient le fel au rang des chofes qui
dévoient être confasrées aux dieux ; c’ eft dans ce
ièns qu'Ho mère & Platon l'appellent divin. Vous
croyez fanftifier vos 'tables , en y mettant les fait
c res & les fhtues des dieux , dit Arnobe ( Lib.
I I .) . Àijfiï n'oublioït-on pas la ftliere dans les
repas i û l'on avoit oublié de la fervir, on
regardoit cet oubli comme on mauvais préfage ,
de même que fi on la laifioit fur la table , 6c qu'on
S’endormît enfuite. Fefius rapporte à ce fujet
Thifioiré d’un potier , q u i, à ce que croyoit le
vulgaire, avoit été puni par les dieux de cette
faute. S’ étant mis à cable avec fes, amîs , près de
fon four allumé ; puis s'étant endormi pris de vin,
& accablé de fommeil, un débauché qui couroït
la nuit, vît la porte ouverte , entra & jetta la
falih’e dans le four > ce qui caufa un tel embrarement
, que le potier fut brûlé avec la maifon.
Les romains avoient pris, dès grecs ce fcrupule ridicule,
qui a paffé jufqu’.à nous.
Feftus nous apprend encore fur l’ ufage d es fa- -
libres à Rome , qu'on mettoit toujours la filiere
fur la table , avec l'affiette dans laquelle on pré-
fentoit aux dieux les prémices. Sa remarque nous
procure l'intelligence de ce paffage de Tite-Live.
Liv. X X V I. ch. $6. ) ': Ut falinum , petellamque
deorum caufa habere poßint. « Qu'ils puiffent re-
» tenir une filiere & une aflïette j à caufe des
» dieux ».
C ’eft encore la même remarqiie qui fert à
éclaircir ces vers de Perfe ( S'at. III. ) .*
........... ............ .. Sed rare.pateriio'
Eft tibifar modicum , pururri & fine labe falinum ,*
Qiud metuas ? euhrixque foçi Jecura patella eft.
i « Que craignez-vous ? vous avez un petit revenu
- » de votre patrimoine j votre table n'eft jamais
» fans une fa libre propre, &r fans l ’affiette qui
» fert à préfenter aux dieux les prémices ».
Horace dit de même :
Splendet in menfâ tenui falinum.
SA L IN A TO R , furnom de la famille L i n a .
Il fut donné pour la première fois à M. Li-
vius , parce qu'étant confui avec C, Claudius, il
augmenta le prix du fel que le peuple romain ache-
toit des falinès appartenantes au fife ( Liv. lib,
X X IX . 37.).
SALINES, lieu oû l’on fait le Cl. Ânous Mar-
tius fut le premier des romains, félon Pline, qui
établit des falines près d’QlUe, rer« i’embouchure
du Tibre : Rex Ancus falinas primus inftuit
( Plin. 3 1 .7 .) . Depuis, il s’en forma d’autres,
non-feulement à Rome , mais dans les provinces.
Il y en eut de deux fortes , les publiques & les
particulières. Les premières étoient à la république,
& faifoient partie du domaine des empereurs.
On coridamnoit les malfaiteurs à travailler
aux falines 3 ‘comme aux mines ; 3c c'étoït ordinairement
le fupplice deftiné aux femmes : Malier
in opus falinarum ob malcficium data ( Lib. VI.
f f de captiv. &poft. ). Ancus Martins, le premier
qui établit les falines, fut aufiî le premier qui mit
un impôt fur le fel ; impôt que l’on -abolit après
i’ ëxpulficn des rois , mais qui fut depuis rétabli,
& ht partie du revenu de la république. Il y avoit
à Rome des greniers à fel appellés falina, près
de la porte Trigemina.
SALIS A T ORES 3 nom que l’ on doflnoit à ceux
qui prédifoient l’avenir-d’après les palpitations.
Lès anciens, fuperftjtieux à l’excès , tiraient des
préfages de tou t, même des plus légers mouve-
raens de leur corps ( Augußin. de doclrin. chriftian.
1. ) : His adjungantur milita inanijßmarum obfer-
vationum , f i membrum aliquod falierit«
SALISUBSULES, nom général que l’on don-
noit à tous- ceux qui chantoient & danfoient au
fon de la âûte , comme cela fe faifoit dans les Sacrifices
en l'honneur d’Hereule. On les appelloit
; encore ƒ aai ou; aatorcs j tels étoient les fa tiens.
SALLUSTE ( Jardins de ). L’endroit le plus
fréquenté de Rome , fous le règne de V efprfien ,
fut les jardins de Saliufte. Selon Winckelmamt
(Hiß. de J Art. 6 . 6 .) , c’ étcit là qu’il demeuroit
de préférence, & qu’il dohneit audience à tout
l’univers. De-là, il eft à croire qu’il aura embelli
■ ces jardins d’ouvrages da l'art. Aufiî a-t-on toujours
trouvé , en fouillant ce terrain, une grande-
quantité de ftatucs &c de buftes \ & lorfqu’en
1 j 6) 3 on y ouvrit une nouvelle tranchée, on découvrit
deux figures très-bien eonfervées , à l’ex-
' ception des têtes qui manqueient, & qui ne fe
; font pas trouvées.. Ces. figures repréfentent deux
jeunes filles, vêtues d'une' tunique légère, qui, fe
. détachant de l’épaule droite, defeend jufqu’eu
milieu du bras, au-defiîis du coude.-Elles font
■ toutes deux couchées fur une longue plinthe ar-
, rendie , le haut du corps foulevé, 6c elles s’ap-.
prient fur le bras gauche , ayant un arc détendu
fous elles. Ces deux figures refiembient parfaitement
à une jeune fille qui ioue aux ofielets , & qui
fe trouveit dans la colleétion du cardimtl de Po-
licnac. Celles-ci ont comme celle-là * la main
droite étendue & ouverte, peur jetter les ofie-
lcts, defquels cependant oa ne découvre aucun
veftige. Le général de Walmoden, fe trouya::!
alors à Rome, acheta ces figures, 3c en fit rei-
taurer les têtes,
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