do© T E U T E X
le fouffrit point, s'étant contenté des remer cime n's '
publics.
TEU C ER , originaire de Pile de Crète, vint
s'établir fur les côtes de l'Afie Mineure, dans la
petite Phrygie, on ayant époufé la fille de Sca- .
mandre, roi de ce pays , il füccéda à fou beau- |
père, donna aux habitaas le nom de teucriens, j
& eut pour fucceffeur Dardanus 3 fon gendre, ,
Voyez Da r d a n u s , T r o s.
T euc er, fils de Télamon 8c d'Hefione, foeur
de Priam, alla avec douze vaille aux a» ffège de
T ro y e , & y donna de belles preuves de fon cou- j
rage j mais il ne vengea point l'affront qu ’on fit à
fon frère A ja x , 3c n'empêcha pas que fon frère
ne fe tuât. Cela le rendit fi. odieux-à Télamon,
qu'il en reçut ordre de ne plus entrer dans Sala- ;
mine. Il alla donc chercher fortune ailleurs > &
abordant à l’îlè de Chypre, il y bâtât une ville,
à laquelle il donna le nom du royaume de fon père
dont il fe voyoit exclus. Après la mort de Télamon,
il voulut s'emparer de fa fucceflion, mais
Euryface lui réfifta, & l’obligea de retourner à fa ;
nouvelle Salamine. Il y batisuun, temple à Jupiter,
& ordonna qu’on fâcrifieroit un homme à cette '
diyinité. Ce cruel facrifice ne fut aboli qu'au temps :
de l'empereur Hadrien. Les defcendants de Teucer j
ont régné dans l'île de Chypre pendant plufîeurs 1
fiècles. Homère parle de Teucer comme du meilleur :
tireur d'arc qui fut dans l'armée des: grecs, & il ;
le dépeint toujours portant jfon arc quLétoitun ;
préfènt d’Apollon. Cet arc doit fërvir à faire xe- ;
çonnoître Teucer fur lès mônümens antiques. j
Dans la eoiléâùon des pierres gravées deStofch,
on voit fur une pâte antique, Ajax & Teucer j
( II. O. v. 44z. è feq. ) qui fe défendent fur les ;•
navires contre les troyens y fujet fépblableà celui j
d'une (Mus.flor. t. II. tab. X X V II . n. 5 ^ pierre j.
grave? du cabinet de fa M. I. à Florence. Teucer \
fe fait reconnoître à fon are, qui étoit un prêtent
d’Apollon, avec lequel ( 11. v. 366../*•y . 3 $0. ) ;
Homère le fait toujours paroître quand il-parle de :
lui ; il combattoit' ordinairement accompagné |
d'Ajax fon frère. Il eft ici reprél'enté fur un ■
genou dans k pûfhire des tireurs d’arc , tels
qu’ on en voit fur quelques ( Golt^. grec., tab. X IX
n . 8 .) médailles : cette attitude & la petiteffe
de la figure font paroître Ajax plus grand encore j ;
Sur une pâte de verre , le même fujet, avec ;
les caractères MAR. HERE. .
Sur une pâte de verre, Ajax défendant Teuceri
qui eft bleffe, & qui eft dans l'attitude de tomber.
T eucer , roi ou ptince d'Ifaurie. teyxpoT.
Ses médailles font :
R RR. en bronze.
O. en or.
O. en argent.
TE U CRI 3 teucriens. On nommoit ainfi les
troyens , .à caufe de Teucer, un de leurs anciens
rois.
TEVERONNE. Voyez A n io .
TEUTÂM E , roi d’Affyrie ou de la Sufiane,
envoya au fecours de Priam , qui étoit fon tributaire
, vingt mille hommes , & deux cents
chariots de guerre, dont il donna le commandement
à Memnon, jeune prince de race troyenne.
Voyez Memnon.
TEUTATÈS eft le nom de Mercure chez les
gaulois, qui lui immoloient des victimes humaines.
I l eft mieux écrit T hsu ta t es. Voyez ce
mot.
TEUTH IS, chef d'une troupe d’ arcadiens
qu'il canduisfoit au fiége de Troye , étant irrité
contre Àgamemnon dans' le temps que les grecs
étoient arrêtés en Aulide par les vents contraires ,
voulut s'en retourner avec fes arcadiens. On
ajoute, dit Paufanias, que Minerve ayant pris
la reffemblance de Mêlas,-fils d’Ops, tâcha de
détourner Teuthis de fon deffein ; que Teuthis
tranfporté de colère , frappa la j déeffe de i fort
javelot, & la bleflai la"cuifle ; qu’enluite il partit
avec fa troupe j mais arrivé chez lu i, il eut une
vifion , où il lui Ismbla voir Minerve qui lui
montroit fa bleffure ; qu’ auiü-tôt il tomba malade
d’ une maladie de langueur, dont il mourut ; q\ie la
terre où il demeuroit, fut maudite , & que, par
•cette raifon , c'était le feul canton de toute l’Arcadie,
qui ne porta aucune efpèce de fruit. Dans
la fuite, les habita ns allèrent confulter l’oracle
de Dodone, qui leur confeilla d’ appaifer la déeffe.
Ce fut dans cette intention qu’ils lui érigèrent
une ftatue, où elle étoit repréfentée avec une
bleffure à la cuiffe.
TEUTHRONE, ville du Péloponnèfe fur le
golfe de Laconie. Paufanias dit que l’athénien
Teuthius en étoit le fondateur, & que l’on y
rendoit un culte particulier à Diane Ifforiennela
même que Diane Limnéenne.
TEUTRAS ou TETRAS. Voyez T heutras,
TEXTRINUM ne défigne pas feulement une
tiflerandrie, mais encore l’endroit où l'on conf-.
truifoit les navires. Servius ( In Æneid. %. 16. )
le dit expreffément......... Naves dicuntur texti,
nam ubi naves fiunt, textrinum voçatur.
0 Voyez T h ê t a .
t h a i s t o n
T H A
THAISTON, père de Manus, divinité des
anciens germains.
THALAME, félon Polybe, tz Thalama , félon
Paufanias, ville du Péloponèfe.
Quoi qu'il en fo i t , il y avoit à Thalame de
Laconie, un temple 3c un oracle de Pafiphaë. On
alloit coucher dans ce temple , & la nuit la déeffe
'faifoit voir en fonge tout ce que l'on vouleit
favoir. Les uns prennent Pafipnaë pour la fille
d'Atlas y & d'autre pour Caffandre~, fille de
Pçiam , qui fè .retira à Thalame après la prife
dé Troie , & y porta le nom de Pafiphaë , parce
qu’elle faifoit des prédirions à tous ceux qui fe
préfentoient j car c’eft ce que fignifie fon nom.
On pourroit encore dire avec plufîeurs mythologues
, que cette Pafiphaë eft la même
que Daphné , qui ayant pris l a fuite , pour éviter
les pourfuites d'Apollon , fut changée en
laurier , & reçut de ce dieu le pouvoir de prédire
l'avenir. Quelle que fût celle qui rendoit
l’ oracle , il eft certain qu'elle fut d'un grand fecours
au roi Agis, quand il effaya de remettre le
peuple fur le pied ou il avoit été , lorfq.ue les ioix
de Lycurgue 3 abolies de fon temps, étoient en
vigueur.
THALAMEGUS. C'étoit un vaiffeau de pa-
îade & de plaifir , nous dirions- un yacht, dont
les rois & les grands feigneurs fe fervoient dans
leurs promenades fùr l'eau. Ces fortes de vaiffeaux
avoienj: tous une belle chambre avec un lit. Phi-
lopater , roi d'Egypte, fit faire un bâtiment magnifique
de cette efpèce , dansdequel il fe pro-
menoit publiquement fur le Nil, avec fa femme
& fes enfans. L'hiftoire rapporte- que ce vaiffeau
àyoit trois cents pieds de longueur , près de cinquante
de large , & environ foixante de hauteur,
y compris celle du pavillon, qui étoit bâti deffus.
La ftruéture de ce vaiffeau paroît avoir été fort
finguîière , car il étoit fort large dans le haut ,
particulièrement fur la partie de devant ; il y
avoit une double proue & une double poupe ; le
tillac étoit bordé de deux longues galères à baluf-
trades d'ivoire, pour s'y promener, en fureté &
agréablement. ( D. J. )
THALAMITÆ. Dans les galères à trois rangs
de rames , & trois ponts l'un fur l'autre , on
nommoit tkalamiu , daXcufureti 3 les rameurs qui
étoient au plus bas pont y ceux du milieu s'appell
e ent zy§ltA 3 i & ceux du haut thranit&,
6f »viral ; l'ancien auteur des tactiques d i t ,
que les rangs étoient placés les uns fut les autres
en hauteur. .
THALAMIUM, trou pratiqué dans les flancs
d’un navire pour donner paffage à la rame. Un
fupplice ufité parmi les romains , étoit de lier le
•Antiquités , Tome V»
T H A foi
coupable à ce trou , en faifant fortir fa tête du
navire. ( Kérodien, lib. y. ). C ’eft ainfi qu’en ufa
Mégabetès envers Scylax , commandant le navire
de Mindias , qui avoit négligé de le fairegarder.
THALAMOS y c’eft ainfi qu’on appelloit à
Memphis , félon Pline, les deux temples qu'avoit
le boeuf Ap is , ou le peuple l'alloit v o ir , & d'où
il tiroit des préfagès & 'des. augures. Thalamos
fignifie proprement des chambres à coucher.
THALASSIO. \ .r .
TïïALASSIUS. ƒ TALAs sirs .
THALIE. Cette mufe préfidoit à la comédie
& à l’agriculture. On prouve aifément ce fait
parles paffages les plus formels de Plutarque (fymp.
ix. 14 ) , du fcholiafted’Apo lonius ( Argon, m .
v. 1. )•, du fcholiafte de l’anthologie. C ’eft peut-
être à cela^que fait allufion Virgile dans l’éclogue
dixième.
Nofira nec erabuit filvas habitare Thalia.
Une charrue placée dans le champ d’une médaille
de la famille Pomponia , qui repréfente une
mufe, & un mafque comique qu’ elle a dans fa
main, fuffifent pour cara&érifer Thalie.
Thalie fe diftingue dans les Mufeuip-Pio-CIé-
mentin & de Portici, par le pedum , par le mafque
comique^Sc par fes fanaales (focci)3bien différentes
du cothurne élevé de la tragédie.
Aufone l’a dépeinte dans ces vers.
Comica lafcivo gaudet fermone Thalia.
Denys deMalthe, dans Plutarque, & le fcholiafte
d’Apollonius, font préfider Thalie à l’agriculture
y parce que la comédie, grecque étoit née :
dans la campagne, âe dans les temps des vendanges.
C ’ en peut-être dans les fleurs qui émail-
lent les champs , qu’il faut chercher l’étymologie
de fon nom, àor* r» , de la floraifon.-
Voyez Muses.
Dans la collection de Stofch, on voit fur une
éméraude , Thalie, mufe de la comédie , affife fur
un autel, derrière lequel il y a une - colonne
ornée de feftons. Elle tiènt un mafque de la main
droite , & -derrière elle, on voit un pedum , pour
défigner l’origine de la comédie qui commença
par les bergers.
Sur une agathe onyx , Thalie affife, tenant
un mafque & un bâton paftoral.
Sur une cornaline, Thalie, aflîfé, tenant de
la main droite un mafque & d e la gauche un thyrfe.
Sur une cornaline , Thalie, affife avec un
mafque à la main, devant une colonne fur laquelle
■ eft un terme, de Priape.
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