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•liftèrent long-temps en Saniothrace, à LemhôS j
&rc. Le nombre de ces premiers inftituteurs ,
varia dans la fuite, parce que la tradition, qui .
les concernoit , s'altéra totalement. Il èit nécef- ;
faire d'y remonter , pour découvrir là véritable |
©rigine des myftères , 8c les changemens qu'ils ,
ont effuyés dans l'antiquité la plus reculée.
( Cet article eft extrait des Recherches fur les \
myfieres du paganifme. SainTE-Cr Olx,
TELCHINIA. Minerve avoit un temple au
village de la Teumeffe , près Thèbes, en Béotie,
fous le nom de Minerve- Telchinia , où il n'y avoit
aucune ftatue. Paufanias croit que ce furnom venoit
des anciens Telchines de l'île de Rhodes, dont
plulïeurs paflerent dans la Béotie, 8c y bâtirent
apparemment ce temple à Minerve , qu'ils difoient
être la mère des auteurs de leur race.
TELCHINIUS , furnom d'Apollon.
TE LCHIUS, un des cochers de Caftor 8c de-
Rollux.
•: T E L E , nom qu'on donnoit jchez les athéniens
aux revenus qui le perçoivent fur les terres, mines,
bois , & autres domaines dont on mettoit à part
les fonds pour les befoins de l'état. On nommoit
suffi télé y le produit des taxes impofées fur les
étrangers 8c les affranchis, ainfi que le produit
des douanes fur certains effets & marchandifes .
(D .L ) .
TELE A. Junon étoit invoquée , fous ce nom,
dans les cérémonies, du mariage3,comme Jupiter,
fous celui de Téléus. Ces mots viennent du grec
rîxù f qui lignifie parfaite 3 ou femme , par opposition
au nom de jeune fille.
TÉLÉ ARQUE, magiftrat de Thèbes , qui étoit
chargé de faire nétoyer les. rues, d'emporter 1es
fumiers, 8c de prendre foin des égouts.
TELEBOUS. Voyei Alcmène,
• TÉLÉBOIENS. j f e f e T elebocoe,
TÉLÉEN. Voye^ TÉLÉ A,
TÉLÉGONE, fils d'Ulyffë 8c de rCircé, naquit
dans l'ile Æea , où Circé faifoit fon féjour, 8c
où Ulylfe s'arrêta quelque temps à Ton retour de‘
Troye. Long-temps après , lorfque Télégone fut
grand , il s'embarqua peur aller chercher fon père ;
& ayant été jette fur les côtes de l'île d'Ithaquë ,
fans la .connoître, la faim l'obligea de piller la
‘campagne , pour vivre avec fes compagnons.
Ulylfe, à la tête des ithaciens, vint pour le re-
pouflet : il y eut un combat fur le rivage, 8c Télé- \
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gone frappa'Ulyffe d'une lance dont le bout étoit
fait d'une tortue marine, nommée Paftinace, que
Ton croyoit être très-venimeufe. Le roi d'Ithaque ,
mortellement bleffé, fe fouvint alors d'un oracle
qui l'avoit averti de fe garder de la main de fon fils *
il s'informa qui étoit l'étranger, 8c d'où il venoit,
reconnut Télégone, 8c mourut entre fes bras.
Minerve les confola tous deux, en leur difant que
tel étoit l'ordre du deftin : elle ordonna même a
Télégone d'époufer Pénélope, & de porter à Circé
le corps d'Uiiffe, pour lui faire rendre les honneurs
de la fépulture. Du mariage7 de Télégone avec
Pénélopenaquit Italus, lequel, félon Hygin,
donna fon nom à l'Italie,
Dans la collection de Stofch, on voit fur une
cornaline, une figure nue affife fur le tronc d'un
arbre, tenant un ferpent de la main droite., 8c un
bâton de la gauche. On pourvoit expliquer ce fujet
en difant que c'eft Efculape ; mais comme on n'y
voit ni autel, ni feu , ni terme, Winckelmann
étoit porté à le prendre pour l'un de ces préfages
qu'on tiroit des ferpents. Ce genre de fuperftition
etoit fort commun chez., les anciens 5 Sc chez les
hébreux un homme qui étoit adonné aux augures
& aux p'reftiges, étoit appellé d'un nom dérivé
de celui de ferpent. En grec même le mot oiavôs,
oifeau, défïgne les augures pris des oifeaux en général
, 8c c'eft le fynonyme d’«(pis , ferpent. Suidas,
parlant de Télégone , qui, félon lui,, avoit la
premier inventé ûimi^yjv, ou l'art de tirer
des augures, ajoute, par forme d'explication, que
c'étoit le fecret de comprendre ce que défignoic
un ferpent. Lorfqu'un ferpent ( Schol. in Eurip.
Hecub, v. 87 ) léchoit l'Oreille d'un homme, on
croyoit qu'il lui communiquoit le don de la divir
nation,
T élégone, fille de Pharis, qui étoit née de
Mercure, 8c d'une desdanaides, appellée Philo*
damée, époufa Alphée , & fut mère a'Orfiloque ,
félon la tradition des Mefïéniens.
TEÀEIA. Voyê% TÉLEA,
TÉLÉMAQUE, fils de Pénélope 8c d'Ulyfïe ,
ne.-faifoit que de naître, lorfque fon père partis
pour la guerre de Troye. Quand il fut: grand il fe
minen devoir d'aller chercher Ulylfe dans la Grèce ,
ne le voyant point venir comme les autres princes
grecs; & fatigué des pourfuites des amans de Pénélope
qui défoloient la maifon paternelle , fins qu'il
put l'empêcher, Télémaque-, par le confeil 8c fous
ta conduite de’ Minerve déguifée fous la forme de
Mentor , s'embarqua de nuit pour aller à Pylos
chez Neftor, Sç à Sparte, chez Ménélas. Les
prétends ns confpirèrent contre la vie du jeune
prince, ils fe mirent en embufeade pour le tuer
a fo» retour. Mais Télémaque, revint heureulèmenc
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à Ithaque, 8c retrouva fon père chez le fidèle’
Eumée.
Ulylfe fe montre., d'abord à fon fils fous l’extérieur
d'un pauvre étranger. Mais Minerve Payant
touché de fa verge d’o r , dit Homère ( Odyjf.
liv. X V I ) 3 dans le moment il fé trouva couvert
de fes beaux habits, il recouvra fa belle taille,
fa bonne mine, 8cTa première beauté, fon teint
devint animé, Tes yeux brillans 8c pleins de feu,
fes joues arrondies , 8c fa tête fut couverte de fes
beaux cheveux. Après cette métamorphofe , il fe
prélente à Télémaque , qui, faifi de crainte 8c de
refpeéfc, le prend pour un dieu, 8c n'ofe pas lever
les yeux fur lui. « Je ne fuis point un dieu, dit
*> Ülyffe, je fuis votre père dont la longue abfence
»> vous a coûté tant de larmes 8c de foupirs, vous
» a expofé aux injures 8c aux infolences de ces
** princes. » Àuffi-tôt Télémaque fé jette au cou
de Ton père, 8c le tenant embraffé, il -fond- en
larmes. Ulylfe pleure auffi , ils ne s'expriment
tous deux que par leurs fanglots 8c par leurs
larmes ; 8c cet état avoit pour eux tant de charmes,
que le foleil les y auroit encore trouvés à fon
coucher , fi Télémaque n'eut fait effort -fur lui-
même le premier. Ils prennent enfemblé des me-
fures pour exterminer les amans de Pénélope ,
8c eh viennent à b out, par. la protection de
Minerve.
Hygin dit que Télémaque, après la mort d'Ulylïe,
éooufa Circé, tandis que Télégone, fon frère, 8c
fils de Circé, époufa Pénélope ; 8c qu'il eut un
fils de Circé, nommé Latinus.
Une peinture antique publiée dans les Monumetiti
antichi inedifi de Winckelmann , rt0.*i6o, repréfente
Télémaque 8c Fififtrate fils de Neftor convei-
Tant avec Hélène 8c deux de fes femmes.
. TELÉME, fils d’un certain Eurymus, avoît
prédit à Polyphème qu'Ulylfe lui créveroit l'oeil.
Vàyc[ Polyphème.
TÉLÉPHE, fils d'Hercule 8c d'Augé, avoit
été expofé aufli-tôtaprès fa naiffance 8c nourri,
difoit-on, par une biche. Paufanias dit que ce fut
fur le mont Parthénius, en Arcadie 5 qu après fa
mort, on lui éleva un temple fur cette montagne ,
8c qu’on lui confacra tout un canton, en mémoire
du prodige arrivé à fa naiffance. Quand il fut grand,
il fe rendit à la cour de Myfie par ordre de l'ora-
M rPou,r y.cbercher fes parens. Teuthras., roi de
Myfie, étoit alors engage dans une guerre étran-
ë e[e qui devenoit fâcheufe pour lui : il fit publier
qu il donneroit fa fille Augé 8c fa courone â celui
qui le délivreroit de fes ennemis. Télephe fe mit
a . a .tete ^es Myfiens , 8c ayant remporté une
Viêloire complette 3 il fut déclaré héritier du
foyaume de Myfie. Quant à fon mariage, ayant
îfeonnu qu'Augé étoit fa mèré, ( Voyez A ugé ) .
U époufa Laodice ou Aftioché fille de Priam.
Jwiqwéit Tont JT%
r e l p
; Cette alliance l'attachoit au parti des troyens >
[lôiTque les grecs vinrent pour afliégerTroye,
ils s'égarèrent, 8c prenant les terre* des myfiens
pour un pays ennemi, ils voulurent le ravager.
Téléphe s'avança à la tête de fon armée peur les
repouffer, il fe battit même contre Achille , dans
les plaines du Caïque; mais il y fat bleffé.dan—
géreufemënt. II envoya auffi-tôt à l’oracle pour
favoir fil fa plaie étoit incurable ; 8c la réponfe fut
qu'il ne pouvoir être guéri que par la main qirif
l'avoit bieffé. Achille le regardant comme fort
ennemi, ne voulut jamais confentir à fa guérifon.
Ulyfïe fe propofa d’ attirer Téléphe au parti des
grecs, fachant qu'un oracle avoit déclaré que.
Troye ne pouvoir être prife par les grecs , s'ils
n'avoient dans leur armée un fils d'Hercule. Ulyffe
fit favoir au roi de Myfie que le fens de l'oracle
étoit, que la même - flèche qui avoit fait le mai,
devoit fervir de remède ; ainfi ayant pris de la
rouille du fer. de cette flèche, 8c en ayant com-
pofé un emplâtre, il l'envoya à Téléphe, qui fut
bien-tôt guér i,‘8c qui, par reconnoiffançe, vint
au camp des grecs.
* Les malheurs de Téléphe ont fait le fujet de»
plufieurs tragédies, fur le théâtre des anciens ;
comme il paroît par un paffage d'Horace ( A n .
poétique 3 v. 96 & jufa. ). Les mythologues me nous
rapportent cependant pas d'autre malheur que
celui de fa blefiure.
On v o it , i Q. la naiffance de ce héros fur urr
bas-relief, de la villa -Borghèfè ( Monum; ■ anticki
n°. 71. ) , 8c dans «ne peinture d'Herculanum
( Tom. I . tav.;6. ). i ° . Sa;reconnoiffànce fur un
bas-relief du palais _ Rufpoli ( Monum. antichi
nQ ‘ 7. h ) ‘
Achille ayant percé la cuiffe de Téléphe avec
fa lance , l’oracle aflura que cette lance pouvoit
feule guérir Ta bleffure. On voit , fur une pierre
gravée de Sthofch {-Monum. antichi nQ. 1 12 .)
Achille debout 8c courbé devant Téléphe affis^
Achille racle, avec un infiniment, le talon de fa
lance pour faire tomber la rouille fur la bleffure
de Téléphe. '
Euripide mit fur laTcène Téléphe arrivant dé-
guifé dans le camp des grecs, c'eft-à-dire, couvert
de haillons, 8c d'un chapeau large, comme le por-
toient les voyageurs. Il y venoitimplorer le fecours
d'Achille pour guérir la bleffure que ce héros lui
avoit faite à la duiffe ( Arifioph. Achanu vers. 438. ).
T éléphe. Voye^ Hercule portant un enfant.
• «Un des plus beaux bas-reliefs antiques qui foient
à Rome, dit Winckelmann ( Tïift. de Vont. 4 . ) ,
fe voit au palais Rufpoli ; 8c je l'ai publié dans
mes monumens de l’Antiquité ( Monum. Ant. ined.
n*. 7 2 .) . La principale figure'de c e • morceau;,
le jeune Téléphe, a tant de faillie qu'on peut paffer
deux doigts eutre la. tête $C la table fur laquelle U