* leurs eîpérances , s’en, retournent Courent fans
» réponfe , en ftiaudiffant 8c la prêtreffe, &
» (on antre. »
On peut voir à l’article Démopkile , la Septième
des fi&ylles, l’origine des livres fibyllins. Après
que Tarquin en eut fait l’acquifition , il en confia
la garde à deux prêtres particuliers , nommés
Duumvirs dont tout le facerdoce (e borna d’abord
aux foins que demandoit ce depot facré : on y
attacha enfuite la fon&ion de célébrer les jeux
féculaires. Ces livres étoient consultés dans les.
grandes calamités j mais il falloit un decret du
lenat pour y avoir recours, & il étoit défendu,
fous peine de m ort, aux duumvirs de les lai (Ter
voir a perfonne. Valère-Maxime , dit que M.
Atilius, Duumvir , fut puni du fupplice des parricides
, pour en avoir laifl'é prendre une copie par
Pétronius Sabinus. Ce premier recueil d’ oracles
fibyllins’ périt dans l’incendie du capitole , fous
la di&ature de Sylla. Après cet accident, le fé-
n at, pour réparer cette perte , envoya en différents
endroits , à Samos , à Troyes , à Erythrée ,
& dans plufieurs autres villes de l’ Italie, de la
Grèce , de l’Afie , pour recueillir ce qu’on pour-
roit trouver de vers fibyllins, & les députes en
rapportèrent un grand nombre ; mais comme il
y en avoit fans doute d’apocryphes., on commit
des prêtres , pour en faire un choix judicieux.
Ces nouveaux livres fibyllins furent dépofés au
capitole , comme le premier i mais on n’y eut
pas autant de f o i , & ce qu’ils contenoient, ne
fut pas fi fecrettement gardé > car il paroît que
la plupart de ces oracles étoient publics , & que
chacun , félon les événemens , en faifoit l’application
à fa fantaifie.
Il n’y eut que les vers de la fibylîe de Cumes ,
dont le fecret fut toujours gardé.' On forma un
collège de quinze personnespour veiller à la
conferYation de cette colleélion, qu’on nomma
qùindécemvirs desfibylles: on avoit auffi une fi grande
foi aux prédirions qui y étoient contenues ,q u e ,
dès qu’on avoit une guerre importante à entreprendre,
une fédition violente à appaifer, lorf-
que l’armée avoit été défaite,. que la pefte ou
la famine , ou quelque maladie épidémique affli-
geoit la ville ou la campagne', enfin, lorfqu’o navoit
obfervé quelques prodiges , qui menaçoient de
quelque grand malheur, en ne manquoit pas d’y
avoir recours. C étoit uneefpèce d’oracle permanent,
auffi fouvent confulté par les romains' & avec
autant de confiance, que celui de Delphes par
les grecs.
Quant aux oracles des autres fibylles , qti’on
avoit recueillis , & dont le public avoit connoif-
fance, les politiques favoient en faire ufage pour
leurs propres intérêts, fouvent même ils en inventaient
& les faifoient courir parmi le peuple,
comme anciens, afin de les faire fervir aux projett
de leur ambition. C ’eft ainfi que Lentulus $ura *
un des chefs de la conjuration de Catilina, faifoit
valoir une prétendue prédiétion des fibylles , que
trois Cornéliens auraient à Rome, la puiffancs
foüveraine. Sylla & Cinna., tous deux de la mai-
fon Cornélienne , avoient déjà vérifié une partie
de la prédiction. Lentulus, qui étoit de la même
famille, fe. perfuada que les deux tiers de la prédiction
ayant déjà été vérifiés , c*étoit à lui à
l’achever, en s’emparant du pouvoir fuprême »
mais la prévoyance du conful Cicéron, empêcha
les effets de fon ambition. Pompée, voulant rétablir
Ptolémée Aulétès dans fou royaume d’Egypte,
la faCtion qui étoit contraire à Pompée
dans le fénat, publia une prédiction fibylline ,
qui portoit que , fi un roi d’Egypte avoit recours
aux romains, ils ne dévoient pas lui refufet
leurs bons offices , mais qu’il ne falloit pas lui
fournir des troupes. Cicéron, qui étoit dans le
parti de Pompée , ne do.utoit pas que l'oracle ne
fût fuppofé j mais au lieu de le réfuter, il chercha
à l’éluder : il fit ordonner au proconful d’A frique
, d’entrer en Egypte avec une armée, &
d’én faire la conquête pour les romains : enfuite,
on en fit préfent à Ptolémée. Lorfque Jules Cé&r
fe fut emparé de l’autorité foüveraine ; fous le
titre de dictateur perpétuel, fes partifans , cherchant
un prétexte pour lui faire déférer le titre
de r o i, répandirent dans le public, un nouvel
oracle fibyllin, félon lequel les parthes ne pou-
voient être affüjettis que par un roi des romains.
Le peuple étoit déjà déterminé à lui en accorder
le titre, & le fénàt1 devoit en rendre le décret ,
le jour même que Céfar fut affaffiné.
Paufanias rapporte, dans fes Achaïques, une. prédiction
des ''fibylles , fur le royaume de Macédoine.
L’oracle étoit conçu en ces termes. «* Macédo-
» niens, qui vous vantez d’obéir à des rois ,
» iffus des anciens rois d’Argos > apprenez que
»> deux Philippes -feront tout votre bonheur &
» tout votrë malheur : le premier donnera des
» maîtres à des grandes villes 8c à des nations $
>» le fécond, vaincu par des peuples, fortis de
» l’occident & de l’oriènt, vous perdra fans ref-
» fource, 8c vous couvrira d’une honte éter-
» jielle, « En effet l’empire de Macédoine, après
être parvenir à un hautpoint de gloire , fous Philippe
, père d’Alexandre, tomba en décadence
fous un autre Philippe, qui devint tributaire
des romains. Ceux-ci étoient places au couchant
de la Macédoine, & ils furent fécondés par
Attalus , roi de Myfie, contrée , fituée à l’orient.
Une fibylle avoit fans doute auffi prédit ce grand
tremblement de terre , qui ébranla l’île de Rhodes
, jufque dans fes fondemens ; car Paufanias p
dit à cette occafion , que la prédiction de la fibylle
ne fie trouve que trop accomplie.
Nous avons encore aujourd’hui une collection
de
de vers fibyllins, en huit livres, qui contienne
fur la religion, chrétienne, & fur fes myftè-
res , des prédictions infiniment plus claires que
toutes celles d’ Ifaï'e , & des autres - prophètes
juifs : mais tous les critiques .conviennent que
c’ éft un avantage fuppofé', le fruit de la pieufe
fraude de quelques chrétiens du fécond fièele de
l’églife. Plus zélés qu’habiles , ils prétendirent
prêter des armes à Fa religion , 8c combattre le
paganifme avec plus d’avantage ; Foyeç Gumes ,
D eiphobe , DémOphile , Érytiejree , Héro-
PHILE .
SICA , nymphe , dont Bacchus devint amoureux
, 8c qu’il transforma en figuier ( <rux.*): ).
C ’ eft pour cela qu’on trouve ce dieu, fouvent
couronné de feuilles de figuier.
Si CA, épée.courbée, fabre, laharpé des Thraces.
, SICÉ, nymphe, une des huit filles d’Oxilus &
d’Hamadryade.
SICERA, toute forte de boiffon fermentée,
qui.n’eft pas du vin , telle que la bière , Je cidre,
la liqueur de palmier , l’hyaromel, 8cc.
Sicera , dit Ifidore , ( 20. 3 • ) eft omnis potio,
que extra vinum inebriare potefi.
SICHÉE, ou SICHARBAS, le plus riche des
Phéniciens , époufa Didon , foeur de Pygmalion ,
roi de Tyr. Celui-ci, aveuglé par la paffion des
richeffes, furprit un jour Sicliée , dans-. le tems
qu’ il faifoit un facrifice en fecret , & l’affaflîna
au pied de l’autel, pour fe mettre en poffeffion
des tréfors de fon beau-frère. Cette mort fut
quelque temps cachée à fon époufe $ mais l’ombre
,aet$ichée, priyée dg$; honneurs de'la fépulture,
apparut en fonge à Didon, dit Virgilé-, ( Ænéid. 1. 1.).
avec un vifage pâle & défigure ; elle lui découvrit
fa poitrine percée d’un coup \ mortel, .& lui
révéla le fatal fecret du crime commis dans fa
maifon. En même;temps , elle lui coiifeilla de s’éloigner
de fa .patrie , d’emporter avec elle
des tréfors cachés depuis long-temps dans un endroit
qu’il lui indiqua. Foyez didon. ( D. V. ).
SICILA. Lorfque ceux qui colloient les feuilles
de Papyrus, avoient forme un rouîëau de papier ,
on 1 ebarboit ( Lucian adv. irtdoct. c. 3. ) comme
cela fe remarque vifiblemênt aux manuferits
d’Hèrculanum. L’inftrument pour ébarber ces rouleaux
, fe nommoit chez les latins fiicila.
. SICILE. L’ Italie n’a point eu nulle part de dépendance
auffi ' fertile, que' ' l’étoit la Sicile en
froment, miel, fafran , & 'en toutes les chofes
dont l’homme a befoin ; frUitsj troupeaux, laines j
en un mot , c’étoit le grenier de Rome. Le ter-
Antiquités , Tome F .
ritoire de Meffine produifoit l’excèlléftt vin, ap-
pellé vinum mamertinum. Les vins- & les troupeaux
des environs de la ville de Catane, donc
les terres font fécondées par les cendres du mont-
Etna , avoient encorê beaucoup de réputation.
On faifoit grand cas du miel du mont-Hybla.
Cette île , après avoir été dépeuplée par les-armées
Carthaginoifes & Romaines , demeura aux
grands de Rome , qui. fe la partagèrent , 8c la
firent cultiver par des efclayes-, qui y labouroienc
les terres, 8c y faifoient paître des troupeaux.
On ne doit pas être furpris- fi elle perdit alors de
fa fécondité. Les terres qui avoient rendu cent
pour un , fous les Hiéjrons , ne produifoient plus
que huit ou dix au temps de Cicéron. Des villes
qui avoient été très-floriffantes, n’étoient plus que
des ruines dans le fièele où vivoit Strabon. Mef-
fane , Tauromeniurh , Catane , Syracufe , qui
avoit'cent quatre-vingts ftades , ou quatre lieues
trois-çinquièmes de circuit , Naxe, Mégare ,
furent anéanties par la deftruétion des habitans.
Le célébré canton des Léontins , éprouva le même
malheur. La cote depuis le cap Pachin juf-
qu’-à celui de Lilybée, étoit défer te 5 on n’y voyoit
plus que les vertiges de Camafine , d’Aerigente ,
de Lilybée. Dans l’intériëur du pays , la plupart
des anciennes villes, n’étoient plus habitées , .ou
ne l’étoient que par quelques pâtres : Himère ,
Géla , Callipolis , Sélinonte , Eubée , & beaucoup
d’autres , étoient abfolument abandonnées.
La Sicile , eft de forme triangulaire, terminée
par trois caps principaux j de-là lui vint le fur-
nom ùrinacria :8>C triquetra. .
Elle avoit, difoit-on, pris fon nom de Siculus3
fils de Neptune. Foye[ C y cl ope s , Ita l ien s;
Sicile , .( Médailles de-là );
Le fymboie ordinaire de la Sicile, fur les mé*
dailles , eft la triquetre, ou la réunion de trois
cuiffes avec leurs jambes & leurs pieds. Souvent
une tête eft placée à la réunion des trois cuiffes.
Ce fymbole eft relatif à fes trois promontoires.-
On voit encore fur plufieurs médailles de S icile
, la tête de Cérès, couronnée d’épis avec
leurs feuilles , que l’on a pris mal-à-propos pour
des rofeaux. Cette tête eft fouvent entouree'de
poiffons. ' tj. . *•-:
Médaillon autonome de la Sicile. SlKHAio-
TAN.
Pellerin a publié ce médaillon d’argent, qui
parqît avoir été commun à toute la Sicile. Il porte
pour type un quadrige. Pellerin avoit des doutes
fur fon antiquité.
Les Rois de Sicile , dont on a def médailles ,
font :
G É l o N.
I i i