
& Galatée portée par un dauphin , qui s’approche
du rivage pour l'entendre.
P olyphême. Homère parle d’un prince de ce
nom, çu’il com te parmi les lapnhes. Il étoit, dit-
il , égal aux dieux par fa valeur.
POLYPHON , fils de Mérope. Voye[ MÉ-
ROFE.
PO L Y PH O N TE , tyran de Meffénie. Voyei
M érope.
POLYPHTONGUE. Pollux rapporte ( Chap.
10. liv. IV. Onomafi. ) que les égyptiens fe fer-
voient d’une flûte appellée polyphtongue , inventée
par Ofiris, & qui étoit faite d’un tuyau
d’orge.
La polyphtongue avoit apparemment plufieurs
trous pour produire plufieurs tons, comme l’ indique
fon nom. Au relie , c’étoir une flûte à une
feule tige ou monaule ; car Pollux dit bien expref-
fément qu’ elle étoit faite d’un tuyau d’orge. ( F.
D . C. )
POLYPOÉTES , fils de Pirithoiis & d’Hippo-
damie, fut un des chefs de l’armée grecque devant
Troye ( Homer. lliad. 11. ) .
PO L Y PO R TE ^ fils de Pénélope. Voye% Pén
élope.
P O L Y P 7 1CHI, tablettes, ou dyptiques à plu-
lîeurs feuillets.
PO LYR RH EN IUM , en Crète, iioayph-
NIÎ2N.
Les médailles autonomes de cette ville font :
R R . en argent.
O . en or.
RRR. en bronze.
Leur type ordinaire eft un fer de lance.
On a une médaille impériale grecque, frappée
dans cetre ville en l’honneur de Trajan.
POLY SPASTE & CORBEAU D ’ARCHIMEDE.
Le corbeau d'Archimède étoit une efpèce
de grue ou de gruau 3 compofée de plufieurs puif-
fances autres que celles qu’on y applique aujourd’hui.
C ’éto t une poutre ou mât pro ligieufement
long & d- plufieurs pièces , renforcé au milieu par
de fortes femelles , le tout rafiuré avec des cercles
de fer & line Heure de cordes , de diflance en
diftaece, comme le mât d’un vaiffeau compofé de
plufieurs autres mâts. Cette fürieufe poutre de-
voit être encore allongée d’une autre à peu-près
d’égale force. Ce levier énorme & de la première
efpèce étoit fufpendu à un grand arbre, affemblé
fur fa foie , avec fa fourchette , fon écheilier,, fes
moifes , enfin à-peu-près femblable à un gruau. Il
étoit appliqué & collé contre l'intérieur de la muraille
de la ville, arrêté & alluré par de forts
liens ou des anneaux de fer , dans lefquels on
paffoit des cordages qui embrafioient l’arbre, au
bout duquel le corbeau étoit fufpendu. Les anciens
ne terrafloient point leurs murailles , peut-
être à caufe de la grandeur & de la hauteur de
leurs machines de guerre , qu’ils n’ eu fient pu
mettre en batterie fur ie terre-plein, fans les ex-
pofer en butte à celle des aflîégcans. Ils n’y met
toient que les petites machines faciles à cranf
porter.
Ce levier ainfi fufpendu à un gros cable ou à
une chaîne , & accollé contre fon arbre, devoir
produire des effets d’autant plus grands que la
puiflance fe trouvoit plus éloignée de fon point
fixe, ou du centre du mouvement, en ajoutant
encore d’ autres puifiances qui tiroienc de haut en
bas par la ligne de direction.
Il y avo t à l’extrémité plufieurs grappins ou
pattes d’ancres fufpendues à des chaînes qu’ on
jettoit fur les vailfeaux , lorfqu’ils approchoient
à portée. Plufieurs hommes abaifloient cette baf-
cnie par le moyen de deux cordes en trelingage.
Dès qu’on s’appercevoit que les griffés de fer s’é-
toient cramponnées , on faifoit un lignai, & auflï-
tôt on baifioit une des extrémités de la bafcule ,
pendant que l’autre fe relevoit & enlevoit le vaif-
feau à une certaine hauteur , pour le laifier enfuite
tomber dans la mer, en coupant le cable qui le
tenoit fufpendu.
On employa cette machine non-feulement au
fiége de Samos, mais encore un peu avant celui
de Rhodes, par Démétrius Poliorcétes. Vitruve
rapporte qu’il y avoit un architecte rhodien-,
nommé Diognetus, à qui la république faifoit
tous les ans une penfion confidérable à caufe de
fon mérite. Un autre architecte , nommé Caillas,
étant venu d’Arabo à Rhodes , propofa un modèle
où étoit un rempart, fur lequel ii avoit pofé une
machine avec laquelle il prit ou enleva une
hélépole qu’il avoit fait approcher de Ja muraille,
& la transporta au-dedans du rempart. Les rho-
diens voyant l’effet de ce modè'e avec admiration ,
ôtèrent à Diognetus la penfion qui lui avoit été
donnée , & la donnèrent à Caillas, qui ne la con-
ferva pas lorig temps ; car Démérrius ayant aflîégé
cette place.,'& fait avancer fon effroyable hélépole
, les afliégés eurent recours à Callias pour
les en délivrer. Celui-ci reconnut fon impuifiance
à cet égard , & que i’hélépole de l’ennemi étoit
à l’épreuve de fa machine par fon énorme pefan-
teur. On voit par-là qu’il y avoit des corbeaux capables
d’enlever une tour ambulante du fécond
ordre. Si ces fameux corbeaux n’euflent paru
qu’au fiége de Syracufe , & que nous ne fuflions
pas que les grecs s’en étoient fervi long-temps avant
Archimède, on pourroit douter de l’effet prodigieux
de ces forte* de machines ; mais ces faits
font trop bien atteftés, & il feroit abfurde de les
nier.
Voici ce que dit Plutarque du corbeau d’Archimède
. « On voyoit fur les murailles de grandes
machines,qui avançant & abaifiant tout à coup fur
les galères de grofles poutres , d’où pendoient des
antennes'armées de crocs , les crampdnnoient , &
les enlevant enfuite par la force des contrepoids ,
elles les lâchoient tout d’un coup & les abymoient,
ou après les avoir enlevées par la proue , avec des
mains de fer ou des becs de grues , & les avoir
dreffées fur la poupe , elles les plongeoient dans la
mer, ou elles les ramenoient vers la terre avec des
cordages & des crocs, & après les avoir fait p irouetter
long-tempà, elles les brifoient &: les fra-
caffoient contre les pointes des rochers qui s’ a-
vançoient deflous les murailles , & écrafoient ceux
qui étoient defïus. A tout moment des galères en
levées & fufpendues en l’air , tournant avec rapidité
, préfentoient un fpe&acle affreux ; & après
que les hommes qui les montoient, étoient dif-
perfés par la violence du mouvement te jettés
fort loin, comme avec des frondes, elles alloient
fe brifer contre les murailles, où les engins venant
à lâcher prife, elles retomboient & s’abymoient
dans la mer ».
PO L Y T E CH N E , gendre de Pandarée. Voye%
Pandaré e,
PO L IX EN E , fi'le de Priam. Achille l ’ayant
vue pendant une trêve, en devint amoureux , &
la fit demander en mariage à He&or. Le prince
trbyen lui propofa une condition honteufe , celle
de trahir fon pays j ce qui irrita.fort Achide, fans
diminuer pourtant fon amour. Lorfque Prïam alla
redemander le corps de fon fils , il mena avec lui
la princefie, pour être plus favorablement reçu.
En effet on dit que le prince grec renouvella fa
demande, & promit même d’aller fecrettemerit
époufer Polixène en préfence de fa famille, dans
un temple d’Apollon , qui étoit entre la ville & le
camp des grecs. Pâris & Déiphobe s’y rendirent
avec Priam & Polixène ,• & dans le temps que Déiphobe
tenoit Achille embrafle , Pâris le tua.
Polixène3 défefpérée de la moit d’ un prince qu’elle
aimoit, & d’en avoir été la caufe , quojqu’inno-
cente, fe retira au camp des grecs , où elle fut
reçue avec honneur par Agamemnon s mais s’étant
dérobée de nuit, elle fe rendit fur le tombeau de
fon époux, & s’y perça le fein. .
Une autre tradition plus communément fuivie,
porte que Polixene fut immolée par les grecs fur
le tombeau d’Achille. C ’eft ainfi qu’Jfiuripide J’expofedans
fatragéd:e d’Hécube. Après la pr fe de
Troy e , les giecs avant de part r , rendirent de
nouveaux honneurs funèbres à A th ile , dont te
corps étoit inhumé dans les champs phrygiens.
L ’ombre du héros ieur apparut, & leur dit nue
s'ils vouloient avoir un retour heureux, ils de-»
voient immoler à fes mânes Polixène , qu'il s’étoic
lui-même choifie. Hécube , de fon c ô té , eut un
fonge qui la menaça de fon malhtui. « J’ai vu *
» dit elle, une biche qu’un loup furieux arrachoic
»» de mes genoux ; j’ai vu le fptélre d’Achille *
» qui demandoit en préfent une truyenne. D^eux!
» écartez ma fiile de ces trilles préfages ». En
effet, Ulyfle vint de la part des grecs cherchée
Polixène pour la conduire à l’autel. Polixène 3 a
cette nouvelle, ne plaint que fa mère , & compte
pour rien de mourir. Elle jette un regard modefte,
mais aflîiré fur Ulyfle , & lui dit ( Récube , <z#,
1 1 . ) : c« On veut que je meure , je brûle de mou-
»3 rir ; vous n’entendrez de moi ni voeux , ni four
» pirs ; je vous fuis. Non , je ne flétrirai point ma
» gloire par une lâche crainte de la mort. Fille de
» ro i, deftinée à un ro i, dans l’efpérance d’ un
33 hymen aufli doux qii’iiluftre, femblable enfin
33 aux déeffes , hors l’immortalité , je me vois au-?
33 jourd'hui efclavè î ce nom feul me fait aimer le
33 trép a s ..... Je mourrai libre , & j’emporterai
30 ma gloire aux enfers. Allons , Ulyfle , cou?
» duifcz-moi, immolez moi »*.
Le fils d’Achille prend la main de Polixène , la
fait monter fur le tombeau , & ordonne à ceux
qui environnent la viébime $ de la faifir. Polixène.
s’écrie : «c Arrêtez , ô grecs ! fâchez que je meurs
as volontairement. Qu’on ne m'approche pas , je
»3 vais me livrer au coup fatal. Laiflez-moi mourir
33 libre, au nom des dieux. Reine, je rougirois
33 de paroître aux Enfers en qualité d’efclave ».
Agamemnon commande qu’on celle de retenir
Polixène. Elle l’entend, & fe voyant libre, elle
déchire fes yêtemens , découvre fon fein , le préfente
hardiment à Pyrrhus , en fléchiflant Je
genou. Pyrrhus tout éperdu détourne les yeux j
il balance , il frappe , des ruiffeaux de fang
coulent.
Pile tombe, & tombant, range fes vêtemens ,
Dernier trait de pudeur en çes derniers moment.
( La Fontaine exprime ainfi la mprt de Thisbé. )
Les grecs remplis d’admiration pour le courage
de Polixène3 lui drefsèrent un. bûcher, & firent des
préfens pour fa pompe funèbre. Paufanias, parlant
de cette mort de Polixène , dit : Aélion barbare
qu’Homère a jugé a propos de paflèr fous filence*
Yoy. A chille.
Les artiftes anciens fe plaifoient à repréfentet
Polixène immolée par Pyrrhus fur le tombeau
d’Achille, Paufanias vit en Grèçe ce fujet peint à
F ij