
854 V I R
qu’eu avait le fagum des gaulois. On appelloît
ces bandes , virgè 3 en langue gauloife. Servius
le dit expreflement en expliquant les vers du
livre VII. de l’Enéide :
Aurea c&faries illis clique aurea veftis |
Virgatis lucent fagulis . . ..............•
Sagula virgûta , qu& habebant in virgarum morent
deductas vias ............ & bene allufit ad Gallicam
linguam 3 per quant purpura virga dicitur. Virgatis
ergo y ac f i diceret purpuratis , qua fagula virgata
etiam trabeata dicta.
VIRGINAL. On donnoit ce nom à un, temple
de Pallas , dont l'entrée n’étoit permife qu’ aux
filles j & où L’on n’immoloit que des victimes
femelles, qui n’euffent point été connues du
mâle.
VIRGINALE, Bartholin, dans le liv. 1 3c. 6He
fon traité de de tibii veterum , parle d’une flûte
furnommée virginale 5 c’eft la même que celle
que nous avons nommée parthènienne ; & je n'ai
mis ici ce mot, que parce que Bartholin ne dit
pas précifément que la virginale & la parthé-
nienne ne font que la même flûte, avec un fur-
nom latin & un grec.
Le même auteur parle encore, dans le même
chapitre d’une flûte, furnommée puellatoria , par
Solm ( Volyhifl. cap. 11 ) , à caufe qu’elle avoit
un fon très- clair, & qui probablement eft la
même que la virginale, ou parthènienne. ( F.
VIRGINENSE ou VIRGINALE, divinité,
que l’on invoquoit chez les romains, lorf-
qu on délioit la ceinture d’une nouvelle époufe-
vierge. C’étoit la même divinité, que les grecs
appelloient Diana Lyfi^ona. On portoit la ftatue,
ou du moins les images de virgineufe , dans la
chambre des nouveaux époux, lorfque les para-
nymphes en fortoient. On appelle auffi cette divinité
virginicuris. ( Augufiinus de civit. dci l. I V 3
e -.yÇ /u ). O
VIRGINIA 3 famille romaine, dont ©p n’a des
médailles que dans Goltzius.
VIRGULÆ. Voye% P o n c t u a t i o n .
VIRIÆ & virioU bracelets qui fe’ plaçoient
au-deiïus du poignet.
VIRILE 3 les anciens furnommoient virile une
efpèce de flûte. Ils divifoient encore les flûtes
viriles en deux fortes 5 la parfaite & la plus que
parfaite 3 mais Athénée, qui rapporte cette diviw
fi©n au/iv. I V de foa deipnofopkijtes , n’explique
V I R
pas en quoi coftfiftoit la différence. Poilux(0 notnajl.
lib. I V 3 c. 1 0 ) , dit que les flûtes plus que parfaites
, étoient propres à accompagner Tes choeurs
compofés d’hommes j c’ eft apparemment de-la
que leur vient le furnom de viriles\3 & l’on en
peut conclure qu’elles donnoient un fon grave.
Il dit encore que la pythique étoit une des flûtes
parfaites. ( F. D. C.)
V i r i l e , ( Fortune ) , elle étoit ainfi appelîée,'
parce qu’aux kalendes d’avril, les jeune* romaines
alloient fe baigner dans une fontaine , confacrée
à cette Fortune, & qu’elles lui offroient de
l’ençens , afin d’obtenir que leurs futurs époux
ne s’apperçuffent pas du défaut de leurs corps
que la déefTe avoit pu obferver , pendant qu’elles
fe préfentoient à elle toutes nues ( Ovid. faft. I.
IV. 14;. )
i VIRIPLACA j c’ étoit la déefTe qui mettoit la
paix dans le ménage ( des. mots latins placare
viros , appaifer les maris) 5 lorfqu’il furvenoit
quelque brouillerie entre le mari & la -femme , ’
on invoquoit Viriplaca pour les portera la reçori-
ciliation. Cette divinité avoit fon temple au
mont Palatin. Voyez A P P IA D E S ( Valere Max,
/. I I y C. ‘ 1.
Lorfque ' deux époux étoient -brouillés ils
alloient dans ce temple , s’y expliquoient en-
femble du fujet de leurs plaintes, & fe retiroient
contents &: réunis.
VIRITIUM , dans les Gaule*. O v iR ic iv .
Ses médailles autonomes font : - -
RRRR. en bronze. — Relier in.
O. en or.
O. en argent.
VIRODUNUM , dans les Gaules.
Les, médailles autonomes de cette ville fent :
RRR. en argent.
O. en or.
O. en bronze.
V IR O L E , anneau de fer dans lequel on
place les flaons des médailles , pour les affu-
jettir pendant qu’ on les frappe. On s’eft fervi
de la virole dès le temps d’Henri I I 3 mais c’étoit
une virole forméè de deux ou de trois
pièces fur lefquelles étoient gravés plufîeurs
mots , tels que probati numifntatis exemplum.
Le flaon s’étendant par la percufiîon prenoit
l’empreinte de ces lettres 5 & la pièce fembloit
avoir été marquée fur tranche par la machine
que Caftaing n’inventa que vers 168/..
v 1 R
Lorfque les grecs commencèrent à frapper
des médailles, ils fe fervirent d’abord de deux
coins pour .chacune 5 l’un de ces coins portoit
un type én creux, & l’autre portoit le même
type en relief. Il ne faut pas confondre ce mé-
ehanifme avec .celui des braéfcéates. Il paroît
que pour frapper ces monumens informes du
moyen âge , on n’employoit qu’ un feul coin
chargé de types en relief, & que l’ on appliquait
la feuille de métal taillée en rond, c’eft-
à-d ire , la bra&éate, fur un corps peu dur,
tel que le plomb. Ce fupport cédoit à la per-
cuffion , & la braéléate portoit par ce moyen
& à l’aide d’un feul coin , le même type en
creux & en relief.
Les artiftes grecs apportèrent de bonne heure
quelque changement à leur première méthode, parce
qu’elle laiffoit couler fou vent la médaille entre
les coins y de manière que les deux empreintes
ne fe répondaient prefque jamais. Pour'remédier
à cet inconvénient, que la virole, invention
moderne , fait difparoître , ils réservèrent
fur un des coins , & quelques fois fur }es deux,
des parties plus élevées que le refte du champ ,
jifin qu’elles fixaient le flaon. Ces parties ré-
îervées de relief à tantôt quarrées, tantôt partagées
en quatre quarrés , tantôt chargées, de
têtes ou de rinceaux, ©u de traits bizarres ,
ont été prifes par les anciens antiquaires pour
la représentation des quatre quartiers de certaines
villes y des jardins d'Alcinoiis, & c . Mais
leur véritable objet a été déterminé de nos
jours par l'abbé Barthélémy, de l’académie des
ilîfcriptions & belles lettres.
MONNOYAGE des anciens.
N. B. Des expériences que j’avois projettées
depuis dix ans, me forcèrent à renvoyer à l'article.
Virole y comme l’ un des derniers de ce '
dictionnaire, ,1’expofîtion du monnoyage des anciens.
Je les ai faites heureufement en janvier
1792, & j’en- vais donner le réfultat. Il nelaiffe
rien à defirer fur ce méchanifme.
En i78 y , je lus à l’académie des iafcriptions
& belles-lettres dont j'étois membre, un mémoire
qui aVôit pour but la recherche du véritable
ufage des médailles chez les anciens. Pour parvenir
à déterminer cet ufage , je décrivis d'abord
les moyens de percuffion qu'ils ont employés ,
tels que le marteau , ceux même qu'on peut
foupçonner avoir auflî été mis en ufage, tels que
le mouton, & peut être la preffe , comme l'a
penfé un artifte écrivain très-inftruit de ces matières
, le fculpt.eur Bénévenutto Cellini. J'alTurai
cnfuite que leurs coins étoient faits de bronze,
«’eft- à-dire compgfés d’un alliage de cuivre &
d’étain.
Les expériences & les reflétons que je yais
V I R
expo fer aujourd’h u i, rendront! fenfibles tous les
détails du monuoyage des anciens, demeurés incorflr
nus jufqu’ à nos jours.
II eft difficile d’alfigner des époques précifefc
aux procédés des arts, lorfque ceux-ci n’ont point
eu d’hiftorien. Le monnoyage des anciens n’ a
jamais occupé leurs écrivains 3 au moins ne nous
eft-il parvenu aucun traité fur cette matière. J’ai
donc été forcé de recourir aux expériences pour
rétrouver leurs procédés 3 il m’a fallu répéter
leurs tâtonnemens & leurs eflais pour arriver au
même point où ils font reftés , & au-delà duquel
les modernes fe font beaucoup élevés. Habitués
à voir graver les poinçons ou les coins par le
moyen, du burin , Ôc à voir frapper les monnoies
à froid, les antiquaires n’ont pu trouver la véritable
route que les anciens avoient tenue. Pour
moi j’ai mis à l’écart ces ufages modernes ea
; faifant mes recherches , qui par-là font devenues
i fruétueufes.
L’examen d’un coin antique confervé dans le
cabinet, dit de fainte Génevieve, me fit afliirer
en 1785 , que les anciens employoient des coins
de bronze 3 ôc non de fer , comme ceux des modernes.
La fragilité de cet alliage, lorfqu’il eft:
fournis immédiatement à de forts moyens de per-
cufîion , me fit auffi tôt concevoir l’idée de l’envelopper
dans un mandrin de fe r , ce que j’anonnçai
alors.
J’ai mis enfin ces procédés à exécution, & je
vais les expliquer à l’aide des pièces que j’ex-
pofai fous les yeux de l’académie. On a d’abord
forgé les mandrins de fer 5 on y a creufé fur le
tour les trous deftinés à recevoir les coins. Ces
coins faits avec l’alliage des cloches , c’eft-à-
dire , environ une partie d’étain , & quatre parties
de cuivre, ont été moulés & cnaffes dans
les mandrins, chauffés au rouge. Pendant que
les pièces étoient chaudes à ce degré , on a placé
entre les coins une médaille froide, & l'on a
frappé un coup d'un marteau très-lourd fur tout
cet appareil. Les coins ont reçu l’empreinte de
la médaille avec tous fes détails.
Lorfque l’appareil a été refroidi, on a placé
un flaon, chauffé au rouge, entre les coins, & il
en a reçu les deux empreintes, fans que les coins
aient fouffert la plus légère alteration. On
auroit pu frapper plufîeurs centaines de flaons
fans ufer les coins 3 car l’alliage des cloches
froid , eft prefque auffi dur que l’acier.
Quoique j’aie obtenu par ce procédé des médailles
femblables aux médailles antiques 3 quoi-
ue cette reffemblance faffe conclure l’identité
es moyens employés par les monétaires anciens,
je vais encore prouver directement que les anciens
frappoient ordinairement à chaud les flaons.