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T E S
le nom d'Efchyle, qu’au-deffus du nom dq ce
célébré p o ë te , on lit le nombre romain XII,
& au-deuous de-ce même n om , le meme nom-
bre en caractères grecs, IB. Sur une autre tablette
de pareille grandeur, eft le meme nom de H M t r .
. ____. avec le nombre XI au-deflus, & le
même nombre en grec IA au-deffous.
T esséres defgladiateur. Dans les jeux folen-
nels on diftribuoit des marques, ic/era, qui
étoient ordinairement faites d'os , ou d ivoire; ,
& on les donnoit aux gladiateurs , comme-un témoignage
qu’ils avoient combattu en public. On
voit encore de c*es tefseres, avec unefufema, touche
( Fabritti mfirif. P. ; 3. )& a une palme. Peut-
être que les empereurs en, diftnbuoient auffi en
p erre! gravées / & de-là , pourrait s enfm-
vre que la pierre de la colleition de Stofch,
qui porte les^mêmes fymboles , ne feroïc autre
chofe qu'une de ces marques.
Cette tefs'ere d'ivoire, trouvée dans les environs
de Rome, dit Caylus (Rec. 3. P- z8o. J
& dont les caraftères un peu ufes par le temps ,
font allez difficiles à Ure,eft eente fur: fesquatre
faces. La première, contient les noms des contais,
c'eft-à-dire , l'année dans laquelle on cekbroit
les jeux, pour lefquels cette tefsere fu tiftv ib u e e .
on y lit M. SIL. L. NO. B. COS. c elka-dir. ,
M a r c y s S i l a m y s L r c r s , N o r b a s y s B a l b y s ,
étant confuls. La fécondé face, prefente ces mots
abrégés. .1. o . X. K. Nov. ils veulent dire, A nte
D xbm D ic imvm K alikdas Novembres , c.elt
le jour où l'on a donné le fpeftacle. On lit fur
la troifième face: M aecsl:kvc. Q. ,cJ “j
à dire , que Maecil ipvs eft le nom du gladia
te u r , ou de l'athlète, qui appartenait a Qyimtys
M ax,M r s . Tasycio , ou Amplement ^ r v e r o ,
eft écrit fur la quatrième face ; je n entends pas
ce m o t, c’eft peut-être un furnom de ce Qumtus
Maximus. Je crois diflinguer fut cette meme &ce,
un V , qu'il faudrait expliquer par \ ICI I . ex
preffion qu'on trouve quelquefois dans des n ■
triplions faites en l'honneur^ des -athlètes, qui
avoient remporté les prix. Ainfi 1 mfcnption totale
lignifiera , Marcel, s y s , efclave de Q vintvs
Max,Mrs Tasycïos, fous le confulatde Marcvs
S tLAs r t , & de L r a r s N orbanys B albys
c’eft-à -dire, Van de Rome 77a de Vere vulgaire 1;
11 y avoir en effet, des jeux qui duraient quatre
jours , & qui commençoient le 11 d octobre.
On peut dite avec beaucoup de vraisemblance
que ces fortes de tefseres, étoient donneesauvam
qneur, qui , fuivant les apparences, lesportoit
au cou.
Longueur totale , deux pouces une ligne : le
quarré long, trois lignes fut la plus petite face-,
un peu plus fur la .grande.
T E S
« Ce mafque comique eft d'ivoire, la difpofitio#
des maffes & l'intention de fqn défini font bonnes
& mîtes. Cette repréfentation , confacree a la
comédie, fembleroit nous apprendre que les tejjeres
annonçoient quelquefois le genre du ‘P6« 1“ ®
auquel on invitoit. Cette fécondé ttfere, ainffque
la précédente, me paraît avoir ete fabriquée tous
les premiers empereurs ( Caylus 3. page 104 ;• »
' Sut une femblable tefs'ere rapportée par Schott,
on lifoit fur les quatre faces :
P h i l o d" a m .' D - o s s e
A . D. X. K . N O Y -
S P E Ç T.
M : t e r e n . c , c a s .
Oa l'explique ainfi : Ph’dodamus doffeni ante diem
decimum kalendas novemhris fpeclatus M. Terpndo.
C. Cafta, caf. Elle annonce-que Philodamus efclave -
de Doffénus, avoit combattu dans fes jeux qui
duraient quatre jours, & qui commençoient le i l
oéiobre l’an 681 de Rome.
T e s s é r e s de libéralité. •
On voit fut cette tefere d'ivoire i dit Caylus
( Rec. d‘antiq. 4.Pl. 67 «■ ), ces lettres gravées
en' caraétères majufculés, AR. XII. Elles font
écrites fur un côté ; l ï face oppofée eft absolument
nue, mais un peu convexe. Je croîs qu on peut
regarder cette tefere comme une de celles <jue les
princes diftribuoient au peuple dans lés libéralités
luils faifoient &c auxquelles on donnoit le nom
de Conginaires. On jettoit au peuple des rr/iwï-s
oui portoient une note de ce qu’on vouloir donner 1
le peuple les ramaffoit, & chaque particulier,
reportant la tefs'ere.au bureau.de la diftribution,
recevoit ce qui étoit marque dellus. Celle-ci
fignifioit, fî je ne me trompe j Argents iuadeam,
c'eft-à-dire, douze deniers.
Dion ( Lib. 61 j s'exprime ainfi à l'égard de
ces diftributions. ~ Néron diftribuoit au peuple
» des alimens délicats, des chofes precieufes,
,, telles que de chevaux, des efclaves, des chars ,
W e l’or, de l'argent, désvêtemens. Il jettoit
» pour cela de petites boules fur lefquelles étoit
„ gravée la note dè quelqu’une de ces chofes i on
„ donnoit à ceux qui prefentoient ces boules ce
ou elles marquoient. » Il rapporte la meme
chofe de Titus. Suétone (Lib L X F I c . z ) en dit
autant de Néron i il appelle ces référés mifha.
Martial parle (Lib. F U I E?. 78 ) de 1 argent qu on
diftribuoit de cette manière :. -
Nunc veniunt fubitis lafeiva numifr.at* nimbis
Nuncdat fpciïstas teffera larga feras.
C’étoient des tefseres fur lefquelles étoient marquées
ou une fomme d'argent, ou les bêtes même
qui avoient fevvi dans les fpeétacles, & que l'empereur
donnoit enfüite à ceux à qui la tefs'ere étoit
échue.
Quoique ces auteurs ne parlent que de petites
boules de bois , rien n'empêche ae croire que
ces tefseres étoient. quelquefois de la forme de,
celle que ce préfente.
T e s s é r e s militaires. Le mot •dir guet, qui fe
donne chez nous de vive voix , fe donnoit chez
les romains fur une petite tablette de bois. Ce qui
fe faifoit dè cette manière : fur dix cohortes, on
choifîfloit tour-à-tour, un foldat appellé pour cet
effet tejferarius, qui, vers le coucher du foleil, fe
rendoit chez le tribun de garde. Il recevoit de lui
la. petite tablette de bois, la tefs'ere fur laquelle ;
étoient écrits l’ordre du général, un ou plusieurs
mots j par exemple, à la bataille de Philippe ,
Céfar & Antoine donnèrent le nom d'Apollon
pour mot du guet. On écrivoit encore fur ces mêmes
tablettes quelques ordres pour l'armée. Celui j
qui avoit reçu le *0101 du guet, après avoir rejoint ,
fax cohorte, le donnoit en préfencé de témoins :
au capitaine de la cohorte fuivante. Celui-ci le H
donnoit a l'autre, & toujours de même 5 enforte |
qu'avant le coucher du. foleil, toutes ces tablettes •
étoient apportées au tribun qui, aufli-tôt, par ;
une infeription particulière , laquelle marquoit
tous les corps de l’armée , comme les haftaires 1
les princes, &c. pouvoit connoître celui qui
n'avoit pas -rapporte fa «ablette. La chofe.ne pou-
volt être niée, parce qu'on entendoit fur cela des
témoins , comme dans une affaire capitale.
T essÈre d'hofpitalité, marques de bois qui
étoient le gage & le témoignage de la correfpon-
dance mutuelle que des perfonnes de dîfferens
pays contraéloient enfemble, & qu'ils tranfmes-
toient jufqu'à leurs defeendans. On peut comparer
ces marques à ces; tailles dont fe fervent certains
ouvriers pour marquer la quantité de ce qu'ils four-
nilTent 5 elles étoient coupées dans la même pièce,
& faifoient deux morceaux féparés qui-, en fe
rejoignant, n'en formoient plus qu'un , fur lequel
on avoit gravé quelques cara&ères. C ’étoit-par ce
moyen qu'on reconnoiffoit les hôtes ; car quand
deux perfonnes avoient contracté enfemble rengagement
d'hofpitalité, chacun gardoit une de
ces marques ; elles fervoient, non-feulement à ceux
qui avoient ce droit perfonnellement, mais encore
a ceux à qui ils les vouloient prêter j en forte que
le porteur de cette efpèce de bulletin étoit auflx
bieri* r ç a , logé & nourri qu'auroit été celui à qui
il appartenoit. On difoit de ceux qui avoient violé
le droit d'hofpitalité , tefferam confregiffe.
Les tefseres d'hofpitalité étoient fouvent admifes
dans les comédies'des ancienst où elles fervoient
pour les reconnoiffances. On en voit un exemple
dans le Pcenulus de Plaute ( ƒ. 2.86. ) :
Ego fum ipfus, quem taquins* POE. Hem/ quid
•’ ego audio ?
A g . Antidam a gnatum me effe. POE. f i ttu efi}
tefferam
Conferre f i -vis hofpitalem , eccam attuli.
A g . Agedum hue , ofiende , eft par probe : nam
habeo domi.
P oe. O mi hofpes, falvc multïim ! nam mihi
tuus pater ,
Pater tuus ergo , hofpes Antidamas fuit :
Hic mihi hofpitalis teffera. cum illofuit.
A g. Ergo hic apud me hofpitium tibi pribebitur.
Cette petite plaque de bronze, dit Caylus
( Rec. d*Antiq. t. $ p. 230. ) , peut être mife dans
le rang des objets, dont l’explication eft-véritablement
embarraffante. Cependant moins on eft
inftruit de l’ufage particulier d’un monument, plus
il eft néceflaire de le rapporter, & de faire con-
noitte la nature & le genre des difficultés qu’il
prefente.
On voit fur un côté de cette plaque p o l b m i ,
& fur l’autre V. C. en lettres majufculés. Le nom
propre n’a pas befoin d’explication, & les deux
lettres du revers, ne peuvent lignifier que vins
clarissimi^titre dont on n’a commencé à faire ufa-
ge que dans les premières années du Bas-Empire.
La partie fupérieure de cette plaque a toujours
! ét&percée dans un efpace excédent & prépare à ce
defîein 5 ce qui prouve que ce morceau étoit
deftiné à'être porté, & vraifemblablemert au «ou,
d'autant qu'un des côtés de l'écriture feroit devenu
inutile, s’il eût été fixé ou arrêté fur quelque
corps. Malgré la confiance que j'ai dans les lumières
du fçavant antiquaire qui m’a envoyé de Rome
ce petit monument, & qui croit qu'on peut le
regarder comme une tefs'ere militaire, je ne puis
i être de fon fentlment, & je ne erois pas qu’ il foit
poffible de lever les difficultés que préfentent les
raifons que je vais rapporter, & qui m'empêchent
d’adopter cette opinion.
On fait que cette efpèce de tefs'ere fe donnoit
tous les jours dans les armées romaines, & qu’elles
portoient Vordre ou le mot, que l'on reçoit aujourd'hui
du général dans les nôtres, & que les
majors écrivent pour le porter à chaque corps en
particulier. Il faifoit que ces tefseres fuflent d'autant
plus variées, & préparées en plus grande quantité ,
que l'on change quelquefois l'ordre peu de temps
après l'avoir donné j les difpofitions & les manoeuvres
qui dépendent de la volonté du général, &
des avis reçus, mettent fouvent dans cette nécef-
fité > alors il falloir avoir d'autres tefseres toutes