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VE N A T I O AMPHITHE A TRAITE, chaiTe
de l’amphithéâtré j c'ëtoit la chaffe pour laquelle
les romains étoient vraiment paflionnés. Elle fe
faifoit dans l'amphithéâtre, où l'on plantoit quelquefois
des arbres 3 afin qu'il reffemblât à une
forêt. Elle fe faifoit de plufieurs manières : ou
c'étoit.des combats de bêtes entre elles3 ou
contre des'hommes , ou c’étoit le peuple même ,
à qui on laiffôit la liberté d'entrer dans l'arène ,
d'y tuer les bêtes fauves qu'on y la choit exprès j
comme des fangliers , des cerfs 8c dqs daims , &
de lés emporter. La première chaffe de bête a. bête
fut donnée par Q. Metellus qui, l'an de Rome
503 -, fit paroître dans le cirque cent quaràntè^-
deux éléphans pris fur les carthaginois Depuis
cette époque 3 cette forte de combat ne fe donna
guère que dans l'amphithéatre 3, & le cirque fut
rélèrvé pour les courfes & autres jeux. Dans les
combats d'homme-contre une bête , le-gladiateur
fe préfentoit- à l'animal lés armes à la main , fans
ufer d'aucûne précaution, & il étoit fouvent la
viélime de fa témérité^ D’autres employôient di-
vers'ftratagêmes pour furprehdre la bête, les uns
fe fervoient de gros globes d'ofier , qu'ils r ou-
loient devant eux: d'autres7 a voient- dè grands
boucliers d'ofiers hëriflès.,de pointes de rofeaux
rompus,- qui piquoient l'animal quand il ve-noit
avec, fureur pour mordre le combattant 5 8c ce- '
lui-ci fe couchant adroitement à“ terre fous ce
bo.uclier, frappoit en sûreté.'Ils le fervoient encore
d'autres^ rufes qui divertiffoient les fpeéta-
teurs. Les animaux qu'on empioyoit étoient de différente
êfpècé 3 mais le pins fouvent des lions ; 8c
Spartien remarque que du temps d'Hadrien il y en
eut jufqu'à cent de tués. Les combattans étoient
ordinairement des gladiateurs , ou des criminels,
qu’on avoit condamnés à cette peine, 8c qui,
lorfqu'ils fortoient vainqueurs , -méritoient leur
grâce 8c étoient abfous’de leurs crimes. Quelquefois
il y avoit des hommes.qui fe loueient pour
ces combats , & d’autres q u i, par une pure
oftentation de force & d'adreffe , s'y offroient
volontairement. La dépenfe de ces combats étoit
énorme, parce qu'il falloir faire venir des pays
éloignés 3 avec des frais cenfidérables, une multitude
incroyable de bêtes que l'on nourriffoit
jufqu'au temps du fpeêtacle 5 d'ailleurs il en cou-
toit beaucoup pour déterminer des gens de benne
■ volonté à s'expofer au rifque d'être déchirés par
ces animaux furieux.
VENDANGES.( Fête des ). Voyez V indé-
m ia I es.
VENENUM. Voyez PoIsoN.
VENERE M lyrs Homeri , Livis Aug. ( Ad ).
L'officier de Livie mentionné dans cette infcrip-
tion, recueillie par Muràtori ( 886. 6 . ) , -amu-
•foit cette princeffe en chantant lur la lyre lesvers
d'Hoinère.
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VENERIS V A C V S .'Pline, /. X X X II. c. k|
parle de ce lac , qu'il place à Hiérapolîs en Syrie.
C 'é to it , félon Lucien , .( lib .d ed ea Syria ) ùh
étang fort poiffo^nneux , dans la ville même, près
du temple de Junon. On y trouvoit de grands
poiffons qui avoient chacun' leur nom. « J'en ai
vu un plufieurs fois , dit Lucien , qui portoit fur
l'aileron de l'épine-du dos un petit ouvrage d'or
qu'on y avoit appliqué. On prétend, ajoute-t-il >
ce que je n'ai pas vérifié , que cet étang a deux
Cents braffes de profondeur 5 il y a au milieu un
autel de pierre qui paroît remuer , vraisemblablement
parce qu'il eft élevé fur des colonnes qui
font au fond de l’eau. Cet autel étoit toujours
èncenfé par des perfonnes- qui y abordoient à
toute heure à la nage pouf .leur dévotion. Gn y .
célébrqit/auffi de grandes fêtes , qu’on appelloit
les de fente s du lçc.\ On y portoit tous les dieux ,
. Si Junon la première, de peur que Jupiter ne
regardât,avant elle les poiffons : elle le' dévançoit
donc , Si le prioit de fe retirer, ce qu'il faifoit à
la fin, aprèsjavoir un peu contefté.
. ;VENERIS PORTUS 3 port de la Gaule narr
bonhoife, -fur la' côte de la mer Méditerranée.-
-Pomponius Mêla., 1. II. c. 'j. le place entre les
promontoires des Pyrénées, - au voifinage 8c au
nord de Cervaria. -Ce port -étoit fameux à caufe
d'un- temple de Vénus qui y étoit bâti. C'ell aujourd'hui
le port de Vendras.
Veneris Æheadts templum. Denis d’Haly-
carnaffe., I. 1. c.-.5.0. dit qu'on nommoit ainfi le :
temple que lés troyons bâtirent à l'honneur -dè.
Vénus, lorfqu'ils furent arrivés fur la.côte de
l'Epire , Si qu'ils eurent pris terre dans la pe-
ninfùle appellee Leucas. Du temps de Denis d'Ha-
lycarnaffe ce temple étoit dans une petite ifle ,
entre la ville Si l’ifthme d.ê cette peninfule - qui
avoir, été ereufée. Denis d'Halycarnaffe nous apprend
encore que'les troyens-élévèrent un autre
temple du même, nom dans l'Epire / fur le promontoire
d’A&ium. llSÿ bâtirent auffile temple
des grands dieux, Si ces deux temples fub&ftoieht
enco.re de Ton temps.
V hneris arsinoes eanvm 3 temple d'Egypte,
fur le promontoire Zephyrium , entre Canope Si
Alexandrie , félon Strabon 3 l.X V U . p. 800. r
VENETUS color3 azûr, bleu de mer. Une
- des quatre factions du cirque avoit adopté cette
couleur pour fe diftinguer des autres. Vegéoe
( 4. 37. ) dit que 1 e vendus color étoit la douleur
des flots de la mer : Ne tamen exploratoria naves
candofe prodarttur y colore -veneto , qui 'maritimis
jluclibus eft ftmilis , vêla tinguntur-, & fanés» Ela-
gabaie faifoit fervir fur Ta table les poiffons dans
une fauce bleue , afin qu'ils paruffent n'avoir pas
changé^ d'élément ; Pijces femper quafi in marina
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<tqua cutn colore fuo çoHos condîtura -yeneta comédie*
( Lamprid. c. 24. ),
VÉNILIE , femme de Daunus, Si feeur d’ A--
mate, mère de Lavinie., eut pour fils le célèbre
’ï ’urnus. S. Auguûin dit que Vénipe.étoit la déeffe
de i'efpérance» ( De la cité de Dieu, liv. IV .
Les anciens romains perfonnifioient auffi le flux
8c le reflux, Si les divmifoient en en faifant deux
déeffes, dont l'une s’appelloit Vénilie3 & l'autre
Salade, au moins fi l'on en croit Scaliger dans
fés cônjeêtures fur Varron, p. 186 6* 18 1, ou il
dit qu'il a trouvé quelque part ces mots de Varron
cités : Vériilia unda qu& ad liùus vemt ; Salacia .
qus ad falum redit. Varron, dans ce qui nous r'efte
de lui-, 11’a rien dit de femblable y feiilement
( /. IV . de ting. lat. ) il dit :. Salacia Neptqni a
falo~yVenilia a yeniendo ac 'Oento illo qiiem Plautus '
dicit quod ilie dixit,. qui fecundo vento 'velius ~ ë(i
tranquillo mari -ventuni gaudeo 33. Que falacia .vient
de falum y là mer, Si Veniüa ƒ de vento 3 je viens,.
& du vent dont parle Plaute, quand il dit quoi
■ ille dixit, 8ic. *- Scaliger ajoute^ que depuis que
les romains, fous la conduite de P'rufus, eurent
pénétré jufqu’à l'Océan germanique, ils donnèrent
au flux 8i au reflux des noms germains , Si au
lieu de Venilia ils dirent Malina y & pour Sala-
cia , Liduna. Cependant, comme il l'a remarqué , 1
Malina & Liduna fignifient plutôt les grandes ,
marées qui viennent chaque mois., que le flux 8c
reflux qui fe fait tous les jours.
VENNO ôu VENOXy furnom de la famille
;Pl a u t ia .
V EN TID IA famille romaine dont on a des
médailles.:
RRR. en . argent.
RRR: en bronze.
O. en or.
Le furnom de cette famille eft B a s su s.
Goltzius en a publié quelques médailles inebn-'7
nues depuis lui. ....
VENT1LARE, terme de gladiateur qui exfnimoit
l’aêtion par laquelle les combattans pré- -
udoient en fe frappant avec des épées de bois ,
Si en lançant les uns contre les autres des javelines
fans fer avec beaucoup d’art : Aliud eft
ventilare , aliud pugnare dit Sénèque ( Cont. 3.
C ’eft ce-que l'on peut appeller èferimer avec tin
fleuret.':
V entilake , fe prend auffi pour donner du
vent avec un éventail. Ce meuole étoit connu
des grecs 8c des- romains , Si, 6'étoit une fonc-
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tion des efclaves-d’éventer leurs maîtres &.leurs
maîtreffes lorfqu'ils étoient au lit. Suétone dit
(c . 82.V. 2. ) qu’-Augufte en. ufoit ainfi pendant
l’été : Æftatc............... ventilante aliquo eubabat.
Cet ufage ‘ceffa pour lès lits , lorfque celui des
rideaux fut introduit.
VENTILA TORES. Voyez B atelEitrs .
i VÊNTRALE , petit habit à mi-poil que l'oif
mettoit comme une cuiraffe .fur l'eftomac , pour
garantir du froid f il fèrvoit auffi de ^ceinture pour
y ferrer l'argent que l’on portoit fur foi.
VENTRILOQUES , devinereffes connues auffi
fouS jles noms engaftrimyth.es & d'engaftrimantes ,
qu'on croyoit rendre des oracles par le ventre.
Gette-efpèce de divination eft appellée par Arif-
tophane tupvz.\tcv> fcu'/jtiei, à caufe d'un certain
Euriclès., qui étoit ventriloque„ 8i qui paffoit
pour devin à Athènes. Cependant elle paroît
avoir été particulièrementTefervée aux pytho-
niffes , auxquelles „on donnoit indiftinêtement ce
nom , Si celui de: 'ventriloque.
On doit diftinguer deux manières de rendre
les-oracles par le ventre, pour faire accorder les
auteurs qui ont écrit fur les ventriloques > les uns
ont affuré, avec Cicéron ( De divinat. lib. I L )
qu'elles recévoient le démon dans leur ventre,
d'où elles tiroient les réponfes qu’elles rendoient
par la bouche j ils nous repréfentent la pythonijfe
de Delphes montée fur le trépied , écartant les
jambes , & attirant par en-bas l'efprit fatidique,
enfuite pénétrée decet ëfprit, entrant en fureur,
& rendant les oracles. Suivant d’autres, ceS de-
. vinereffes prophétifoient , la bouche fermée ,
faifant avec Te ventre certains bruits qui figni-
fioient tout ce que le fp„eâateur crédule & inté-
refle vouloit j c’eft à ces ventriloques qu'HippQ-
crate compare les malades.
Il y avoit auffi des ventriloques, fuivant Ter-
1 tullien, qui rendoient les oracles par les parties
: de la-génération.
VENTS. -Les anciens, avoient déifié les vents.
Lorfqu'oncentrepreno'it quelque voyage fur mer,
on facrifioit aux vents 8c aux tempêtes. Xéno*
phon d it , dans, l'expédition, du jeune Cyrus ,
que le vent du feptentrion incommodant beaucoup
l’armée, le devin confeilla de lui offrir un
facim.ee : on luiTacrifia, 8c lèvent ceffa. Achille,
àyant mis fur le bûcher le corps de Patrocle ,
pria le vent du nord. & le zéphir de fouffler avec
force pour hâter l'embrâfement, & il leur promit
des facrifices , s'ils exauçoient fa prière. Les
troyens étant prêts de s'embarquer pour l’île de
Crète , Anchife , pour fe rendre les vents propices
3 immola une brebis noire aux vents orageux
, & une' blanche aux heureux zéphirs.