corder entrera fur ce point de mythologie. t e s i
étrufques s’attachèrent à la première tradition.
Nous voyons leur déeffe Nortiu, ou Nurtui (cette ,
Fortune étrufque qui , dans Juvénal , abandonne .
Séian fou compatriote & fon ancien favori. ) ,
ponant un enfant dans fes bras. ( Mufa etrufi..
g<*P J '
L’aveuglement de Plutus a fouvent été chanté,
Bar les poètes ; nous en avons vu plus haut la.
caufe honorable. Théocrite (Idyll. 10.) , a c.aufe
de cette dfformité, l ’a comparé, à l’amour.- Un
levoyoit à Lacédémone (VigtmrpfurPkdoJlrace),
aveugle , couché par terre 8c .garde forgneule-
ment a fin d’apprendre., lelon T.héophralle aux
Ipaniates que les riche fle« étoient viles & m.épri-
fabl-s. Euripide l’a traite plus .favorablement en
lui donnant des allés.. ( Metcager, v. 3 ,
V r ) Mais les moraliiles ne lut en accordoient
qu'à’ fon départ. Il arrivoit, félon eux en boitant
8c s’ éloignoit à tire d a ries , parce qu on
acquiert les richelfes avec peine , 8c après de-long
u e s ’ années, tandis que la prodigalité les difl.pe
en un inftant. Les ihodiens ( Phdofiratis Icon. ,
lit. 11 tap. 27.), qui le rccdnnoijfo.ient pour leur-
dieu tutélaire , lui donnoier.tdes y.eux. Ils Ce liât-
toient de ne. de.voir qu à leurs travaux 8c a leur
commerce étendu, fa purffanteprotection. Lepen-
ârnz y malgré les divers monumens du dieul lu tus,
nue nous venons de citer (_Boeotica>P. •
gré celui qui étoit placé à Thefpis auprès de Minerve
Ergané ( laborieufe ) ; maigre celui que 1 011
, C ’étûit y difent les anciensj écrivains., îa raifort
pour laquelle ôn faifoit couler un ferpent d'or dans
le fein des initiés, aux grands myiVères. M. Dupuis
(Explic. des fables ^Proferpine.) donne de cette ceremonie
avoir pris mal-à-propos à Svpile pour un monumertt
de.Tantale ou de Jupiter ( Canntk., pag. 1 1 5 .) ,
Sextus Empiricus a do ,té de fa divinité. =• Je ne
1 regarderai, dit-.l Marnais comme un uieu ce.ui
„ qui peut être pofféde par 1 homme le plus
„ impie 8c le plus mal-honnête ».(dav. Mathon.,_
P- S i- ) ■
X.cs romains rendirent des hommages à Plutus,,
& défignèrent fous ce nom je dieu dés enfers y
le JupiterStygins. Nous en avons pour garant une
irifcripiion déterrée par Winekelman dans la vigne
du marquis Belloni à Rome : levt Caftodt bgouo
Thcfaurorum. araxn. C.luhns.Aug.-kb.SatyrusVU.
On la trouve dans les pierres;gravées de itolch.,
pag. 83.
C e n’étoit pas fous le rapport du dieu des,richefr
fes que Platon chercha à réduire Proferpine, cette
nymphe auroit méprifé l’éclat de l'or 8c de 1 immortalité.
Elle a voit déjà été trompée par Jupiter,
peut-être fut ce fol efpoir. Nonnus (pwnyfiac. .
lit. V b Vil) raconte que ce dieu en étant devenu
folement amoureux , 8c ne pouvant s en Lut e ,
aimer , fe transforma en ferpent. (Orphe, Melmoiv,,
fafflmenmm.) A l’aide de cette métamorphofe , Je
fouverain des dieux fe gtiffa dans fon fein , & en
iouit. De-!à naquit la nymphe Mehnoe , le on, le
prétendu Orphée, & un taureau félon d'autres*
bizarre en apparence ,. une explication des
j plus (atijSfaifantfS. C'eft à fon ouvrage que je ren-
v.qyeceux qui voudront s'infliuire à fond des
; véritésJ agronomiques cachées fous d’emblème de
i Proferpine. Ajoutons feulement ici une de fes
îobfervatiohsdes plus précieüfes , Hercule eft fouvent
repréfenté.auprès du raviffeur de Proferpine,
& aucun interprète n’a pu en donner une raifon
plaufibie. Confidërons cependant, avec M. Dupuis
, que l'Hercule célefte eft placé dans le ciel
étoilé j auprès de la couronne boreale, & qu U h-
couche avec elle. Dès-lors il doit la conduire au*
enfers dans le langage mythp-aftronomique , & fe
trouver avec elle fur les monumens.
Pindare , dans fon hymne de Proferpine , appelle
Pluton.Kfôrtvios {Paufan. Boeoiic. , p. p 6 . ),»
le . dieu aux rênes dorées. • Ovide n a pas
cr,aint. cependant de donner aux harnois de fes
courfiers.,. une autre couleur : Excitat obfcura
tinëlas ferrugine habenas. Alecton etoit chargée du
foin de,fes chevaux {Metam. , lib. V.')> elle les.
faifoit paître fur les bords du Cocyte & de
l’Erebe , & les atteloit elle-même au char de fon
maître. C'eft pourquoi une furie les guide ordi- ,
Inairement fur les rnarbres^qui.représentent 1 enlèvement
de Proferpine. Ciaudien a conferve les
noms de ces couifiers :•
Orpkn&us cntdele micàns 3 Aetkonque fagitta 3
Ocyor , & Stygii fublimis gloria Nifieus
Armemi , Ditisqiie nota fignatus Alafior.
( De Raptu P ro f., lib. I. v. 254. )
Il étoient analogues à leur emploi. Noir , ou en
•vieux îx^vqcAs. moreau . étoit le nom du premier. '
Auffi nos anciens romanciers, parlent-ils fouvent
des chevaux moreaux de la Nuit, de Pluton wf.
j Le fécond , qui avoit fon pareil dans l’attelage du
loiei! , s'apptlloit brûlant. La couleur fombre du
troifième le. faifoit nommer le noBurnç. On donnoit
enfin au quatrième le nom alafior.> malfaisant,
que les mauvais génies (Plutarch, fie def. Orac. )
portoient eux-mêmes. On ne pouvoir , au relie ,
méconnoître ce dangereux animal f ar ’ f et01t
marqué à la cuiffe de La lettre n , initiale du nom
de fon maître. Anacréon nous apprend que les
grecs étoient dans l'ufage de marquer ainfi les chevaux
de noble race.
Quoique les éleufîens & les autres grecs mon«
t aflènt dans leurs contrées plufieurs cavernes par
fèfqueiles Pluton avoit fait descendre fa proie aux
-nfers , les fi. ili.ens s'cbftinoient à faire (Diodor.
; Sicul. , lib. V . ) voir près d'Enna un antre auquel
fenaf.) t la tête de ce dieu ceinte du diadème;
elle eil accompagnée ordinairement d'un croc
ou fourche à deux pointes inégales , & quelquefois
( Morel, tom. I l , pag. $7 ^ 9°* ) de la
tête de fon époufe. Un rare médaillon d'Hadrien
offre une figure debout, ayant de la barbe, tenant
le trident & un aigle. A fes pieds eft placé Cer-
bere, Ce type extraordinaire repréfente, félon
Vaillant (Numifm. Imperatl) , les trois freres réunis.
On ne peut méconnoître Jupiter à l'aigle ,
Neptune au trident, & Pluton au chien à trois
têtes. Cet animal fabuleux accompagne lé dieu des
morts fur les pierres gravées ( Pierr. de Stock. ,
pag. B5 .) , les médailles & les médaillons grecs ,
où Pluton eft repréfenté aflis , tenant une patère ,
tantôt une hafte , une feule fois la fourche fur
celles de Thianum, & deux feulement avec le
boîffeau de Sérapis Pluton. {Vaill. Numif. Gracaf) ^
Les peuples qui les ont fait frapper font les habi-
tans d’Amaftrie, de Thiane, deTium, deMarcia-
nople, d'Epiphanium ôc de Nicomédie.
ils rapportoient exclufivement cette tradition. H
étoit du nombre de ceux que les anciens appel-
loient Plutonium ou Ckaronium. Cette ville d Enna j
avoit un temple de Cérès fameux & très-riche.
Verrès étant gouverneur de la Sicile, îéfolut de
le piller , .& de s’emparer des richeffes immenfes
que la religion y avoit accumulées. ( In Ver. 6.)
Cicéron raconte plaifamment cette entreprife du
peéteur : Hic dolor erat tantus , dit-il, ut Verres
alper Orcus venijfe , E n n a m & non Proferpinam
afaortajfe, fed ipfam abrzpuijfe Cererem videretur.
L'arrivée-de cette jeune-déeffe aux enfers caufa
la métamorphofe de la belle Menthe 3 fille du C o cyte.’
Cette nymphe avoit plu au fouverain ( Op-
pi.anus de Pifcaiione 3 lib. I I I , v. 486.) qui régné
fur fes bords, & fon frere avoit aidé le dieu à la
féduire. Enorgueillie de cette conquête , Menthe
méprifa Proferpine 8c fa mère. Celle-ci ne put
retenir fa co’ère j elle tendit des embûches à la
nymphe qui y fuccomba, & elle la métamorphofa
en plante odorante. Elle porte le nom de Menthe
des jardins & fon frère, qui éprouva auffi le
reîTentiment de Cérès , devint la Menthe fauvage,
Par égard pour le choix' de Pluton ,.on eonferva
à cette nymphe malheureufe la bonne odeur qui
l'a fait nommer en grec tiàuoo-pios. Ovide (Metam.,
lib. X .) introduit Vénus qui , demandant à Proferpine
fon cher Adonis , lui dit :
. . . . . . . . An tibi quondam
Foemineos -artus in olentes ventre menthas ,
Perjephone y licult ?
Mais il ne nous a pas mis fur la voie d’expliquer
cette métamorphofe. Les propriétés botaniques de
la Menthe ne nous fourniffant rien de fatisfaifant,
nous avons eu recours à Strabon. {Lib, V I I I ,
pag. 344.) C e géographe nous apprend qu'il y
avoit une montagne appellée Menthé auprès de
Pylos dans l'Elide , au pied de laquelle les maeyf-
tienî avoient bâti un temple à Pluton. Le Dalion
& l’Achéron , qui fe jettoient dans l’Alphée ,
étoient deux fleuves voifins de cette montagne.
La conformité de nom entre la plante & la colline
attenante au temple du roi des enfers , fît imaginer
fans doute cette fable , qui n’a eu , comme
pîùfieurs autres , d'autre bafe que des rapports
géographiques.
Nous avons cru néceffaire de donner ces détails
relatifs à Proferpine , pour faciliter l’intelligence
des monumens fur lefquels Pluton eft repréfenté ,
parce qu'il eft auffi fouvent defltné en raviffeur de
cette déeffe, qu-’en Sérapis Pluton. Il eft même
très-rare de le trouver avec les fimples attributs
du fouverain des ombres.
Les médailles fixèrent d’ abord notre attention.
On voit fur celles des familles Claudia
, Cornelia, Neria, Nonia , &c. ( Bcger, Suf-
Les monumens nurriifmatiques nous offrent plus
fouvent Pluton enlevant Proferpine. Ordinairement
il eft repréfenté fur un quadrige tenant dans
fes bras cette nymphe éplorée. {Ibidem.) On le
voit aïnfi fur les médaillons & médailles d’Hiéra-
polis, d’Orthofias de Carie , où il avoit un temple
& un bois facré , félon Strabon (Pellerin 3 peuples
& villes.) y d'Hermocapélus en Lydie, d'Her-
mopolis, de Cyzique, des Magnètes , de Sardes,
de Tium , de Thyatire, de Nyffa , & des treize
villes affociées. Les habitans de .Chafatum ont
placé au-deffous du quadrige {Ibidem.) une quenouille
& une corbeille de fleurs ren ver fées , &
ceux de Gordium un ferpent. Sur un médaillon de
Sarde & une médaille de S ébatte en PaleftLne ,
l’amour vole au-devant du raviiïèur. {Neumann3
I I 3 pl. 3.) La médaille de Commode, frappée par
les hircaniens-macédoniens, & publiée par Pel-
lerin {Peuples G1 villes 3 tom. III y pl. 130, n. 2 . ) ,
l'emporte fur les.précédentes par la beauté du, type.
Pluton nud , couvert feulement d'ùn manteau flottant,
enlève Proferpine. C.upidon , tenant un flambeau
de chaque main , vole au-deffus du char ,
que femble vouloir arrêter Minerve cafquée, courant
, & tenant fa hafte prête à la lancer; Sous les
chevaux, un long ferpent s’élance, partît les
accompagner & les fuivre. Plus bas eft une corbeille
de fleurs renverfée. L’explication de ces
fymboles appartient exclufivement à Proferpine ,
auffi ne les rapporterons-nous pas. Nous nous contenterons
d'obferver que M. Dupuis a donné feul
quelque chofe de fatisfaifant fur le ferpent qt.i
accompagne fouvent l’enlèvement fur les médailles,&
prefque toujours furies autres monument.
Sur une pierre gravée de Maffei {Gemme, t . l l . ,
tav. 3. ) , le raviffeur tient un trident. On voit
au-deffous une çfpéce de tntxÿi aux jambes ce