
Leur type ordinaire eft : Hercule, ou Tes
attributs.
THERMAYSTRI5. C ’étoit un genre de danfe
où l’ on employait les mouvemens du corps les
plus violens. Athénée ( Lib. I V ) caradtérife cette
danfe de furieufe > 8c fi l’on en croit Euftathe.
fur le huitième livre de l’Odyffée , on y bartoit
beaucoup d’entrechats.
THERMES , -étuves , bains d’eau chaude , félon
l’étymologie du mot, qui défigne généralement
chez les romains , les bâtiraens où l’on prenoitles
bains , foit chauds, foit froids, & qui étoient
prefque tous les ouvrages des empereurs. Ammien
dit qu'on ne pouvoit qu’admirer leur nombre &
leur grandeur : Admiranda eft eorum amplitude» &
numéros. Ces princesAcn effet, avoient épuifé toute
leur magnificence dans ces fortes d’édifices , &
n’avoient rien épargné de ce qui en pouvoit donner
use haute idée. Ce qui nous refte de ceux de Cara-
calla & de Dioclétien , fuffit pour nous convaincre
que rien n’égaloit la fomptuofité de ces bâtimens ,
ornés de portiques , de galeries d’une étendue
extraordinaire & d’ une architecture fuperbe, qui
ne renfermoient pas feulement des bains, mais
encore tout ce qui pouvoit d’ailleurs les rendre
agréables. On trouvoit même dans quelques-uns
des bibliothèques , témoins les thermes de Dioclétien
où l’on a voit tranfporté la bibliothèque
ulpierme. Il y avoir des endroits deftiaés aux
exercices.du corps, & à ceux de l’efprit5 puif-
qu’on s’y affembloit fous des portiques, pour
y réciter des ouvrages d’efprit , 8c qu’on y
enfeignoit auffi la jeuneffe. Les lieux découverts
8c les galeries fervoient aux exercices du corps j
ceux qui étoient plantés d’ arbres étoient deftinés
à la promenade. On y voyoit des bains de toutes
les efpèees, même d’eau de mer à laquelle on
atttribuoit une vertu toute particulière, lis étoient
diftribués dans des falJes d’une grandeur extraordinaire,
dont les voûtes ^extrêmement exhauffées,
étoient foutenues par des colonnes du marbre le
plus rare. Le pavé étoit auffi de marbre ; les murs
en étoient auffi-revêtus de plus ornés de dorure
Zc de tableaux de prix. On y voyoit auffi un
nombre prodigieux de figures , de yafes & de
ftatues des meilleurs maîtres.. La magnificence
s’étendoit jufqu’aux vafes où l’on confervoit les
parfums & les eflfences, pour frotter, ceux qui
venoient fè baigner , 8c aux cuves dans lefquelles
on prenoit le bain. Elles étoient de marbre fin, de
granit oriental, ou de porphyre, quoique d’une
grandeur extraordinaire , comme on en peut
juger par celles que l ’on a trouvées dans les
ruines de ces édifices, & dont la plupart fervent
aujourd’hui aux fontaines publiques de Rome.
Outre ces cuves fi larges, on avoit encore ménagé
de vaftes baffins pleins d’eau pour ceux qui voulaient
s’exercer à nager , en forte qu’on n’avoit
rien oublié de ce qui pouvoit contribuer à la
fenfualité 8c à lamufiment. Un grand nombre
d’efclavcs de l’uu & de l’autre fexe, étoient chargés
de rendre les thermes propres 8c commodes.
D’après cette defeription , on peut aifément
conclure que les thermes differoient des autres
bains par leur magnificence & leur étendue j outre
que la plupart des derniers manquoient de galeries
deftinées aux exercices du corps.
Vitruve a donné une defeription fort détaillée
des thermes, par laquelle il paroît qu’ils étoient
compofés de fept pièces différentes , la' plupart
détachées les unes des autres .& entremêlées de
quelques pièces deftinées aux exercices ou à la
gymnaftique. Ces fept pièces étoient : i°, le bain
froid , frigida lavatio 3 en grec AauTixu'v ; 2°. Yelæo-
theftum, c’efh à-dire, la chambre ou l’on fè frottait
d’huile, eAXuTTTfiûioy; 3°. le lieu du rafraichiffement,
frigidarium ; 40. lepropnigeum , c’eft-à-dire, l’entrée
ou le veftibule de l’hypocauftum ou du poêle $
5 0. l’étuve voûtée pour faire fuer, ou le pain de
vapeur, aopellé tepidarium ou laconicum,
ou 5rvptctTttfuoy ; 6 9 . k b lin d’eau chaude, calida
lavatio 3 Bct7TTt?i)j>iov •, 7 0. f avodypterium ou garde-
robe , dans lequel on quittoit fes habits.,
TMIOU«
Quant aux bains ou thermes détachés des palef--
très, il réfulte de la defeription qu’en fait Vi-
truve 51 ° . que ces bains étoient ordinaire ment doubles,
les uns pour les hommes, 8c les autres pour
l,es femmes ; au moins ch-z les romains , qui en ce
point, avoient plus çonfulté les. bienféances que
les lacédémorïiens, ch z qui l .s deux fexes fe
baignaient pêle-mêle $ 2°. que Jes deux bain*
chauds fe joignoient de fort près , afin qu’on put
. échauffer par un même fourneau, les vafes de fuit
& de l’autre bain 5 30 . que le milieu de ces bains
étoit occupé par un grand baffin , qui recevoit
l’eau par divers tuyaux, & dans lequel onv défi-
cendoit par le moyen de quelques degrés.5 ce baffin
étoit environné d'une baluftràde, derrière laquelle
régnoit une efpèce de corridor, fthola, affez
large pour contenir ceux qui attendaient que le*
premiers venus fortifient du bain j y°. que les deux
étuves appellées laconicum 8c tepidarium , étoient
joints enfemble j 6'**. que ces lieux étoient ronds ,
afin qu’ils reçu fient, également à leur centre la force
de la .vapeur chaude qui circuloit & fe répandoit
dans toute leur concavité 5 7®. qu’ils avoient, autant
de largeur que de hauteur jufqu’au commencement
de la voûte, au milieu de laquelle on laiffoit une
ouverture pour donner du jour, & on y fufpen-
doit avec des chaînes un difque d’airain que l’on
haufibit ou baiflbit à volonté pour augmenter ou
diminuer la chaleur ; 8Q. que le plancher de ces
étuves étoit creux & fufpendu pour recevoir la
chaleur de Y.hypocaufte , qui était un grand fourpeau
maçonné deffous , que î’ oii dvoit foin de
remplir de bois & d’autres matières combuftibles,
gc dont la chaleur fe communiquoit aux étuves à
la faveur des vuides pratiqués fous leurs planchers}
2°. que ce fourneau fervoit non-feulement à échauffer
les deux étuves , mais auffi une autre chambre
appellée vafanum, fituée. proche de ces
mêmes étuves & des bains chauds , & dans la-
quelle étoient trois grands vafes d’airain , appelles
milliaria , à caufé de leur capacité j l’un pour l’eau
chaude , l’autre pour la tiède, 8c la troiiième pour
la froide. De ces vafes partoient dès tuyaux qui
correfpondant aux bains, y portoient par le moyen
d’un robinet l’eau, fuivantles befoins de ceux qui
fe baignoient.
A l’égard de l’ arrangement ou de la difpofition
de ces: divers appartemens des. thermes i voici.cé
que l’on a pu recueillir dans les écrivains anciens.
On y voyoit d’abord un grand baffin ou pifeine
appelle en. grec , en latin natatio 8c pifcina
, qui occupoit le côtédu No rd , & où l’on
pouvoit non-feulement fe baigner, mais auffi nager ‘
très - comme dément- Les bains-des particuliers
«voient quelquefois ces pifeines , comme il paroît
par ceux 'de Pline- & dé Cicéron. L’édifice des
bains étoit ordinairement expofé au M idi, & avoit
une face très-étendue , dont lé ftulieu étoit occupé
par l’hypocaufte'y qui avoit à droite 8c à gauche
une fuite de quatre pièces fémbiables des deux
.côtés , & . difpofées de manière qu’on pouvoit
pafier facilement des unes dans les autres.-Ces
pièces appellées . du nom général B alneariaont
été décrites ci-deffus. La ialle du bain chaud étoit
une fois plus grande que les autres, à caufe du
grand concours de peuple qui y abondoit, &*du
long féjour qu’on y faifoit ordinairement.
Win.ckelmann a publié ÇMonum. med. n°. 2.04. J:
une peinture antique qui reprëfente les thermes ou
bains de Fauftinè: mëre.
On lit à Pqrtiçi l’infcriptlon fui vante : T hermæ.
JM. CR AS S I . FRVGT. ■ AQUA MARI U A ET &AL2* t
AQUA. DU TC I . J AU U A RI CI S. L .
Les thermes étoient fi vaftes, qu Ammien- Marcellin
( liv.. X ^ I , ci y). ) pour donner une idée
de leur grandeur, les''comparé à des provinces
entières , in modutn proxinciarum excrucia lavacra.
Ce qui nous re.fte encore aujourd’hui de quelques
anciens thermes , nous font juger de leur étendue
prodigieufe.
Le nombre de ces thermes étoit auffi fin-prenant
à Rome que. leur grandeur. Publius .Viclor dit qu’il
ÿ en avèit plus de trois cents; 8t Pline le jeune
( Lib l y 3 épift. 8) dit qu’ils s’étoient augmentés
a l’infini Qu& nunc ■ Rome, ad infinitum aubère
mtmerum,,Les. empereurs' les firent d’abord bâtir
pour leur üfâge particulier, wifuite ils les abandonnèrent
au peuple, ou en firent bâtir pour lui.
Outre les thermes où l’on ne payoit rien, il y en
avoit qui fe donnoient à ferme, & de plus, les
principaux citoyens avoient des bains particulier»
chez eux.
Ces. thermes étoient accompagnés de divers
édifices & de plufieurs pièces 8c appartemens. Il
y avoit de vaftes réfervoirs où fe rellembloit l’eau
par le moyen des aqueducs i des canaux qu’on
avoit ménagés, fervoient à faire écouler les eaux
inutiles. Les murailles des réfervoirs étoient fi bien
cimentées que le fer avoit de la peine à rompre l'a
matière employée à la liaifon des pierres. Le pavé
des thermes, comme celui des bains, étoit quelque*
fois de verre, le plus fouvent néanmoins on y em-
ployo^t la pierre, le marbre, ou des pièces de rap»
port qui formaient un ouvrage de marqueterie de
différentes couleurs.
La defeription des thermes de Dioclétien qui
nous a été donnée par André Baccîus, fournit une
idée complette de la grandeur 8c de la magnificence
romaine dans ces, fortes d’oüvrages. On y
voit entr’âutres un grand lac dans lequel on s’exer^
çoit à la nage, des portiques pour les promenades
, des bafiliques où le peuple s’aflembloit
avant que d’entrer dans les bains, ou après en être
forti >. des appartemens où l’on pouvoit manger ,
des veftibules 8c des cours ornées de colonnes s
des lieux où les jeunes gens faifoient leurs exeü*
cices ,'des endroits pour fe rafraîchir , où l’on
avoit pratiqué de grandes fenêtres , afin :cpie le
vent y pût entrer aifément ; des lieux ou l’on
pouvoit fuer , des bois délicieux, plantés de planes
8c d’autres arbres i des endroits pour l’exefcice
de la courfe ; d’autres où l’on s’aifemblok pouf
conférer enfemble, 8c ou il y avoit des lièges
pour s’ afîlolr, des lieux où l’ on s’exetçoit à Ii
lutte j d’autres ou les'phiiefophes, les rhéteurs &
les poè’tés cultivoient les’ feiences par maniéré
d’amufemest j des endroits ou l’on gardoit les
huiles & les parfums j d’autres où les lutteurs- fe
jettoient du fable l’un fur l’autre, pour avoîf
plus de prife fur leurs corps qui étoient frottés
d’huile, &c..
T hermes d’Agrippa. Les thermes qu’Àgrippà
fit conftruire pour fon ufage particulier, & qu’ il
légua depuis au peuple par fon teftament, étoient
auprès du Panthéon, 8c l’on voit aujourd’hui des
relies d’une étuve que l’on Croit, avec taifôttj
avoir appartenue à ces thermes* •
T hermes d’Alexandre ( Les ) , étoieftf dü-
près des thermes de Néron, & avoient pour auteuf
l’empereur Alexandfe-Sévèrë» Selon Lampride j
il lès entoura d’un bois qu’il fit planter fur le
, tenein de plufieurs maifons particulières %iv’ü
i