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Croatie, au confluent de la Save 5c du Kulp ou
Culp. Cette place ayant été affiégée par les far-
mates, commandés par leur roi Raufimode, en
$21, Conftantin leur en fit lever le liège, les défit,
tua leur ro i, 8c fit périr leur armée. Les habitans,
en reconnaiffance, firent frapper un médaille , fur
laquelle on lit :
I N O C N I H I S. H U C.
V I R T U S E X E R C.
;!s. F.
v O T. X. S I C.
Hardouin explique ainfi cette-infeription :
Imperator nefier optimus Confiantinus nuper in
ko fie s irrumpens.
Sifcinenfem hanc Urb cm confervavit ,
yirtus exercitus , f&culï félicitas.
Vous decenhalibus
SUienfes.
Voye% Joum- de Trév. , Décem. 1705 »pag. 2iy ,
où la médaillé qu’on croit urique eft gravée, ( g.).
SISTRE, inftrument de mufique dont les égyptiens
fe fervoient à la guerre & dansles facrifices
! égyptienne rapportée pàr Bacchinus ( D e Siftro.
I Pag -17 ) , tiennent un fiftre ; il paroît cependant
que cet atribut a été mal gravé. Pocoke qui parle
de cette ftatue le prend en effet pour un inftrument:
qui fervoit-autrefois, 8c fert encore aujourd’hui en
Égypte à marquer le temps. Si les explications de
Bocnart 8c de Huet du paffage d’un prophète
étoient fondées , le fiftre feroit plus ancien que
quelques obélifques, puifque félon eux il lignifie
tout le peuple égyptien, comme il repréfente fen
empire fur les médailles. »
qu’ils offroiènt à la déeffe Ifis. Cet inftrument
ètoit ovale, fait d’une lame de métal fonore; fa
partie fuoérieure étoit ornée de trois figures, un
chat à face humaine, placé dans le milieu y la
tête d’Ifis du côté droit, 8c celle de Nephth^s
dû côté gauche 5 la circonférence étoit percée
de divers trous oppofés ; par ces trous paf-
foient plufieurs verges de même métal que le corps
de l'inftrument, & qui en traverfoient fe plus petit
diamètre. Ces verges étoient terminée's en crochets
à leurs extrémités; il y avoit dans; la -partie inférieure
de l’inftrument, une poignée par laquelle
on le tenoit ; on agitoit cet inftrument avec cadence
, pour lui faire rendre un fon, & il fervoit i
de trompette à la guerre. O11 Temployoit dans les ;
facrifices, pour lignifier que tout étoit en mouve-
ment dans l’univers.
Les grecs fe fervoient auif» du fiftre pour marquer :
le rithme dans l’exécution de la mufique notée, 8c
x ’étoit en le fecouant, que les verges qui le frap-
poient à droite 8c à gauche, rendoient le tintement
ou le fon néceJTaire pour marquer la cadence.
Cet inftrument, dit Winckelmann (P ie r, de
Stosek) , ne paroit point fur les monumens de:
l’ancien ftyle égyptien. Il fe trouve feulement fur
le' bord de la table iliaque, qui n’eft que du:
troifième fiècle au plutôt. On voit par-la. combien
le fönt trompes ceux qui aflurent 1 avoir reconnu
fur les obélifques, quoique lé deffin d’une ftatue
Il n’y a qu’à çonfidérer attentivement, dit
| Paw (Recher, philof tom. I . 232. ) la forme d’un
fiftre3 foit en argent, foit en airain , pour s’apper-
cevoir qu’il n’en a pu réfulter aucune harmonie j
mais feulement un bruit aigu qui étant joint au fon
de la flûte groffière, nommée en égyptien chnoue,
& au mugilfement du bceuf Apis , produifoit ce
charivari, que décrit Claudien par des vers imitatifs
( De I V c on fui. honori. ) :
........................... Nilotica fifiris
Ripa fonat, pkariofque modos Ægyptia ducit
; Tibiafubmijfis admugit cornibus Apis. ■ | "
Quant à leurs autres inftrumens de mufique,
; comme le flageolet, le Cor , le chalumeau de paille
; d’orgé i les caftagnettes, le triangle organique ou
le tel uni, le tambour de bafque 8c une efpèce particulière
de flûte , dont parlent Poil ux & Èuftathe ,
i il eic aifé de s’imaginer quelle mélodie ils ont pii
* faire. Aufli les prêtres ne vouloieut-ils. point qu’on
; fît retentir de h forte l’intérieur des temples où
! ils chahtoient les hymnes facrés fans ê;trë accom-
■ vpagnés d’aucun inftrument. ( Tract, de ELocutione
Demetrii phal. dut feriptoris incerth ) ■ ..
On obfervera ici que M. l’abbé Winckelmann
s’eft trompé, lôrfqu’il a foutenu quele fiftre étoit
un inftrument no uveau en Egypte; parce qu’il ne l’a
pas trouvé dans la main des ftatues égyptiennes
qui font à Rome. D’abord dans ce pays il n’étoit
pas permis d5introduire de nouveaux inftrumens de
mufique ; & on voit le fifire à là tête de chat entre
les mains d’une très-ancienne ftatue de femme qu’on
aprife pour une Ifis. Ce monument décifif fe trouve
en Angleterre. D’ailleurs , fi M. Winckelmann eût
lu les recherches .de Bochart fur le fiftre, il fe
feroit détrompé.
Caylus ( Rec. a’Antiq. I.pag. I. ) décrit un petit
fiftre de bronze très-bien confervé, dont la hauteur
totale eft de fept pouces. Il eft couronné par une
chate qui nourrir deux petits. »
SISYPHE, fils d’Eole & petit fils.d’Hèllen,
bâtit la ville d’Ephyre, qui fut. dans, la fuite
nommée Corinthe. Il époufa Mérope, fille d’Atlas
, M en eut Claucits , qui fut le père de
Bellérophon,
lérophon, d’Ornythion, de Therfandre & d Al-
mus.
■ Sisyphe, defeendant d’Eole, 8c frère de Sai-
monée régna à Corinthe après que Médée fe fut
retirée. On dit qu’il avoit enchaîné la Mort; 8c
qu’il la retint iufqu’à ce que Mars l’eût délivrée à
la prière de Pluton, dont l’empire étoit défert, a
caufe que Les hommes ne mouroient plus. Homère
expliqué comment Sifypke avoit lié la mort ; c’eft
parce qu’il aimoit la paix, 8c que non-feulement
il la gardoit avec fes voifins, mais qu’il travailloit
encore'à la maintenir entre fes vofins même. Ç’étoit
auffi, dit le poète, le plus fage & le plus prudent
des mortels. Cependant les poètes d’un commun
accord le placent dans les enfers, 8c le condamnent
à un fupplice particulier, qui étoit de rouler fans
celle une grofle roche, au haut d’une montagne,
d’où elle retomboit auïfi-tôt par fon propre poids ,
& il étoit obligé fur le champ de la remonter:
travail qui ne lui donnoit aucun relâche. "
On donne plufieurs raifons de ce fupplice. Les
uns ont dit que c’étoitpour avoir révélé ies,fecrets
des dieux. Jupiter ayant enlevé Egine, la fille
d’Afope , celui-ci s’adreffa à Sifypke, pour fa voir
ce qu’étoit devenue fa fille; Sifypke, qui avoit
connoiffance de l’enlèvement, promit à Afbpe de
l ’en inftruire, à condition qu’il donneroit de l’eau
à la citadelle de Corinthe. Sifypke à ce prix révéla
fon fecret, & en fut puùi dans les enfers. Selon
d’autres, ce fut pour avoir débauché Tyro fa nièce,
fille de Salmonee.
On en donne une autre raifon plus fingulière,
d’après Démétrius, ancien commentateur de Pin-
dare, furies olympiques. Sifypke3 étant près de
•mourir, dit-il, ordonna à fa femme de jetter fon
corps au milieu dê la place fans fépulture ; ce que
celle-ci exécut» très-ponôfcuellement. Sifypke
l’ayant appris dans les enfers , trouva fort mauvais
que fa femme eût obéi fi fidèlement à un ordre
qu’il ne lui avoit donné-que pour éprouver fon
amour pour lui. Il demanda à Pluton la permiflion
de retourner fur la terre » uniquement pour châtier
farfemme de fa dureté. Mais quand il eut de nouveau
goûté l’air de ce monde 5 il ne voulut plus retourner
dans l’autre, jufqu’à ce qu’apres plufieurs
années, -Mercure s en exécution d’un arrêt »des
dieux, le faifït & le ramena de force aux enfers,
où il fut puni pour avoir manqué à la parole qu’il
avoit donnée à Pluton.
D’autres mythologues, fans avoir égard au portrait
avantageux qu’Homère fait de Sifypke, ont
dit qu’ilexerçoit toutes fortes de brigandages dans l’Attique, 8c qu’il faifoit mourir, par divers fup-
plices, tous les étrangers qui oomboient entre fes
mains ; que Thëfée, roi d’Athènes lui fit la guerre
& le tua dans un combat,. & que les dieux le
Antiquités , Tome V.
punirent avec raifon, dans le Tartare, pour tous
les crimes qu’il avoit commis fur la terre. Voye^
AUTQLYC.ÜS , MÉLIGERTE , ULYSSE.
. |||:; .
Dans la collection des pierres gravées cle Stosch,
o'n voit fur un jafpe noir Sifypke qui roule un
rocher.
SISYRA, <riTvf ct 3 manteau greffier, fait de
peaux de chèvre garnies de poils. Ammien Marcellin
( 16. 5 . ) , dit que Julien ne couchoit que fur
un tapis & fur une fifyra , tant il étoit ennemi de
la mollefTe : Sulianusnocledimidiata femper exfurgens
non e plumis , <vel firagulis fcricis , ambiguo fulgore
nitentibus, fed ex t'apete & fifyra, quam vulgaris
fimplicitds fifurnam appellat. J
SIS URNA /le même habillement que h fifyra.
Voyez ce mot*
SITALCAS , Dans le temple de [Delphes
Apollon avoit pîufieurs ftatues ; l’une defquelles
étoit appellée Ky>6Won.-Sitalcas. Elle venoit d’une
amende, à laquelle les phocéens avoient été condamnés
par lés amphiCtyons, pour avoir labouré un
champ corifacrë à ce dieu. Cette ftatue étoit haute
de trente-cinq coudées. Paufanias qui fait ce récit
ne donne point l’étymologie du mot Sitalcas.
SITARION , grain de froment, ktité, grain
d'orge, ancien poids de l’Afie. 8c de l’Egypte, il
valoit en poids deFrance m de grain félon PauCton
dans fa métrologie.
SITELLA, vafe, urne à mettre des billets dans
les élections des magïfttats à Rome. Ce vafe étoit
large par le haut, 8c étroit par le bas 3 8c on y met-1-
toit le nom de ceux qu’on devoit élire : Sitella dilata
eft ut for tirent ur y dit Titë-Live ( Lié. X X V .) , ubi
latirà fuftfràgia ferrent. Quelques-uns prétendent que
ce vafe , fitella , ne fervoit que pour tirer au fort les
noms des tribus &r des centuries, & pour leur
aligner le rang dans lequel elfes donneroient leurs
fuffrages ; mais que les fuifrages mêmes, fe mettoiefit
dans un autre vafe appelé Ci fia.
SITHNIDES. Les nymphes fithnides étoient
originaires du pays de Megäre ; l’une d’entr’elles
eut une fille dont Jupiter devint amoureux ; 8c de
ce commerce naquit Mégarus fondateur de Mégare.
Dans cette ville étoit un magnifique aqueduc,
bâti par Théiigène, tyran de Mégare. Les habitans
appeffeient l’eau de cette fontaine l’eau des nym-
phes fithnides.
SITICINES, ceux qui joiloient d’une efpèce de
ttompètté où de flûte aux funérailles des morts :
Q-tù apud fivos, id eft, vitàfun&os 8? fepultos cdneft
foliti ejfent, dit Aulugele (2 0 . 2. 1, 6* illi habuerunt
p roprium genus ùubâ,, cttGceterorum différé ns. Oes trom-
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