
fccou rond, de trois pouces de diamètre. On lit au
premier côté : 4» Christobhqru.s . D et. gx.it i j *
P.utQRvjf. Sgla vorumque. rex. Le roi y paroît
aflis> revêtu du manteau royal , attaché au-defl'us
de la poitrine , & rejette derrière, pour laifler
hère l'exercice des bras , tenant à l'ordinaire un
globe & un fceptre terminé en fleurs de lis , &
portant fur fa tête un petit mortier , au lieu de
couronne. On lit au revers : Clybeus. Chrjsto-*
EU O R I . D . G. D a NOR ITM. S GE J KOS OMQ U,E R E G I f.
Sur l’éeu j. il y a trois lions couronnés, & entremêlés
de dix coeurs diverfement limés.
Les féaux des rois fui vans jufqu'à Valdemar
IV 3 font à-peu-près femblables. Erric Manvede
eft le premier qui ait mis des ferpens avec des
crêtes ae paon,le çafque & le mot fecretum dans le
f<au royal. Jufau'en 1330, oqécrivoit Valdemar
par un V Ample ; mais les /beaux poftérieur$ &
les monnoies lui ont fubftitué le W. Valdemar IV
fe diftingue de fes prédéceffeurs par les trois
fé a u x qu'on a de lui. Le premier a pour légende :
4* S e ç r e t u. W a l d e m a r . D e i . ç r a . d o a i i c e l l i .
D a n o r . On y voit un cafque , au milieu duquel
eft le crâne d'un mort , d'où fortent deux ferpens
8c des bandelettes.. Il y a au-défi© us un écu ou
bouclier pofé obliquement, 8c chargé de trois
lions couronnés > mais on n'y voit point de cqçius.
On reporte ce fceau à l'an 1340.
Le fécond a pour infeription : 4. Gale a Wal-
deh^ae i D e i gratia D anorum S çlayorum-
régis. On voit dans le champ un cafque &
des ferpens , avec des pendans 8c des crêtes. Au-
defïus du calque, entre les ferpens, on lit : A d
leges tre ( terra \. Ce fceau fervoit apparemment
à fceller les lois du rwaume. Le cafque eft orné
d'une croix blanche. C'eft le premier indice qu’on
ait de la croix de DanemarcK, qui diftingue les
/beaux des monarques, danois. Le troiiième fceau
eft triangulaire & a deux faces. Sur la première,
une grande croix blanche divife l ’écu bordé de
petites croix. D'autres croix femblables remplif-
fent le champ,, à l'exception des quatre coins de
la croix de. Danemarck , où l ’on voit, en lettres
gothiques,que les fa vans du pays appellent monacal.,
s , W a l - d e - m a - r u s . Les caractères gothiques
ne fe montrent point fur les fceaux antérieurs à
celui-çi, qui eft de l'an 1364. Sa feconde face
offre les mêmes figures fi. ce n'eft que le milieu
du champ eft occupé par des lignes formant des
quartés remplis de rofea. Dans un, efpace vuide
on trouve' ces mots : G.yldana lo ng : c'eft-à-
dire, a u r e a l e x ou b u l l a . Depuis Valdemar IV
les rois ont fait mettre la croix de Danoenaarck fur
.lès fçeaux.
Celui d'Erric de Poméranie porte au premier
côté-cette infeription , en lettres gothiques: S.
E & i c l . D ei, g r j . r zgm q .r u , D jc ie , s w z ç i e .
N q RVXGTE. 'SgLAVQRUM. GOTHORUQ. REGIS■ ACf
ducis. P omerani- Lacroix de Danemarck remplit
.l'écu triangulaire. Dans le premier angle, il y
a neuf coeurs, placés devant trois lions figurés
les uns fur les autres. Trois couronnes rempli!*-
fent le fécond angle. Ce font-là les plus anciennes
armes des monarques danois. Le contre-feel a pour
infeription : 4. S tgnetu. Erici. D ei. gra. régis-
e t . duc!s. P om. 8cc. Le champ eft occupé par un
lion & un griffon, qui foutiennent une couronne
ouverte & placée fur la croix de Danemarck. Le
roi Chriftiern I eft le premier qui ait mis dans les
fçeaux le lion fautant par-deflus neuf coeurs. Frédéric
premier y fit mettre un cygne, & Frédéric
II y ajouta un cavalier vêtu d'une cuiraffe de
fer. \
C'eft une chofe remarquable que tous les fçeaux
de cire des princes lombards ne font jamais fuir
pendus , mais appliqués au-bas des chartes , quoiqu’ils
aient toujours au revers des empreintes ou
contre-fcels.
Les fçeaux femblent avoir commencé affez tard
en Efpagne. Nous n'en çonnoiffons peint d'antérieurs
au douzième fiècle. Le diplôme du roi AL-
fonfe V I I I , accordé, à l'abbaye de S. Denis, en
France , l'an 11 té , fut fcelte de fon fceau pendant
8c de ceux de fes fils.
Mathieu Paris parle d'une bulle d'or du roi Al-
fonfe X , dit- le Sage. E lle -fut fufpendue à. un
traité qu'on peut voir dans Rymer. Mais on ne
fait pas quelle étoit l'image 8c F infeription de
cette bulle d 'o r , d'un poids extraordinaire. A la
tête des féaux de la nobleflè de Languedoc,
Vaiffette a donné celui de Jacques, rci d'Ârragon.
C e fceau, de Lan 1 2 2 6 , a plus de quatre pouces
de diamètre. Son premier côté repréfente le roi
aflis dans un trône, vêtu très-fimplenxent, portant
une couronne, ou bonnet à trois cornes arrondies
, & tenant de la main droite une épée
pefée. fur-fes genoux. On lit autour.de cette figure
: f S : J AC OBI D! : GRA RE,CA A rAG. COMIT.
b a r c . + Au fécond c ô té , on voit J e roi à
cheval, tourné vers la gauche , vis-à-vis a un aftre
portant la même couronne , tenant. Ion bouclier
d'une main & fa lance de l'autre. La .légende
eft -t-S. Do at in i M ont 1 s-P e s~su Lan fceau
die plomb du roi S. Ferdinand, repréfenté dans la
bibliothèque uni ver fé lie de la poly graphie efpayno-
lè , porte pour infeription au premier côté : fi Sn-
g i l l u r é g is F e r r a n d t ,. & de l'autre : T o le ta. :
e t : Ca s t el l e : Le milieu du premier côté de ce
ffeau de l’an 1 2 3 0 , eft laiffé en blanc. C’étoit ap^
paremment la tête du roi. L’auteur de la poly/-
graphie espagnole ne repréfente jamais l'image des
ro is , pas même de ceux dont il, donne tes fçeaux
d'après. Mabillon. Le revers portoit peut-être les
aiiqes de Caftille & de Léofr éc aillées . On. fait
que Ferdinand ayant été proclamé roi de Léon en
1230, fit graver fur fa roue ou grande fignatur©
les armes de fes deux royaumes, 8c divifa pour
cet effet foii .écu rohd en quatre quartiers > ce qui
n'avoit point encore eu d’exemples.
On a un fceau de plomb de dom Henriquez III,
qui monta fur le trône , l’an 1350. Ce fceau pendant
à un privilège, de la même année, po.rte l'inf-
çr-iption. fuivante, dont chaque mot ’eft féparé
dans, l'original par deux petites erpix fi S. E n -
r i c i D ei gr a r i a régi s Ca s t e l l e e t L é g io n is-,
Chriftoval Rodriguez a repréfenté le. cercle d'un
fceau da plomb, tiré d'un privilège accordé l'an
1484 par Ferdinand V , dit le C a th o liq u e 8c Iïàr
belle. L'auteur avertit que le roi y devoir être re-
préf-nte à cheval, avec l'épée à la main, & la
reine aifife portant un fceptre. Au premier cô té ,
on lit : -f F e r din-a n d u s ; D ei g r a t i a : r ex Ca s -
TELLE L eGIONIS A r'AGQNUM ET SsCTL ,* ÔC a lit
fécond : fi H e l isab e t : D e i gra : regin a : .Casuelle
: Le g î on 1 s : A ragonum : e t S ecilliex ;
Depuis l'an 1504 , que la couronne; d'Efpagne
tomba dans la maifon d'Autriche, les fçeaux des
empereurs d'.Allemagne & des monarques espagnols
font prefque les mêmes jufqu’à la fin du aix-
feptième fiècle.
Les auteurs font peu d'accord fur le temps auquel
les rois d'Angleterre ont commencé à faire
appofer des .fçeaux. à leurs diplômés. La plupart
font honneur de cet ufage au roi S. Edouard lé
confêfteur , qui monta fur le trône l'an 1042. La
coutume de fceller les aèles étoit abfoliiment inconnue
au commencement du onzième fiècle, fi
l'on s'en rapporte à Ménage & aux éditeurs du
gloffaire latin de du Cange. Ils tirent cette con-
clufion d'un texte des annales de Burton, qui
porte-qued'an 1004 on ne fe fervoit pas encore
de fçeaux en Angleterre. Et quia nondum utebantur
fgillis iri anglia , fecit ( W. I f ficus ) pbfi fuum do-
num iis. canfrmari fuhfcnptionibus , prqut in ckartâ
e&ntiuctur. Mais il ne. s'agit ici que de fçeaux
des feigneuxs 8c des particuliers , dont la mode
pe s'introduiftt en Angleterre qu'aprës h conquête
des -Normands. Ce texte n'exclut donc point
Fufage des féaux à: la cour des; rois Anglo-
Saxons.
Mabillon infère du même paflâge qu'avant
Guillaume le Conquérant , i] n'y avoit point de
féaux , ou, qu’ils; étoient rares :, & de plus que ce
prince eft le premier qui en ait introduit Lufege
chez les Angiois. Ils eft pourtant certain-que1 &
Edouard s'era- fervoit , comme l'attsfte . l'auteur
des v.iè:si de S. Alban. Hickes. cite une charte-du
même roi écrite en Saxon , & munie de fonfeau*.
Cetauteur l'avoit vuedansles archives de l'abbaye
de Weftminftér. J>. Mabillon n'a puignoreu qu'on
gardoit à S. Denis en Fï&nce. un diplôme, avec 1er
fea u dé S? Edouard. Guillaume le Conquérant
n'eft donc pas le premier des rois d'Angleterre
qui ait introduit la mode de fceller les chartes.
Madox, célébré colle&eur de chartes, avouoit en
1702, que l'on regardoit généralement S. Edouard
comme Celui qui avoit introduit en Angleterre
l'ufage de fufpendre aux chartes des féaux decire.
En effet ce prince ayant demeuré à la cour de fon
equfîn,, le duc de Normandie , y avoit appris
plufieurs ufages normands, 8c après fon retour,
il en avoit adopté quelques-uns, particulièrement
celui d'authentiquer les- diplômes par des
fccaux de cire. Madox avoue que pour te pré-
fent, il n'a rien de confidérable à qppofer à l'o pinion
commune. Il fe. réduit à invoquer l'autorité
d'un célébré jurifconfulte, qui foutientqué
les-chartes; ont été fceilées en Angleterre lcngv
temps avant le règne d'Edouard le confeffeur.
Il cite en preuve une charte du roi Edwin, frère
d'Edgar , datée de l'an 956. Cette pièce concernant
la terre de Jécléa, dans l'de d'Ely , étoit
non-feulement feelléé du fceau royal , comme
le prouvent les paroles,Ego Ed-winus meanvda-.ium
proprio. figillo confirmavi. Mais encore de celui de
l'évêque de W inchefter 5 Ego Elfwinus Winfo-
tùnfis, eçciefiiL.divinus fpeculator ( id eft epifepus ) ,
proprium figillum imprejfi. Le lavant jurifconfulte ,
ajoute que le diplôme du roi Offa , touchant
la terre de Peter pence eonferve encore fon
fceau.-
Les favans d'Angleterre n'ont pas su que la
Fraj^ce pofféde encor des féaux, de leurs rois
Anglo-Saxons. Nous avons vu dans, les archives
de l'abbaye de S. Denis en France , une charte
originale a Edgar , 8c nous l'avons examinée avec
tout le foin poflâble*. Elle n'a qu’un denai-pié de
largeur fur deux de longueur. Elle porte la date
de la fécondé année du règne d'Edgar & de l'itv
diétion-IÏI , ce qui revient à Fan- 960. On» voit
au bas du parchemin une incifion pour faire paffes
une cire brune , fur laquelle le fea u eft imprimé.
Il eft en placard , 8c non fufpendu: il repréfenté
un bufte de profil: ayant été replié-, il a marqué
fa foriïk fur le parchemin. La charte au bas de
laquelle il étoit appliqué , porte tou9 les caractères
de. vérité 8c~ d'autencnicité qu'on peut défi
rer, On peut la voir dans bhifiçire de t abbaye, de
S. Denis en France , par Félit h n & dans Doublet.
Çé dernier auteunrapporte encore deux chartes,
lune du roi-, Orra» 8c F autre d'Etlwel-fe ,. toutes
deuxfçellées de fé a u x , qui repréfencent l'image
de eesprinces Anglo-Saxons. Nous ne devons
pas kiftcB ignorer qu'aucune de ces trois pièces
u'anonnee le fceau dont elle eft feeHée. On; ve rra
par la fuite que le défaut d'annonce n'eft rien
moins qu'une preuve de faufleté.
A ces chartes > on peut ajouter celles du uoi