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_ PSELÀPHIES , pfelapkia. Ce mot dans les anciens
auteurs de médecine lignifie la friction avec
les mains fur les parties malades, & alors c’étoit
le médecin lui-même qui faifoit la friétion.
PSELLION, ■4'’£ÀA^», , ornement d'homme ou
gourmette. Dans le premier fens, c’étoit une ef-
pèce d’anneau ou de talifman pendu au cou, qui
répondoit à Xojccabus & au »pUts des grecs, au
circulas & à l’armilla des latias.
PSÉPHOPHORIE 'l'i)<po<poçia 3 l’art de calculer
avec les pfecki3 ; c’eft-à-dire, avec de petites
pierres : chez les grecs , ces petites pierres,
ainfî nommées, étoient plates , polies , arrondies
& toutes de même couleur pour faire leurs calculs.
Dans les fcrutins où il s’agiffoit de donner
le prix des jeux publics, elles étoient les unes
blanches & les autres noires.
Ces petites pierres furent appellées calcuû par
les romains > & ce qui porte a croire que ceux-
ci s’en fervirent long-temps, c’eft que parmi eux
le mot lapillus fe trouve quelquefois fynonyme
avec celui dè calculus. Lorfque le luxe s'introd
u i t à Rome, on commença à employer des
jetons d’ivoire , ce qui fait dire à Juvenal :
• ............................ Adeo nul la uncia nobis
' Eft eboris y nee tejfelU nec calculus ex hac
Materia..........................................................
11 ne refte aujourd’hui dans les cabinets d’antiques
que peu ae pièces qu’on puiffe foupçonner
d’avoir fervi de '■ JsyÇot ; mais cent ëxpreffions, qui
Çenoient lieu de proverbes, prouvent que parmi
les romains, la manière de compter ainfi étoit
très-ordinaire. Voye^ Jetons,
PSEUDO-ARGYRON, nom donné par Arif-
„cpte à une compofition métallique blanche, &
lemblable. à de l’argent, qui fe faifoit, fuivant
lui, en faifant fondre du cuivre avec une terre.
On fait que l’arfenic a la propriété de blanchir
le cuivre.
D'autres ont cru que le pfeudo^argyron de S$ra-
bon étoit la pyrite arfémcale qui eft blanche
comme de l’argent.
PSEUDODIPTERE, temple des anciens ; il
avoit huit colonnes à la face de devant, autant à
celle de derrière , & quinze à chaque côté , en
comptant celles des coins. Ce mot eft formé des
mots grecs îrcÉt/JV faux, <hs deux , & %repqv aile y
parce que ce temple n’avoit point 4e feçpnd rang
de colonnes en dedans.
PSEUDOPÉRIPTERE, temple où lès colonnes
P S Y
‘ des côtés étoient engagées dans les murs. Ce
mot eft formé des mots grecs p-rtûfes faux, znp't
a Ventour, & zr^èpov aile , fauffe aile à l'entour,
PSEUDOTHŸRON, fauffe porte.
PSILAS eft un furnom que les habitans d’A -
miclée, dans la Laconie, dcnnoient à Bacchus
par une raifon affez ingénieufe1, dit Paufanias ;
( Lib. III. ) car P f i las y en langage do rien, fignifie
la pointe de l’aîle d’ un oifeau : o r , il femble que
l’homme foit emporté & foutenü par une pointe-
de vin , comme un oifeau dans Pair par les ailes.
PSILOCITHARISTA/joueur de cithare, qui
ne s’accompagnoit pas de la voix.
PSILOTHRUMy onguent dépilatoire.
PSITHYRE. Quelques-uns prétendent> au
rapport de Pollux , que la pfitkyre & Yafcarum ne
font qu’un même infiniment. Voÿ. A sc arum .
Mufonius, dans fon traité de Luxu Grec. ch. y, ,
attribue l’invention de la pfitkyre aux libyens,. &
particulièrement aux troglodytes ; il ajoute quÜ
étoit de forme triangulaire. ( F. D. C. )
PSOPHIS, en Arcadie. Le tombeau d’Alcméon,
fils d’Amphiaraüs & d’Eryphile, étoit à Pfopkis
en Arcadie , & n’avoit aucun ornement ; mais il
étoit entouré de cyprès fi hauts, qu’ils pouvoient
couvrir de leur ombre le coteau qui dominoit fur
la ville. On ne coupoit point ces cyprès, parce
qu’on les croyoit confacres à Alcméon, & oa les
appelloit lesvierges. .
P sophis , dans l’Arcadie. ’KKDIAi&n .
Les médajUes autonomes de çette ville font ï
Of en or,
O. en argent.
RRRR. en broiize,. . . . . . . . . . . . . . Eckkel.
On a des médailles impériales grecques de cette
v ille, frappées en l’honneur de G e ç a 4e Cara-
calla.
PSYÇHAGOGUES, nom des prêtres qui def-
fervoieht un temple à Héraclée en Elide , & qui
faifoient profeffion 4’évoquer les âmes des morts
( Plut. in'Cimone. ).
Leur nom étojt formé de" > ame , de
«yav y conduire.
Leur inftitution avoit quelque chofë d’impofant
ou de refpeétable. Ils dévoient être irréprochables
dans leurs moeurs, n’avoir jamais eu de commerce
avec les femmes, ni mangé des chofes qui
F s Y
êüffent eu v ie , & ne s’être point fouillés par l’attouchement
d’aucun corps mort. Ils habitoient
dans les lieux fouterrains, où ils exerçoient leur
art nommé pfychomaneie ou divination par les
âmes des morts.
PSYCHE étoit une princeffe d’une fi grande
beauté, que l ’Amour même en voulut devenir
répoux. Ses parens ayant confulté Apollon fur le
mariage de leur fille , reçurent ordre du dieu de
l ’expofer fur une haute montagne , au bord d’un
précipice , parée comme pour la fépulture. L’ oracle
ajouta qu’elle ne devoir point efpérer un
époux mortel, mais un époux plus malin qu’une
vipère, q ui, portant par-tout le fer & le feu,
étoit redoutable à tous les dieux, & aux enfers
même.
Pfyché fut mife fur le haut du précipice , d’où
le Zéphyre l’emporta dans un lieu délicieux, au
milieu d’un palais fuperbe , tout brillant d’or &
& de pierres précieufes. Elle n’y trouva perfonne ;
mais elle entendit des voix qui l’invitoient à y
demeurer ; elle y étoit fervie par des nymphes
'invifîbles , & divertie par les plus beaux concerts.
La nuit, l’époux deftiné s’approchoit d’elle dans
l’obfcurité , & la quittoit avant le jour pour n’être
pas apperçu, en lui recommandant de ne pas fou-
haiter de le connoître.
Pfyché y qui avoit toujours dans l’efprit la ré-
ponfe de l’ oracle , craignant que fon mari ne fut.
un monftre, voulut abfolumeht éclaircir fon doute.
Une nuit, quand elle fentit fon épôiixendormi,
elle alluma une lampe , & vit à fa lueur , au lieü
d’ un monftre , Cupidon , ce bel enfant, que fon
teint vermeil, fes ailes toujours flottantes , fa chevelure
blonde, rendoient le plus aimable des dieux,
Malheureufement une goutte d’huile dè la lampe
tomba fur- lu i, & le réveilla. L’Amour auffi-tôt
s’envola je n reprochant à Pfyché fa défiance. Dé-
fefpérée de cet accident, elle vouloit fe donner la
inort ; mais fon époux invifible la retint ; elle
alla le chercher par-tout ; elle s’adreffa à toutes les
divinités pour le lui faire retrouver ; elle ne craignit
p|s même de recourir à Vénus, qu’elle favoit
irritée centre elle de ce que fes charmes lui
avoient fournis l’Amour même.
Pfyché s’adreffa à une des fer vantes de Vénus ,
nommée la Coutume , qui la traîna par les cheveux
à fa maitreffe. Vénus , après l’avoir maltraitée de ,
paroles , la livra à deux autres de fes fervantes,
nommées la Triftejfe & la Solitude , pour la tour- !
menter. Vénus elle-même lui impofa des travaux :
au-deffus des forces humaines ; ce fut tantôt de j
démêler un gros tas de toutes fortes de grains, &
de féparer chaque efpèce dans un temps fort j court ; une autrefois, d’aller chercher dans des
lieux inacceffibîes , un ftoccon de laine dorée fur
des moutons qui .y paiffpient ; une troifième fois,
F S Y ï??
de lui apporte? un vafe plein d’ une eau noire > qui
coüloit d’une fontaine gardée par des dragons furieux.
Pfyché vint à bout de tout par un lecours
invifible.
Le dernier ordre de Vénus & le plus difficile
fut de defeendre aux enfers, & de prier de fa
part Proferpine de mettre dans une boîte unë particule
de fa beauté, pour réparer celle qu’elle
avoit perdue en panfant la plaie de Cupidon. Une
voix apprit à Pfyché tout ce qu’il falloir faire pour
defeendre au palais de Proferpine , & en obtenir
ce qu’elle founaitoit ; mais il lui fut expreffément
défendu d’ouvrir la boîte. Pfyché, au retour des
enfers, eut encore la curiolïté de voir ce qui
étoit dans la boîte , peut-être dans le deffein de
prendre pour elle quelque .chofe de la beauté de.
Proferpine ; mais elle n’y trouva qu’une yapeur
infernale foporifiquequi la faifit a l’inftant, &
la fit tomber par terre toute endormie. Ellerne
s’en feroit jamais relevée, fi Cupidon ne fut venu
la reveiller avec la pointe d’une de fes flèches. En
même-temps, il remit dans la boîte la vapeur foporifique
, & lui dit de la porter à Vénus.
Pendant ce temps-la, Cupidon s’ erivola aü c iel,
& fe préfenta à Jupiter , qui fit affembler les
dieux, & ordonna qué Vénus ne S’oppoferôit plus
aux fioce§ dë Ciipidon & de Pfyché\ Il commanda
aufli à Mercure d’enlever au ciel Pfyché, qui ,
étant admife en la compagnie des dieux, but le
neétar ,. l’ambroifie , & devint immortelle. On
prépara le' feftin des noces. Chaque dieu y joua
fon perfonnage ; Vénus même y aanfa. Les noces
célébrées , Pfyché mit au monde en fon temps
une fille , qu’on appella la Volupté. Voyez V o -
lupia. On a cru découvrir l ’allégorie de cette
fable , faite pour marquer les grands maux & les
peines infinies que la cupidité , figurée par Cupidon
, caufe à l’ame , délïgnée par Pfyché ( •fyux# ,
ame. ).
Cette fable de Pfyché n’ eft proprement qu’un
conte de Fées, qui a peut-être fervi de modèle
aux ouvrages de ce genre, fi communs en notre
langue. Elle n’auroit pas du trouver place dans
notre mythologie , fi ellen’étoit pas rapportée par
un ancien auteur latin ( Apulée, dans fes Méta-
morphofes, liv. I V & V l. ) , qui dit l’avoir tirée
des grecs , ou bien l’avoir inventée à la manière
des grecs ; ce que peuvent lignifier ces premiers
mots du texte : Fabulam gr&canicam ipcipimus.
Pfyché porte des aîles:de papillon ( Voyeç Pa pillon.
) attachées à fes épaules, & c’eft ainfi
qu’elle eft dépeinte dans tous les monumens antiques.
La raifon qu’on peut donner de cette fiction
, eft que les anciens repréfentoient la nature
& les propriétés de l ’ame fous l’emblème de
Pfyché. Le mot Pfyché ê n grec fignifie Y ame & 1©..
papillon y parce que,les anciens conçeyoient l’amè