
74 P O R P O R
à écrire. La fimple infpeétion fuffît pour .démontrer'qu'ils"
ont paffé fur le banc du tourneur. Le
cardinal Albani pofsède dans fa maifon de campagne
lès plus beaux vafes de porphyre qui foient
au monde. L'un de. ces vafes fut payé trois mille
fcudis ( i jooo lîv. ) . par le pape Clément XI. Ces
précieux monumens ont été trouvés dans des tombeaux
antiques , renfermés dans des vaiffeaux de
pierre de travertin 5 de-là cette parfaite conferva-
tion qui nous frappe ».
» Le mécanifme des vafes de porphyre avoit I
toujours une apparence de, myftère , jufqu'à ce
que le cardinal Albani eût levé- ce préjugé / en;
montrant par d'heurëux efiais que les modernes ne
font pas moins induftrieux que- les anciens à
creufer le porphyre.au tour ; mais le creufement de
l'intérieur du vafe coûte trois fois plus que le
travail de la forme extérieure. Un de ces vafes a
été treize mois fur le banc du tourneur. La plupart
des vaiffeaux de porphyre 3 qu'on rencontre
. dans les palais 8cdans lès maifons de campagne,
, font de fabrique moderne 8c de forme mefquine 5
8c lo'rfqu'ils font évtiidés , c’ eft-toujours de figure
..cylindrique ,j ce qui fe fait au moyen d'un cylindre
de cuivre , qui a la grandeur 8c la capacité qu’ on
veut donner au vafe.; Tout le mécanifme fe réduit
à tourner avec une corde / fans employer d'autre
chevalet».
J '.» Nous remarquerons ici queles fia tues antiques
de porphyre n'ont ni la tête ni les mains , ni les;
pieds de la même pierre. Les fiatuaires anciens ,
étoient dans l ’u'fage. de faire' ces extrémités de
marbre. Dans la galerie de C h ig i, ' incorporée
maintenant" à celle de Drefde , il y avoit une tête
de Caligula ; mais cette tête efi moderne , 8c faite
d'après celle du Capitole , en bafalte. Dans la
villa Borghèfe, il y a une tête deVefpafien, qui
efi pareillement moderne. 11 efi vrai qu'à' Venifè
on voit quatre figures, qui , rangées deux à deux,,
décorent l'entrée du palais du doge , 8c qui font
faites d'une feulé pièce de porphyre ; mais ce' font
des produirions des grecs des temps pofiérieurs ,.
ou du moyen âge. Il faut que Jérome Maggi ait
eu bien peu de connôiffance de l'art 7 pour avoir
avancé que ces figures repréfentrent tes libérateurs
d'Athènes, Harm’odion 8c Arifiogiton (Mifcel.
II. c. 6. p. 83.')- m.1 g
» Sur Je grand farcophage de porphyre, qui ren-
fermoit le corps de fainte Confiance on voit,
repréfentés la- vendange 8c lé prefiutage ; le même
fujet fe trouve répété en mofaïque fur le plafond
de la galerie extérieure de cet édifice j fur l'ume
en voit travailler de petits génies aîlés , 8c-fùr le
plafond des faunes. Ce font ces figures en partie
bacchiques, qui ont fait donner à cet édifice le
nom a un temple de Bacchus. Mais nous lavons
qu'alors la religion chrétienne n'étoit pas encore
entièrement purgée des ufages païens y 8c qu'on
ne fe faifoit point fcrupule de mêler le facré avec!
le profane. Quant a 1 art même , il efi tel qu'oul
doit l’attendre de l'efprit de ce fiècle. Ç'efi cel
qui réfulte auffi dé la- comparaifon de ce fàrco.l
phagé avec un autré tout femblable, qui efi placé!
dans le cloître de .Saint-Jeân-de-Latran. Ce dcr-l
nier farcophage ,. qui renfermoit le corps del
fainte Hélènè ,. mère de Conftàntin-le-Grana, ej| •
décoré de figures à cheval qui combattent, 6cdel
prifonniers placés au-deffous».
» La colonne* de Confiantin1 y que l'on voici i
Conftantinople nommée la colonne brûlée y efi!
placée dans un quartier qu’ on appelle VifirkhamM
8c compofee de fept grands -cylindres de potphyrÆ
fans compter la bafe. Dans fon origine, .cette co l
lonne. étoit furmontée de la ftatue de Confiantinl
Après avoir été endommagée plufieurs fois pal
le feu, elle fut réparée par l'empereur Alexis Com-I
nènes „ coçame l'indique une infeription grecque »!
Les romains eftimoiènt peu le porphyre. On enl
apporta des fiatues d’Egypte: à Rome fous Claude!
mais elles y furent peu appréciées» New admodumm
dit Pline , pràbatâ novltate nemo certe pojleaimm
. tatus eJL
.PORPHYRION ,■ un des géans* qui fit la guerrl
aux dieux. Jupiter, pour le vaincre-avec plus d!
facilité, ufa d'un ftratagême fingulier } il lui. inf!
, pira de tendres fentimens pour Junon ,. efpéran!
que l'amour le. défarmeroit , 8c fe confiant en tl
fagefîe de la reine des dieux 5 mais le géant devin!
fi amoureux de la déelfe , qu'il alloit. lui' faïr!
violence, fi Jupiter avec fa foudre, 8c Hercul
avec fes flèches , ne lui eulfent ôté la vie.
P o r ph y r io n , ville de Phénicie..
Goltzius feul attribue des médailles impérial®
grecques à cette ville.'.
PORPHYRITE , ville de l’Arabie égyptiënnel
près de laquelle fe trouvoient les montagnes d!
porphyre.
PORPHYROGÉNÈTE, titre qui'fe trouve qrag
quefois fur lès médailles du Bas-Empiré , frâppé®
à Conftantirtoplê j on voit ce titre entr'autres lt|
les médailles des Comnènés 8c de ceux qui les oïl
fuivis. Ce mot vient d’un appartement du palàl
que Conftantin avoit fait bâtir , paver & revêti®
d'un marbre fort précieux , à fond rotige 8cmoii!
cheté de blalic j cet appartement étoit aeftiné ante
couches des impératrices , d'où les enfans i|
nommoient enfùite porphyYogénctes. ( D. J. )
PORRECTA inter & c'a fa , entre l'infpe<fijfll
des entraillès de la viéljme , 8c là p r o je t !
dans le feu. C'étoit un proverbe latin, dontoj
fe fervoit pour marquer un incident qui retard!
p o R
là conclufion d’une affaire. Ne quid inter c&fa. 6’
pprréel a , ut aiunt, oneris addatur nobis aut temporis,
dit Cicéron ; je crains que fur le point de quitter
môn gouvernement, on ne m’engage à le continuer
3 ou dans de nouvelles affaires.
^ÊPORRICERE 3 terme de facrifice , qui fignifie
jeter les entrailles de la viâime dans le feu du fa-
crificej après les avoir confidérées pour en tirer
de bons ou de mauvais préfages ; 8c on appelloit
porriÙA les entrailles que l ’on -jettoit ainu dans
lejfeu.
ORRICIÆ. Voyez P orricerei,
»PORRIMA. Voye^ Prorsa.
JmPORRO QUIR ITES, formule dont fe fer-
voient ceux qui imploraient le fecours du peuple :
Inclarhaverit in eam quaji porrà Quirites , ait Ter-
tlillien ( Ady. Valentin. c. 14. ).
PORSYMNA , fille du fleuve Aftérion7, efi
comptée avec fes foeurs Acréà 8c Euboea, parmi
les nourrices de Junori. Voye^ Junon.
« P O R T . Les grecs perfonnifioientlesports de mer
dans leur mytho-logie. M. Rabaud de S.-Etienne'
en donne les exemples fuivans. '
: ®Le port de Nifus, près de Mégare , a été per-
folinifié ; voici un autre port dont le nom a été
aiïffi pris pour un nom d'homme.
-MCelui de Nauplius prè.s. d’Argos , ou l'on
-conftruifoir les vaiffeaux de ce petit royaume.
L^ géographie du pays expliquera l'hiftoire dé ce
héros. Non loin du port de Nauplius, étoit la fon-
taine Amymone, qui verfoit fes eaux dans le,,lac
dé Lerne j 8c celui-ci les êpanchoit lui-mêmé dans
î? lner î c ^to^ ^ans Pays des danaïéhs.. On fit
û | ces êtres yoifins la généalogie fiiivante : Amy-
> fnne des cinquante filles de Danàüs, plut à
Joe&tune ; elle en eut un fils nommé Nauplius, qui
excella dans la navigation. Il étoit de la race-de
Chytoneus, fiE de Naubolus , Naubolus étoit fils
dçLernus.fl n'eft perfonné qui ne reconnoiCe que •
cg font ici les noms du pays perfonnifiés ( Apoll.
Jtyodl, V. iH &feq.). V
m y avoit encore un port de Nauplius en Eubée,b
dont pn fit un roi père de Palamèdé ( Apoll. Rhod^\
ï% IK b fiq.). f .
« K Les ports les plus recommandables dans l'antiquité
, ont -été ceux de_Tyr,-de Carthage, de
Alexandrie ^ de-.Syracufe , de Rhodes-,
•4?' r ^ oùs- ftous bbrneiiroBs à -donner une*
I fF fuccinéte- des ports de Tyr 8c de 'Syràcufe
pour qu'on pu^ffe juger quel étoit le gourdes*
RtKisûs en ce genre.
p o R 75
Il jr avoit deux ports à Tyr ; le plus grand étoit
prefqu’ovale, 8c contenoit plus de yoo bâtimens.
Il étoit fitué au Nord de la ville, qui de couvroit
des vents du Midi. Au côté oppofé etoit une petite
lié de rochers qui rompoit la mer .;. 8c au Levant>
il avoit la coite de. Phénicie, où il étoit abrité par
les mpptagnès du Liban.
Deux môles fondés à pierres perdues s à la profondeur
de 2y à 30 pieds d'eau , dirigés en portion
de cercle 8c s'étendant dans la mer, formoient
l ’entrée de ce poru Un troifième môle couvroit
^'entrée , 8c en la garantiffant de l’impétuofité des :
vagues , abritoit les vaifféaux. Deux tours fort
élevées , fîtuées aux têtés de ce môle , 8c fur
les extrémités des deux premières, fervoient à
défendre les deux embouchures que ces môles
formoient , 8c on y allumoit des fanaux pour
indiquer pendant la nuit aux navigateurs , la route
qu'ils dévoient tenir pour y entrer.
Le fécond port de T y r , deftiné pour les vaiffeaux
marchands , n'avoit rien de remarquable
que fon entrée qui étoit décorée d’une magnifique
architecture, 8c couverte d'un môle avancé, pour
empêcher que les vents du Midi n'en rendiffent
f accès difficile.
Le port.de Syracufe a été auffi un port très-
célèbre. 11 avoir ioéoo' toifes duNord.au Sud, 8c
environ ï&oô de l’ Eft à l'Oùeft. La ville i’ib r ito it .
du côté du Nord , des montagnes dû côté du Sud
8c au Couchant ; il étoit couvert du côté de la
mer par-le promontoire Plémmyre 8c par l'île
d’Orty gie. • >’
Les curieux trouveront la defeription des autres
ports dans l'hydrographie de - Fournier , 8c
dansl'architeCture hydrauliquedeBélidor.(D . J.)
- Po r t . La plupart des mpts dont les grecs fs
fervoient pour exprimer, un port 8c fes . dépendances
, etoient ^ * vtapîec y
tuiriàus, m/M, pox-ls., sfo/rs,& ç , j mots qu’il ne .
faut pas confondre enfemblé.
. >1,«ij.'eft proprement le port; ip/u, eft tout lieu
où les vaiffeaux font à.1-ancre ; quafi, Vpn-a,
fulcrum , (lob i.mmutmÔn fe fért aûffi quelque-
fois, devçe dernier mot pour lignifier pore en
rgeneral.............
NMc-rxlfti, -, nivale, eff le lieu du port où font'
| placés les vaiffeaux ; auffi Euftathe appelle
. i un raffemblement } un amas de Vaiffeaux.
N<«ƒƒ* «««««« fignifie une même chofe fàvotr
de petites loges que l’ on bâtiffoit dans le
port, & oui -”on mettoit les vaiffeaux à couvert ;
chacune de ces petites loges contenoit un .vaif-
feaü & quelquefois-deux. Homère appelle cette
K