
en forme de badin de fontaine j ces baflins étoient
ronds , ovales & e narrés j mais ces derniers s'ap-
pelloient proprement arc a ou arculA , parce qu' ils
reflemblohht aux coffres , .excepté que ' leurs
quatre côtés ne tomboient pas à plomb, & qu'ils
etoient ordinairement portes fur quatre pieds de ■
lion , ou de quelau'autre bête.
Les mots cup& , dolia , majfn , olU, umoe, am-
pulU y pkialU y tkccA , lamina, & quelques autres
Temblables, ne lignifient pointées fepulcres entiers.,
mais des vaillesux de différente forme , ou matière
y dans lefquels onmettoit les os ou les cendres
des corps Brûlés.
Coidmharja, étaient les niches, où on pou-
voit placer deux oupluûeurs urnes pleines de cendre
, fur lefqueiles urnes on gravoit une petite ;
épitaphe.
Agéne Orbique parle de quelques' endroits
des faubourgs de Rome, où l’on voyoit quan-'
rite de fepulcres de petites gens & d'efclaves 5
tel étoit le lieu nommé feftertium , où étoient enterrés
les corps des perfonnes que les empereurs
faifoient mourir.
Quand on lifoit fur les infcriptions à3 un fépulcre
pacito nomme , ces mots vouloieht dire que les
perfonnes à qui ce fépulcre étoit deftine, avoient :
été déclarés infâmes , & enterrées à l'écart par la
permiiTion du magiflrat. ( D. J. )
Chez les grecs, il n'étoit pas permis d'élever
les tombeaux dans l'enceinte des villes , fi ce
n’eft chez les Lacédémoniens , où par une loi de
Lycurgue, on pouvoit enterrer dans la ville &
mêmeautourdes temples. A Athènes, chacun avoit
fon tombeau particulier hors de la ville , parce
que la grandeur de fon territoire le permettoit
ainfi. Mais chez les autres peuples de l'Attique ,
où le terrein étoit plus précieux , ils étoient fou-
vent obligés de mettre trois ou quatre morts en- .
femble, ce qui doit s'entendre des cendres &
des urnes qui les renfermoient ; car Tufage confiant
delà Grèce., étoit de brûler les morts. Il
étoit défendu de mettre aucun ornement aux
tombeaux des particuliers , fi ce n'eft une colonne
haute feulement de trois coudées, des ftatues,
ou une fimple infcription. On permettoit auffi
de planter des ormeaux à l'entour, ce qui con-
venoit parfaitement aux morts j ces fortes d'arbres
ne portant aucun fruit. On répandoit des
huiles & des effences fur les tombeaux & fur les
colonnes & les ftatues que l'on élevoit au-defius ,
ce qui étoit regardé comme un aéte de religion.
Les infcriptions fépulcrales commençoient toutes
par deux lettres initiales ©. K . , qui répondoient
aux dis manibus des latins. Au lieu d’infcription ,
<en gravoit quelquefois les inftrumens de l’art
que les morts avoient profeffé j fouvent auffi
des emblèmes, qui défignoient leur humeur &
leur caractère , ou enfin des fymboles & des figures
de ce qu'ils avoient le plus.aimé. On élevoit
aux héros des tombeaux plus recherchés que
les autres , dans lefquels on plaçoit leurs cendres,
& on mettoit une colonne fur le tombeau,
que l'on accompagnoit des marques & des fym-
boles de celui à qui le monument étoit confacré.
Il n'étoit permis qu'aux plus proches parents ,
d'aller vifiter les tombeaux des morts, & cela
étoit févèrement défendu à tous les autres 5 de
crainte qu'ils n'y a-llaffent pour ramàffer des offe-
mens, èc les employer dans les opérations magiques
très-fréquentes chez, ces peuples. Ils en-
terroient les rois , les princes & les grands hommes
au pied des collines & des montagnes. On .-
plantoit dans cet endroit un bois facré, où on ; .
élevoit des autels fur lefquels on faifoit de temps
en temps des facrifices funéraires & des libations.
S E P U L C H R U M commune , étoit un tombeau
que quelqu'un faifoit faire , pour lui & pour
tous ceux de fa famille, c'eft-à-dire’ , pour fes
enfans, pour fes proches pârens , & pour fes
affranchis.
S s p u z c h r u m h&reditarium , étoit celui que
le teftateur ordonnoit pour lui & pour fes heritiers
, ou qu'il avoit acquis par droit d'héritage.
: quod quîs f ib i h&redibufque fu is conftituit, v e l
quod paterfamilias ju re h&reditario acquiftvit. Quelquefois
on défenaoit par teftament, d'enterrer
dans le fépulcre de famille-, aucun des héritiers
& pour notifier la défenfe, on gravoit
fur le tombeau ces lettres initiales, H . M . H . N . S .
qui fignifient hoc monumentum h&redes nçnfequ i-
tu r , ou ces 'autres, H . M . ad H . N . tranf. Ho ç
! monumentum ad h&redes npn tranftt.
\t S e p u z c h e u m honorarium. Voyez CÉNO- •
TAPHE,
S e p v l c h r u m privum onfingulare3, eft le tombeau
qu'un particulier faifoit. conftruire pour lui feul \
& pour fa femme , & où il étoit défendu d'en-
fevelir tout autre , fous peine d'exécration,
| .comme cela - paroît par plulïeurs infcriptions. .
Il y avoit fur les grands chemins de Rome, Sc
aux environs , plufîeurs tombeaux de particuliers
, dont nous allons rendre compte.
Sepuz ch r u m A cca Laurenti&y étoit dans le Vela-
bré , ainfi que nous l'apprend Varron, en parlant
des, fêtes Laurentines qui s'y célébroient :
hoc facrificium fit in V tlab ro . . .a d fépulchrum A ca.
S e p u z e n R um OttA. Le tombeaiyi'Otta, fameux
poète tragique , étoit à deux milles de Rome
fur
fur ie chemin qui conduit à Prériefte, fepultufqué
<çiâ Prenejiinây ad milliarium fecundum , dit Eufebe.
S e p u z c h e u m Augufti C & fa r is .Y o y . M a u s o z é e .
Sepjjzchblvm b a fili, fur lavoie appienne, près
les murailles de la v ille, qui locus Latrociniis fu it
perquam infatnis , dit Afconius.
S e p u z c h r u m C&ciliA y le tombeau'de JTæcili a ,
fille de Métellus Cæcilius, & femme du riche
Craffus , étoit, élevé fur la voie appienne , vis-
à-vis du mont- Albain. Ce monument fe voit en-
corè tout entier près de l'églife de S. Sébaitien.
C'eft un ‘bâtimeut de forme ronde 3 appelle tête
de boe u f, à caufe qu'on y en a fculpté pluiieurs.
On y lit en grandes lettres, cette infcription :
Cecilia. Q . C&cilii F . M c t e lU Crajft.
S e p u z c h r u m C. C e f iii, le tombeau de
Ceftius, l'un des feptemvirs épulons, eft cette
pyramide que l'on voit encore à Rome, &
qu’Alexandre VIT, a tirée des ruines fous lef-
quelles elle étoit enfevelié , pour la rétablir dans
tout fon éclat. Elle ëft de marbre de Paros, &
l'intérieur étoit une chambre ornée de peintures
par un habile maître. ■
■ S e p u z c h p u m PôrfennA, étoit auprès de la ville
de Clufium ; & félon la dêfcription que Pline
en. donne ,: c'étoient deux ' pyramides^ dont les
extrémités fe joignoient par des chaînes, auxquelles
étoient attachées des clochettes q ui,
quand elles étoient agitées par les vents, rendaient
un fon que l ’on entendoit au loin. Les
auteurs latins , font encore mention de plufîeurs
tombeaux de perfonnages connus , mais fur lefe
quels ils ne donnent aucun détail.
SÉPULL IA, famille romaine , dont on 'a des
médailles.. .
O. en or.
R. en argent.
RRRR. en bronze.
Le furnom de cette famille eft MAcer.
' Goltzius en a publié quelques médailles inconnues
depuis lui.
S E P U L T U R A y fépulchrum , monumentum. Il y
a de la différence entre ces trois mots , confi-
dérés dans leur lignification propre. Sépulchre
marque en général -tout lieu de fépulture , félon
l e jurifconfulte dans la loi IIIe. de fipulchro vio -
lato. Toutefois à prendre ce terme à la rigueur,
tel a fépulture , qui. n'a point de fépulchre , car le;
mot fépultüre , défigne non-feülement tout deu
«ù les coros font enfevelis, mais même les eéyJjfidju'ités
, Taine A ' .
rémonies de l'enfeveliftement. Les anciens ne
s'inquiétoient pas du fépulchre ,^mais beaucoup de -
la fépulture.
Mais quant au fép u lch r e , il n'étoit repute *
ni.-nécelfaire ni utile.; achetoit un fépulcre qui
vouloir, car il ne confiftcit qu'en une mafte de
maçonnerie élevée au-delfus , ou au-devant de ,
la fépulture. Et même de. ce genre d'ouvrage, les *
Germains avoient cette opinion, que cela ne fer-
voit que de fardeau inutile au corps des défunts.
'Mais ils, penfoient que la fépulture é t o i t louable
en elle-même , agréable aux défunts, & pleine
de confolation pour les vivans.Ce que nous avons
appris de: Tacite , qui dit fépulchrum cefpes crigit :
monumentorum arduum & operofum honorent, uii
gravera, defunclis , : afpernantur Germant.
A Confidérer enfuite les mots fépulcre & manu-
meni y il y a cette différence , que le monument
indique toutes fortes d'édifices , pour trammsrtre
à la poftérité la mémoire de quelque clioiq 5,
monumentum eft quod mémo ri a fervancâ gratta e x if- :
tit. Que fi dans ce monument , on met le corps '
d'un homme ' mort , de fimple monument qu'il
é to it , il devient vrai, fépulcre ou tombeau , &
fe revêt de la nature des lieux feints & religieux.
Que fi l'édifice eft confacrë à la gloire d'un déf
funt, & que /on corps n'y foit pas mis en f e -
: pulture y on le nomme un fépulchre vuide 3 que les
grecs appellent xtvoTaqiiov. Telle eft l'idee qn en.
donne la loi 42 , de religiofts bfumptibus funertir:.
De-là vient que plufieurs hommes illuftrc.s de
l'antiquité, avoient plufièurs monumens , dont
un feul portoit le nom de tombeau. C'eft ce
que Denis d’Halicarfiaffe rapporte au fujet d'E- ,
née. (D . J.)
SÉPULTURE, le foin de là fépulture, eft du droit
naturel & du droit des gens .Tous les ’peuples fe font
accordés1, à penfer ainfi, & l'antiquité a regarde-
la fépulture des morts comme un devoir inviolable
,.dontonne pouvoit fe difp'enfer fans encourir
la vengeance des dieux.
Dans l'iliade d'Homère’, Eriam obtient une fuf-
penfion d'armes pour enterrer les morts de part
& d’autre. Jupiter envoie Apollon pour procurer
la fépulture à Sarpédon. Iris eft dépêché dés
cieux pour engager Achille à rendre ce devoir
à Fatrocle 5 . &: Thétis lui promet d’empècher
que ce corps ne fe corrompe, au cas qu'on le
laifïe une année entière fens fépulture'. Homère
fe fonde ici fur la 'coutume des Egyptiens , qui
refüfoient h fépulture au défunt , s'il avoit mal
vécu. Ce refus faifoit qii'on ne permettoit pis
de trânfporter1 les corps des impies au-delà du
fleuve 3 près duquel etoient les féju ltu rés des
jufees. De-là. venoit l'Idée que la privation de la
fépulture fermoit à une ame les champs ElyScns ,
de fe couvrck d'infamie.
E e e