Il tombe en faifant cette prière, 8c cette chiite
fut regardée par le peuple dans la fuite comme
le préfagc de fon exil , & de la prife de • Rome
. par les Gaulois. Les ftatues des dieux domefti-
ques de Néron, fe trouvèrent renverfées un premier
jour de janvier, & l'on en tira.le préfagc
de la mort prochaine de ce prince.
La rencontre de certaines perfonnes & de
certains animaux ; un éthiopien , un eunuque ,
un nain, un homme contrefait, que les gens fu-
perftitieux trouvoient le matin au fiortir de leur
maifon j les effrayoient & les faifoient rentreV.
11 y avoit pour eux des animaux dont la rencontre
étoit de bon préfagc ; par exemple , le lion ,
les fourmis , les abeilles; Il y en avoit dont la
rencontre ne préfageoit que du malheur, comme
les ferpens, les loups, les renards, les chiens,
les chats , Scc.
7°. Les noms. On employoit quelquefois dans
les affaires particulières les noms dont la lignification
marquoit quelque chofe d'agréable. On étoit
bien aile que les enfans qui aidoient dans les facri-
ficeSj quejes miniftres qui faifoient la cérémonie
de la dédicacé d'un temple , que les foldats qu'on
enrôloit les premiers, euflènt des noms heureux.
Pour ce -qui eft des occalïons où l’on avoit
recours aux préfagc s , on les obfervoit fur-tout
au commencement de l'année ; c’eft de-là qu’étoit
venue la coutume à Rome, de ne rien dire que
- d’agréable le premier jour de janvier, de fe faire
les uns aux autres de bons fouhaits qu’on' ac-
compagnoit de petits préfens , fur-tout de miel
& d’autres douceurs.
Cette attention pour les prcfagcs avoit lieu
politiquement dans les aétes publics qui com-
mençoient par ce préambule : Quod f i lix , faufi,
tum , fortunatumque fit. On y prêtoit aufli l'oreille i
dans les aétions particulières, comme dans les
'mariages, à la naiflance des enfans , dans les
voyages, &c.
Il ne fuffifoit pas d’oblèrver limplement les
prcfagcs , il falloit de plus les accepter lorfqu’ils
paroiffoient favorables , afin qu'ils euffent leur
effet. Il falloit en remercier les dieux qu’ on en
croyoit les auteurs, & leur en demander i’ac-
compiiffement. Au contraire , fi le préfagc étoit
fâcheux, on en rejettoit l’idée , 8c l'on prioit
les dieux d’en détourner les effets.
Telles- étoient les idées du vulgaire fur les
prcfagcs ; les politiques ayant toujours eu pour
maxime qu'on devoir tenir les peuplés dàns le ;
refpeél pour des fiélions propres à leur infpirer
la crainte 8c l’admiration. Pline difoit que la
magie étoit compofée de la religion, de la mé- ;
decine 8c de l’allrologie , ' trois liens qui captiveront
toujours' l’efprit des hommes. Mais fous .
les fages du paganifme s’en tenoient à cette
maxime de C o tta , qu'il falloit fuivre la réalité
“ non la fiélion, fe rendre à la vérité , fans fe
aifier éblouir parle s préfaces. Ils déclaroient que
la philofophie etoit incompatible avec Terreur j
^ T:1 aFaP£ a parler des dieux immortels , il
ralloit quelle pût en parler dignement. ( D. J. )
PRESENT. Voyeç Mun us.
PRESSE
PRESSOIR, y Bral fa*' les médailles de
Boftra en,Arabie des prejfes ou preffoirs-à-vis. Dans
i les peintures tirées d'Herculanum, fe trouve un
prejfoir à huile que font agir de petits génies.
■ Us y enfoncent des coins avec un maillet pour
prelier la maffe des olives j & Ton n'y voit point
d e v is . Vitruve ( 6. y .) parle de prejfoirs-a-vis
ce de prejfoirs a levier.
Les romains fe fervoient de prejfe pour donner
de l'éclat aux couleurs des habits. Claudieti
( Epithal. Pallad. & S eren. v. 101.) en fait mention
:
............. ; . . ........... .., Prelifque foluu
Mira Dion as. fumit ve lamina tel a..
; PRESSUS color , couleur foncée.
PRÊT-A-INTÉRÊT. Voye% Usure. ♦
PRETEUR 5 nom général que Ton donnoit
autrefois a tous les magiftrats : Vel quod. esteros
honore prsirent 3 vel quod aliis praejfent y aux généraux
d'armée , & à tous «eux qui étoient conf-
titues en dignité, foit pour les cnofès profanes,
foit pour les chofes facrées : Non folum vetetes
omnem magiftratum, dit Afconius , cui parerez
exercitus Pr&torem appellarunt , fed quemeunque in
re profana 3 Jive etiam facrâ pr&feftum. Mais Tan
de Rome 387, on créa un magiftrat à qui ce
nom convint exclufivement à tout autre, & on
le fit pour deux raifons : i 9. pour confoler les
patriciens de ce que les plébéiens pouvoient prétendre
au confulat 1 2.0. afin de pouvoir rendre
la juftice lorfque les confuls feroient abfens de.
Rome ; ce qui arrivait fouvent, à caufe des
guerres fréquentes. P. Furius Camillus fut le premier
préteur élu dans les comices affemblés par
centuries , avec les mêmes cérémonies de religion
j c'eft-à-dire, enprenant les mêmes aufpices
que pour les confuls. On n'en créa d'abord qu'un
feul ; mais comme la multitude des affaires attirait
à Rome beaucoup d'étrangers, on en créa
un fécond , uniquement pour rendre juftice, que
Ton appella pretor peregrinus, pour le diftinguer
du premier qui étoit appêllé pretor urbis 3 ur-
banus ( Voyez ces deux mots plus bas. ).' Mais
vers 1 an y 26, lorfque la Sicile & la Sardaigne
eurent
eurent été réduites en provinces romaines ; on
créa deux préteurs pour les gouverner au nom
de la république > ce qui fe pratiqua aufli lorfque
les Efpagnes furent fubjuguées, comme nous
l'apprenons de T ite -L iv e , qui dit qu'on créa
cette année fîx préteurs 3 fex pretores eo anno primum
creati j ainfi Taggrandiffement de Rome fit augmenter
le nombre de fes magiftrats, & dès qu'elle
eut étendu fes conquêtes hors de l'Italie , elle
créa des préteurs pour gouverner les provinces
conquifes. Il fut. réglé en 607, que tous ces préteurs
rendroient la juftice à Rome, foit en public,
foit en particulier, dans Tannée de leur magif-
trature, & qu'à la fin de cette année, ils par-
tiroient pour les provinces qui leur feroient
échues. On attribua à chacun, de ces magiftrats
la connoiffance particulière de différentes fortes
d'affaires, à mefure qu’on en multiplioit le nombre
q u i, fucceflivement, alla jufqu'à quinze à
Rome, & même jufqu’à dix-huit, fous les empereurs.
Mais sur la décadence de l ’empire, ils
Te trouvèrent réduits au nombre de trois, &
enfin vers le temps de Juftinien, la préture fut
entièrement abolie.
Les marques extérieures de cette magiftrature
étoient la prétexte que le préteur prenoit, comme
les confuls dans le capitole , le jour qu'il étoit
ïnftallé, & après avoir fait les voeux ordinaires
dans le temple > la chaife curule placée fur un
tribunal qui étoit un lieu élevé en forme de demi-
cercle 5 la dance hafta 3 qui marquoit la juridiction
j & l'épée, qui marquoit fe droit de quef-
tion ou recherche î fix liéleurs avec des faifeeaux
qui Taccompagnoient au moins hors de la ville ;
car quelques-uns ne lui en donnent que deux dans
la ville j il avoit outre cela d'autres officiers fub-
alternes, comme les accenfes 3 les feribes, &c.
fLes fondrions du préteur (e réduifoient en général
à ces trois points : faite juftice aux citoyens,
aux étrangers, préfider aux jeux, &f avoir foin
des fkcrifices. La première de ces fondrions étoit
la principale, & l'occupoit tellement, qu’il lui
etoit impoflible d’être hors de Rome plus de dix
l,ours; p avoit’ coutume d'exprimer toute l'étendue
de (à jurifdidtion par ces trois mots, do3 dico
& abdico j dont le premier fignifioit qu'il avoit le
pouvoir de donner des juges, le fécond de prononcer
fouverainement fur toutes les affaires des
particuliers, & le troifième de faire exécuter tous
fes jugemens. Il donnoit audience aux parties
foit affis fur fon tribunal, foit debout, de piano ;
u n « ntot per decretum 3 tantôt per libellum,
dans les affaires peu importantes. Sa charge
donnoit tant d'autorité qu’il eft quelquefois
appelle le collègue des confuls ; mais fous les
derniers empereurs, ce magiftrat fut dépouillé de
toutes fes anciennes fondions, & réduit à l'intendance
des fpe&acles; ce qui fait que Boêce
Antiquités , Tome V.
parlant des préteurs de fon temps , appelle la préture
un vain nom & une charge inutile > en effet,
les préfets du Prétoire , qui étoient des officiers
de l'empereur, avoient ufurpé toutes les fonctions
des préteurs de la v ille, parce que le pouvoir
du peuple étoit paffé entièrement aux empereurs.
P r æ t o r c s r r a l i s , préteur céréale qui avoit
foin de faire venir le bled à Rome. Jules-Céfar
créa deux magiftrats fous le nom de préteurs, qu’il
chargea de cette fondion. Quelques auteurs prétendent
que ce n'étoit que des ediles.
P r æ t o r t id e i c o m m i s s a r iu s . A u nombre de
16 préteurs qui exiftoientde fon temps, l'empereur
Claude en ajouta deux pour juger en dernier ref-
fort des fidéi-commis , jufqu'à une certaine Comme
limitée, à ce qu’ il paroît. Quand la Comme ex-,
cédoit, on en appelloit au conful.
P r æ t o r f i s c A ir s , fut établi par Nerva pont
juger des affaites entre le fife & les particuliers. .
P r æ t o r m a x im u s , étoit le nom que Ton donnoit
au didateur dans les commencemens de fà
création , & c'eft en cette qualité qu’il faifoit la
cérémonie du clou : Lex vetufta eft, ait Tite-Live,
prifeis litieris verbifque feripta 3 ut qui pretor maximus
fit 3 idibus feptembribus clavumpangat ( j . 5.).
P r æ t o r p e r e g r in u s y le préteur étranger eft
le préteur que Ton créa Tan j io de Rome, pour
rendre la juftice entre les étrangers & les citoye ns,
parce que le préteur de la ville ne pouvoit fuffire à
tout : Eft creatus propter magnamperegrinorum tur-
bam ut inter eos jus diceret, cùrn urbanus utrifque
fatisfacere non pojfet ( Pompon. I. 1. ). Le préteur
de la ville ne jugeoit que des procès entre citoyen
& citoyen, & fa charge étoit plus honorable
que celle de l'autre : elle lui étoit aufli fu-
périeure. On appelloit aufli la juftice qu’il ren-
doit, la juftice a’honneur, jus honorarium3 & le
préteur étranger ne jugeoit que d'après les édits
du préteur de la ville. Cependant les ades de
celui-ci pouvoient être caffés par l'autre, ainfi
ue nous l'apprend Cicéron ; & quelquefois les
. eux préteurs travailloient au même procès, fur-
tout quand il s’agiffoit d'un grand nombre de
complices.
P r æ t o r p r o v in c ia l t s . Ce magiftrat fut créé
vers l'an ƒ 26 , lorfque la Sardaigne & la Sicile
eurent été réduites en provincès romaines. Alors
on créa deux préteurs pour la gouverner au nom
de la république ; on en créa deux autres en y ƒ£ ,
lorfqu'on eut fubjugué les deux Efpagnes cité-
rieure & ultérieure, de même que pour la province
Narbonnoife. Capta Sardiniâ , dit Pompo-
nius , mox Siciliâ , item Hijpaniâ, deindé Narbo-
O