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C 95’ 1 * ) j on lit ces mots P r ia p o pantheo ,
qm prouvent auili que Priape étoit Famé de
1 univers.
. “ Les amateurs & les connoifTeurs de Fart-distinguent
a Portici , dit Winckelmann 3 dans le
nombre des petites figures , un Priape qui eft
vraiment digne de toute leur attention. 11 n'eft
que de la longueur d'un doigt ; mais il eft exécuté
avec tant d art 3 qu’on pourroit le regarder comme
une etude d'anatomie .fi précife , que. Michel-
,Se j tout grand anatomilte qu'il étoit 3 n'a rien
exécuté de plus Savant. Les deflins de ce grand
nomme 3 confervés dans, le cabinet du cardinal
Alexandre Albani , prouvent Seuls combien il
étoit profond dans cette partie de Son art. Ce
Priape paroît Faire une eSpèce de gefte fort ordinaire
aux italiens 3 mais entièrement inconnu aux
etrangers ; conféquemment j'aurai peine à leur
faire entendre la description que -j'en vais faire.
Cette figure tire en en-bas la paupière inférieure
avec I index de la main droite , appuyée Sur l'os
de la joue j tandis que la tête eft penchée du
meme coté. Il faut que ce gefte fût employé par
les pantomimes des anciens , & qu'il eût différentes
lignifications expreflives. Celui qui le fai-
Soit gardoit le filence 3 & Sembloit vouloir dire , !
dans ce langage muet : Méfie-toi de lui , il eft
fin ^ il en Sait plus que toi ; ou bien : 11 croit me
prendre pour dupe 3 je l’ ai attrapé j ou bien enfin:
Tu t adrefles bien ! tu as bien trouvé ton homme !
De la. main gauche la même figure fait ce que les ;
italiens nomment/àr la fica3 gefte obfcène qui con-
fifte a placer le pouce entre l'index & le doigt du
milieu , de façon qu'on croit voir le bout de la
langue Sortant entre les deux lèvres 3 & cette dif-
pofition des doigts s'appelle aufTi far caflagne 3 par
allufion à la fente qu'on fait à l'écorce des châtaignes
avant que de les rôtir ».
» On montre au même cabinet un membre viril
ou _ Priape de bronze , accollé avec une petite
main faifant le même gefte. Ces fortes de mains
fe rencontrent fréquemment dans les cabinets , & 1 on Sait qu'elles tenoient lieu d'amulettes chez les
anciens , ou * ce qui eft la même chofe , qu'on les
portoit comme des préfervatifs contre, les charmes
, les mauvais regards & les enchantemens.
Quelque ridicule que fût Cette pratique fuperfti-*
tieufe 3 elle ne s'en eft pas moins confervée jufqu'à
préSent dans le bas peuple du royaume de Naples.
L'on m’a fait voir plufieurs de ces Priapes 3 que
des gens ont la fimpheité de porter au bras ou fur
la poitrine. Le plus Souvent ils attachent à leur
bras une demi-lune d'argent, que le peuple appelle
luna pe^ara, c'eft*à-dire lune pointue , &
qu’ils regardent comme un préServatir Contre l'é-
pilepfie ; mais il faut que cette lune ait été fabriquée
de l'aumône qu'on a recueillie foi-même , &
qu’on la porte enluite à un prêtre qui la bénit.
Cet abus eft connu , cependant on le tolère. Il Se
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pourroit que le grand nombre de demi-lunes d'argent
qui fe trouvent dans le cabinet de Portici ,
eut le jnême objet de fuperftition. Les athéniens
les portoient au cuir du talon de leurs chauffures
Sous la cheville du pied ». ‘
, Sî Dans le nombre des Priapefs , on en voit avec
des ailes & avec des. clochettes pendues à des
chaînes entrelacées 3 Sr Souvent la partie fupérieure
eft terminée par la croupe d'un lion qui fe gratte
avec Sa patte gauche , comme font les pigeons
Sous leur aile 3 quand ils Sont en amour 3 & pour
s exciter, dit-on , à la volupté. Les clochettes Sontr'
de métal, montées en argent ; apparemment que
leur fôn devoir produire un effet a-peu-près fem-
blable à celui des clochettes ( Æfchyl. jent. conu
Tkeb. verf. 391. ) , qui fe mettqient Sur les boucliers
des anciens 5 ici elles étoient faites pour inf-
pirer de la terreur, & là elles avoient pour objet
d'éloigner les mauvais génies. Les clochettes entroient
auffi dans les habillemens de ceux qui
étoient initiés aux myftères de Bacchus »•.
Sur une pierre, gravée du {M u f for. tom. I.
tab. LXXIII. n. 5. ) cabinet del'empereur à Florence
, Vénus eft debout à côté d'un terme de
Priape, qui eft ici voilé , comme il l’eft Sur une urne
Sépulcrale de la galerie du palais Barberini, & Sur
deux ( Bartoli admir. tab. LIT.) bas-reliefs, l'un
du palais Guftiniani, & l'autre du palais Çolonna ,
ou Bacchus eft appuyé fur un Priape qui a Un-
voile. '
Dans la collection de StoSch , on voit fur un
anneau antique gravé en o r , la tête du dieu des
jardins avec les parties .génitales pendues au cou.
Cela rappelle le Souvenir du cruel traitement que-
le PéripleCtomène de Plaute veut faire au galant-
de fa femme :
Quin jamdudhn gefiit moecho hoc abdomen adimere y
Utfaciam quafi puera in collo pendeant crepundia.
( Miles Glor. aét. V . v. j6 . ÿ
On attachait aufli des Priapes ( Conf. Bocfidrt.-
Phal. & can. pag. y iy . ) au cou des ertfans , & ils
étoient appellés fafeinum. Pline ( L. XXXIII. c.
6. p. 604. /. 16. ) ait qu’mon avoir commencé du
temps de l’empereur Claude à cacheter avec des
anneaux gravés en or.
Sur une cornaline , un fculpteur qui fait un
Priape.
S.ur une Sardoine, cachet antique d’une feulé
pièce, un terme de Priape avec le tnyrfe. Diodore
de Sicile ( L. II. c. 102. ) rapporte qu’il y avoit une
ftatue de Mercure , ou l’on voyoit mentulani 'erec~
tam 3 dont il fait un myftère qu’il n’ofe révéler.
Les Priapes que le roi SéSoftris fit ériger pour
marquer les endroits ou il..avoit trouvé de la
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téfiftance, n'étpient que dès fimples colonnes avec
des parties génitales.
Sur une cornaline -, un terme de Priape fous un
arbre, avec 1 epedum Sur l’épaule.
Sur une Sardoine de trois couleurs , Priape avec
uné pomme dans la main droite.
Sur une prime d’émeraude, Priape avec une
pomme dans la main gauche & des fruits dans un
tablier 5 il porte de la main droite le caducée. Le
dieu des jardins fait ici la fonction d’un meffager
ou d’un envoyé, portant de la main droite le caducée
, qui etoit dès les premiers temps de l’antiquité
la marque de diftinétion dès députés.,
Jalon prit le caducée , quand il alla trouver le roi
Æëte :
A otos Je eXtjv Eppctlctà rwirTpov.
Ipfe fumfit Mercurii feeptrum.
( Apollon, arg. 1. III. p. 19. ) .
Il femble qu’on ait voulu marquer que Priape
s’en acquitteroit avec la même énërgie que les
ambaflaaeurs de Sparte introduits par Ariftor
phanè dans l’Acropole d’Athènes , occupé par les
femmes :
Xapoos a trtftf %oipoxo/itetoy irsp t ro is fti)fo7oiv s ^ o v ra s .
'Üncedunt circumque femora habent paxillum rigentem.
(Lyfift. v. 107J. ) i
Le caducée peut aufli Se rapporter à ce que
nous avons remarqué plus haut, relativement à
Mercure.
Sur un jafpe gris, Priape debout Sur un croif-
fant, avec le boiflèau Sur la tête , comme Séra-
pis j au-deffous il y a un Amour un genou en terre,
les mains liées derrière le dos.
Sur une pâte de verre, dont ( Muf. for. tom.
I. tab. LX XVIII. n. y .) l’original eft dans le cabinet
de l’empereur à Florence , un Amour Sur un
rocher, qui tue avec un trident un Serpent devant
un terme de Priape.
Sur une cornaline montée en anneau de bronze,
incrufte en or ,, un Amour qui met une couronne
fur un terme de Priape.
Sur une cornaline , un faune aflis vis-à-vis,d’un
terme de Priape j il tient un thyrfe , auquel Sont liés
des bâtons ou caftagnettes.
Sur une cornaline montée en anneau d’or antique,
un faune qui joue de la lyre devant un terme de
Priape 3 élevé Sur une colonne.
Sur une cornaline , un faune les deux fl û té s1'en
main , aflis. aux pieds d’un terme de Priape , fous
un arbre , contre lequel eft pofé Son pedum.
Sur une cornaline, un. faune qui joue de deux
flûtes , devant un terme de Priape.
Sur une cornaline -, un faune offrant du vin dans
.un vafe à un terme de Priape, derrière lequel il y
a un autre grand vafe.
Sur une cornaline, un faune tenant une outre &
verfant du vin dans un vafe, devant un terme de
Priape, élevé fur un tas de pierres à côté d'un
arbre.
' Sur un jafpe rouge , une figure avec un thyrfe
qui offre un plat de fruit à un terme de Priape ,
derrière lequel un Amour joue de deux flûtes.
Sur une cornaline, deux femmes, dont l'une
joue de deux flûtes , & l'autre d'un tambourin,
devant un terme de Priape 3 élevé Sur une colonne.
Sur une pierre d'aiman, deux figures qui Sacrifient
à un terme de Priape.
Sur une cornaline, une figure drapée, ayant
une torche allumée à la main, qui offre des pom-‘
mes ;fur un plat à.un termexde Priape.
Sur une cornaline, une femme qui offre un plat
de fruits à un terme de Priape, qui eft Sur une colonne
, devant laquelle il y a un autel avec du feu
allumé.
Sur une prime d’émeraude, un faune aflis Sous
un arbre devant un terme de Priape 3 qui eft Sur
une couronne ornée de guirlandes. Devant le terme
, on voit une outre attachée à une branche de
l'arbre.
Sur une cornaline .brûlée, une figure drapée
oui offre .des pommes Sur un plat à un Priape placé
dans une petite niche faite de planches. Ces niches
s'appelaient ( Priap. carm. 13.49. ) facella ou
tentoria.
Sur une agate-onyx, deux Satyreflfes autour d'un
Priape 3 dont l'une s'aflied Sur lu i, & l'autre agenouillée.
Sur un autel, une branche de laurier d'une
main , 'embrafle le dieu de l'autre.
Sur une pâte de verre , le même Sujet, avec une
colonne à laquelle eft attaché un carquois. .
Sur un jafpe jaune , un homme qui Sacrifie Sur
un au te l, devant un Priape qui eft fous- un
.arbre..
Sur une topaze , un Priape avec une inscription
au-deflus. .
. Sur une pierre d'aiman, gravée des deux côtés
eft un Priape 3 & Sur le revers une couronne de
laurier & une branche de palme, avec les lettres
T E X N H.
Sur une pâte antique, un Priape percé d'une
flèche.