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par Tes plus douces careffes ? Déjà la divine r-ofée
fait fortir ce bouton vermeil au fourreau qui
l ’enveloppe ».
Humorille qitem ferenis afira rorant no ci i b us ,
Jam nunc virginis papillas folvit humenti peploÀ
ce Je le vois , ce bouton qui commence à s’épanouir
; je le vois glorieux detaler ce rouge incarnat
qui eft dû au fang d’Adonis, dont l’éclat eft
augmenté par les • baîfers de l’amour , & qui
femble compofé de tout ce que la jeune aiirore
offre de plus brillant, quand elle monte dans fon
char pour annoncer de beaux jours à la terre». ,
Les poètes ne fe font plaints que dü peu de
durée de cette aimable fleur, & nimïum brevis
arofce flores amcenos , « & ces rofes3 ces charmantes
» fleurs , qui paffent, hélas l trop tôt pour nos
» plaifirs ». Tout le monde connoît cette épi-
gramme latine :
Quartz long'a una dies „ «tas tam tanga rofarum ,
Quas pubefcentes juncta fenefta prpmit :
Quant modo nafcentemrutilus confpexitEous ,
Hanc veniens fero vefpere vidit anum.
«e La durée d’un jour eft la mefure de l’âge de
» la rofc ,• la même étoile qui la voit naître lè
» matin , la voit mourir le foir de vieillelfe ».
Les romains aimoient paffionnément les rofes,
Zc faifoient beaucoup de dépenfe',pbur en avoir
pendant l’hiver. Les plus délicats les recher-
choient encore, lorfque la faifon en étoit paffée.
Dans le temps même de la république, ils n’é-
toient point contens , dit Pacatus , fi , au milieu
de l’hiver 3 les rofes ne nageoient fur le vin de
Falerne qu’ on leur préfentoit. Delicati illi ac
fiuentes parum ' fe lautos pùtaoant , nifi luxuria
'vertiffet annum , nifi hibern« poculis rof« innataffeni.
Ils appelloient leurs maitreffes du nom de rofe,
ma belle amie, me# rofa.
Enfin , les couronnes de rofes étoient chez les
anciens la marque du plaifir & de la galanterie.
Horace ne les oublie jamais dans fes defcriptions
des repas agréables. Auifi rof eus-, rofea , figni-
Jfioit beau , belle , éclatant , éclatante: , comme le
pbésov des grecs. C ’eft pourquoi Virgile d it , en
parlant de Vénus : .
Et avertens rofèâ cervice refulfit.
« En fe détournant, elle fit voir la beauté de
»■ fon c o u , qui le difputoit à l’ incarnat de la
» rofe y*.
Cette fleur étoit l'emblème qui repréfèntoit
une vie trop courte ; c’ eft pourquoi on en jet-
toit fuç les tombeaux, & l’on von: dans les épitaphes
que les parens s’engageoient à aller tous
les ans répandre eux-mêmes des rofes fur les
tombeai#. On trouve même des rofes fculptées
fur un tombeau'ancien.'
Dans la collection des pierres gravées de Stofch ,
on voit fur un grenat un papillon pofé fur une
rofe. Cet emblème ingénieux peut défîgner une
jeune fille morte dans l’âge des grâces 8c des
plaifirs.
R ose , fur les médailles de Rhodes, de Roda
en Efpagne, de Rhodanufia dans les Gaules , 8c
de Cythnus ( Pembrok ) dans la Mer Egée.
On y voit quelquefois des boutons & des épi?*
nés 5 ce qui la fait reconnoître pour une véritable
rofe , & non pour le balaufiium 3 fruit du grenadier
. fauvage.
ROSEAU à écrire. « L’iriftrument dont les anciens
fe fervoient pour écrire , é to it , dit Winc-
kelmann, une efpèce de plume de bois ou de
rofeau, taillée comme nos plumes à écrire f 8c
dont le bec étoit a fiez long & non fendu. Il s’eft
confervé à Herculanum une de ces plumes > elle
étoit de buis , à ce qu’il femble } mais elle eft
comme pétrifiée. On en voit une autre repré-
fentée dans un tableau ( Pitt. Ercol. I. II. p. >
elle.eft appuyée contre un-encrier , &..les noeuds
qui y font defiînés , dénotent qu’elle eft de rofeau•
Une figure de femme en terre cuite , qu’ a publiée
Ficoroni , & qui ( Ficoroni 3 Mafch. p. 143..) tient
une plume dans fa main , fait v oir , ainfi qu’ une
pierre gravée du cabinet de; Stofch, que les anciens
tenoient la plume de la même manière que
nous. Il falloit quele bec en fût affez pointu 5 car
les jambages des lettres font fort; déliés; 5 mais ,
comme la plume n’étoit point fendue, on ne pourvoit
donner aux lettres autant de force & de légèreté
que nous leur en donnons > auflî lés traits en
font foibles 8c trop déliés ».
» J’ ai dit dans ma lettre au comte de Brülh ,
page 13 , que la plume qui fe voit au cabinet de
Portici, n’eft pas fendue.. Il fe peut néanmoins
que là fente en ait été rendue invifiblè par la pétrification
què cette plume a fubie 5 car plufieurs'
paffàges de l’anthologie difent expreffément que
le bec des plumes des anciens âvoit une fente
( Antkol. fi. I. c. 18. p. 23 5 l. V. p. 445 j l. X IX
& XXX . p. 44 6 ÿ l. X X IX . Ed. ET. Steph. Au fon.
ep. fi. v. 4 9 . ). La forme de la taille de là plume
étoit déjà connue , avant cette découverte, par
la plume que tient une des trois parques fur l’ urnè
cinéraire du palais de la villa Borghèfe , repré-
fentant la mort de Méléagre* Dans un deftîn fort
incorrect de ce monument, on a mis de courtes
. baguettes à la main de cette- parque & de fes
deux foeurs ( Çronov. Tkef Ant. gr. vol. I. tqb,
[M m m ,)’»,-
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» En général, les plumes des anciens n’étoient
pas faites de buis , ainfi que celle d’Herculanum
lemble l’être > & le bec taillé de ce bois n’auroit
pas.non plus donné.de l’encre.Ces plumes étoient
taillées a’un rofeau qui venoit d’Egypte avec le-
papier. La meilleure efpèce de ce rofeau croiffoit
dans l’île de Gnid^ , qu’à caufe de cela les poëtes-
ont appellé Vile fertile en rofeaux. On trouve aufli,
tant à Rome qu’à Naples, une efoèçe de rofeau
fin & délié , que l’on peut tailler èn plume j &
moi-même, quand par fois je me trouve à la
campagne dépourvu de plumes, ‘je me fers de.
cette efpèce de rofeau pour écrire. Le favant Cu-
per auroit pu fe former une idée exaéte des plumes
des anciens, s’il avoit vu celle du cabinet de
Portici. 11 a cru que ces plumes n’étoient pas
faites de rofeau, mais d’une efpèce particulière ,
de jonc , dont on fe fervoit en forme de pinceau ,4
à la manière des chinois ( Lettres de m. CuperÂ
«•)>•=• ;
Roseau. Voye% Ca l a m u s .
ROSEAUX (Couronne d e ) . Voyef Joncs.
ROSEE. Les anciens qui divinifoient to u t ,!
difoient que la. rofée'qui tombe le matin, n’eft *
autre chofe que les pleurs que l’Aurore ne ceffe
de répandre pour la mort de fon cher Tithon, &
que celle qui tombe le fo ir , eft fille de l’air.
ROSEUS ( Color) , couleur de rofe.
ROSSIGNOLS. Les thraces difoient, aü ràpfiort
de - Paufanias , que lès rojfignols, qui font
eurs nids aux environs du tombeau d’Orphée,
chantoicnt avec plus de force & de mélodie que les
autres. Voye% Philomele, pour connoître l’hif-
toire mythologique du rojfignol.*
RÔSTRALE ( Colonne ) , ornée de pquppes
& de proues de vaiffeaux, dreffée en mémoire ;
d’une viétoire navale.
R ostRALÏ (Couronne), coi-ona rofiralls, cou-
jronne ornée de proues & de pouppes de navire ,
dont on hbnôroit un capitaine , un foldat, qui
le premier avoit accroché un vaifféau ennemi, ou
fauté .dedans. Marcus Vipfanius Agrippa ayant
obtenu cette couronne apres la défaite de Sextus-
Pompeius , il fut depuis lors regardé par les romains
avec tant de diftin&ion , qu’on le jugea capable
de détrôner Augufte, & de rétablir la république.
( D. J. )
ROSTRES | Heu célèbre à Rome dans la place
publique , efpèce d’ échafaud ou l’on haranguoit
Je peuple, & qui étoit enrichi des becs des navires
pris fur les Antiatespar les romains, com-.
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mandés par le conful Moenius, q u i, l ’an dé
Rome 4.16, ruina le port des antiates , prit leur
flotte, compofée de ving't-deux navires , dont fix
étoient armes d’éperons ou becs : Rofi'rifguè ea-
rum fuggcfium in foro adfiruclum adornari placuit
(Liv. lih. V I I I 14.). Ces rofires n’étoient donc qu’une
efpèce d’échafaud qui avoit la forme d’une baie
de colonne, fur laquelle on plaçoitun fiége oi\
s’alfeyoit le harangueur j c’eft: au moins la figure
fous laquelle les roftres paroifTent fur des médailles
antiques.
• C ’étoit fur cette efpèce de- tribuhe placée aü
milieu du forum , que l’on entretendit le peuple
des affaires les plus férieufes , que fe plaidoient
les çaufes des accufés , & que l’ on prononçoit
les oraifons funèbres. C ’étoit auifi là que l’on at-
tachoit-la tête des.profcrits , pour qu’elle fût ap-
perçue aifénient de tout le monde. Céfar changea
de place les rofires, & les fit mettre dans l’endroit
où ils fe trouvoient du temps de l’hiftorien Dion
( Lib. X X X X I I I ) : Suggefium quod in medio foro
tune erat , tranflatum fuit ad locum ubi nunc confpi-
citur, repofit&que Syll& & Pompeii imagines , c'eft-
à-dire , à un angle du forum , du côté du Nord ;
c’eft ce qui fit la" diftinélion des anciens rofires 8c
des nouveaux. ■
RO STRUM , le bec d’un navire^ ce que l’on
appelle l’éperon , le devanf/dë la proue , qui étoit
place bas & à fleur d’eau. C ’étoit une pointe
faillante , munie d’un beq. de cuivre ou de' fer.
On n’en mettoit ordinairement qu’aux navires de
guerre, parce quelle ne fervoit qu’à heurter les
vaiffeaux ennemis , pour faire des voies d’eau :
Uno ftpe iciu hofiium triremes fupprimebant , dit
Diodore.
ROTATEUR. Voyeç A rrotino.
^ O T OM À G U S , dans les Gaules. R ATVMÀ-
COS. & RODOMO. & ROTHOMO. & ROTV-
MAGVS.
Les médailles autonomes de ce peuple font :
RR.R. en bronze.. . . . . . . . Pellerin.
O. en or.
O. en argent.
ROTONDE ( Là ). Voye% Panthéon.
R O TU L E , lit r e , petite mine, ancien poids
de l’Afie de l’Egypte.
Elle valoît en poids de Fra'nee de livre»
Elle valoit en poids des mêmes pays z
6 tétraftatères.
nu 12 onces.