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les avoit donnes à quelqu’un, il faut entendre que
ce prince avoit propole qu’on les lui donnât.
On fait généralement que , dès le temps .de la
republique, les provinces ont célébré des fêtes
élevé des autels, & bâti des temples à leurs proconsuls
, qu’elles ont aifocié à tous les honneurs
qu'on jendoit aux dieux.
La coutume de bâtir des temples aux procon-
fuls ne s établit que par degrés. On commença par
leur dedier des monumens & des édifices publics,
qui jufque-là ne l'avoient été qu’ à des dieux ; en-
fuite on leur bâtit des temples. Suétone dit ex-
predément que c’étoit l’ufage , fur la fin de la
république , d’ élever des temples aux gouverneurs
des provinces , tcmpîn proconjulihus dcccnii goitre,
quoiqu’il y en eût fouvent que les peuples, bien
loin de les regarder comme des dieux tutélaires,
ne pouvoient confidérer que comme de mauvais
génies , qu’il falloit tâcher d’appaifer par des fa-
crifices. Cette coutume de bâtit des temples aux
gouverneurs des provinces , n'étoit' pas feulement
tolérée ; elle étoit même autoriiee par- les
loix. C ’étoit comme des monumens publics de
l ’alfujettiffement des provinces conquifès ; car les
romains Êvoïent qu’il n’y a point de plus grande
marque de fervitude que l’excès de la flaterïe.
L e culte s’adreffoit direélement aux vertus déjà
divinifées, & ne tomboit qu’indireétement fur le
proconful.
Enfin , les fêtes & les jeux que l’on célébrait
dans-toutes les provinces en l’honneur des empereurs,
& que 1 on appelloit dè leur nom, comme,
par exemple , Auguâcia, Commodeia , étoient ab-
lolument la même chofe que les fêtes & les jeux
qu’on célébrait en l’honneur des appelles
aufli de leurs noms , Lucullia , Marcelüa r
&c. Il y a plus.; c"eft que tous „les titres qu’ on
a donnés aux empereurs , & même tous les honneurs
divins ou’ on leur a. .décernés pendant leur
v ie , avoient été rendus avant eux aux gouverneurs
des provinces. (X ) ,/ .)
PROCONSUL AIRE ( Empire ). L ’empereur
Augufte voulant fe rendre martre abfolu du gouvernement
, fans néanmoins le paraître, apporta
quelques changemens dans l’ordre qu’on avoit .
fuivi pour les gouverneurs de provinces pendant
la république. Ce prince , pour y parvenir , fit un
partage de Padmimftration de l’empire entre lu i,
.le fénat & le peuple , & de- toutes les provinces
de l’empire en trois efpèces , favoir , proconfu-
Iciires, prétoriales & préfidiales. 11 voulut que le
fénat pourvût aux gouvernemens proconfulaires ; le
peuple à ceux des prétoriales , & il fe réferva
J e loin du relie. Lorfque Tibère fut aifocié au
gouvernement par Augufte ; celui-ci lui fit donner
la charge de cenfeur , & un pouvoir égal au lien
dans toutes les provinces ; c’ell ce qu’ on appelloit
empire proconfulaire.
PROCOPE , tyran fous Valens.
P r o c o p iu s A u g u s t u s ,
Ses médailles font :
RRRR. en or.
RRR. en argent.
RRR. en P. B.
PROCRIS 3 fille d’Eredée 3 roi d’Athènes ,
foeur d’Orithye, 8c femme de Céphale. Voyez
Cephale. V J 1
PROCRUSTE y fameux bandit que tua Théfee.
Voye[ DaMASTÉS POLYPEMON.
PROCULEIA y famille romaine dont on. a. des
médailles.
O. en or.
I O. en argent.
: RRR. en bronze.
PROCULUS. ( T. MU as. ) tyran fous Fr obus.
T i t u s Æ l i u s P r o c u z u s A u g u s t u s ,
Ses médailles ne font connues que dans Golt-
: zius & Mézabarba > ce dernier en rapporte une
. tirée de Chifflet.
PROCURATEUR 3 minîftre des empereurs ,,
femblable aux anciens intendans de France. Ils
tranfportoient tout ce qu’ ils p ou voient dans les
coffres du princex & ne laiffoient rien aux peuples.
Augufte s’étant emparé de la puiftance fbuve-
raine -, 8c ayant fait pour ainfi dire un partage avec les
romains,-de toutes les provinces qui leur étoient
foumifes , il forma.pour lui un tréfor particulier
& féparé de celui de Tétât, fous, le nom de fife
& il créa en même temps des officiers qu’ il nomma
procurateurs -de Tempereur , procuratores C&faris 3
qu’il envoyoit dans fes provinces & dans celles du
fénat. Il les chargea de faire le recouvrement des
fommes deftinées à. ce tréfor * & nommées deniers
fijeaux ; mais tous n’avoient pas la même autorité
ni les mêmes fonctions.
Ceux que Tempereur envoyoit dans les provinces
du fénat y étoient déjà 3 dans leur origine, les
moins puiffans, ils étoient feulement employés à
régir les terres que le prince y pofîedort comme
particulier 3 ou celles qui , par des confifca.tions ,
avoient été réunies au domaine impérial. Les riches
citoyens de Rome avoient des terres en differentes
provinces,, & les dépouilles de ceux qu’on
condamnojt pour crime d’état , ne manquoient
guère d’être adjugées au tréfor impérial.
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T ô t ou tard , & peut-être dès le temps d’Augufte,
Tempereur eut par-tout des procurateurs,
même dans les provinces du fénat. Selon les anciennes,
moeurs romaines, ces intendans ne dévoient
être que des affranchis , parce qu’ils n’a-
voient point d’autorité ni de confédération publL
que. Mais tout ce qui donne des relations avec le
prince , paroît honorable 8c devient un objet
d’ambition > les chevaliers romains briguaient ces
places avec avidité , 8c lorfque Tempereur y nom-
moit quelqu’un de fes affranchis, il le mettoit, ce
femble, au nombre des chevaliers.
Lzprocurateur de Tempereur demeuroit en place
autant que le prince jugeoit à pro'pos & cela feul
lui donnoit un grand avantage fur les proçonfuls,
qui, n’étant que pour un an dans chaque province,
n’avoient pas le temps de s’y faire comme lui des
créatures, 8c dévoient être moins jaloux d’une
autorité prête à s’échappé r de leurs mains. La politique
les obligeoit de conniver aux ufurp.atipns
d’un homme qui, dans le fond, étoit chargé d’épier
leur conduite, autant que de faire valoir lès
terres de fon maître. Enfin, le pouvoir du procurateur
de Tempereur devint fi confîdérâble, que
pendant la vacance du proconfulat, ii faifoit les
Tondions proconfulaires.
La plupart des procurateurs impériaux abufant
de la confiance du prince, des droits de leur
placé, & des menagemenS du gouvernement romain,
exerçoient dans les provincès impériales
d’horribles vexations. L’hiftoire romaine, & pri'n-
cipaieraent la vie d’Agricola, donnent une étrange
idée de leur conduitë. L’empereur Alexandre Sévère
qui les tenoit fort bas, les appelloit un
mat nécejfaire. Les mauvais princes leur donnoiént
prefque toujours raifon.
H faut regarder l’avidité de ces officiers comme
un des principes de deftmdion que l’empire portait
dans fon fein, 8c leur dureté pour les provinces
nouvellement conquifès , comme une des
caiifes qui rendoient plus rares, plus lentes, moins
fohdes les conquêtes que les romains faifoient
fous les empereurs.
toit ceux que Tempereur envoyoit en quelques
provinces du département impérial, qu’il ne jugeoit
pas allez confidèrables pour y commettre
un lieutenant. Telles étoient la Judée, les deux
Mauritanies, la Rhétie , la Norique, la Thrace
& d’autres encore. Le prince les faifoit gouverner
par un procurateur chargé tout enfemble de
la juftice, des finances & des troupes i mais quelquefois
fubordonné, du moins à certains égards
au lieutenant confulaire de la province impériale
voifine.. r
Ces fortes d’intendances, quoique plus lucratives
8c plus indépendantes que les autres, ne fe
donnoiént non plus qu’à des chevaliers ou à des
affranchis, qui d’ordinaire s’y conduifoient avec
une hauteur & avec une infolence proportionnées
à leur pouvoir & à la baffeffe de leur origine.
Ce n’eft, félon Jufte-Lipfe, qu’à cette troifième
claffe de procurateurs qu il faut rapporter le fé-
natus-confulte , par lequel Tempereur Claude,
éfclave de fes affranchis, fit ordonner que les ju-
gemens des procurateurs feroient exécutes, comme
les jugemens de l’empereur même.
Tous les différens qui naiffoient au fujet du
fife , étoient portés au tribunal des,procurateurs,
qui en étoient les juges dans leurs provinces.
Cette charge qui étoit un démembrement de celle
de queftèur, fervit de frein à l’avidité des gouverneurs
, qui n’osèrent plus faire des concuf-
fions auffi violentes qu’auparavant, dans la crainte
que Tempereur n’en fût informé par ces nouveaux
officiers. ( D. J. )
P r o c u r a t o r Æ r a r i i y le garde du tréfor.
P r o c u r a t o r A f r ic æ y l’intendant des biens
que le prince avoit en Afrique.
P r o c u r a t o r B a r h io r v m , celui qui étoit à la
tête,' des teinturiers, dont la fon&ion étoit de
veiller à ce que la laine & la Gaie fuffent teintes
en pourpre, ij ly avoit de ces intendans dans toutes
les villes où Ton teignoit en pourpre.
P r o c u r a t o r e s Cæ s a r i s y nommés auffi cura-
iores 8c ' ratiànàles Cefaris , étoient les intendans
du fife de Tempereur. Ces intendans créés par
Augufte y & pris du nombre des chevaliers & des
affranchis, ne furent d’abord chargés que du recouvrement
des deniers j mais Tempereur Claude
leur donna le droit de juger des caufes relatives
au fife , & par-là ils eurent une jurifdiétion', 8c
ôtèrent aux quefteurs provinciaux leurs principales
fondions. Ils étoient fur-tout chargés de
veiller fur la conduite des gouverneurs des provinces
, & d’empêcher leurs concuffions.
P r o c u r a t o r D uc e f ta riu s , ainfi nommé à
caufe de deux, cents feftc-rces qu’il recevoir en
forme de paye. Cet ufage vint d’Augufte qui af-
fïgna certaine fomme pour défrayer les magiftrats
qui fe rendoient à leur gpuvernement : Procura-
tores à numéro pecuniarum que, illis date, nomen factum
efi, écrit Dion.
P r o c u r a t o r M e t a i .l o r u m , l’intendant des
mines, celui qui veilloit fur les criminels condamnés
au travail des mines. Procuratores étoient
auffi des perfonnes privées que Tempereur envoyoit
dans fes provinces pour les gouverner en
fon nomi on les appelloit encore Prefides. '
R ij