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étendarts & fes boucliers! On croit même qu’il
s’en fer voit dans - Tes diplômes. 11^ fut. marqué
fur les tombeaux & fréquemment employé
dans les manufcrits & les chartes. Si les anciens
grammairiens mettoient le x initia! de -%ptj<rro*
aux endroits qu’ils approuyoient > ils ne manquaient
pas d’écrire le mot rrov > vis-à-vis ;des
vers ou des textes qui ne méritoient pas leur approbation.
Nous avons remarqué le figne X dans
les foufcriptions des a êtes de Ravenne, du fixiime
fiècle. Il eft accompagné de deux points ^ ou
furmonté d’une virgule x dans le manufcut de
Saint-Germafn-des-Prés 254, du cinquième au fi-
xième fiècle , & il y dtfigne fréquemment une fen-
tence ou quelqu’endroit remarquable.
Le fi & le rho grecs en conjonction $ annoncent
qu’il faut corriger le vers ou l’examiner avec
attention. Enfin le coronis marque la-fin des livres*
C e figne eft figuré en trois manières 7 , ^anS
les auteurs j mais nous ne l’avons jamais rencontré
dans les manufcrits. 'Les latins finiifent ordinairement
par féliciter ou explicit , comme nous l’avons
remarqué ailleurs.»
Les croix diversement figurées font les lignes
d'invocations implicites, & des préludes des invocations
exprefies , écrites tout au long dans beaucoup
de manufcrits & de diplômes. Dans le faint
Profper de la bibliothèque du roi, après le titre du
livre des épigrammes , on tiouve une croix épatée
dor t la traverfe foutient l’alpha & l’omega , qui
lignifient J. C . A la marge, & fur le premier mot
de l’évangile de faine Jean, on voit deux croix
fimples dans le manuferit d’argent en lettres onciales
du chapitre de Vérone. Ces croix marquent
encore- le commencement des inferiptions fur les
tombeaux & les médailles. Au premier feuillet,
de l’ancienne colle&ion des canons de Corbie, il
y a ün titre en onciale rouge, dont chaque mot eft
féparé par une croix. Un corre&eur du neuvième
fiècle a mis à la marge du vingt-feptième feuillet du
manuferit 197 dé Saint Germain des-Prés une
croix , qui marque. J. C . la converfion des juifs ,
ou que cet- endroit doit être entendu fpirituelle-
ment. Une/ cuiftve en marge, traverfée par une
y de même genre'en-forme de croix , nous paroît
lignifier des chofes qu’il faut prendre au fens myf-
tique. Nous parlerons ailleurs de l’ufage qu’on fit
des croix dans lesCoufcriptions.
Plufieurs lettres de l’alphabet grec & latin fer-
voient de lignes dans les manufcrits. L'oméga fur-
monté d’un rho lignifie àfciïoy j & mis à la marge 3
il défigne quelque belle, fentence. Quelques interprètes
ignorans y ont vu le nom d’Origène en
abrégé. L’R marginale lignifie ordinairement Re~
quire 3 & avertit de recourir à d’autres exemplaires,
pour s’affurer de la véritable leçon. Le ^eta Z tft
la marque d’un texte fautif. Paul Varcefjida écrivoit
un 1 en marge vis-à-vis des textes défectueux.
Ce ligne eft emprunté des-grecs , chez qui»
le Z eft la première lettre du mot £#7?/, qui veut
dire c h e r c h eOn le trouve fréquemment à la-
marge .dans les manufcrits grecs. Ces lettres h ly
traverfées par une ligne avec ondulation , veut
dire hic lege dans le manuferit 936 de Saint-Germain
des-Prés.- Certe marque, pour fnppléer aux.
• omifiions, eft à la marge intérieure- Dans le texte,
on trouve hd traverfés par des lignes ondées,
c’eft-à dire, hic die. Un correcteur du neuvième,
fiècle ajoute à la marge du manuferit 7166 de la-
même abbaye, les lignes omifes dans le texte , où
il mec une efpèce ce crcfTe ou de p curfif, qu’il
répète avant & après l’addition portée en marge.
L’û> décoré d’une queue traînante, & mis en marge
, indique une chofe remarquable dans le même
manuferit qui paroît au coup-d’oeil du fixième
fiècle. Dans le beau manuferit des épitres de S.
Paul de l’abb. de S.-Germain des-Prés , une ligne
oubliée porte cette marque .9.; au lieu oublié ,. &
au-bas de la page où eft cette ligne.
Outre les notes ou fignes dont nous avons parole
, les corre&eurs marquoient de pet.ts crochets
au haut des lettres ou dés mots inutiles, qui fe
trouvoient alors renfermées comme entre deux
parenthèlès. Ces fignes extrêmement petits rc.ffi.m-
blent aux efprics grecs oppofés-l’un à l ’autre. Une
période entière ou même plufieurs avoient elles
été répétées par mégarde , ôn marquoit ces lignes
au commencement & à la- fi.s ? Renfermer
entre des demi-cercles les.parolçs fuperflues , c’é-
toic un ufjge ordinaire aux anciens. On s’eft fervi
des mêmes figures pour diftinguer les propofitions
incidentes, ôc les phrafes qui ne font point né-
ceflairement liées avec ce qui précède & ce qui
fuit, & c’ell ce qu’on appelle parenthèfes.- Dans
le manuferit 86i.de Saint-Germain-des-Prés, pour
indiquer les paflàges de l’écriture , on met en
marge C71 La même marque - eft ordinaire dans
plufieurs autres , ainfï que N pour noter les fen-
tences.- Ces figures R£ -4- , , font deftinées à
marquer les réponfes & les objections. Enfin l’A
mis à la marge des glofes & des commentaires
fur l’écriture faînte , lignifie que la prophétie ou
le texte qu’on explique , n’eft que comminatoire.
Cette A eft la lettre initiale eu le figne d’ amlM*
Dans plufieurs manufcrits & anciennes éditions ,
on le marque vis-à-vis de ces paroles d’ Ifaïe
au roi Ezechias : Difpone domi tua j quia marie
ri s , &c.
' On ne divifa pas d’abord les livres. Pétrarque
• allure que Tite-Live n’a été partagé en décades
■ que dans la fu-ite des temps ,- pour foulager les
leéteurs. Quand on diftingua les livres d’un même
ouvrage,Comme l’Enéide,on fe fervitde différentes
figurescomme l’on voit dans- les pkiS; anciens
Virgiles du Vatican, & dans l’exemplaire .de Elo-^
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pence , publié en 174’ 1 .par le célèbre Foggipi.
tTantôc c’étoit une fuite de petites lignes armées
Kde crochets & interrompues 5 tantôt c’étoit un
p u plufieurs rangs de branches ,- ou de feuilles
Id’arbrifiëau. Dans un ancien manuferit ,- nous
lavons vu ces fignes s | . . — < plufieurs fois fépé-
pés. Quelques pièces renfermées dans le manu- !
Écrit du roi 3836, font féparées par plufieurs
■ triangles fealènes, alternativement rouges & noirs.
iD ’autres font terminées par trois chaînes de cer-
Icles, peintes avec ’ les mêmes couleurs. Les an-
peaux rouges ont au milieu des points noirs ,• &
Iles noirs ont des points rouges. Quelquefois la’
phaîne rouge eft fans points, & n’occupe qu’une
fpartie cfe la page. Des chaînettes font les fépara-
itions dans le beau faint Profper de la bibliothèque
p u roi. Les manufcrits dont les chapitres ne font’
pas divifés annoncent une grande antiquité. Tel
jeft le manuferit des épitres de faint Paul en grec
& en latin , qui fait urr des principaux ornemens-
’ide la bibliothèque de Saint-Germain-des-Prés.
La marque des alinea dans le faint Hilaire de
J ’églife de S.-Martin de Tours, dans le pfautier
|de S.-Germain de Paris, & c . , eft un efpàce blanc
■ entre le dernier mot d’une phrafe. & le premier
p e la fui vante. Une autre manière de marquer les
Walinea , fut de les rendre fenfibles par des initiales
majufcules dans le corps des lignes & non au
Commencement. Tels nous les avons vus dans de
très-anciens manufcrits & dans un cahier du manuferit
du roi 15-2, écrit dans le huitième fiècle
%u plus tard. Si l’on rencontre enCbre beaucoup
d’alinea, précédés d’un vuide de l ’étendue d’urr
pouce,- dans le texte du manuferit i8io’ défia
même bibliothèque , il y en a d’autres , dont les
initiales débordent un peu au-dëlà de la- ligne perpendiculaire
, tirée pour régler l’étendue de l’écri-
i| Pure- C es alinea faillans fe montrent dans un nombre
de très-anciens manufcrits en profe. Dans
d’autres,ils rentrent au-deça de la perpendiculaire.
Les lettres initiales des alinea du code théodofien
de la bibliothèque du roi, font entre les deux
perpendiculaires au-delà de la colonne d’écriture.
mQuand les lettres des- alinea & des titrés ne font
pas plus grandes que celles du corps' du texte ,
jc’eft une marque de la première antiquité. C ’en
|eft une autre que ces lettrés foient toutes on ci à-
Jes. Les^ capitales des alined dans l’ écriture minuf-
|cu]e ydéfignent au plus le huitième fiècle , quand
jfmême ces premières lettres céder oientdé temps
len temps la place aux onciales. Dans l’écriture
lonciale, les lettres capitales des alinea marquent
t|une moindre antiquité que les onciales.- Les pre--
Imieres font initiales de l'onciale & dé la' minufcule
;| vers-le hu! tième fiècle. Les unes & les autres conv
■ roencent )es alinea-h « neuvième. Alors les initiales
curfives excèdent toujours en hauteur le corps de
|la- ligne d’écriture'dans les diplômés. Dans lès plus-:
■ anciens ^manufccits i on trouve quelquefois une
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lettre plus grande à là fin de la ligne ou du yerfet.
Les capitales pour les alinea font tantôt ord -
naires , & tantôt aiguës, ruftiquçs.& diffère nu s
de celles du texte. L’uniformité caraétérsfe les plus:
anciens manufcrits. On ne fe contenta pos.de difo
tingüer les alinea, par des lettres majufcules & par
des points 5 on le fit encore par .diverfes figurest
Nous épargnons au leéleur le détail de tous les
manufcrits fur lefq.uels font fondées ces obfer-
vatioTis..; , -, ■ ; ;
Nous appelions, accolade ou circonduélion une
efpèce de crochet ou demi-cercle „.dans lequel les
anciens cop'ftes à l’exemple de l’empereur Au*
gufte , renfermoient les mots ou demi mots qu’ ils
portoient au-delfous de la ligne fimflante. Cét
ufage elt ordinaire dans faint i fi dore de la bibliothèque
du roi. On remarque la même chofe dans
le pfautier alexandrin du Vatican ,, 110. 11-. Dans
les manufcrits du roi 3 8 3 6 & 4667 , on met fous -
la ligne avec circotiduétion les parties de mots
qui achèvent le fens , pour ne les point porter à la
ligne fuivante. On fait de même à l’égard de plu-
fieurs mots entiers. Au lieu de circondu&ion , on
fo fort de trois moyens dans le célèbre pfautier de
faint Germain , évêque de Paris, dans le manuferit
. de faint Prudence , & le faint Profper de la bibliothèque
du. roi ; quand on ne veut pas porter les
mots d une ligne à l’autre. Le premier, moyen eft
d employer 1 abréviation 3 qui n’opère guèfes que
des retranchemens des lettres M ,,N . Le fécond
eft la conjon&ion des lettres, comme Æ , foit à la
fin, ou un peu 4 va ne la fin de la ligne. Le troi*
fième eft la diminution des lettres à la fin, ou un
peu plus haut. Elle va quelquefois jufqu’à faire
des lettres minufcules, au lieu.de capitales ,Se
d’onciales. Il n’eft pourtant pas rare dans ces manufcrits.
de.voir rejeter des portions de mots à la ligné
fuivante, même fans nécefiité.. Les très anciens
livres, où les mots font portés- d’unè ligne &
d’une page à l’autre font plus nombreux qu’on
ne pénfe. Nous avons vu dans plufieurs autres des
mots & des demi-mots mis au-bas de la page , au-
deiïous du dernier mot de la ligne , ou même por-^
tés au-deffus de la ligne /ans accolades. Mais dans
le manuferit de Saint Germain-des-Prés, en or ,
n°. 663', jamais les mots ne font portés d’une ligne
à l’autre.-
, On appelle réclamé le premier mot d’un càyer»
marqué au-bas de la dernière page du précédent,
pour en indiquer la fuite. L’ufage des réclames ne
renîonte pas plus haut que le onzième fiècle. Elles
paroi fient à chaque cayer dans un manuferit de
Saint-Martin de Pontoife , écrit vers ce temps-là.’
Elles y tiennent même lieu de fignatures. On trouve
alTz fo’uvent dans des manufcrits plus anciens dès’
: mots ou refte de'mots au-bas des pages j mais ils
rie font p'oint répétés aux fuivantes, & ce n’eft
qtie pour' ne pas lés rejeter'fur Une autre page. C e