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appelle de ré fer ve les tiai|s les ■ plus déliés ; cà&il
emportoit &. ôtoit la-couverte noire .'far tant ce
qui devait être clair ; & je ne puis Comparer cette
manoeuvre qu’à, celle de n'otrè gravure en .bois..
Alors là'couleur rouge- fe diftinguoit8c" fa ifoit
voir fort nettemenfks figures, les brnemens, &
tout ès qiron avclit- eotrepris de repréfehter. La
feule infpeêHon de la plus- grande partie de ce*
terres démontré ces fartes d'opérations. Enfin
ces ouvrages étant parvenus àT è point,: ôn leur
donitoit la. fécondé -cuite un peu plus fôrte què!
la première » " '
» Je ne crois pas-'devoir terminer l ’examen de
ces ouvrages] fans y. ajouter quelques réflexions
générales. Ils ne font pas tous fabriqués avec le
.même foin : on en trouve dont la terre blanchâtre,,
{cuvent niai cuite , n’a pas reçu la première couleur
rouge. J1 y en a d’autres dont la terré eft bien |
cuite & bien travailléey 8cqui ne/fçpt recouverts
que par la couleur rouge qui forme ou le fond oü
les ornsmeïvS, 8c ces morceaux,me paroiffent les.
moins commuas. Toutes. les -couleurs noires ne
font pas égàîemenC belles. 11 y en à qûi font ternes
& fans aucun .éclat j 8c dAaufres qui parleur mat
leur poli imitent en quelque façon l’émail de
nos porcelaines. La couleur blanche qu’ils met-
toient toujours avec le pinct.au fur les fonds , .
Comme fur les- efpaces. découverts, fi’a aucune/
tenue. C ’eft une efpèçe de craie qui n’eft pi;.* com/’
parable pour là folidité, aux éôaleur* dont je viens
de parier.; 5c c’eft pour cela , fans doute , - qu’ils
l’cmployoient-,.avec tant dé ménagement, 61 le
Lus fouvent pour das parties de çoeffures , dé
raffelets onde réveillohs'dahsleslornemens.'Les
étrufques- ignoroient donc les moyens de mettre
cette couleur au feu. w .ÿ ,
m Je ne faurois paffer fous fiîençe la mauvaife.
foi 8c l’impofture ae certains artiftës anciens. J/af
des vafes d’un vernis abfolument noir , .paffé. au
feu & très-folide , fur lequel on a fait des figures;
de couleur rouge Amplement au pinceau, 8cqui
' font prefque toutes, effacées / Ces’- ouvrages çoû-1
toient beaucoup moins de peines 8c 'de foins, &
il falloir être bon .connoifTeuf ' pour n e, s’y pas
tromper. Ils produifoient Ièmême effet e'n fortant
des mains-de l’ouvrier. On ne les a pas fait fans
deffein , & c ’eft , félon moi g une véritable friponnerie.
Quoi qu’il en foit, les étrufques n*èm-v
ployoient quelenoir, le rouge & lé blanc Çle bleu).
Enfin, on ne peut douter que pour cohferver laJ
propreté & ' l’exaélitude de leurs ouvrages , ils
ne fe Toient-fervis de ce que nous appelions dés
-gazettes , c’éft-à-dire, des pots couverts dans
lefquels.-on fait cuire aujourd’hui les-mpregaux
a 1’,abri de tout air extérieur. Ces recherches
m’ont donc convaincu que ces ouvrages ont été
faits avec autant de foin que les porcelaines ; oii
peut même, indépendamment de leur antiquité,
•les regarder comme autfi précieux. Cependant la
. V A S
uantité que l’on en trouve nous affûte de Labont
ahçè de ces snanufàélures ƒ 8c du goût que toutes
les nations avoient ep. ee temps là pour les ôu-1
yrages qu’elles produifoient. Quant à la matière,
j’ avoue que l’idée n’en , eft pas favorable ; mais
je me contenterai de dire que. l’on ne connoiffoit
rien de- plus: parfait que cette terre, cuite , 8c
u’on employait à la mettre èn oeuvre les mains
J P plus fameux àrtiftes. »
* de-la poterie de terre cuite font,.
dit-il encoro.\(Tom. 11. 52.) un des genres d’ou-
v U ges par lefquels les étrufques fe fondé'plus dif-
tingués. ,J’ en ai.détaillé la pratique ci-deffus. Cependant
la prodigieüfe quantité des înorceàilx de
ce genpe que l’on,trouve, non-feulement en Italie,
mais encore dans les dffférens cabinets fe€|Ëù-
rope,_mérite en particulier quelques réflexions:
En îeûet, i l , eft . étonnant qu’une ' matière aufii
fragile fe foit confervée pendant,, un fi grand
nombre. de fiècles. L’abondance d é e t s fortes-
d’quvfàps^prouve là' multiplicité des manufuc-
tutes établies èn Etrurie. On pfeut par un calcul
général 8c fimplé , préfurner quéflrént vafef
exiftans, - en. fuppofènt dix: mille, détruits. Cette-
eftimatiçn. qui -hé peut/;gù|re^;être .contredite >
furprend; làmaginàtjdn , :ée devient y'ràifeniblà-
ble par le grand ufage qu’on faifoit de ces uften-
fîlesy 8c par.Cetendqe de pays-que'les4trufqués
occupoieht. Il paraît qu’ils étoient’ maîtres, de
prefque ..toute l’Italie-ayant la fondation die
Rome, Et fi l’on - veut leur refufer le travail de-
tous les morceaux dé ce genre, qui fubfîftént,
Sc croire que^leurs1 vpifîns^ en ont produit une
partie^ il ,réïult'ér^ toujours dé 'ce .‘ que nous
; voyons y un avantagé -flatteur pour bette natiàn \
oèfu.i d’avoif-invênté-un genre particulier', 8s
d’avoir Xervi .de/rn-odèîe dans une manière de
deffiner, qu’on ne leur a point, édnteftée. Il eft
cependant vrai que dans Je grand, nombre de ces
va fis de ter.re , quelques - un.s paroiffent égyp*-
riejis y on peut mêmeven imaginer de grecs -;
& l’.ph fait dé plus que dans T’île de ; Sam os' ,
fur la cô-te''de’ l’Afie Mineure, il y avoit. une fa-
metife manufaêture 'de-po^terie-, dont les.i ouvra-
ges ' fo,fonî: «épandus dans.l’Àfie & dans, prefc
que toute l’Europe. Les anciens,parlent de ces
vaja famia , comme d’une vaiflelle de terre. >•
« D’ ailleurs les Tyrrhéniens' qüi fe font transplantés
dans fEtrurie, étoient fortis .du continent
de i’Afîe-Mineure , Ôr de la partie de ce
continent, voifine: de l’île' de Samos. Nous né
fommes point, ch état de diftinguér les produc^-
tions dè ces d-ifférens peuples.] nous n’avonspoinc
aflez de morceaux de çomparâifon : On eft donc
Obligé-de mettre ceux? meme s qui peuvent c ail-
fer des doutes , ,_dàns la clafte des étrufques. Leur
travail nous’ eft plus connu, & leurs manufaéltire?'
paroiffent avoir joui pendant plufieurs fiè-
• clés d’une ^réputation égale à celle .que. nous aç-
- V A S
cordons aux porcelaines dé la Chine, auxquelles
on; peut comparer quelques morcëàüxLétriifques
par là légèreté dé''leur fabrique, fSc par la dé-
ficatefté/de leurs ôrnemehs. Le débit & là C.qn-
fomihatioh dé cês Ouvrages de voient, et rè Con-
fidérablés , p'uifque l’on en fabriquoit un fi grand
nombre. On en a trouvé dés amas à-Volaterra,
& dans plufieurs autres endroits de la Tofcane.
Les ruines de Rome , & fdr-tout lés fouilles
d’Herculanum en présentent tous les jours , des
morceaux entiers, ,&rplus fouvent des_fragmens
fms nombre. Cette dernière ville étojt comme
l’on fait, une colonie dé grecs, ^établie daus Iè
temps de la fplendeur des étrufques, & fur fin
terrei» qui ne paroît pas avoir jamais fait partie «
de' l’Ëtrurie. » v-
»■ Quoi qu’en dife le P. Pancrace, ( page 83O a
la fin du tome premier des Antiquités de' Sicile 3
le vafi trouvé dansrun tombeau à A-grigenteeft
abfolhment étrfifquë ; & la raifon qu’il donne
( page S ^ ' pqur Soutenir le contraire, en. àlifant
que la nation étrufque n’a jamais rien eu à dé-
mêlèr’ ayec la Sicile, en bien toible..w
';■ » J’a i obfervë plufieurs . fois que les; nations
voifinés avoient du rechercher avec foin les' ouvragés
des étrufques-, & principalement ^depuis
que lès manufa;élures‘ eurent étê- détruites , péut-
etire par lès .romains mèmé, Il n’ën eft fait aücTine
mention dans l’hiftoire' i^maine^ 'Ser d’on y Voit
les étrufques confondus avec leurs vainqueurs ,
& devenus guerriers comme eux; ô n ne/ parle -
plus de leurs arts, mais feulefnent de.leur brav
ou re ,/ 8c de quelques fuperftitions qui leur
étoient particulières?«
*», Je dois exçufer ici la répétition des formes
qu’on pourroit blâmer- dans les yàfis étrufques.
- En effet l’ignorance où nous fommes de l’ufage
auquel ils étoient deftihés, ne nous préfente fou-,
vent qu’une répétitiorî ; mais cette mêmè'monotonie
eft infiniment variée par les. fujèts qui en
font l’ornement. D’ ailleurs , ce n’eft pas feulement
chez les étrufques que l’on peut remarquer
line forte de reffemblance & d’imitation dans les ;
fbrmes. Les raifons de nécèiTite, d’ufage, de convenance
8c d’habitude ont de tous temps engagé
les, hommes à pratiquer fans aucun changement,
dans lè cours de plus, ou moins d’années,
les- meublés d’ ufage y ou de pur agrément. Mais
ouand cette répétition -feroit. particulière aux
etrufques , ayant une fois trouvé la_ convenance
2c l’^égance en ce genre, ils mériteroient des
éloges pour ne s’en, être point écartés. J’ai lieu
.de croire qu’il fe trouve peu de cës formes que
je n’aie eues en ma poffeflion, 8c qui par con-
fequent né foient, rapportées dans les. deux volumes
de ce recueil : àînfi le leéleur eft eq état
d*en juger. Mais quand ces vafes feroient encore
plus uniformes, il faudroit convenir qu’un peu-
V A S 779
pie indique fuffifamment fon génie peur les arts,
quand il exécuté dés différences dans la décoration
des formés qu’il a remues 8c adoptées. La di-
verfité de cette efpècé d’acceftcire eft en ce cas
une preuve -dé talent. OnVapperçoit d’ailleurs
que la manière d’ orner n’a pas toujours- été là
même. Mais nous me pouvons diftinguëi; aujourd’hui
avec une- efpèce de certitude, celles' qur
ont précédé avec celles qui ont fuivi : enfin, oa
voit dans ces compofitions des objets 8c des détails
qui nous font inconnus,, ainfi que des'pratiques
civiles & militaires. Toutes ces chofes bien examinées,
8c rendues familières, peuvent conduire tôt
ou tard à de plus grands éclairciffemens. »>
» Î1 y a plufieurs paffages dans les auteurs anciens
, dont on n’a point été-frappé , 8c qui
ont peut-être rapport à ces représentations. Un
génie' Heureux, le hazard même peut produire
cette découverte. » ,
„ » La forme de plufieurs vafis:,étrufques témoigne
, dit. Caylus ( Rec. 1. 105. ) , qu’ils ne ier-
voient qu’ à orner & à décorer les. endroits ow
ils étoient placés , puifqu’il y en a qui font
percés au fond. Cependant lés fabriques d’Etruri©
produifoieiit aufli des taffes , des* écuelles 8c des
plats de toutes les grandeurs, pout lés ufagés
'les plus communs. Ces derniers font en général
_d’un travail fort greffier , 8e prefque tous de’
couleur noire , ce qui fuffit pour les faire çon-
noîtré ; mais afin que , pour fonder Ton jugement,
on ne Toit pas obligé’d’ être 'attentif-a l’impref-
fion'qüi naît dé la fabriqiie 8c du vernis, on doit
ôbferver qu’ ils ont pour la plupart dans leur fond
intérieur, des ornemens qui n’ont pu être exécutés
qu’avec des inftriiniêns que nous appelions
aujourd’hui des fers. (Qn en appliquait l’empreinta
lorfque la terré étoit molle ; 8c par conféquent
avant de la mettre aiî fèu ; .8c j’ofe affiner que
ces ; 6,rnemens., qui font infiniment variés, ont
la fineffe 8c l’intelligence de l’orfèvrerie. »
Ils étoient fort rares du temps.de Suétone &
de Strabon. Ces deux auteurs parlent de ceux
que. Ton trouva dans les tombeaux de Corinthe
oc de Capoue , en rétabliffant.ces deux cités anciennes;
ils ajoutent qu’ils fè vendirent très-cher
^ Rome,, où on les apporta , 8c que ceux qui
étoient ornés de peintures obtenoient la préférence
fur ceux qui neTétoieat pas , 8c les uns
8c' les autres fur les vafes d’airain. Ce luxe manqua
bientôt d’aliment, parce que la fupèrftition dé-
fendoit de violer- les tombeaux ; il avoit fallu
deux occafîons forcées, telles que celles du réta-
bliflement des villes , 8c de l’établiff .ment des
colonies, pour faire ouvrir ces afyles facrés.
On avoir coutume de graver ou peindre fur'
leurs parois extérieurs , des vi#oices 8c des quadriges.
Cet ufage étôit lî général, qu’Anacréoa
F f f f f ij