
h ° T A S
B o il. Catal. pag. i i j . ) , mécontent de. cetts
explication du mot Tafcio, en a propoieune
autre, li conjecture que Tafcio eit une abréviation
du mot de quelque nation ou peuple , à
qui cette mopnoie appartenoit 3 8c donc Cimo-
belin étoit roi ; & , trouvant dans le quatrième
chapitre du troifième livre de Pline un peuple
de la Gaule Narbonnoife , nommé Tafcodunitari
Taruco n ia i fes ; il préfume que Cunobelin Tafcio,
peut lignifier Cu.no b clin Tafcodunoriim. Mais cette
conjecture eft certainement mal imaginée, & paroît
peu probable. Car ces médailles ayant été trouvées"
en grand nombre dans la Bretagne, & portant le
nom de Cunobelin , qu on lait avoir été un grand
prince Breton., contemporain d'Augufte & de 1 i-
Bère, & quèlques-unes d'elles portant même une
abréviation de Camulôdunum , qui étoit le lieu
de la réfîdence de ce ro i, tout cela équivaut à
tins dëmonfttation que ce font des médailles
bretonnes , <k qu'elles n'ont rien de commun
avec un pays aufii éloigné que la Gaule Narbonnoife
, où l'on n'en a jamais trouvé de fem-
blable. »
■ « Un autre écrivain moderne, ( M. Pcggeps
EJfais .ou Cunobelin s coins, p. j j . ) a penfé que
Tafcio étoit le nom du monnoyeur de Cunobelin ,
qui avoit frappé toutes ces médailles. Cette conjecture
, il faut en convenir, eft plus probable
que la précédente, quoiqu'elle ne foit pas encore
fans difficulté. Il eli notamment aflez étrange
que ce mot, fi c'eft un nom propre , ait été
écrit d’autant de manières différentes que Tafcio .
T u f ci a | Tafcie. x,
« Indépendamment de ces nombreufes monnaies
de Cunobelin , il y en a beaucoup d'autres
gravées 8c décrites dans Spéed , Camden , &c.
( Speeds chron. p. i j f } &c. Camden B rit. y. i.p .
109.) , qu'on croit avoir été frappées par ordre
■ de Calfibëlan, de Çamius , de Profutagus ., dè
Boadica , de: Berifcüs, de Cartifmandua., de
Venatius, de CaraChcus, & d’autres anciens princes
bretons. A la vérité , la plupart de ces monnoies
font tellement défigurées, & les faibles
traces de lettres qui y reftent encore , font lues
de tant de manières différentes , qu’il eft impof-
fible de découvrir avec certitude a qui elles ap-,
partiennent. Nous avons néanmoins allez de rai-
fon pour conclure en général , que piufieurs autres
princes bretons qui fleurirent entre la première
& la fécondé invafioa de cette Ile par les
romains , frappèrent monnoie ainfi que Cunobelin ,
quoique ce dernier avant régné plus long-temps, &
fur cette partie de là Bretagne , qui étoit la' plus
riche , & faifoit le plus grand commerce , en ait
fait frapper beaucoup plus qu'aucun des autres
princes ; raifon pour laquelle il nous refte un fi
grand nombre de. cés monnoies. *> ‘ • '. .
* Tes monnoies de Cunobelin , qui viennent
T A S
d’être décrites , nous fourniflemt une preuve
convaincante de la liaifon & de l’amitié que
Strabcn ( Strabo , lib. I V 3 pag. 100. ) , nous
dit avoir fubfifté entre les romains & les
bretons, fous le règne d’Augufte , 8c elles dér
montrent que les arts , les moeurs & la religion
dés romains , avoient même fait quelques
progrès dans cette île. En effet, nous voyons
fur les monnoies prefque toutes les lettres des
romains, 8c un grand nombre de leurs divinités •
ce qui prouve que piufieurs bretons étôient au
moins en état de lire ces lettres.., & qu’ ils .avoient
quelque, connoiffance de ces dieux, 8c quelque
réfpeét pour eux. De plus , la légende de l'une
de- ces monnoies ( CÜNOBELINUS R EX ) eft
en latin, ce qui fem’oie annoncer que les bretons
n'ignoroient.pas cette langue. C ar, quoique
ces monnoies aient pu ê tre, &: aient vrsi-
femblablement été frappées par un artifte romain,
nous ne pouvons pas cependant fuppofer que
Cunobelin c l : permis à cet-artifte de graver fur
la monnoie courante de fon royaume, des lettres,
des mots, des figures' & des légendes,
dont ni^lui , ni fes fujets.n’auroicnt compris le
fens. ( Traduct, de M. Boudard. I. vol. in- 40.
Paris , 1788. )
TASIBIS, nom d'un dieu des tafibes, peuplé
qui demeuroit fur les revers du mont Taurus.
Eufebe le nomme Tofibis , & Plutarque Trofobius.
Voye£ la préparation évangélique du premier, c. J.
& le traité de la ceffation des oracles , par le
fécond.
TASSES. » Un grand nombre de découvertes
qu’on a faites à Hercuîanum prouvent, dit Winc-
kelmann, que fon fait peu d'ouvrages dont les
formes foient nouvelles , & qui n'aient été autrefois
employées ; car on y a trouvé des tajfes d'argent
avec leurs fouçoupes, de la même forme 8c
de la même grandeur que celles dont nous bous
ferrons pour le thé. Ces tajfes font très-déîicate-
ment travaillées 8c bien cifelées en relief} elles
fervoient au même ufage.que les nôtres, c'eft-à-
dire, qu'elles étoient deftinées pour boire de l'eau
chaude, 8c il y ayoit chez les romains des maifons
particulières où l'on en alloit boire, gomme aujourd'hui
on va prendre du café. Onen voit trois paires
dans le cabinet. »
T ASSO, île de l'Archipel & ville de même nom.
Elle étoit autrefois célèbre par fes mines d’or 8c
par des carrières d'un fort beau marbré. C ’eft
l'ancienne T/iaJfus.
TASSUGÔN, poids & monnoie de l'Àfie 8c de
l'Égypte. Voye% C h a l cq u s -& Phollis.
T A T A , nom mignard donné par les enfans a
leur nourricier.
T A U T A U
TA TIEN SES. Nom de la deuxième tribu de
Route, ainfi nommée de Ta tins, roi des fabins ,
qui la compofôiént, c o m m e celles des Jucères
Lucerum reçut fon nom d'un certain Eucumon
d’Etrurie, qui avoit amené du fecours à Romulus, 1
dans la guerre contre les fabius. -Ce T atius, jprès j
avoir fait la paix avec Pvomulus^par la médiation
des fabines enlevées , partagea le trône , 8c régna
conjointement avec lui fur l'un & l'autre peuple.
11 introduifit le premier l'ufage des êtrennes, en
recevant la verveine du bois facré de la déeffe
Strenia , pour le bon augure de la nouvelle année.
TA VIA 3 dans la Galatie , t ao y ian an .
Cette ville a fait frapper des médailles impériales
grecques en l'honneur de Septime-Sévèrêy4j
de Domna, de Caracalla.
TAU. Voyef C lef. : -
TAUREAU. Voyez Boe uf .
T aureau C éleste. V o y e z Proserpine.
Le taureau qui produifoit ou qui' annonçoit le
•renouvellement de la nature, eft celui, félon M.
Dupuis , dont il eft queftio'n dans leZend-Avefta,
'& qui fut créé dans un lieu élevé ; l'homme .créé
avec lui, eft la conftellation appellée aujourd'hui
le cocher, placée au deffus.du taureau, 8c qui
paffoit au zénit de ces peuples. Le taureau étoit
alors le'ligne équinoxial; & le cocher étoit le
génie de l'équinoxe , ou la conftellation -qui', le-
matin par fon lever héliaque, annonçoit le printemps
fous le,nom de Phàëton, de Jupiter (Egio-
chus, & de Thor, 8cc. C'eft ce taureau qui fournit
à Bacchus & à Vénus, au génie folaire,
&: au génie lunaire du printemps, au foleil, à la
lune & à la terre à l'équindxe, les cornes qu'on
donnoit à>. leurs fia tues fymboliques..
C ’eft lui que les-perfes invoquent dans leurs
prières, comme étant le taureau facré qui fait croî-
• tre l'herbe verte, & d e qui découlent l-s'Temences
de la fécondité dont la lune eft dépofitaire ; enfin,
c’eft lui que nous retrouvons dans le triomphe de
Mithras. La mort de ce même taureau eft accompagnée
de la chute de l’homme dans la cofmogonie
" des per fes ; parce que comme le cocher fe lève
héliaquement lorfqiie lé foleil eft au taureau , de
même, fon coucher fuit de près celui du taureau
en automne, lorfque le foleil parcourt le feorpion,
au lever héliaque du ferpent, fotis la forme duquel
ils difent qu’avoit paru Arimane. Ils difent auffi
que Caiomorh avoit vécu fept cent ans, nombre
allégorique, comme fept mille ans , & qui défigne
le feptième mois après fon lever, ou le mois qui
fuit l ’équinoxe d’automne ( Zaïd-aveft'a, tom. ir s,
:PaS-354)-
f K f
C ’ eft le même nombre fept qui fe trouve appliqué
au même génie,fous le nom deMycérimis en Egypte,
qui doit périr dans la feptième année, parce qu’ il
refte cent cinquante ans d’ affii&ion à l’Egypte ,
c’èft-à-dire, dans le ftyle allégorique, cent-cinquante
jours, ou cinq mois , duree de l'hiver ,
ou ce q u i,Joint aux fept mois dont nous avons
parlé , fait les douze mois de l’année.
Dans la théologie, du Nord, le cocher T h o r ,
le dieu ou le génie dont le char eft conduit par
deux boucs, va fur les bords de la mer,,met une
.tête de boeuf à fa ligne & pêche le ferpent ; c’eft
Thor qui tient la foudre & triomphe des géans>
enfin, il a tous iss cara&ères de l’asgiochus des grecs»
, Cette théorie des créations , eft un des points
importans dè ce fyftêmé ; on la .voit par-tout rapportée
au figue équinoxial du taureau, fous lequel
J l’ame du monde exerçait fon adlion créatrice , 8c
fëcondoit la matière.
. Un des principes fondamentaux de la théologie
desperfes, dit M. Anquetil, eft la création du
premier taureau3 dont le genre humain, les animaux
, & les végétaux font forcis. Eftectivement il
eft toujours quefiion , dans leur théogonie, 8c
dans foutes leurs prières, dè Ce premier taureau ,
placé dans un lieu élevé, & fécondant la Julie. La
manière dont ils en parlent, ne permet pas de douter
que ce ne foit le t'aureau-célefte, ligne équinoxial,
confidéré comme l'agent vifible de l'araa
de la nature 8c des fphères. Voici quelques paf-
fages des livres zends, qui le prouvent allez :
cc Tinvoqüe & je célèbre le taureau élevé, qui
» fait croître l'herbe en abondance.,Ce taureau
» donné pur, 8c qui a donné l'être à l’homme pur
» ( Tom. I , part. 1. pag. 86 ) , j'invoque 8c je
» célèbre île divin Mithra, élevé fur les mondes
;» purs ; les aftres, peuple excellent 8c célefte ;
» Tafchter,. aftre brillant &.lumineux, Se la lune,
■ n dépofitaire du germe du taureau ( Pag. 8 r ) .~
A la page 9J on- invoque encore le taureau élevé
qui fait croître T herbe verte , &c. Pourrait-on
mieux défigner lê ligne fous lequel la terre fe cou-
vroit de verdure à l'équinoxe de printemps , lorfque
le foleil entre i f a u taureau, & palfoit dans la
partie du c ie l, où étoit l'empire de la lumière.
Aufii à la page 1A4 , il eft d it, fi le taureau qui a
été créé le premier ( c'étôit le premier figne ) ,
monte au c iel, rien ne diminuera fur la terre. En
effet, la nature ne fe dépoùilloit de fés ornemens
qu'au coucher de ce figne en aütomfie.A lapage 171,
on lui dohne le titre de taureau lumineux, & on
fait naître-de lui tous lés biens. A la page 201, il
eft dit. » Vous avez donne au monde le taureau,
» dont voüs avez fait venir lès arbres en abon-
« dance , principe vifible des biens nombreux
s» qui font dans le mondé. » Cette dernière
expreffion eft fur-tout à remarquer; le taureau
eft ici cohfîdéfé comme l'agent vifible de la force
inYifibîe, qui meut la nature 8c la fécondé, comme