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TEN AGÉS. Voyei HÉLTADES.
TENAILLES. Dans la villa Borghèfe on trouve
fur un grand autel triangulaire de travail étrufque
une déelfe tenant des tenailles , tournée vers
Minerve. On pourroit diftinguer ici deux Minerves,
& trouver dans la déefle inconnue, celle
qui accorda fes faveurs à Vulcain. Mais cette
déeffe avec des tenailles paroit plutôt être une
Junon , qui, félon Codinus, fut repréfentée avec
des tenailles. On yoit-Junon affife & tenant cet
inftrument avec l’infcription Juno maniaüs. Cette
même épithète lui eft donnée fur d’autres médailles,
où l’on croit lui voir tenir des épis de bled, au
lieu des tenailles qui auront paru un attribut trop
extraordinaire. Cette Junon étoit en oppofition
avec la Junon Placida ; de même qu’il y avoit un
Jupiter Serenus. Codinus cité plus haut, fe fert
du mot qui lignifie les cifeaux des tailleurs,
& ceux des barbiers : d’où vient , faire la
barbe. Mais il lignifiait auffi des tenailles, comme
dans cette polîtion. Dans la langue latine même il
y a peu de différence entre cifeaux & tenailles.
Piu&urs,penfeht qu’il n’y en a aucune, & que le
mot forceps lignifie également les uns & les autres.
Auffi les tenailles de Junon oat-elles été prifes pour
des cifeaux. Voye[ Junon.
- Cet inftrument accompagne louvent la tête de
Vulcain fur les médailles, & principalement fui-
celles de Lipari, île qui lui étoit confacrée. Elles ,
fervent à l’y faire diftinguer d’Ulyffe, qui porte.,
ainfi que lui,, un bonnet un peu pointu.
T enailles. La tenaille chet. les grecs, étoit
une ordonnance qu’ils oppofoient à la marche en
colonne direéte.. Pour la former, une troupe fe
partageoit en deuxdivifions qui, marchant parles
ailes, s’éloignoient par la tête , & fe joignoienç
par la queue, ce qui leur donnoit la forme d’un-
aogle rentrant, ou de la lettre V..
TÉNARE eft un promontoire de la Laconie,
fur lequel étoit un temple de Neptune, en forme
de grotte, & à l’entrée une ftatue du dieu.
« Quelques poètes grecs,, dit Paufanias,, ont
9» imaginé que c’étoit par-là qu’Hercule avoit
*> emmené le chien de Plutort > mais outre que.
» dans cette grotte il n’y a aucun fouterrein, il
ïd n’ eft pas vraifemblable qu’ un dieu tienne fon
sa empire fous terre, ni que nos âmes s’attroupent
50 là après notre mort. Hécathée de Milet a eu
>3 une idée aflez raifonnable y quand il a dit que
oo cet endroit du Ténare fervoit de repaire a un
*> ferpent effroyable, que l’ on appellent le chien
33 des enfers ÿ parce que celui qui en étoit piqué
» mouroit aufti-tôt, & il prétend qu’Hercule
33 amena ce ferpent à Euryftnée ». Voye^ C erbère..
Ovide nous repréfente le ténare comme un
zhyme & un foupirail des enfers gardé par le Cer-
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hère. Les poètes défignent quelquefois l’enfer par
le mot Ténare.-
TEN ARIEN (marbre ) , unarium rnarmôr, nom
d’un marbre dont il eft parlé dans les écrits des
anciens 5 il y èn avoit de deux efpèces très-différentes
, T un étoit noir, - t r è s -d u r& prenant un
très-beau poli, il fe tiroit du promontoire de
ténare, dans lé territoire de Lacédémone ; l’autre
qui étoit plus eftiraé & plus rare, étoit d’ un vert
tirant fur le jaune. Quelquefois ce dernier étoit
appellé marrnor kerbofum ou xauthon.
TENARIES, TW* ? tu, fête en l’honneur de
Neptune, furnommé Ténarien, de Ténare promontoire
en Laconie, où il avoit un temple.'
TENARI US , lurnona de Neptune, à caufe du
temple que ce dieu avoit fur le promontoire de
Ténare.
TÉNÉA , fête que l’ on célébroit à. Samos, en<
l’hônaeur de Junon. Voy.e^ A d m è t e .
TÉNÈBRES.; Voyeç À CH L Y 'S V
TENEDIUS, forte de nome pour les flûtes dans
l'ancienne mufique des grecs. (S . )„
TÉNÉDOS , île de la mer Egée, près du continent
vis-à-vis de Troye. Ce fut derrière cette
île que les grecs Gâchèrent leur flotte, quand ils-
firent femblant d’abandonner leur entreprife ,,
tandis que'les troyens faifoient entrer le chef al de
bois dans leurs murs. C ’eft ce qui a plus fait parler
de Ténédos que toute autre chofe > quoiqu’elle
foit recommandable par plufieurs autres endroits 5-
par la j.üftic'e fëvè're qu’on y exerçoit, 8c par fa
fertilité ; d’ou vienr qu’ on trouve fur, plufieurs
médailles de Ténédos} Cérès, des épis, des raifins-
repréfentés. Il y avoit à. Ténédos un temple.
d’Apollon Smintkéus.- Voye^ T enÈS.
T énédo s, île teneaiûn.
Ses. médailles autonomes font r.
RR. en argent.
RRRR. en- bronze« j| _
O. en or.
Leur type ordinaire eft une bipenne, ou hache
à- deux tranchans, avec une tête double.
TENERUS, fils d’Apollon & de Méfie. Voye%
Mélib.
TENE L L A , félon Suidas, étoit une chanfoti
comgofée en l’honneur des vainqueurs.
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TENELLOS, fuivant Suidas', étoit l’harmonie
même de la lyre.
TÉNÈS ou TENNÈS, fils de Cygnus. & de
Procléa, qui régnoit à Colones, ville de la Troade,
donna fon nom à l’île de Ténédos, qui s appellent
auparavant Leucophrys. Cygnus ayant epoiile,
en fécondés noces, Philonome, fille de Craugafus,
cette femme,prit de l’amour pour Ténes, fon beau
fils 5 mais n’ayant pu s’en faire aimer, pour fe.
venger, elle réfolut de le perdre dans l’efprit de
fon mari , & l’accufa d’avoir voulu lui faire
violence. Cygnus, trompé par cette impofture,
fait enfermer Ténes dans un coffre & jetter dans la
mer. Sauvé par la bonne fortune '3 il arrive a 1 ile
de Leucophrys, dontleshabitansle prennent pour
leur roi. Quelque temps après Cygnus découvre
l’artifice de fa femme ; il s’embarque , & va chercher
fon'fils pour lui confeffer fon imprudence &
lui en demander pardon. Mais au moment qu’il
touche le rivage, & qu’il attache le cable de fon
vailTeau à quelqu’arbre ou à quelque rocher ,
Ténes prend une hache & coupe le cable : le vaif-
feau s’éloigne &c vogue au gré des vents. La hache
de Ténes J dit Paufànias , a fondé un proverbe que
l'an appliqué à ceux: qui font inflexibles dans leur
-colère. Mais l’on fait une autre application de ce
proverbe, & de la févérité de Ténes ; car il
ordonna qu’il y eût toujours derrière le juge un
homme tenant une hache, afin de couper, fur le
champ, la tête à quiconque ferait convaincu de
fauffètë. Il fit aufli une loi qui' condamnoit les
adultères à perdre la tête, fans diftinétion de
perfonne ; 8c lbrfquon vint le confulter pour
favôir ce qu’on feroit à fon fils, qui étoit coupable
de ce crime, il répondit : que la loi foit exécutée.
Ténes vivoit du. temps du fiège de Troye
Lorfqn’ Achille alla ravager l’île de Ténédos, Ténes
voulut préferver Hémithéa fa foeur , d’être def-
honoréê par le héros qui le tua ( Hemjt
Héa ). Ainfi le père & le fils moururent 'de la
même main. Kuyq; C ygnus. Plutarque dit que
quand Achille fçut qu’ il avoit tué Ténes, il en.fut
très-faché ; & qu’il le fit enterrer. De plus il tua un
valet que Thétis lui avoit donné, qui avoir mal
exécuté les ordres'de Thétis; elle ne s’étoit pas
contentée de recommander expreffément à fon fils
de fe bien garder de tuer Ténes,- elle avoit de plus
donné chargea ce valet, d’ avertir Achille dans
l’occafion , afin que, par mégarde, il ne défobéît
pas à fa mère, fca raifon qu’on donne de cette
précaution, c’ eft que Ténes étoit véritablement
fils d’Apollon, & que Cygnus n’étoit que fon
pire putatif. O r , félon les deftinées, il falloit
qu’Achille mourût dëfc qu’il aurait mis à mort un
fils d’Apollon.
Les ténédiens conçurent tant d’ indignation
contre Achille, qu’ils ordonnèrent que perfonne
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n’eùt à pronontfer fon nom au temple fie Ténes ;
car ils honorèrent leur prince comme un,dieu, Sc
ils lui bâtirent un temple. Cicéron reproehoic à
Verrès ( Lib I I I contre Verrès') qu il avoit enlevé
à Ténédos la ftatue de Ténes, ce dieu , dit-il, que
les ténédiens avoient en fi grande vénération. Les
joueuts de flûtes n’entroient point ,dans fon
temple : Voyez-en la raifon à l’article C ygnus.
TENO S , île , th n iqn .
Ses médailles autonomes font :
RRR. en argent
O. en or.
C . en bronze.
Leurs types ordinaires font :
Neptune.
Un raifin*
Un palmien
Un trident entre deux dauphins.
On a frappé dans cette île., des médailles impériales
grecques en l’honneur d’Antonin, à’Alexan-
dre-Sévère, de Maxime, de Sabine.
TENTE (L a ) d’Achille étoit une cabane de
bois couverte de rofeaux ( Ilia-d. £1. vers. 4.50.
Poil. Onom. t. X , fegm. 170) félon Homère. Elle
eft faite de peau ou de toile fur la table Iliaque.
De4à vinrent les1 expreffions latines, fub pellibusi
hyemare, paffer l’hyver fous la tente , fub pellious
ejfe , être campé.
Ces tentes étoient tendues.avec des cordes ; ce
qui les fit appeller tentona.
Quelquefois les romains empiôyoiênt des plan-
ches , pour . fuppléer aux tentes pendant l’hyver.'
On voit- des tentes fur les bas-refiefs de la colonne
Antonine.
T ente de théâtre 8t d’amphithéâtre. Voyeç
V o i l e .
TENTORES, ceux qui préparoientlès chevaux
' qui dévoient courir dans le cirque.
TEN T Y R E , dans l’Égypte, t en t ÿ p .
Cette ville a fait frapper des médaillés impê*
riales en l’honneur d’Antonin.
Strabon ( Lib. 17. ) dit que tes tentyrites faifoient
la guerre aux crocodiles plus qu’aucune autre
nation î & que quelques peffonnes croyoient que
les a voient reçu un don particulier de la»
nature pour pouvoir dompter ces animaux j mafs
Séneque (L . IV . c. 1 ) , dans fes queûions naturelles
, nie que les tentyrites euffent en cela reçu