
remment des degrés dont la fituation n*eft pas ,
connue.
S calæ GemoniA , où l'on attachoît les corps
des criminels qui avoîent été exécutés à mort , 8c
d'où on les traînoit dans le Tibre 3 après y avoir
été expofés quelque temps. Voye^ Gèmonie.
S CALARIA , dans les théâtres , étoient des
chemins pratiqués vis-à-vis des portes appellées
vomitorîa , & qui coupoient les degrés de lsamphithéâtre
, pour marquer les différens étages, 8c
diftinguer les places.
SCA L IA TICUM 3 droit de p o r t, c'eft-à-dire 3
de féjour dans un port 3 exigé chez les romains.
SCALMUS 3 canot 3 petite barque.
SCALPERE 8c SCULPERE ont été quelquefois
dîftingués par des écrivains. Scalpere figni-
fioit alors graver en creux * & fculpere graver en
relief. Mais ces deux mots ont été le plus fouvent
employés l'un pour l'autre.
SCAMANDRE , rivière de Phrygîe , proche
-Troye. Elle s'appelait auffi ' Xantne, mais Homère
dit que le nom Scamandre appartient au
langage humain, 8c Xanthe à celui des dieux.
On ne Voit pas pourquoi l'un de cês deux mots
étoit plus noble que l'autre. Au refte voici leur
étymologie à l'un 8c à l'autre : Hercule étant dans
la Troade, faillit un jour mourir de foif $ il adreffa
fa prière à Jupiter, & fe mit enfuite à fouiller la
terre ; du trou qu'il fit fortit un fleuve, qui fut
nommé Scamandre 3 du grec , o-xû/zp*. uyfyos ,
fouillement d'homme. 11 avoit une propriété fin-
gulière, il faifoit devenir rouffes les brebis qui
bilvoient dans fon e a u , & rendoît blonds les
cheveux des troyens qui s'y baignoient ; delà
le nom Xanthus , du mot grec %ây$-os 3
qui fignifie roux. Les trois déeffes, avant que
de s'aller préfenter à Paris pour être jugées,
allèrent fe baigner dans ce fleuve, qui donna à
leurs cheveux la couleur blonde. Plutarque dit
que Xanthè étoit le premier nom de ce neuve,
& qu’il ne fut appelle Scamandre qu'après que
Scamandre fils de Corybus, s'y fut jetté , après
avoir perdu le jugement pour avoir aflifté trop
afïiduement aux myftères de la mère des dieux.
Le dieu de ce fleuve avoit un temple & des fa-
crificateurs : Homère le dit fils de Jupiter, & fait
mention du fàçe Dalopion, qui étoit facrificateur
de cette divinité.
Achille -{ Ilïad. 20. ) pourfuîvant un jour les
troyens , qui croyoient lui avoir, échappé en fe
jettant dans le fleuve, s’y jette après eux , & en
fait un grand carnage 5 ilinfulte même au Xanthe ,
tn difant : « Ce fleuve fi rapide à qui vous &cnfîez
» tant de taureaux, & dans les gouffres duquel
» vous jettez tant de chevaux vivans, ne vous
» fera pas d'une grande reffource : qu'il fa fie main-
M tenant voir fa puiffance, en vous donnant du fe-
” cours ». Ces paroles mettent en colère le Xante,
quipenfeaux moyens d'arrêter la fureur d'Achille :
il l'exhorte d'abord à fe retirer ; mais le héros lui
adreffe cette fière réponfe : « Xante, fils de Ju-
» piter, j'obéirai à vos ordres une autre fois ; pour
» aujourd'hui, je ne ce fierai de maflàcrer les perfi-
» des troyens,». Le fleuve, iriÿé de cette info-
lence , fouîève auffi-tôt fes flots > difperfe ça & là ,
avec des. mugiffemens affreux, les morts dont foa
lit eft rempli, & pouffe fes vagues avec tant de
force qu'Achille ne peut fe tenir fur fes pieds , &
eft obligé de fe prendre à un grand orme qui fe
trouve près de lui. Là pefanteur' de fon corps 8c
1 effort des ondes déracinent l'arbre qui couvre le
! fleuve de fes branches, & préfente une efpèce de
; pont. Achille s'en fert pour fortir dé ces gouffres ,
& effrayé du péril qu'ri a couru, il vole de toute
fa force vers la plaine. Le fleuve le pourfuit, dé—
; chaîne après lui toutes fes vagues , & le prévient
de quelque côté qu’il porte fes pas. Les flots , pour
féconder la fureur du dieu, s'élèvent comme des
monts efcarpés, & portent lé héros jufqu'aux.
nues. Junon croit déjà le voir englouti dans les
abîmes î elle envoie à fon fecours Vutcain armé
de tous fes feux. Ce dieu embrâfe aufli-tôt toute
la,plaine, met le fleuve même en feu, & T oblige
à rentrer dans fon .lit, & à jurer qu'il ne donnera
plus de- fecours aux troyens.
: Quand les filles troyennes étoient fiancées , elles
alloient aufii-tôt fe baigner dans le Scamandre , &
lui offrir leur virginité, en difant ces paroles:
reçois, ô Scamandre y ma virginité !. Un certain Ci-
mon, d'Athènes, paffantpar Troy e, devint amoureux
d'une jeune troyenne, nommée Calîirhoë ,
qui étoit déjà promife. Le jour qu'elle devoit ob-
ferver Pufagede fe baigner dans le fleuve, Cimon
alla fè cacher dans les brouffailles qui étoient fur la
rive-;, puis s'entoura la tête de joncs 8c de roféaux.
Lorfque Callirhoé eut prononcé fon offrande , C imon
répartit : je Vaccepte de bon coeur. Il entra dans
l'eau > amena la fille fur les bords, 8c la trompa.
Efchines qui rapporte cette aventure ( ép. io. ) en
parle comme d'une chofe arrivée prefque fous fes
yeux. «Nous étions, d ît- il, avec les parens des
» accordés, 8c plufieurs autres perfonnes fur une
« éminence, d'ou nous voyons fë lieu où fe bai-
33 gnoient les filles, autant que la bienféànce le
33 permetteit 33. U ajoute qu'il avoit ce Cimon.
pour compagnon de voyage : il lui reprocha cette-
perfidie , & le féduêleur s'exeufa , en difant que
beaucoup d'autres avant lui avoient employé une
femblable rufe. Efchines nous apprend encore que
cette fille étoit tellement perfuadée que c'étoit an
dieu du fleuve qu'elle avoit facrifié fa virginité,
que , quatre jours après, démêlant Cimon dans
un grand concours de monde , elle le falua avec
beaucoup de refpeét , difant à fa nourrice,:
« Voila Scamandre, à qui j’ai donné ma virgi-
*• nitésD. La nourrice fit un grand c r i, 8c c'eft
tinfi que la chofe fut fue.
Au refte, ce fleuve ne méfitoit peut-être pas
la reput xtion que les poètes lui ont acquife j mais
il n'étoit pas auffi méprifable que nos voyageurs
modernes le prétendent. Bélon dit n'y avoir vil
qu’un petit ruiffe^u, qui eft à fec en été , & qui,
■ en hiver , fourniroic à peine afièz d’eau pour
qu’une oie le pût paffer à la nage.. 11 eft cependant
certain que Julie, fille d'Àugufte, faillit
de s’y noyer , & qu'Agrippa , fon mari | fut fi
indigné contre les troyens , qui ne lui avoient pas
envoyé des guides , qu’il les condamna à une ,
amende de mille drachmes. Mais il peut fe faire
que les anciens & les modernes aient raifon. Le
Scamandre pouvoitautrefois avoirbeaucouo d'eau,
& avoir pris depuis un autre cours , ou fe perdre ■
dans des conduits fouterreîns.
Scamandre étoit auffi le nom d'Aftyanax. fils
d'Heêlor.
SCAMMA , foffe , creux , & particulièrement
l'arène des cirques 8c des amphithéâtres.
SCANDALE ^ Pierre de ) , lapis fcandali ou vi-
tuperii, étoit une pierre élevée dans le grand por- ;
rail du Capitole de l’ancienne Rome , fur laquelle ’
étoit gravée la figure d’un lion , & où alloient
s'affeoir à nud ceux qui faifoient banqueroute , &
qui abandonnoient leurs biens à leurs créanciers,
ils étoient obligés de crier à leurs créanciers :
CedO' bona , j’abandonne mes biens , & de frapper
jenfuite avec leur derrière fur la pierre. Alors il
n’étoit plus permis de les inquiéter pour leurs
dettes. On appelloit cette pierre pierre de fcaudale,
parce que ceux qui s’y afleyoient pour caufe de
banqueroute , étoient diffamés , déclarés intefta-
bles , 8c incapables de témoigner en juftice.
On raconte que Jules-Céfar imagina cette forme
de ceffion après avoir aboli Particle de la loi des
Douze Tables, qui autorifoit les créanciers à
tuer ou à faire elclaves. leurs débiteurs, ou du
moins à les punir corporellement $ mais cette opinion
n’eft appuyée d’aucune preuve folide.
SCANDULA, bardeau, efpèce de douve dont
on couvre les maiions dans certains pays. Pline remarque,
d'après Cornélius Nepos, que jufqu'à
l'arrivée de Pyrrhus en Italie, les maifons des romains
ne furent couvertes que de bardeaux ou de
planches i Jcandula contetîam fuijfe.romam adPyrrhi
uf l ue belLi^m annis 470, Cornélius Nepos àuctor e(l
{ 16 .10). 7 J
SCANDULARJI, ceux qui fabriquent du bardeau.
S CAP H A , chalouppe, forte de petit bâtiment
attaché avec, un cable aux gros vaiffeaux. Les anciens
s'en fervoient à divers ufages. Ces bâtimens
marchoient à la tête de I'arméé ; le général s'y
plaçoit pour fe tranfporter à l’endroit des rangs où
fa préfence étoit néceffaîre. Ils alloient à la découverte
; ils débarquoient où les gros vaiffeaux ne
pouvoient pas aborder. Ils portoient les ordres aux
jours de bataille }+en un mot ils étoient d’un très-
grand uftge pour fûreté ou la commodité des
grands vaiffeaux. '
S CAP H. A R I I , charpentiers de barques ou de
navires.
SCAPHÈPHORE. Les athéniens appelaient
fcapkcpkores tous les étrangers mâles qui réfi-
doient à Athènes , parce qu'ils étoient obligés , à
la fête des Panathénées, de porter en proceffioa
de petits batteaux nommés fcapfut.
SCAPHISME, fupplice en ufage chez les anciens
perfes.: C'eft le même que Rollin , dans fort
Hijioire ancienne , appelle le fupplice des auges. Le
mot feaphifrne venant de o-xajuj o u 'r a a ^ f , un
cf i urf3 petit vaîffeau creux , & par fimilitude une
auge , ou àe.jz-Kurfa , je creufe.
Ce fupplice confiftoit à placer le criminel à la
renverfe dans une auge allez grande pour contenir
fon corps, 8c à laquelle on avoit pratiqué
cinq échancrures pour laiffer paffer les pieds , les
mains & la tête 5 on le couvroit enfuite d'une
autre auge également échancrée , qu'on cloüoit
ou qu'on lioît fortement fur l'auge inférieure.
Dans cette poftüre incommode , on lui préfentoiç
la nourriture néceffaire , qu'on le forçoit dè prendre
malgré lui. Pour bôiffon, on lui donnoit du
miel détrempé dans du lait 5 & on lui en frottoit
enfuite tout le vifage } ce qui attiroit fur lui une
quantité incroyable de mouches, d'autant plus
qu'il étoit toujours expofé aux rayons ardens du
foleil. Les vers engendrés de fes excrémens lui
rongeoient les entrailles au-dedans. Ce fupplice
duroit ordinairement quinze ou vingt jours,
pendant lefquels le patient fouffroit des tourmens-
indicibles.
Ceux qui attribuent l'origine de ce fupplice k
Paryfatis , mère d'Artaxerxe-Mnémon & du jeune
Cyrus, fe trompent, puifqu’Artaxerxe-Longue-
main fit fubir, félon Plutarque, ce genre de
mort à l’eunuque Mithridate pour crime de
trahifon.
SCAPHIUM. Ce mot eft affez équivoa ue dans
les auteurs. Quelquefois, comme dans Plaute , il
R r 1;