
trait d’efprit de Céfar au tribun qui gardoit ce
tréfor , quand ce grand capitaine le fit ouvrir par ,
force fous prétexte de la 'guerre civile. « Il eft
« inutile , dit-il, de le réferver davantage , paif-
•» que fa i mis Rome hors de danger d’ être jamais
» attaquée par les gaulois ».
C ’étoit dans le troifième tréjor qu’ét oient dé-
pofées les femmes immenfes que les triomphateurs
apportaient des pays conquis. Céfar s3empara de
tout & en fit des largeffes incroyables. Cependant
ce troifième t réfor public y ainfi que le fécond ,
s’appelloit fan&ius ararium j mais rien n’etoit facré
forfqu il pouvoir fervir à l’ambition de ce nouveau
maître de Rome.
T eut le monde fait que le nom général Ararium ,
qu’on donnoit à tous ces tréfors 3 venoit de ce que
Li première monnoie des romains étoit de cuivre.
Quand la république fut fouoeife à l’autorité d’Augufte,
il eus fon tréfor particulier fous te nom de
fifeus. Le même empereur établit ua tréfor militaire
, Ararium milita re.
Les pontifes avoient auffi leur tréfor , Ararium 3
que Ton appelloit plus communément àrva ; &
ceux qui en- avoient la garde 3 fe àcoesiekiit ar-
carii. Il en eft fait mention dans le code théodo- |
ften & dans le code juôanien ( Lié. II. tit. 7.
CD. J.J
T r é so r des chartes nationales , eft le dépôt
des titres de la Natism , que T©h comprenait
tous anciennement fous le terme fe chartes du
roi.
On entend auffi par-là h lieu, oà ce dépôt eft
confervé.
Anciennement, & jufqu’ au temps de Phrlippe-
Augufte y il n’y asvoit point de Iièii fixe pour y
garder les chartes du roi ; ces à&es- étant alors en
petit nombre , nos rois les faiforenr porter à leur
fuite par-tout où ils aîloient, foit pour leurs expéditions
militaires > foit pour quefqu autre voyage.
Guillaume-îe-Breton & d’autres hiftoriens rapportent
qu’en 1194 Philippe-Augufte ayant été
furpris pendant fon dîner , entre Mois & Frette-
v a l, dans un lieu 'appelle Bdltfoie 3 par Richard
fVj* dit coeur dé lion 3 roï d’Angleterre & duc de
Normandie, avec lequel il éteit en guerre y il y
perdit tout fon équipage , notamment fon feel &
& fes chartes , titres & papiers.
Bruffel prétend néanmoins que cet enlèvement
n’eut pour objet que certaines pièces , & que les
anrlois n emportèrent peint de regiftres ni de
titres confidérables.
Il y a du moins lieu de croire que dans cette ec-
ften les plus anciens titres furent perdus, parce
qu’il ne fe trouve rien au tréfor des chartes qûs
depuis Louis-le-Jeune, lequel, comme on fait*
ne commença à régner qu’en 1137-
Philippe-Augufte y pour réparer la perte qu’il
venoit de faire,. donna ordre que l’ on fît de foi-
gneufes recherches pour remplacer les' pièces qui
avoient été enlevées.
Il chargea de ce foin Gaultier le jeune, Galte-
rius junior 3 auquel Dutillet donne le titre de
ehambrier.
Ce Gaultier, autrement appellé frère Guérin,
étoit religieux de l’ordre de Saint-Jean de Jéra-
falem. Il fut évêque de Senlis ,. garde des fceaux
de France fous Philippe-Augufte, puis chancelier
! fous Louis VIII & fous Louis IX.
Il recueillit ce qu’il put trouver de coptes des
chartes qui avoient été enlevées, & rétablit le fur*
phis de mémoire, le mieux quf il lui fut poffible. IL
fin arrêté que Ton mettrait ce qui avoir été ainfi
rétabli & ce qui ferait recueilli a l’avenir , en un
lieu ou ils ne fnffent point expofés aux mêmes ha-
zards, & Paris fut choifî comme la capitale d-u
roy aumepour y coriferver c e dépôt précieux.
Il eft préfentement placé dans un petit bâtiment
en forme de tour qaarrée attenant la Sainte-Chapelle
, du côté feptentrional. Au premier étage
de ce bâtiment étoi-ele-tréfor de kSainte-Chapeller
& dans, deux chambres l’une fur l’ autre , au-deflus
du tréfor de la Sainte-Chapelle , eft le tréfor des
. chartes. .
Mite ce dépôt n’a1 pu être placé dans cet endroit
que fous le règne dê Louis IX, & feulement
depuis 1246 y la Sainte - Chapelle n’ayant été
i fondée par ce roi que le 11 janvier de cett®
année-
Les chartes ou titres recueillis dans ce âépô.t
font les contrats de mariage des rois & reihes:„
princes & prince fies de leur fang , les quittances
de dot , affignaûons de douaire, lettres d’appa-
nages, donations, teftamens , contrats d’acquifi-
tio n , échanges & autres a&es Semblables , les
: déclarations de guerre >. les traités de paix , d’alliance
, & c .
• On y trouve auffi quelques ordonnances de nos
rois, mais elles n’y font pas recueillies de fuite
; ni exactement 5. car le regiftre de Philippe-Augufte
: & autres des règnes fur vans jufqu’ en 1381', p©
font pas des recueils d’ordonnances de ces princes
, mars des regiftres de toutes' lès chartes qui
'• s’expédioient en chancellerie, parmi lefquelles il
fe trouve quelques ordonnances.
Le roi énjoîgnoit pourtant' quelquefois par fes
- ordonnance* uiêrîte de les dépoter en-original au
tréfor des chartes , témoin. celle de Philippe IV
touchant la régale , du mois d’ q&obre :|340 à la
fin de laquelle il eft dit qu’ elle fera gardee pat
original au tréfor des chartes & lettres du roi ( Ordonnances
de la troifième racé , tome V . .
TRÉSORIER. Alexandre-Sévère établit, félon
Lampride , des officiers appelles ararii , qui dqn-
noient aux dépens du fife des combats de gladiateurs
au peuple.
TRES&IS ou TR IPO N DIUM , trois is.
Cette monnoie valut, depuis la fondation. de
Rome jufqu’à Tan 4 8 5 ,3 livres de France , félon
Pauêton dans fa Métrologie.
Tress-ts 3 fextans ficiücus, monnoie de compte :
des romains.
Elle étoit repréfentée par ces lignes :
X = D
Elle valoit :
1 i onces de compte-
ou 3 as efteélifs.
ou 4' |'ferai-onces dê compte,
ou 9 ficiliques de compte,
ou 18 ferai-ficiliques de compte.
TRIAIRE , triarius 8c tertiariusC ’étoit une des
elaffes de l’infanterie romaise. Les triaires étoient
armés d’une pique & d’un bouclier, avec le caf-
que & la cuiraffe. On les appelloit ainfi , parce
qu’ ils faifoient la' troifième ligne. Il y avoit des
triaires dans chaque cohorte.
Polybe { Liv. V I • ) diftingue dans les armées- romaines
quatre: fortes de troupes. Les premières
s’appelaient pilati ou velites , foldats armés à la ;
légère 5 «’étoient les .foldats qui étoient tirés- du
plus bas peuple 8c. les plus jeunes de l’armée. Le s.
piquiers, hafiati, étoient plus âgés & avoient
plus de fervice que les premiers. Les troifièmes ,
qui.fe nommoient princes, principes, étoient encore
& plus anciens & meilleurs foldats que les
car. ce mot - lignifie, ceux qui font après 1 é-
tendart.
Daas les commencemens, les triaires étoient les
feules troupes qui fuffent pefamment armées , les
autres ne portant point encore d’armure eomplette
comme elles le firent depuis. On les avoit nommées.
féconds. Les quatrièmes enfin, les triaires, étoient
Je s plus vieux foldats, les plus expérimentés & les
plus braves. On les plaçoit toujours à la troifième
ligne comme un corps de, réferve , pour foutenir
les deux autres , 1§ rétablir le combat quand les
autres corps-avoient été rompus. C’eft de-l-a que
venoit leur nom dé triaires, 8c le proverbe ad
triapios ventum efi , pour matquer que l’on en étoit
à faire les derniers e ffor tsOn les nemmoit auffi
pofifignani, parce qu’ ils, étoient rangés après les,
princes qui porçoient lîét-sndart dans une légion ;
triaires , parce quelles occupoient lè.troi-
fièmë rang dans l’ ordre dé bataille i mais par la
nouvelle difpofition quintroduifit Mariais , on les
plaça au premier rang > c’étoiênt auffi les plus âgés
& les plus riches. C'était devant eux qu’ on .por-
toit l’aigle. Ce font tés triaires que Céfar, à la bataillé
de Pharfaïé,oppofa à la cavalerie de Pompée
qui vouloit envelopper la dixième légion, & c’eft
à eux qu’ il commanda de porter leurs coups au
vi'fage des cavaliers, avec cette, efpëce de javelot
dont ils étoient armés.
TRIE ONIUM, maateau ufë & déchiré, que
les cyniques affeétoient de porter. Cum Antifihenes
lacérant tribonii partem oftentajfet , dit Diogène
Laërce ( l . 36. ) video , inquie , per tribonium vani-
tatem titam ; & dans Ariftophane ( P à^ 3. v.
74. ) 3. un pauvre nommé Carrion , interrogé
comment if avoit pu voir ce qui fe pafloit dans le
temple d’Efculape, puifqu’il avoit la tête cou-*
Verte , répond que c’étoic par lès ouvertures de
fon manteau : Per tribonium , quod. plures rimas
haberet. Ainfi les grecs entendoient par ce terme
tout manteau ufé & percé.
TRIBUT, partie de la ville & du territoire
de Rome, félon la divifion de Romulus qui fit
le partage des terres de fon état. Il les appella
tribus, foit à caufe du tribut que chaque partie
devoit payer, foit à caufe du nombre de trois
qui formoit cette première divifion du peuple ,
l’oit pour quelqu’autre raifon que nous ignorons.
Quoi qu’il en foit de l ’étymologie de ce mot,
fur laquelle les auteurs -anciens ne s’accordent
pas plus que fur le temps auquel cette divifion
dut faite 5 toujours eft-il certain que ce nombre
refta le même malgré l’ augmentation qui fe fit
dans les habitans de Rome, par la paix conclue
avec 'les fabins , & malgré qu’on donna à
chaque tribu un nom ’particulier. La première
s’appelîa tribu des Ratnnes, la fécondé s’appelia
tribu des . Tatiens 5 la troifième, tribu1 des
Luçeres. •
... Le;premier nom eft un nom étrufque, félon
Yarron & dont il feroit inutile de rechercher
l'origine cette tribu fut d’abord toute com-
pqfée de romains} mais le.roi Tuilus Hoftilius
y incorpora - dans la fuite les albains. La fécondé
fut ainfi nommée de Tatius , roi des fabins ,
dont elfe étoit compofée : enfin la troifième
tira fon nom de Lucumon, roi d’Etrurie, qui
avoit amené du fec.ours à Romulus dan? la guette