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animaux à quatre pieds, 8c d’y entrer lu i, fes
parens 8c les amis. Xifuthrus exécuta ponétuelle-
ment les ordres , & lit un navire qui avoir cinq
ftades de longueur, 8c deux de largueur ( Le
ftade vaut environ 90 toiles. ). Il n'y fut pas
plutôt entré, que la terre fut inondée' j quelque
temps après voyant les eaux diminuées, il lâcha
quelques oifeaux, qui ne trouvant, ni nourriture,
ni lieu où te repofer, retournèrent au vaifïèau.
Quelques jours après , il en lâcha d’autres , qui
revinrent avec un peu de boue aux pieds. La troi-
fième fois qu'il les biffa envoler , ils ne parurent
j>iüs j ce qui lui fit juger que la terre commençoit
a être fuffifamment découverte. Il fit alors une"
ouverture au vaifléau > 8c voyant qu’ il s’étoic
arrêté fur une montagne £ il en fortit avec la
femme , fa fille & le. pilote j 8e ayant fa lue la
terre, élevé un autel 8c facrifié aux dieux-,
lui 8e ceux qui La voient accompagné difparurent.
Ceux qui étoient demeurés dans le vaiiièau, ne
le voyant pas revenir, fortirent 8e le cherchèrent
vainement. Seulement une voix fe fit entendre ,
& leur annonça que la piété de Xifuthrus lui
avoit mérité d’être enlevé dans le-ciel, d’être
mis au nombre des dieux avec ceux qui l’accom-
pagnoient. La même voix les exhorta à être religieux,
8c à fe tranlporter à Babvlone, après avoir
déterré àSipparales mémoires qui y avoient été
dépotés. La voix ayant cefie de fe faire entendre
ils allèrent rebâtir la ville du Soleil, & plufieurs
autres.
X O U S , dans l’Egypte, so itoh .
Cette ville a fait frapper une médaille grecque
en l’honneur d’Hadrien.
x p h s t o s . Ce mot veut dire très-bon, & fe
trouve fréquemment fur les tombeaux, 8e dans
les anciennes épitaphes des grecs & des romains.
X P O A , n’eft point le genre chromatique,
comme l’ont cru plufieurs tradu&eurs.
,Xpo a n’eft autre chofe que la divifîon d’un
genre mufical en fes différentes efpèces , félon
Euclide ( D. J. ) .
x PYSO«î>uAAh , c’e ft -à -d ir e , gardien de l’or,
d’Apollon , quoiqu’ il n’eût point l’or en garde.
C ’étoit un miniftre fubalterne du temple de
Delphes ,adminiftrateur de tout ce qui regardoit la
propreté de ce temple facré : il habitoit à l’entrée
du fan&uaire. Il falloit qu’il fe levât tous les jours
avec le foleil, 8c qu’il balayât le temple avec des
rameaux de laurier cueillis autour de la fontaine
de Caftalie*, quil attachât des couronnes du même
laurier fur les murailles du temple & fur les autels
autour du trépied facré > qu’il en diôribuât aux
X Y L
prophètes, aux ph*bades, aux poé'tes, au faerî-
licateurs, 8e autres miniftres.
Il devoir après cela piiifer de l’eau de la* fontaine
de Caftalie dans des vafes d’or 8c en remplir
les vafes facrés , placés à l’entrée du temple, où
l’ on étok obligé de purifier fes mains en entrant.
Il faifoit enfuite une afperfion de cette même
eau fur le pavé d.u temple , fur ie s portes 8c far
les murs, avec un goupillon de laurier.
Quand tout cela étoit achevé, il prenoit un
arc ou un carquois, 8c alloit donner la chaffe
aux oifeaux qui venoient fe pofer fur les ftatues
dont le temple étoit environné} voilà d’où lui
venoit le nom de gardien d’Apollon. 11 ne tuoit
portant ces oifeaux qu’à la dernière extrémité,
8c lorfqu’il avoit employé fans effet les cris 8c
les menaces j mais entre ces oifeaux la colombe
étoit privilégiée, & pouvoit habiter en fûreté
dans le temple du dieu.
Le miniftre dont nous parlons, étoit obligé
'de vifre dans la continence pendant les fon&ions
de fon miniftère : il eft vraifemblable qu’ il y en
avoit plufieurs de fon ordre qui fe relayoïent tour^
à-tour.
XUTHUS, fils d’Helkn, 8c petit fils de
Deucalion, étoit d’Achaie. Il vint un jour au
•fecours des athéniens, qui avoient à foutenir
une guerre , il les aida à remporter la viéloire
fur leurs ennemis , Sc Créüfe, fille d’Ereéthée ,
avec la couronne d’Athènes, fut le prix de fa
générofité 8c de fa valeur. On dit qu’après plufieurs
années, ne fe voyant point d’enfans , il
réfolut d’aller à l’oracle de Delphes. Apollon
qui avoit aimé Créüfe avant fon mariage, & qui
l’avoit rendu mère d’ un fils nommé Jon, .confeilla
à Xathus de reconnoître pour fon fils le premier
enfant qu’ il rencontreroit en fortant du temple.
Ce fut Jon qui fe trouva à propos, 8c qui fut
reconnu pour fils du roi C’eft la tradition qu'a
fuivie Euripide dans fa tragédie d’ion } mais les
hiftoriens aifent que Xutkus eut deux fils , Jon
8c Achéus, qui turent la tige des Ioniens & des
Achéens. Voye^ C r eu se , Jon.
X V . VIR. Voyei Quindecimvir.
XYLON. Voyei By s su s .
XYLLOBALSAMUM. On reconnoît cet arbrif-
feau odoriférant des anciens dans le Baumier de
la Mecque. Le climat de l’Egypte lui eft très-
favorable } mais l’indolence des égyptiens fous
la domination turque l’a fait difparôitre de cette
belle contrée. Belonqui la parcouroit en i j j q ,
en compta neuf pieds dans un village près du
grand Caire. On les y cultivoit avec foin, 8c
en les taillant comme la vigne, on recevoir esc
x 1 s
larmes précieufes connues dans la médecine, 8c
dont les femmes des contrées orientales fe fervent
avec avantage pour entretenir la fraîcheur de
leur teint, 8c fortifier leur eftomac. Ces arbrif-
fèaux Hauts d’un pied 8c demi, pouffent des rame
ux minces 8c des feuilles femblables à la rhuë.
Belon en deffécha un rameau & vérifia que c’étoit
la plante connue fous le nom de Xyllobalfamum,
que les caravanes apportent de la Mecque. Il dit
ue fon écorce rouaeâtre recouvre une pellicule
*un beau verd. Elle a une faveur qui tient de
l’encens , de la feuille de térébenthine , 8c de la
fèriette fauvage. I.orfqu’on la froide entre les
doigts , elle répand une odeur aromatique approchante
de celle du cardamome.
X Y L O S T R O T O N , boiferie ou marqueterie.
XYNOEÇIE. ") fêtes célèbres chez les athé-
XYNOCÉES. y niens, inftituées au fujet de
la réunion que Théfée fit de toutes les bourgades
8c petites communautés de l’Atii]ue en un feul
corps de .république. Elles étoient fignalées* par
des facrifices, des jeux 8c des repas publics dans
le Prytanée. Leur nom eft formé du grec £o’v, ou
eux , enfemble ou avec , 8ê de 'wfy'ti , j’habite ,
pour marquer la réunion ou fociété, qu’avoient
alors formée tous ces habitant, auparavant indé-
pendans 8c difper fés.
XYSTARQUE, officier qui préfîdoit aux xyftes
8c au ftade. Son autorité s’étendait non fur tous
fres endroits de cet édifice où s’exerçoient les
athlètes, c’èft-à-dire, fur les xyftes, le. ftade,
la paleftre, comme l'infinue Tertullien, 8c
comme il eft facile de le conjeéhirer d’une ancienne
irifcriptiôn grecque, qu’ on lit à Rome,
fur le piédeftal d’une ftatue , dans le forum
Trajani, & qui eft rapportée par Mercurial.
Au refte, fi le xyftarque n’était pas précifèment
le'même que le gymnafiarque : on doit feperfua-
der qu’ il lui étoit peu inférieur, 8c quif tenoit
dans le gvninafe un rang très-honorable} puifquè
Ammian Marcellin fait mention en. quelqu’en-
droit , de la pourpre . 8c de la couronne du xyf-
tarque } ce qui prouve que cet officier préfidoit
aux jeux 8c aux exercices.
XISTE , c’étoit chez les grecs 8c les romains ,
»n lieu d’exercice confacré à divers ufages 5
mais quoique le mot grec xiftos défigne un lieu
couvert , deftiné aux exercices de la gymnafti-
q u e , le mot xyfius des latins lignifie d’ordinaire
une promenade découverte. Indiquons la
forme & la coupe des xyftes, car c’eft une chofe
peu connu*3.
ï*1. On formoit une place quarrée ayant de
circuit deux ftades, qui font lyo pas. Trois de
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ces Faces avoient un portique fîmple, avec de
grandes falles au deflous , où les philofophes
8c autres gens de lettres fe rend oient pour difi-
courir 8c s’entretenir enfemble.
A la face , qui devoir être tournée au midi,
les portiques étoient doubles} de peur que les
pluies d’hiver ou d’orage, ne puffent pafftr au
fécond , 8c pour qu’en été l’ on eût auffi, le
moyen de s’éloigner davantage du foleil. Au
milieu de ce portique , il y avoit une grande
falle ou l’on aonnoit leçon aux enfans j à côté
de cette falle étoient les écoles des jeunes filles }
fur le derrière étoit le lieu ou les athlètes al-
loient s’exercer : plus avant, 8c à l’extrémité
de h façade du portique , on plaçoit les bains
d’eau froide.
A la gauche de la falle des jeunes gens, les
lutteurs fe frottoient d’huile, pour fe rendre
les membres plus fouples 8c plus robuftes, &
près de-là étoit la chambre froide, où ils vé-
noiint fe deshibiller. On entroit enfuite dans
• là chambre tiede , dans laquelle on commençoit
rà faire du feu 8c à fe tenir un peu chaudement
pour entrer après dins l’étuve, où le poêle étoit
d’un côte , 8c de l’autre le bain d’eau chaude.
L’ architeéle' ayant bien confidéré qiie la nature
ne paffe d’ une extrémité à l’autre que par des
milieux tempérés, voulut à fon imitation, que
pour aller d’un lieu froid en un autre chaud ,
le paflage fe trouvât tiede.
A l’ifliie de tous ces appartemens , il y avoit
trois portiques} celui du côté de l’ent rée étoit
fi tué vers le levant ou le: couchant} les deux autres
étoient à droite & à gauche, tournés l’ un
au feptentrion 8c l’autre au midi , celui du fep-
tentrion étoit double, 8c large comme la hauteur
de. fes colonnes. Le portique qui regardoit le
midi etoit fimple, mais beaucoup plus ample
que le précédent. Pour faire fon compartiment
on lailfoit , tant du côté du mur que du côté
■ des colonnes, 10 pieds de largeur. Cet efpace
donnoit un chemin en forme de le vée, de laquelle
on defcendôit deux marches par un efea-
lier de 6 pieds4, qui entroit dans un parterre
couvert ayant au moins 12 pieds de profondeur.
C étoit - la que les athlètes* venoient s’exercer
en hiver, fans recevoir aucune incommodité de
ceux qui " s affembloient fous le portique pour
les regarder ; les fpeétateurs de leur côté avoient
auffi l’avantage de bien voir, à caufe de renfoncement
du terrein où combattoient les athlètes
5 ce portique s’appelloit proprement le
xyfte.
On avoir foin en bâtilfant les xiftes, de ménager
entre deux portiques quelques bofquets ,
8c des allées d’arbres payées on moûïque. Prè*