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R U T I L U $ 3 furnom- de la famille
,«iirïJ.
RUTUMENIÂ ou R A TUM ENA , ancienne
porte de Rome^ ainfi nommée d’un cocher dont
parle Plutarque , qui ayant remporté la vidoire
fi la courfe des chevaux , depuis Veies jufqu’à
Hoiaej entra triomphant par cette porte»
r y p
RYPÆ. ; dans l’Àchaie. pï. & ru*v
M. Combe attribue à cette ville unè médaille
de bronze autonome de Huntèr , fur laquelle
on voit les lettres ci-deflus , avec une femme
debout, tenant une patère & une corne d’abondance.
Il eft en cela d’accord avec MM. Pel-
lepn & Eckhel, qui en ont publié de la même
ville.
$
S.
J H C 3 c .J jA forme ronde, carrée ou oblique du
figma 3 ne prouve rien pour l'antiquité d'un monument.
On trouve en effet ces différentes formes employées
à-la-fois fur la même médaille d'Amcyre ,
' & fur la même de Nicée en Bithynie. Les médailles
de Syracufe & d’Aphtodifias en Carie nous
offrent quelque chofe de plus frappant ; font
, les diyerfès formes de figmd employées dans le
même mot : s ïpa k o c iq n & C oaimiac.
Les deux figma font, employés indifféremment
dans le Pféphifme de G ela, gravé long-temps avant
Agathocle.
’ - 'L e \ figma rond pu carré eft , félon Potiers,
celui qui reffemble à l’arc des fcythes.
Spanheim blâme Huet & d’autres écrivains de
çe qu’ils ont cru le figma en forme d'e C ou de c
plus ancien que celui-ci S. On voit néanmoins le
premier dans une des infcriptions lacédémoniennes
deFourmont Ç Acad: clés Infiript. o i . ) , &
l'on ne connoit aucun 2 du même âge. Ce dernier
fut à la vérité formé, fur un figma plus ancien , è t
. dont la figure approchoit d e la lettre Z , ou de 1 épJfemo/L 4.. Le 2 fut employé communément depuis
400 ans avant l’èrg vulgaire jufqu’ à l’empire'
de Domitian. Il parut moins fréquemment dans la
fuite.Le C ,.ou figma carré devint à' la modépour'
lors, & on l’employa- un peu de temps avant le
r^vne d Aüçufte. .On le' voit auffi fur- plufieurs
tetes de philofophés en marbre’, qui-n’ont été
faites que long - temps après la mort de ceux
qu’elles repréfentent. ( Voye^ Arc. )
“ L’ufage d’employer le Z au lieu de l’S , étoit
devenu fi commun chez les grecs, difent les bénédictins
, auteurs de la Nouvelle Diplomatique , que
Lucien fait le prpcès-au premier , pour avoir empiète
fur le terrein de l’autre. Les mêmes entre-
prifss avoient lieu chez les latins, fans nulle réclamation.
Le domaine du Z y étoit fans doute trop
étroit, pour que 1-S put fe venger par de fem-
blabiés üfurpations ; mais, elle. fut bien fe dédommager
, en lui volant jufqu’ à fa figure. Vôus croyez
fouvent voir ( On en'découvre jufqu’en Orient fur
les médailles de, la fin du teptièms fiècle, ou des
premières années du fuivant. ) un Z , & c’eft une
b véritable. Cette dernière fut auffi quelquefois 1
rravcftie en G-. Nous en trouvons des exemples &
dans l’ineftimable manufcrît de Saint-Germain- :
des-Prés , où font renfermées les. épitres de faim
Antiquités , Tome V.
Paul, & dans le beau Saint-Prudence de la bibho-
thèque nationale de France , fot. 41. Plufieurs infcriptions
conftatent I’ufage du C pour l’S. C ’étoic
apparemment à l'imitation des grecs , de qui cette
lettre avoit peut-être été empruntée ».
» Mabillon croyoit que l’S avoit eu un fon équivalent
a la fyllabe Us. De-la fpania , fioria , fioria-
m Pour Nifpaaia, 'hifioria , kifiorialiter, répétés
plufieurs fois dans de très-anciens manufcrits de
faint Ilidore. Il fuppofe donc qu’on prononçoit
ces mots, comme s'ils eu-ffcnt'éte écrits hifioria ,
Hifpania. Il aurait pu ajouter , qu'on trouve dans
le manufcrit de. l'abbaye de Saint-Germain-des-
Pres, n. 6 6 ] en lettres d’or fur du vélin pourpre ,
Scarioth & Scâriothes pour Ifcarioth & Ificdrioïhcs \
& dans le manufcrit 960. quelquefois fie pour
ifie~. Mais faudra-t-il dire que i'S a-voit aufti Je fo .
de la fyllabe m , parce qu’ on écrivoit ftrumcnta
- Pour irifiruntema ? Attribuons plutôt ce retranchement
de fyllabes , tant dans l’ écriture que dans
1 la prononciation, à la barbarie des fiècles ; ou
plutôt avouons que plufieurs de cés prétendues
lettres ou fyllabes fupprimées avoient été ajon-
: tees après coup. On a dit Pania , Spania , ftruo
fintmenta , avant que de dire Hifpania , inftruo, infi
trumenta. Eft-il étonnant que l'ancien ufage fe fort
confervédans quelques provinces ?»
V Si la lettre eût été prononcée ordinairement
lus-, les manufcrits Sir les diplômes offriraient
beaucoup de mots où la fyllabe hi précéderait l’S
Quand on diète un difcours , l'écrivain peu habile
rend communément plutôt la prononciation que
l'orthographe. Or ,"on pourrait lire grand nombre
[ de-manufcrits & de diplômes , fans jamais ren-
'contrer de hï, à la tête des S regardées comire
initiales. On ne fauroit nier cependant que cette
■ prononciation.d’« pour S n’eût fait des progrès
, non-feulement en lifpagnc , mais en Italie
Sr à Rome .même. Buonarotti prouve par p k-
fieurs mfçriptions du Bas-Empire , qu’on a quelquefois
écrit Ifiephànis pour Stephanus , fculpi
pour infcalpi, ifiettc pour f ie ta ifp e i pour lies
fmaragdus fioüiJ'mârugdus. Voilà fms doute beaucoup
de preuves de la prononciation is pour s
lorfqu’ elle étoit initiale' d’un mot, & fifivie aiî
menus, d’ une autre cônfdnne. Il né s’enfuit pas
toutefois que cette manière 'dé prononcer ait
été generale en aucun pays. Les ' manufcrits de
Saint-Germain 1«. 4 iq renfirçnent . le grand